In Biblica (1990), pp. 280-298[1]
Hommage à l’École biblique de Jérusalem 1890-1990[2]
Un demi-siècle ou presque sépare les deux hommes. Marie-Joseph Lagrange, O.P. (1855-1938), achève une longue carrière, Stanislas Lyonnet, S.J. (1902-1986), la commence. L’initiative de cette correspondance revint au jésuite, mais toutes ses lettres ont été détruites, probablement par L.-H. Vincent, O.P., sur ordre du Père Lagrange. Par contre, les lettres de ce dernier[3] forment le seul lot que Lyonnet a conservé, toute sa vie durant, d’une abondante correspondance. Signe déjà de l’importance qu’il attacha à ses contacts avec le maître dominicain.
Quand Lagrange reçoit la première lettre de Lyonnet, écrite probablement en juillet 1933, le vieil exégète de Jérusalem vient de publier son Histoire ancienne du canon du Nouveau Testament[4]. Lyonnet, lui, n’est pas encore prêtre ; quelques mois plus tôt, il a obtenu le diplôme de l’École des Hautes Études avec la publication de sa thèse Le Parfait en Arménien classique, principalement dans les Évangiles et chez Eznik[5], qui fit de lui un des spécialistes de premier plan de la langue arménienne, pour l’heure, cependant, il vient d’achever sa première année d’études théologiques à Lyon-Fourvière.
Lettre n° 1 :
Abey Mont Liban, 12 août 1933
Mon Révérend Père,
Je suis très touché que vous ayez bien voulu destiner votre étude sur la version arménienne à la Revue Biblique[6], et je reconnais dans la première pensée la fidèle amitié des RR. PP. Condamin et Mariès[7]. Votre ms. m’a suivi dans le Liban où je change d’air et où je me repose. Je n’ai donc pu l’étudier, n’ayant ici aucun livre. Je l’ai lu cependant avec soin et intérêt. Ci-joint mes réflexions d‘un amateur tout à fait incompétent en arménien. Vous en ferez l’usage qui vous paraîtra le plus convenable[8]. Le P. Vincent étant seul directeur de la Revue Biblique, et en France, je lui envoie le ms. recommandé chez M. Gabalda[9]. Je serais très étonné qu’il n’en fût pas aussi satisfait que moi-même, et très flatté du choix que vous avez fait de la Revue Biblique. Le numéro d’octobre est déjà prêt ; en dépit des apparences que pourraient suggérer nos retards. J’espère que l’insertion sera possible en janvier, malgré l’inconvénient de verser trop dans la critique textuelle, car la publication des Pap. Chester Beatty ne nous permet pas de différer un très ample compte rendu[10]. Veuillez être assez bon pour excuser ce retard et ne pas nous priver de votre collaboration qui me fait d’autant plus de plaisir que nous sommes tout à fait d’accord. Excusez aussi des remarques tout à fait en l’air, et veuillez agréer mes sentiments respectueux en N.S.
MJ Lagrange
des fr. pr.
Notes :
La dépendance du texte Θ est admirablement établie. Mais si on y ajoute la dépendance du ms. Θ, individu déterminé, ne faudrait-il pas dire un mot de l’âge de Θ et de la version arménienne[11] ? Nos lecteurs ne sont pas tous tellement au courant, ni moi non plus. Mais je suis très heureux que vous souteniez la version d’après le grec ; j’avais adhéré pleinement à cette opinion que j’ai maintenue contre Blake[12].
Syrsin et cur[13] sont traduits en anglais, je pense d’après Burkitt, excellent, mais non pas infaillible, et enfin le français est plus indiqué. Je suis sûr que vous-même êtes assez sémitisant pour traduire, ou un de vos confrères vous rendrait ce service. Ou enfin renvoyer à Burkitt.
Vous citez Tatien : je pense bien que ce n’est pas d’après Soden[14], parfaitement inepte sur ce point. Mais enfin il serait bon de dire Tatien arabe, ou d’après l’arménien d’Éphrem etc.
T.R. = textus receptus, c’est parfait, mais p. 19[15] « texte reçu (ℵ) » peut faire quelque confusion.
À partir de la p. 13, l’arménien ne figure plus guère en traduction latine ou française. Cela n’a aucun inconvénient en général, car vous êtes parfaitement clair, mais pour Mt XI,5 cela paraît nécessaire[16].
P. 13 : arm = fam Θ contre D et T.R. [17].
P. 17 : arm = fam Θ (et non Θ lui-même[18]) contre D et T.R. [19]. C’est donc T.R. qui fait la différence des deux cas. Et cependant il n’est pas toujours cité dans le second cas. Et une note sur la raison d’une double catégorie ne serait pas de trop[20].
P. 18, il faudrait citer Syrsin[21]. Aussi bien je ne vois aucune trace du ℵ, car l’arménien vient directement de Θ, sauf l’addition d’un pronom nécessaire, puisque le participe était remplacé par un verbe défini. — Je sens le ridicule de cette remarque, ignorant l’arménien, je m’expose à votre sourire : ne sutor ultra crepidam[22]. Soyez indulgent. Si vous aviez quelque changement à faire, vous le feriez sur l’épreuve. Il va sans dire que je n’en demande aucun !
Dans le fascicule d’octobre 1933 de la RB, donc après le premier échange de lettres entre Lyonnet et Lagrange, celui-ci publie son « Projet de critique textuelle rationnelle du Nouveau Testament »[23]. Durant les mois qui viennent, Lagrange doit travailler avec acharnement à sa réalisation puisque le gros volume, Introduction à l’étude du Nouveau Testament, II : Critique textuelle, 2 : La critique rationnelle, paraîtra en octobre 1935.
Lettre n° 2 :
Jérusalem, 3 mars 1934
Mon Révérend Père,
L’amabilité que vous avez eue de nous envoyer un bel article pour la Revue Biblique encourage mon indiscrétion. Je voudrais vous demander un service beaucoup plus considérable. Voici le fait en toute simplicité. Je travaille à un manuelle de critique textuelle du N.T. qui formera un assez gros volume. Mais je suis tout à fait incompétent pour l’arménien et le géorgien. Auriez-vous la très grande obligeance de vous charger de cette partie, en nom propre, comme collaborateur pour cette partie ?
Sur l’arménien, je ne saurais admettre la thèse encore soutenue par M. R. Blake d’une traduction du syriaque[24]. Mais ce n’est pas non plus votre pensée. Pour le reste, le peu que je vois d’après votre article me fait penser que nous serions facilement d’accord. D’après mon plan, il y a une section pour l’évangile, où sont traitées les questions générales pour les versions, puis pour les actes, s. Paul, les Catholiques, l’Apocalypse, on donne les détails spéciaux, s’il y a lieu. Il ne faudrait guère, à mon goût, qu’une cinquantaine de pages pour l’arménien, environ vingt pour le géorgien. Vous auriez soin de [les] faire examiner par vos censeurs : en matière de critique textuelle, je ne crois pas qu’il y ait de difficulté[25]. Pour chaque version, je traite §1. Documents. §2. Caractère de la version, une ou multiple. §3. Origine de la version et ses destinées. Le caractère [est] marqué par quelques exemples bien choisis, aucune prétention à donner des listes complètes. Je ne puis entreprendre que tout soit gebucht, à la façon de von Soden.
Il serait entendu que vous accepterez un honoraire convenable, soit en valeur fixe, soit en prenant un certain nombre d’exemplaires gratuits.
J’ai quelque espérance — vita comite[26] — d’avoir terminé en juillet, surtout si vous m’ôter cette épine du pied. Je vous serais donc très obligé de regarder ma démarche comme confidentielle. Dans le cas contraire, que j’espère, il est bien évident que vous aurez à prévenir vos supérieurs pour avoir leur agrément.
Veuillez, mon Révérend Père, me rappeler au bon souvenir du T.R.P. Condamin, mon vieil ami, il est de ceux qui savent concilier l’affection et le franc-parler, et j’espère qu’il ne m’en aura pas voulu de mon obstination à ne pas me rendre entièrement à son système[27].
Veuillez agréer aussi mes sentiments respectueux en N.S. et de nouveau mes remerciements pour votre bel article.
MJ Lagrange
des fr. pr.
Comme le lui suggérait en toute droiture le Père Lagrange, Lyonnet dut contacter sans tarder son supérieur provincial. Christophe de Bonneville, S.J. qui lui expédia, dès le 15 mars, d’Yzeure (Allier), le billet suivant : « Mon cher Père P.X.., Vous pouvez faire le travail qui vous est demandé. Je ne me rends pas assez compte de sa nature pour voir s’il y aura lieu de le soumettre au censeur romain. En tout cas je ne vois pas que l’agrément préalable, et, pour ainsi dire, de principe, soit réunis. En union de prières etc. »[28].
Lyonnet qui, entre temps, avait donné une première réponse à Lagrange lui communique le 28 mars, l’accord de son supérieur. Sur ce, Lagrange reprend la plume.
Lettre n° 3 :
Jérusalem, 2 avril 1934
Mon Révérend Père,
Je reçois votre lettre du 28 mars, et j’avais reçu la précédente en son temps. Je m’excuse de n’avoir pas répondu aussitôt ; j’attendais ce qui me paraissait l’essentiel, la réponse du T.R.P. Provincial. Je vous prie de le remercier très vivement de son agrément.
Et je vous remercie vous-même d’avoir pris la chose si à cœur. En somme, le mois d’août ne serait pas trop tard, ni même le mois de septembre. J’ai encore bien à faire.
Je suis heureux de vos découvertes. M. Blake m’a été d’abord recommandé comme hôte par le R.P. P. Peeters[29], l’illustre Bollandiste. Il est très agréable, mais j’avais déjà contesté son opinion dans mon étude sur le groupe césaréen[30]. Vous êtes à même de le faire beaucoup mieux. Vous savez sans doute que Madame New est devenue Mrs. Lake[31].
Je ne prétends pas m’ingérer dans votre travail. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, vous pourriez mettre l’étude principale à propos des évangiles : les documents, mss et imprimés, le caractère de la version, son origine, sa date, le texte base qu’elle suppose. Cela une fois dit, vous ne traitez, pour les Actes, les Ép. Paulines, les Catholiques, l’Apocalypse, que les spécialités. Pour l’Apocalypse, je ne vois pas trace d’un texte D (Soden I, après n’avoir parlé dans ses prolégomènes que d’un texte Av [André de Cappadoce])[32]. Un seul texte à l’origine et longtemps, suivi par les latins et la syrienne de Gwynn (que je ne crois pas philoxénienne), puis évolution du texte ecclésiastique. Nous savons par Ch. Beatty que les corrections élégantes ont commencé de très bonne heure, du moins je crois l’avoir montré dans mon article de RB [en] janvier[33]. J’attends avec impatience la suite…
Merci encore, mon cher Révérend, et veuillez croire à mes sentiments respectueux en Christo Jesu. Mon affectueux souvenir au bon Père Condamin,
fMJ Lagrange
des pr.
Le 12 mai, Lagrange écrivait au T.R.P. M. Gillet, Maître Général des frères prêcheurs ; « J’achève ces jours-ci un volume de bien 500 pages in-8° sur la critique textuelle du Nouveau Testament. Pour l’arménien et le géorgien, j’ai demandé la collaboration du R.P. Lyonnet, S.J., qui me l’a accordée avec le plus grand empressement, et son provincial aussi »[34]. Tandis que Lyonnet est au travail de son côté, Lagrange rentre en France à la fin du mois de juin et jusqu’au 12 septembre.
Lettre n° 4 :
Culoz, Ain, 14 août 1934
Mon Révérend Père,
Je pense que vous avez maintenant enfin reçu la table des matières de l’ouvrage auquel vous voulez bien collaborer et que vous n’aurez pas été troublé par les fautes d’impression. Il vous est donc loisible d’y insérer la partition des chapitres qui vous sont réservés. Si la version arménienne était sans aucune importance sur un point, par exemple les épîtres catholiques, on pourrait supprimer ce chapitre, mais je ne le crois pas. Je dis arménienne, et aussi géorgienne.
Je désirerais bien vous revoir. Je pense, s’il plaît à Dieu, être lundi 20 chez Mademoiselle Falsan à St-Cyr-au-Mont-D’Or (Rhône)[35]. Je vous prierais de m’y écrire un mot pour me dire si je puis vous trouver rue Ste-Hélène[36] le mardi, le mercredi ou le jeudi et de préférence dans l’après-midi. Si vous préfériez monter à St-Cyr, ma cousine serait très honorée de vous recevoir. C’est un peu difficile à trouver, non pas au gros du village, mais au hameau de La Chaux, au sud du grand château Perret.
J’espère que votre travail est déjà avancé : nous pourrions en causer. Mais si vous êtes absent de Lyon, ne revenez pas pour cela ; nous pourrions nous entendre par lettres.
Veuillez me rappeler au bon souvenir du R.P. Condamin, et agréer, mon Révérend Père, l’expression de mon respect en N.S.
fr. M.-J. Lagrange
des fr. pr.
À cette lettre, Lyonnet répond en annonçant son ordination sacerdotale, le 24 août à Lyon.
Lettre n° 5 :
Chez Melle Falsan, à St-Cyr-au-Mont-d’Or
21 août 1934
Mon Révérend Père,
J’ai trouvé ici votre bonne lettre hier au soir. Je suis extrêmement touché de votre invitation et je vous prie d’en remercier de ma part le T.R.P. Recteur[37]. C’eût été une consolation pour moi d’assister à votre ordination, mais je dois partir pour Vienne précisément ce matin-là, ayant un double rendez-vous que je ne puis changer, devant arriver à Roybon[38] avec ma sœur qui vient de l’Est, et que je n’ai pas encore vue. Mais je ne manquerai pas de m’unir à vos prières, et je vous prie de me comprendre parmi ceux auxquels vous obtiendrez des grâces en ce moment si solennel. Il est bien évident aussi que ce jour sacré n’est pas propre à un entretien d’études, même religieuses. Il me semble d’ailleurs que tout est en bonne voie. J’aurais voulu qu’on vous eût envoyé la table des abréviations, afin que vous puissiez la suivre. Mais je ne l’ai pas encore reçue moi-même. Gabalda ne se presse pas. Une certaine identité me paraît désirable dans une collection, à plus forte raison dans le même volume, par exemple écrire Jo et non pas Jn. Mais je suis le premier à donner en cela le mauvais exemple[39].
À partir du 24, vous pourriez m’écrire à Roybon (Isère), chez M. Rambaud, jusqu’au 7 septembre. Je dois m’embarquer le 14 : je pourrais donc avant cette date recevoir une lettre à Marseille, 35 rue Edmond Rostand[40].
Je suis très heureux que vous ayez l’appui du R.P. Mariès : je pense qu’il va bien maintenant et s’entretient avec la Sagesse[41].
Veuillez, mon Révérend Père, m’accorder de loin une de vos premières bénédictions, et agréer l’expression de mon respect in Christo Jesu.
fMJ. Lagrange
des fr. pr.
Lettre n° 6 :
Roybon, Isère, 6 sep. 1934, chez M. Rambaud
Mon Révérend Père,
Je n’avais donc pas tort d’espérer que vous me feriez une part dans vos premières messes. Soyez remercié, et veuillez me continuer vos bonnes prières.
J’allais vous écrire, quand j’ai reçu votre lettre du 5. Les épreuves sont hérissées de fautes. Vous aurez corrigé et mis σ[42] pour le texte reçu etc. Je n’ose imposer à M. Gabalda de vous envoyer toutes les épreuves s’il n’a pas continué comme je l’en avais prié. S’il a continué, vous seriez bien bon de l’en dispenser quand vous jugerez que vous en avez assez.
Pour la table des matières, je vous avais à tous hasard ! — ne sachant rien — réservé 5 chapitres[43]. D’après ce que vous dites, il suffira de trois ou même deux. Voyez vous-même, pour l’arménien et pour le géorgien. Je vous prie seulement de corriger dans ce sens toute la table, et de rectifier d’après votre décision tous les numéros de tous les chapitres.
Quant à la « 3e aux Corinthiens », j’en dis moi-même quelques mots pour noter son existence, mais sans insister[44].
J’ai suivi en somme la numérotation du R.P. Merk, pour tâcher d’aboutir à un accord[45].
Je pourrais avoir un mot de vous à Marseille, 35 rue Edmond Rostand, avant mon départ, qui aura lieu non plus le 14, mais le 12 sept. avant midi.
Veuillez dire au R.P. Mariès combien je suis heureux qu’il soit complètement remis. La conversation de la Sagesse achèvera sa guérison.
On m’a dit que le futur Recteur de l’Inst. Pontif. S.J. de Jérusalem serait le R.P. Lobignac[46]. Nous en serions très heureux.
Veuillez, mon Révérend Père, agréer l’expression de mon respect en N.S.
fMJ. Lagrange
des fr. pr.
À la fin septembre, semble-t-il, Lyonnet a terminé la rédaction du chapitre concernant les versions arménienne et géorgienne des évangiles, soit 45 pp. du volume imprimé, son manuscrit, perdu, de 66 ou 67 pp., est revu par L. Mariès et surtout par F. Zorell qui, de l’Institut Biblique de Rome, lui fait parvenir plusieurs pages d’observations précises et bienveillantes, dont Lyonnet tiendra compte[47]. Le 17 octobre, il écrit à Lagrange ; mais celui-ci ne lira le chapitre de son collaborateur qu’au tournant des années 1934-1935, car Lyonnet dut l’envoyer directement à Paris, à Gabalda, pour l’impression.
Lettre n° 7 :
Jérusalem, 26 oct. 1934
Mon Révérend Père,
Merci de m’avoir envoyé votre lettre du 17 par avion, mais cela n’avance à rien, car elle n’est arrivée que le 24 au soir. Je suis très reconnaissant à vos supérieurs d’avoir exécuté si vite la révision et de l’avoir faite cependant avec soin de façon qu’elle vous fût utile : cas très rare. Donc vous n’êtes pas en retard, puisqu’on avait attendu pour imprimer le ch. V[48]. Quant aux Actes, il sera facile de les insérer dans la seconde épreuve. Si j’ai bien compris, vous bouclerez à cet endroit[49], car il ne serait pas indiqué de faire des chapitres spéciaux s’il n’y a pas matière. Enfin vous donnerez vos instructions à M. Gabalda sur ce point, pour qu’il puisse faire une table des matières conforme au texte.
Naturellement on m’enverra une épreuve de vos chapitres, mais je suis bien sûr d’avance que je n’aurai qu’à vous féliciter. Ce genre de travail n’est d’ailleurs pas le mien, car je suis incapable de suivre une règle fixe dans les sigles, les points, les italiques[50]. Et maintenant je n’ose tout refondre pour ne pas faire trop de frais.
Enfin je n’ai voulu lancer que des idées et un critère, sans être complet. Il me reste à faire une petite conclusion pratique[51]. J’ai eu l’honneur de déjeuner à l’Institut Biblique, ce que j’ai fait par sympathie pour le R .P. Lobignac. Le Rme Père Bea a été très aimable[52]. Veuillez me rappeler au bon souvenir du cher Père Condamin et agréer l’expression de ma reconnaissance et de mon respect in Christo Jesu,
frMJ Lagrange
des pr.
Lettre n° 8 :
Jérusalem, 23 nov. 1934
Mon Révérend Père,
Je suis très touché de votre empressement, de la peine que vous avez prise, et je ne voudrais pas trop dépasser les bornes de la discrétion. Mais puisqu’il ne manque à votre travail que les épîtres catholiques, il me semble qu’il serait bien à propos, pour l’harmonie de l’ensemble, de leur consacrer, fût-ce seulement 2 ou 3 pages[53]. Il serait encore temps, car l’impression s’est arrêtée avant la fin de ce qui les regarde. Je vous envoie toutes les épreuves que j’ai, sans avoir le courage de les corriger ; je suis un peu excédé de travail. Vous verrez qu’en particulier je cite la version arménienne pour une très bonne leçon du ms. B[54]. Je n’ai pas insisté pour vous faire envoyer toutes les épreuves, car j’avais honte que vous les vissiez dans cet état. Mais si vous vouliez être assez bon pour lire et corriger la 2e épreuve en pages, je vous la ferais envoyer par M. Gabalda. Je deviens bien encombrant, mais tout à fait disposé non seulement à le reconnaître, mais à retirer mes propositions si elles ne vous agréent pas.
Mon affectueux respect, s.-v.-p., au R.P. Condamin, et veuillez agréer mes plus sensibles remerciements et mon respect en N.S.
fMJ Lagrange
des fr. pr.
Lettre n° 9 :
Jérusalem, 4 janv. 1935
Mon cher Révérend Père,
J’attendais pour vous répondre d’avoir reçu épreuves de votre premier chapitre : le Bottin a tout arrêté[55]. Mais je ne m’attendais pas à recevoir en même temps le manuscrit ! Et probablement vous n’avez pas reçu d’épreuves ! Je ne suis pas du tout compétent, je ne puis donc corriger les épreuves. Je vous renvoie le tout, même une fin de chapitre que j’ai corrigée, vous priant de transmettre le tout à M. Gabalda. En même temps je lui écris de vous envoyer désormais vos manuscrits et les placards, même s’ils contenaient autre chose au commencement ou à la fin.
Naturellement vous ne seriez chargé que de la correction de votre texte. J’enverrai mes corrections de mon côté. Vous pourriez lui confirmer cet arrangement. J’ai cependant lu votre travail, et j’ai admiré comment vous êtes entré si parfaitement dans la disposition et dans l’esprit du corps du livre. On ne s’apercevra de la différence qu’à la perfection de votre rédaction[56]. Je vous suis très reconnaissant de ce que vous avez fait. Pour la 2e épreuve, je vous remercie aussi très cordialement d’avoir accepté de la corriger, mais elle est encore en trop mauvais état. Et je pense envoyer la 3e épreuve à M. Devreesse[57]. Le R.P. Lobignac qui va quitter Jérusalem[58] pourra vous donner de nos nouvelles. Je vous prie d’accepter pour vous-même et de transmettre à mon excellent et vieil ami le R.P. Condamin mes meilleurs vœux de bonne année, avec mon respect in Christo Jesu.
fMJ Lagrange
des fr. pr.
Le 31 janvier 1935, au milieu de sa troisième année de théologie, Lyonnet écrit à son Provincial sur les perspectives d’avenir. Il lui soumet trois hypothèses. 1) commencer à l’automne son Troisième An, année de spiritualité que les jésuites accomplissent après leurs études ; 2) aller à Beyrouth et y préparer l’édition critique des évangiles arméniens : « Car Beyrouth est tout à fait désignée pour mener à bien cette œuvre, en particulier grâce à la proximité de Jérusalem et du Père Lagrange. Forcément il faudra y prévoir un séjour d’un ou deux mois (…). Attendre, c’est (…) risquer de ne plus pouvoir profiter du Père Lagrange » ; ce travail, joint à sa collaboration à la Critique textuelle de Lagrange, pourrait peut-être servir de thèse de doctorat en théologie ; or, l’année précédente, le Provincial avait suggéré une thèse doctorale en théologie ; 3) aller à Paris « qui offrirait des facilités pour le doctorat [— Lyonnet songeait à une thèse sur Irénée —], sinon pour l’édition des Évangiles [arméniens]. Mais ce serait renoncer à l’étude de l’arménien parlé (ou presque) et aux conseils ‘uniques’ du P. Lagrange »[59]. Finalement c’est la première hypothèse qui fut retenue. De tous ces projets, Lyonnet ne semble pas avoir parlé au P. Lagrange. Celui-ci fête le 7 mars 1935, ses quatre-vingts ans.
Lettre n° 10 :
Jérusalem, 18 mars 1935
Mon Révérend et cher Père,
Pour les titres courants, mettez-les comme vous jugerez le mieux, mais si vous distinguez pour les évangiles, il faudra le faire tout le temps. Le principe que j’avais adopté était de changer les titres courants avec les chapitres. On aurait pu faire deux chapitres, arménien et géorgien, pour les évangiles ; mais alors pour le reste ? Enfin faites pour le mieux.
Dans la préface et sur la couverture, je mentionne votre aimable collaboration. Mais ne faudrait-il pas mettre les versions arménienne et géorgienne par le R.P. St. Lyonnet, pour bien signaler votre part ? À tout le moins, il me semble qu’il serait bon que votre première note pour les évangiles fut signée : (St. Lyonnet), ou quelque chose de semblable[60].
Pour l’Apocalypse, Vogels a facilité l’étude des versions latines et je me suis appuyé sur lui, ses observations, veux-je dire, plutôt que ses théories[61]. Mais il m’est bien difficile de vous donner une opinion sur l’arménien.
Le R.P. Condamin, mon vieil ami, et le R.P. Lobignac ont bien voulu m’écrire les lettres les plus aimables[62], mais je suis vraiment tellement accablé, et à la veille d’un départ pour l’Égypte[63], que je ne puis, à mon grand regret, leur exprimer ma reconnaissance. Plutôt que de le faire officiellement par de simples cartes, je préfère vous prier d’être mon interprète auprès d’eux.
Veuillez agréer, mon Révérend et cher Père, mes sentiments respectueux et mes remerciements très cordiaux.
fMJ Lagrange
des fr. pr.
Lettre n° 11 :
Jérusalem, 14 juin 1935
Cher Révérend Père,
Un mot seulement, parce que je me remets lentement d’une forte grippe…
J’ai été très touché des bonnes paroles du R.P. Bonsirven, si loyales, tout en étant trop flatteuses[64].
Rien de plus aisé que de vous faire des tirages à part. Vous voudrez bien vous entendre avec M. Gabalda… : je ne me rends pas bien compte, mais je serais heureux d’ajouter ce qui serait opportun à cette somme une fois fixée.
Vous voudrez bien me dire combien vous désirez d’exemplaires pour vous de tout le manuel.
Nous n’en sortons pas, je ne sais plus où nous allons !
Veuillez agréer, cher Révérend Père, l’expression de ma gratitude et de mon respect.
fMJ Lagrange
des fr. pr.
Alors que le volume de Critique textuelle sort de presse, la santé de Lagrange se détériore ; le sacrifice est inévitable au début de l’automne, il quittera Jérusalem ! Entre temps, l’avenir de Lyonnet se dessine définitivement, mais il n’en dit rien encore à Lagrange, sauf qu’il a commencé son Troisième An à Paray-le-Monial, le 20 septembre 1935.
Lettre n° 12 :
St-Maximin (Var), École de théologie,
5 janvier 1936
Mon Révérend et cher Père,
Votre lettre du 18 déc. m’est arrivée à St-Maximin où je suis depuis le 12 oct. [65]. Sur un avis fortement motivé des médecins, le P. Général m’a assigné en France. J’ai donc quitté la Palestine, non sans un grand déchirement ; mais je ne dois plus songer qu’à la patrie éternelle. Je vous remercie de vos bonnes paroles et de vos vœux, mais c’est moi qui vous suis très reconnaissant pour le concours que vous m’avez si obligeamment donné.
Je recevrai bien volontiers, sans pouvoir l’apprécier, votre échantillon d’une édition du texte arménien de s. Marc[66]. Et il me semble qu’il serait très opportun de donner de cette façon tout le N.T. ou du moins les évangiles. Mais, comme vous le dites très bien, un apparat grec du texte grec serait un peu hors de saison. La traduction (reconstitution) en grec et même en français sera au contraire très utile, avec quelques notes justifiant votre texte grec dans les cas difficiles ou douteux.
Vous êtes bien heureux de faire votre troisième an à Paray-le-Monial. J’ai eu bien souvent envie d’y retourner ! Votre présence serait un attrait de plus, car je pense que vous n’y êtes pas dans une solitude absolue. Veuillez prier pour moi Sainte Marguerite-Marie[67], et agréer mes vœux pour cette précieuse année, avec mon respect en N.S.,
fMJ Lagrange
des fr. pr.
Sur ces entrefaites, donc, l’avenir de Lyonnet prenait une nouvelle orientation. Le 27 juin 1935, le T.R.P. Wl. Ledóchowski, Général de la Compagnie de Jésus, écrivait au P. Ch. de Bonneville, supérieur provincial de Lyonnet : « Au cours de votre visite à Rome en septembre dernier, j’avais approuvé la spécialisation du P. St. Lyonnet dans l’étude de l’Arménien et une lettre du 20 septembre a confirmé cette approbation. Les circonstances m’obligent à revenir sur cette décision. Pour des raisons braves que je ne puis vous exposer ici, nous avons besoin d’avoir au plus tôt des Docteurs en Écriture Sainte éminents et très sûrs, comme ce serait le cas du P. Lyonnet, qu’il faudrait avertir tout de suite de ce changement d’orientation que je regrette, mais qui est nécessaire »[68].
Le 22 août 1935, de Lyon où il se trouve encore, Lyonnet envoie à son Provincial un rapport sur sa préparation dans le domaine linguistique et les perspectives qu’elle offre. Ce rapport est envoyé à Rome au Père Wl. Ledóchowski, qui confirme et précise que Lyonnet doit aller à l’Institut Biblique Pontifical de Rome et se préparer à y occuper une chaire de Nouveau Testament à la Faculté Biblique, il ajoutait tout de même que Lyonnet, une fois au Biblique, « pourra d’ailleurs utiliser et perfectionner ses connaissances linguistiques ». Le P. A. Bea, Recteur du Biblique a été consulté. Et le P. de Bonneville communique cette orientation à Lyonnet le 26 novembre 1935, en ajoutant : « Quant à moi, mon cher Père, connaissant votre pensée comme vous connaissez la mienne, je n’ajoute qu’un mot sur le plan humain. Peu importent les positions ; elles valent ce que l’on y met ».
Le 20 janvier 1936, Lyonnet prend contact avec le P. Bea : il songe toujours à éditer la version arménienne des évangiles et signale que « la reconstitution du modèle grec est achevée pour les six premiers chapitres (de Marc) »[69].
Durant l’année 1936, il n’y a pas d’autre lettre de Lagrange à Lyonnet. Le vieil exégète n’oublie pourtant pas son collaborateur. Ainsi, le 27 février 1936, écrivant à A. Condamin, son ami, il note : « Quel charme de traiter avec le R.P. Lyonnet ! Je voudrais bien que le succès de tout le volume répondit à l’intérêt de ce qu’il nous a donné avec tant de bonne grâce »[70].
Plus encore, Lyonnet a rencontré Lagrange, probablement durant l’été, et lui aura fait part de sa nouvelle orientation vers l’Institut Biblique de Rome. Lagrange en parle dans une lettre du 6 octobre 1936 au T.R.P. Gillet, Maître Général des Frères Prêcheurs : « J’ai vu aussi le R.P. Lyonnet, S.J., mon collaborateur extrêmement sympathique pour la Critique textuelle. Je ne serais pas éloigné de penser que le fait a attiré sur lui la considération de ses supérieurs majeurs, puisqu’on l’appelle à Rome, où d’ailleurs les Français sont si peu représentés à l’Istituto Biblico »[71].
Arrivé à l’Institut Biblique de Rome, probablement dans le courant du mois d’octobre 1936, pour y prendre en deux ans les grades académiques en Écriture Sainte, Lyonnet écrit, vers la fin octobre ou au tout début novembre, une lettre au P. Ledóchowski : « Mon très révérend père, Votre Paternité me permettra de lui soumettre très simplement et filialement un ou deux faits nouveaux dont le R.P. Arnou et le R.P. Assistant m’ont conseillé de lui parler. L’an dernier, au mois de novembre, mourait presque subitement un jeune arménisant de Paris, qui devait succéder à M. Macler, dans la chaire d’arménien à l’École Nationale des Langues orientales vivantes. Or, il y a quelques mois à peine, j’avais l’occasion de causer assez longuement avec M. Macler, et, à mon grand étonnement, il me demanda s’il ne pourrait pas compter sur moi pour le remplacer… ». Le 4 novembre, le Père Général lui répond un petit mot de sa main : « Mon Révérend Père, Pax X, Après avoir examiné votre projet, il me semble qu’il est plus ad maiorem Dei gloriam que vous vous prépariez à enseigner le N.T. à l’Institut Biblique. J’espère que sur cette voie le bon Dieu vous permettra de rendre de grands services à l’Église. En union, etc. »[72]. Et c’est ainsi que Lyonnet devint l’exégète que l’on sait.
Le lendemain de ce billet, A. Bea écrit à M. Lobignac, Directeur de l’Institut Biblique à Jérusalem, : « Fra i biennisti c’è anche il P. Lyonnet, il quale è destinato per essere poi professore di esegesi del N. Test. qui all’Istituto (e forse un po’ dell’armeno e giorgiano, quando il P. Zorell non potrà più). Il P. L. fa une ottima impressione, e credo che sarà un professore eccellente »[73].
Lettre n° 13 :
St-Maximin (Var), 8 janv. 1937
Mon Révérend Père,
J’aurais dû vous remercier du fascicule des Mélanges de Beyrouth[74], et vous augmentez ma confusion en me prévenant par l’expression de vos vœux. C’est une grande consolation pour moi que vous vouliez bien me recommander à Notre-Seigneur, et je ne manque pas à ce rendez-vous ; je penserai surtout à vous le 2 février puisque vous devez ce jour-là prononcer vos derniers vœux sous les auspices de Notre-Dame, offrant à Dieu son divin Fils.
Permettez-moi de vous féliciter encore, comme je l’ai fait déjà, d’être appliqué par l’obéissance à l’étude du N.T., avec ses lumières et sa douceur intime.
S’il vous était possible d’étudier les leçons d’Origène et d’Eusèbe, sujet renouvelé par les dernières découvertes, je suis sûr que le Père Vincent en serait très heureux et très honoré pour la Revue Biblique[75]. J’avais bien jeté un coup d’œil sur l’article de M. Ayuso[76], mais sans être en état d’en mesurer la portée. Une mise au point de votre part serait aussi très souhaitable. L’idée de deux sous-groupes dans le texte Césaréen paraît très indiquée. Il est très heureux que vous preniez rang, au nom des catholiques, parmi les spécialistes de critique textuelle appelés à remplacer v. Dobschütz et F.C. Buckitt. Le travail du P. Benoit sur P46 m’a paru judicieux[77]. Quelle énigme que ce ms. B ! Mais ma confiance en lui n’est pas ébranlée dans la mesure que nous avons dite[78]. Si vous venez en France à l’été, je serais bien heureux de vous rencontrer, au moins à Lyon. Mais fait-on des projets à mon âge ?
Veuillez agréer, cher Révérend Père, l’expression de mon attachement respectueux en N.S.
fMj Lagrange
des fr. pr.
De fait, rentré en France à l’été, Lyonnet propose à Lagrange de le rencontrer à Lyon au début du mois d’août, si l’on comprend bien.
Lettre n° 14 :
Roybon (Isère), chez M. Rambaud,
27 juillet 1937
Cher Révérend Père,
J’attendais pour répondre à votre bonne lettre de savoir si je ne pourrais pas vous joindre à Lyon. Malheureusement nos dates ne coïncident pas, et je ne puis les changer étant dans un engrenage de famille. Je puis aller passer un jour à Lyon ces jours-ci pour un baptême, mais ce sera probablement avant le 4 août, et j’y retournerai le 10 au soir, donc après votre départ pour Vienne. Je suis tout de même heureux d’avoir eu de vos bonnes nouvelles.
Le P. Vincent qui est ici avec moi me charge de vous dire combien il serait heureux d’imprimer dans la Revue Biblique tel article qu’il vous plairait, par exemple une réfutation de Baumstark[79], vraiment trop figé dans son Diatessaron, ou encore sur la version géorgienne, ou tel autre.
Je ne puis m’empêcher de vous dire que M. J. Guitton — votre cousin — est venu ici de St-Étienne en auto il y a deux ans, et retourné le même jour. La maison étant archi-comble, je ne puis malheureusement vous offrir une chambre, mais mon beau-frère[80] serait très heureux de vous offrir à déjeuner avec nous), je serais enchanté, et aussi le P. Vincent qui ferait votre connaissance. Le mieux serait le plus tôt possible[81].
Lyonnet aura-t-il trouvé ce chauffeur ami et répondu ainsi à la pressante invitation ? La rencontre eut lieu plutôt à St-Maximin.
Lettre n° 15 :
St-Maximin, le 6 janv. 1938
Mon Révérend et cher Père,
Je viens de relire attentivement votre lettre du 26 déc. Et d’abord merci de vos vœux. De mon côté, je demande à Notre-Seigneur de bénir vos études et de vous ramener à St-Maximin où je serai si heureux de vous revoir.
Il m’est difficile de suivre votre raisonnement, dont je verrai les bases dans Biblica. Il me paraît cependant que vous avez reconnu l’existence d’une traduction arménienne du Diatessaron. Il n’y a rien là que de très vraisemblable. Vous ne dites pas si c’était d’après le grec ou le syriaque, mais vous semblez supposer un original syriaque. Ensuite on aurait fait une traduction des séparés[82] d’après le grec, et avec tant de soin qu’on ne se doutait plus de l’existence de la première version. Tout cela est du plus haut intérêt et fera honneur à vos recherches. Je ne puis prétendre en disputer les prémices à Biblica. Toutefois, permettez-moi de vous dire combien je désire qu’ayant collaboré aux Études Bibliques, qui font un avec la Revue Biblique, vous fassiez connaître aussi à ce même public les raisons que vous avez de modifier votre étude, c’est-à-dire de la compléter et de lui donner sa perfection.
Il me semble qu’il y a place et largement pour deux communications, la première plus générale intéressant tout le monde, la seconde adressée plus directement à vos premiers lecteurs, en prenant parti non pas contre vous-même, mais contre l’impression insuffisante qu’ils auraient pu se former[83].
Au besoin on pourrait faire un tirage à part que les acquéreurs du gros volume pourraient lui annexer. C’est ce que je vous serais très reconnaissant de considérer, vous étant déjà très reconnaissant de votre contribution qui a été si appréciée. Il y aurait aussi à tenir compte des observations de Baumstark : il me semble que votre nouvelle thèse n’est pas en faveur de la sienne qui ne voit partout que le Diatessaron.
Veuillez agréer, mon très Révérend et très cher Père, l’expression de mon attachement respectueux in Christo Jesu et mes félicitations.
fMJ Lagrange
des fr. pr.
Ainsi s’achève cette correspondance qui révèle l’essor d’une étonnante amitié. Il n’est que de suivre, pour le percevoir, l’évolution des formules introductives et conclusives des lettres de Lagrange et son désir plusieurs fois exprimé de revoir Lyonnet. Celui-ci faisait part non seulement de ses recherches et travaux, mais aussi des grands moments de sa vie religieuse, et Lagrange y communiait avec toute sa délicatesse de croyant.
De St-Maximin, où il allait bientôt achever sa course, il écrivait encore, le 9 février 1938, dans une longue lettre au P. R. de Vaux, O.P., un de ses plus jeunes disciples, ce mot à propos de la RB : « Vous pouvez relancer le P. Lyonnet pour juillet »[84].
Le Père Lagrange s’éteignit le 10 mars. Répondant le 24 à la lettre de condoléances que Lyonnet lui avait envoyée, le P. L.-H. Vincent évoqua la fin : « Tout a été si soudain ! Le 1er mars, le P. Lagrange revenait de Montpellier où il avait donné cinq ou six conférences à la jeunesse universitaire. Le 2, il commençait l’organisation de son travail pour le Carême. Le 3, il m’écrivait une longue lettre : question d’étude, publications en cours, affaires de l’École, etc., terminée par une aspiration au repos et à la paix du ciel… que j’ai lue quelques heures après sa mort et sans la connaître encore ! Le 4, il a fait son cours de Nouveau Testament — sur la Passion ! — Ses dernières lettres sont du 8 ; et le 9, son état devenait tout à coup alarmant… pour ses frères qui l’entouraient, mais pas pour lui, car, averti, il a dit sans émoi ce mot qui reflète bien sa vie « Je m’abandonne à Dieu« . Le reste a été silence et calme… »[85].
Ainsi que le lui avait suggéré Lagrange, Lyonnet publia deux articles l’un dans Bib, l’autre dans RB, la même année 1938[86]. En tête du second, il exprimait sa « reconnaissance pour une affection dont nous restons profondément ému ». L’article de Bib ajoutait à la dernière page un hommage au Père Lagrange, « laissant un magnifique exemple de droiture, de courage et de rare humilité ».
Lyonnet allait poursuivre ses recherches arméniennes jusqu’en 1950 avec son livre Les origines de la version arménienne et le Diatessaron[87], qu’il dédiait à la mémoire de Lagrange, de Merk et de Zorell. Le lecteur peut estimer le poids de cette dédicace.
Maurice GILBERT, S.J.
Institut Biblique Pontifical
Via della Pilotta, 25
I 00187 Rome
- Note du webmestre : Maurice Gilbert, s.j.,(1934-) théologien, exégète spécialiste de la sagesse de l’Ancien Testament, ancien recteur de l’Institut biblique pontifical de Rome et de Jérusalem et des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix (Namur). Le Père Maurice Gilbert est l’auteur d’un rapport sur les écrits publiés par le Père Lagrange en vue du procès pour son éventuelle béatification.↵
- N.D.L.R. En publiant ces documents d’archives dans Biblica, la Rédaction entend souligner l’importance qu’elle attache à cette correspondance. En révélant la méthode de travail du grand exégète de Jérusalem, dont la compétence est bien connue, ces lettres montrent aussi comment, voici plus d’un demi-siècle, naquit une collaboration bienfaisante entre le fondateur de l’École biblique et celui qui deviendrait un des maîtres de l’Institut biblique. Leur publication est pour notre revue l’occasion de rendre hommage à l’École biblique pour son centenaire.
N.B. Abréviations : AGOP : Archives générales de l’Ordre des Prêcheurs, Rome (documents aimablement communiqués par B Montagnes, O.P., que je remercie ici cordialement) ; ARSI : Archives romaines de la Compagnie de Jésus ; APIBJ : Archives de l’Institut Biblique Pontifical, Jérusalem ; APIBR : Archives de l’Institut Biblique Pontifical, Rome ; ASEJ : Archives du Couvent de Saint-Étienne, Jérusalem ; Critique textuelle : M.-J. LAGRANGE avec la collaboration de St. LYONNET, Introduction à l’Étude du Nouveau Testament. Deuxième partie : Critique textuelle. II : La critique rationnelle (ÉB, Paris 1935) XVI-685 p.↵ - Trouvées après le décès de St. Lyonnet, elles ont été signalées par A. Vanhoye dans Acta Pont. Inst. Bibl., 9,3 (1987) 167 ; Bib 68 (1987) 141, et dans St. LYONNET, Études sur l’épître aux Romains (AnBib 120 ; Roma 1989) IX. On verra que l’échange de lettres débuta avant la collaboration à Critique textuelle.↵
- ÉB ; Paris 1933.↵
- Paris 1933. Le document placé en tête du livre signale que Lyonnet obtint le diplôme le 6 novembre 1932.↵
- Paru sous le titre « La version arménienne des Évangiles et son modèle grec. L’Évangile selon saint Matthieu », RB 43 (1934) 69-87.↵
- Lagrange entretint une correspondance suivie avec A. Condamin, S.J. (1862-1940) ; quelques soixante-dix lettres de Lagrange sont conservées aux Archives des jésuites de France à Paris. Sur Condamin, cf. R. BROUILLARD, dans Catholicisme, II (Paris 1949) 1479. Sur L. Mariès, S.J. (1876-1952), cf. Mémorial du cinquantenaire de l’École des Langues Orientales Anciennes de l’Institut Catholique de Paris 1914-1964 (Paris 1964) 231-233, et G. DUMÉZIL, dans RHR 155 (1959) 268-270.↵
- En marge, Lagrange demande : « Seriez-vous parent du très bon docteur Lyonnet et de son père ? » Il pense au médecin de Lyon qui en 1905 soigna L.-H. Vincent ; cf. B. MONTAGNES, Exégèse et obéissance (ÉB ; Paris 1989) 84.↵
- Gabalda est l’éditeur de la RB et d’ÉB. Voici la réponse de L.-H. Vincent, du 23 août : « … je reçois du P. Lagrange l’étude que vous avez eu l’amabilité de lui adresser pour la RB. Je viens de la lire avec le plus vif intérêt et je m’empresse de vous en faire agréer mes meilleurs remerciements. Elle partira aujourd’hui même pour l’imprimerie. Bien que le n° d’octobre soit assez avancé en composition, je suis si heureux de cette bienveillante collaboration que je veux essayer de remanier le n° d’octobre pour y insérer cette monographie que le Père Lagrange me dit tout à fait décisive. Si pourtant vous n’aviez pas le loisir de revoir en ce moment les épreuves qui vous seront adressées sous peu, ne vous en préoccupez pas et l’article passera au n° de janvier -34… »↵
- Il s’agit de l’article de LAGRANGE, « Les papyrus Chester Beatty sur les Évangiles », RB 43 (1934) 4-41.↵
- Lyonnet n’a pas répondu à cette suggestion.↵
- Cf. LAGRANGE, « Le groupe dit césaréen des manuscrits des Évangiles », RB 39 (1929) spéc. 490-494.↵
- Syrsin = version syriaque sinaïtique, cur : version syriaque de Cureton : Cf. Critique textuelle, 203, avec en note le renvoi à F.C. BURKITT, Evangelion da-Mepharreshe (Cambridge 1904). Lyonnet a donc traduit en français les citations de sursin et cur ; cf. ses pp. 74 ss.↵
- H.F. von Soden fut critiqué pour son traitement de Tatien par LAGRANGE, « Une nouvelle édition du Nouveau Testament », RB 22 (1913) spéc. 510. Lyonnet citera de fait Tatien arabe à ses pp. 76, 80 et 85. Sur le texte et le commentaire d’Éphrem, cf. Critique textuelle, 192-193.↵
- À la p. 19 du manuscrit (perdu) de Lyonnet, correspond, semble-t-il, la p. 85 de l’article de la RB ; Lyonnet aura corrigé.↵
- Cf. RB 43 (1934) 80.↵
- Sous-titre à cette même p. 80.↵
- En marge, avec renvoi, Lagrange ajoute : « donc comme p. 13 ».↵
- Cf. le sous-titre à la page 83, mais Lyonnet y a omis « et T.R. ».↵
- Lyonnet ajouta cette note : RB 43 (1934) 84, n.1.↵
- À la p. 84 de l’article publié.↵
- Proverbe cité par Pline, Hist. Natur. 35, 36, 85 : « ne supra crepidum sutor ».↵
- RB 42 (1933) 481-498.↵
- Cf. LAGRANGE, « Le groupe dit césaréen », spéc. 489-493, renvoyant à K. LAKE, R.P. BLAKE et S. NEW, « The Caesarean Text of the Gospel of Mark », HTR 21 (1928) spéc. 307-312 et 324-325.↵
- Lagrange redoute, semble-t-il, de nouvelles difficultés avec la Compagnie de Jésus. Le 14 mars, il écrit à Condamin, à propos de sa requête adressée à Lyonnet : « De plus je ne voudrais pas le compromettre, et cette crainte a augmenté ces jours-ci » (Archives des jésuites de France, Paris ; texte transmis aimablement par B. Montagnes, O.P.).↵
- Gr. 18,10 Vulg.↵
- Allusion à son livre Poèmes de la Bible (Paris 1933) que Lagrange recensa dans RB 43 (1934) 128-132.↵
- APIBR.↵
- Lagrange se trompe plus d’une fois dans l’orthographe des noms propres (ici il écrit « Peters » ; dans la présente édition, j’ai clarifié aussi la ponctuation. Sur le Père Peeters, jésuite belge, cf. P. Devos, « Le R.P. Peeters (1870-1950) », AnBoll 69 (1951) I-XLVII. Peeters et Lagrange s’appréciaient depuis une trentaine d’années.↵
- Lagrange a donné son avis sur la position de Blake dans « Le groupe dit césaréen », spéc. 488-494.↵
- Cf. supra, n. 22.↵
- Cf. Von SODEN, Die Schriften des Neuen Testaments, I,4 (Berlin 1910) 2051-2067 (« Av-Test »), critiqué par Lagrange dans Critique textuelle ; 579 et 621.↵
- Cf. supra, n. 8. En marge de la première page de sa lettre, Lagrange ajoute : « Si je vais en France, je ne manquerai pas de vous donner rendez-vous, ce sera le meilleur moyen de tout arranger ».↵
- AGOP.↵
- La maison appartenait à la famille Falsan depuis le début du XIXe s. Mlle Falsan était la fille de Pierre Falsan, le géologue qui découvrit les traces d’un glacier dans la vallée du Rhône, il était le demi-frère de la mère de Lagrange, Élisa Falsan.↵
- Adresse du collège des jésuites à Lyon.↵
- Le recteur du théologat des jésuites à Lyon-Fourvière était alors Charles Chamussy, S.J. (1890-1974).↵
- À Roybon (Isère), maison de M. Rambaud, époux de Pauline Lagrange, sœur du Dominicain ; cf. LAGRANGE, Au service de la Bible. Souvenirs personnels (Éd. du Cerf) (Paris 1967) 213 et 233. Cf. encore infra, Lettre n° 14.↵
- Même aveu dans Critique textuelle, XII, n.1.↵
- Couvent des Dominicains.↵
- Lagrange attendait de Mariès un commentaire de Sg pour ÉB. En fait, ce fut C. Larcher, O.P., qui le fit (ÉB, n.s. 1, 3 et 5 ; Paris 1983-1985) 1110 p.↵
- En fait : ς pour Stephanus (R. Estienne et son édition du Nouveau Testament de 1550) : cf. Critique textuelle, XIII et 1 ; voir, par ex. à la page 367 (Lyonnet).↵
- Finalement, dans Critique textuelle, Lyonnet donna cinq chapitres.↵
- Seule mention de cette 3 Corinthiens à la page 517 de Critique textuelle.↵
- De quelle numérotation s’agit-il ? Serait-ce celle des mss, où il y a « en somme » identité entre LAGRANGE, Critique textuelle, XIII-XVI et A. MERK, Novum Testamentum graece et latine (Roma 1933) 18*-27* ?↵
- Marcel Lobignac, S.J. (1893-1965), fut Directeur de l’Institut Biblique Pontifical de Jérusalem et supérieur de la communauté des jésuites de 1934 à 1939. Cf. infra, Lettre n° 7.↵
- Cf. Critique textuelle, 342, n. 1. Lyonnet avait conservé les notes de F. Zorell, rédigées en français : « Notae nonnullae, ad liberum usum auctoris. 1 Thess. 5,21 » (4 pp. sur le manuscrit de Lyonnet concernant les évangiles), « Nota ad hoc manuscriptum » (2 pp. sur la partie concernant les Actes), enfin un billet où Zorell se corrige et conclut ainsi : « Je recommande aussi mes autres remarques à votre œil critique, afin que vous n’écriviez pas, séduit par moi, quelque chose qui attire la critique des recenseurs » (APIBR). Le 20 janvier 1936, écrivant à A. Bea, Lyonnet salue « le R.P. Zorell dont la bienveillante révision m’a permis de corriger tant de points défectueux » (APIBR).↵
- Dans Critique textuelle, le ch. V aborde, à propos des évangiles, « Le texte grec de quelques Pères anciens » (169-181). La première contribution de Lyonnet n’arrive qu’au ch. X : « Les versions arménienne et géorgienne » (des Évangiles : 342-386).↵
- Cf. supra, n. 41.↵
- Cf. supra, n. 37. Le correcteur principal des épreuves fut P. Benoit : Critique textuelle, IX.↵
- Critique textuelle n’inclut pas cette « conclusion pratique ». Faut-il en trouver l’essentiel dans M.-J. LAGRANGE, « La critique textuelle du Nouveau Testament », dans Initiation biblique (Éd. A. ROBERT-A. TRICOT) (Paris 1939) 236-248 ?↵
- On lit dans le diaire de l’Institut Biblique Pontifical de Jérusalem : « Sept. Dom. 30, 1934 : Festum S. Hieronymi. Veniunt invitati ad pr andium : R.P. Lagrange, RR. PP. Médebielle, Superior Betharram, Superior N.-D. de France, et Bonaventura Ubach, Superior Benedictorum Montserrat. Celebratur hoc die novus Superior, R.P. Lobignac ». Le même diaire précise qu’A. Bea, S.J. (1881-1968), recteur de l’Institut depuis 1930, était arrivé à Jérusalem le soir du jeudi 20 septembre : c’était son premier voyage au Proche-Orient (APIBJ).↵
- Ce que fit Lyonnet : Critique textuelle, 575-578.↵
- Pour Rm 8,11, dans Critique textuelle, 466, et, pour 2 P 2,15, 561.↵
- Le Bottin était imprimé chez Firmin-Didot, comme Critique textuelle.↵
- Lagrange ne se cachait pas certaines faiblesses de son style : cf. son livre M. Loisy et le modernisme (Paris 1932) 5.↵
- R. Devreesse collabora au projet : cf. Critique textuelle, VII et IX.↵
- Pour un séjour de quelques mois en France.↵
- APIBR.↵
- Cf. Critique textuelle, titre et 342, n. 1.↵
- Cf. Critique textuelle, 598.↵
- Lettres perdues qui certes félicitaient Lagrange pour son quatre-vingtième anniversaire.↵
- Il donna au Caire une conférence publiée : « L’Apothéose des Souverains et la divinité du Christ », Cahiers du Cercle Thomiste du Caire 2 (1935) 84-97.↵
- Il s’agit de l’article de J. BONSIRVEN, « Le jubilé du R.P. LAGRANGE », RSR 25 (1935) 344-357. Sur Bonsirven (1880-1958), cf. LYONNET, dans Bib 39 (1958) 262-268.↵
- C’est au couvent des Dominicains de St-Maximin que Lagrange avait commencé sa vie religieuse en 1879. Lyonnet, qui semble n’avoir encore rien su de ce retour, aura envoyé sa lettre à Jérusalem.↵
- L’étude parut : « Un important témoin du texte césaréen de saint Marc : la version arménienne », MUSJ 19 (1935) 25-66, version arménienne de Mc 1,1-45, avec reconstitution du texte grec et notes critiques.↵
- C’est à Paray-le-Monial qu’elle eut ses révélations. Lagrange y fit allusion dans son commentaire de L’Évangile selon saint Jean (ÉB ; Paris 1925) 528.↵
- ARSI, Reg. Prov. Lugd. XI, 418.↵
- Ces documents se trouvent aux APIBR ; le dernier est daté par erreur de 1935.↵
- Archives des jésuites de France à Paris, copie aimablement communiquée, ainsi que la suivante, par B Montagnes, O.P.↵
- AGOP.↵
- Ces deux documents, le premier en copie, se trouvent aux APIBR.↵
- APIBJ.↵
- Cf. n. 64.↵
- Que je sache, Lyonnet n’a pas donné suite à cette suggestion.↵
- T. AYUSO, « ¿Testo cesariense o precesariense ? Su realidad y su trascendencia en la critica textual del Nuevo Testamento », Bib 16 (1935) 369-415.↵
- P. BENOIT, « Le codex paulinien Chester Beatty », RB 46 (1937) 58-82, et dans la conclusion « le Papyrus… est… un témoin très fidèle du texte B » (81). D’où la réflexion de Lagrange.↵
- Cf. ce qu’écrivait C. M. MARTINI, « La problématique générale du texte de Matthieu », L’Évangile selon s. Matthieu (Éd. M. DIDIER) (BETL, 29 ; Gembloux 1972) 35-36, et son recueil La Parola di Dio alle origine della Chiesa (AnBib 93; Roma 1980) 143-144, 120-121.↵
- Sur A. Baumstark, cf. LYONNET, Bib 19 (1938) 149, n. 2 et RB 47 (1938) 379.↵
- M. Rambaud : cf. supra, n. 36.↵
- La lettre s’achève par ces mots : « Voici le schème grossier des routes » à partir de Marcilloles pour rejoindre la maison des Rambaud à Roybon ; enfin : « Veuillez agréer mes sentiments respectueux en N.S. » et Lagrange oublia de signer !↵
- C’est-à-dire les évangiles séparés.↵
- Cf. n. 84.↵
- ASEJ, Dossier de la RB.↵
- APIBR.↵
- « Vestiges d’un Diatessaron arménien », Bib 19 (1938) 121-150 ; « La première version arménienne des évangiles », RB 47 (1938) 355-382.↵
- BobOr 13 ; Rome 1950. Sur les travaux de Lyonnet concernant la version arménienne des évangiles, cf. B.O. KÜNZLE, Das altarmenische Evangelium – L’Évangile arménien ancien (Europäische Hochschulschriften XXI,33 ; Bern etc. 1984) 18*-30*.↵
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