Le frère Marie Joseph Stève, disciple du Père Lagrange par fr. Manuel Rivero, o.p., vice-postulateur

Le vendredi 1er juin 2007 à 16h30, Jacques Peyrat, sénateur-maire de Nice, a donné le nom de Marie Joseph Stève (Nice 1911–Nice 2001), dominicain, archéologue,  à une petite place du centre-ville de Nice, derrière l’église du Vœu. Le discours d’inauguration du maire s’est achevé par la citation d’un passage de la Bible qui figurait sur la quatrième page de couverture du livre du frère Stève Sur les chemins de la Bible[1] : « Au sommet des collines, sur la route, au croisement des chemins, la Sagesse se poste ; près des portes de la cité, sur les voies d’accès, elle s’écrie : “ Humains ! C’est vous que j’appelle ”» (Proverbes 8, 2-4).

Le Père Stève appartenait à une ancienne famille niçoise établie à Contes, dans le haut pays, depuis le XIe siècle. C’est Mgr Roger Repetto, vieil ami du frère Stève, qui avait demandé à la Mairie cet honneur car le frère Stève avait toujours fui les décorations.

Lors de son retour à Saint-Maximin quelques années avant la fin de sa vie, le frère Lagrange avait discerné en ce jeune frère Marie Joseph Stève une vocation d’archéologue. Aussi fut-il destiné à l’École biblique de Jérusalem. Le frère Stève gardait une profonde et discrète vénération envers le fondateur de l’École biblique. N’avait-il pas confié un jour à une amie niçoise, Mme Jullien : « Dans ma vie j’ai rencontré un saint : le Père Lagrange. »

Résistant sous l’occupation allemande, le frère Stève avait été blessé à la hanche lors de son engagement pour faire passer de l’autre côté des Pyrénées des Juifs menacés en France. Il en souffrira toute sa vie malgré des opérations répétées.

Connu comme spécialiste de la langue élamite, chercheur au CNRS, il avait travaillé en Iran et en Irak. Avec le frère L.-H. Vincent de l’École biblique, grand ami et biographe du Père Lagrange, il avait publié l’ouvrage Jérusalem de l’Ancien Testament [2]. Le frère Stève était apprécié non seulement pour ses qualités intellectuelles mais aussi pour son amitié souriante et fidèle.

La cérémonie d’inauguration a été riche de rencontres avec le monde politique, religieux et culturel de Nice sans oublier bien évidemment la famille du Père Stève : son frère et son neveu, aujourd’hui architecte à la Ville de Nice, initié dans sa jeunesse à l’architecture par son oncle et parrain qui lui avait appris à dessiner ses premiers plans.

(La Revue du Rosaire, n° 192, juillet-août 2007)


Notes    (↵ returns to text)

  1. . M.-J. Stève, Sur les chemins de la Bible, 132 héliogravures, 10 cartes, Éditions B.Arthaud, Paris, 1961.
  2. . L.-H. Vincent et M.-J. Stève,  Jérusalem de l’Ancien Testament, Paris, 1954.

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