La France est pour le Saint-Siège un interlocuteur privilégié :
Les relations bilatérales ont traditionnellement un caractère confiant et constructif. Elles sont marquées par une large convergence de vues sur les objectifs de paix et de justice et de défense des droits de l’homme. Le Saint-Siège reconnaît la place importante de notre pays dans la communauté internationale. Nos positions sur les questions internationales sont souvent très proches, comme c’est le cas notamment sur les dossiers du Proche-Orient (Liban, Palestine et question de Gaza; situation des minorités chrétiennes). Nos positions convergent également sur les enjeux du développement, en particulier en Afrique, et certains enjeux globaux comme le changement climatique.
Le concept de « laïcité positive » exprimé à Rome en décembre 2007 par le Président de la République a été reçu très positivement à Rome. Le Pape a été très attentif à la proposition présidentielle d’une laïcité « qui ne considère pas les religions comme un danger, mais plutôt comme un atout » et permet leur pleine participation aux débats de société. L’organisation à Paris, à l’initiative du Pape, en mars 2011, du dialogue avec les non-croyants dans le cadre du « parvis des gentils », souligne le rôle test de notre pays, perçu comme particulièrement sécularisé, dans le cadre de la nouvelle évangélisation de l’Europe occidentale que souhaite lancer Benoît XVI.
Le travail de l’instance de dialogue qui réunit le gouvernement, l’Église de France et le Saint Siège, répond à un besoin objectif et à une attente de l’Église catholique, qui estimait ne pas être suffisamment consultée par les pouvoirs publics sur les sujets de société ou les dossiers techniques l’intéressant, et se plaignait de l’indifférence des pouvoirs publics à son égard. La dernière réunion de l’instance (juin 2010) a impressionné favorablement les représentants de l’Église catholique. Le Vatican est attaché à ce que cette enceinte de dialogue débouche sur une coopération substantielle soutenue par la laïcité positive (au-delà du règlement des questions administratives ou des discussions sociétales).
Les visites de haut niveau entre la France et le Vatican ont été relancées depuis 2007 : la relation bilatérale, qui s’était distendue, a bénéficié de l’impact positif de la visite officielle du Président de la République, le 20 décembre 2007, qui a notamment mis en avant le rôle international du Saint-Siège et souligné la place des religions dans la société française. À cette occasion, le Chef de l’État a pris solennellement possession de la stalle de « premier et unique chanoine d’honneur » du chapitre de la basilique Saint-Jean-de-Latran.
Le discours prononcé au Latran a marqué un tournant dans la relation France-Saint-Siège. L’année suivante, le voyage en France de Benoît XVI en septembre 2008 a été un vrai succès populaire. Le Président de la République a pu rappeler à cette occasion son attachement à une laïcité ouverte au dialogue. Benoît XVI a réitéré, dans une intervention au Couvent des Bernardins, son appel à une réconciliation entre la foi et la raison moderne. La seconde visite du Président de la République au Saint Siège, le 9 octobre 2010, a marqué une intensification du dialogue bilatéral à haut niveau. Elle a été essentiellement consacrée à la situation des chrétiens d’Orient et aux priorités de la Présidence française du G8/G20.
Le Premier ministre s’est rendu au Saint-Siège en octobre 2009, pour assister à la canonisation de Jeanne JUGAN, fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres. Il a été reçu à cette occasion en audience par le Pape, et s’est entretenu avec le Cardinal Bertone. M. François Fillon a effectué un nouveau déplacement au Vatican le 1er mai 2011 à l’occasion de la béatification de Jean Paul II.
De même que les visites de parlementaires (groupes d’amitié), les missions de fonctionnaires du MAEE permettent d’entretenir un dialogue régulier avec la Curie sur des dossiers d’intérêt commun ou relatifs aux questions globales telles l’environnement et le développement.
Le traitement réservé par le Saint-Siège aux grandes personnalités du catholicisme français témoigne de l’intérêt des autorités vaticanes à l’égard de notre pays : proclamation de Sainte Thérèse de Lisieux comme 33e Docteur de l’Église (1997), canonisation de la Bienheureuse Théodora GUERIN (2006) et de Marie-Eugénie de Jésus (2007), béatification de Charles de FOUCAULD (2005), puis de Louis et Zélie MARTIN (2008), canonisation de Jeanne JUGAN (2009). La prochaine béatification du prêtre français Pierre-Adrien Toulorge (1757-1793) devrait avoir lieu à Coutances (Manche) à l’automne 2011. Elle visera à rappeler la valeur exemplaire, pour le Saint Siège, de ceux qui, par fidélité à leur foi, se sont opposés à des régimes opprimant les religions. Plusieurs autres causes relatives à des Français sont actuellement en cours d’instruction : Robert SCHUMAN, Marthe ROBIN (fondatrice des Foyers de Charité), le Père Marie-Joseph LAGRANGE (fondateur de l’École biblique de Jérusalem), le Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus (fondateur de Notre-Dame-de-Vie), le Professeur Jérôme LEJEUNE.
La procédure de nomination des évêques de France s’inscrit dans le cadre des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Cette procédure s’applique à la satisfaction des deux parties. Selon les termes de l’Aide-mémoire Gasparri du 20 mai 1921, la France dispose d’un droit d’objection, pour des motifs politiques (ce cas ne s’est présenté que deux fois depuis l’après-guerre, en 1952 et 1968), à la nomination par le Pape des évêques (« Vieille France » et DOM, à l’exception de ceux de Strasbourg et de Metz qui relèvent de la procédure concordataire). Dans les TOM où la loi de 1905 n’est pas en vigueur, les autorités françaises sont informées par le Saint-Siège de la nomination, sans avoir d’avis à donner.
28/08/11 00:00 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/article_imprim.php3?id_article=12396
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