Noviciat de Saint-Maximin
6 octobre 1879 – 6 octobre 1880
Le jour de sa prise d’habit au couvent royal de Saint-Maximin (Var), Albert Lagrange a reçu en religion le prénom de Marie-Joseph. Son Journal spirituel[1] (édité en 2014 aux éditions du Cerf), reflète la présence permanente de la Vierge Marie dans son esprit, dans sa prière, dans toute son existence.
Dès avant son entrée dans l’Ordre des prêcheurs, il avait pris l’habitude d’écrire Ave Maria en haut de chacune des pages de son journal pour rester dans un climat de prière contemplative au cours de ses études. Par le Réjouis-toi Marie de l’archange Gabriel, il demeurait « en état d’Annonciation », éveillé à la visite de Dieu qui vient combler de joie l’humanité à l’exemple de la Vierge Marie.
Son Journal spirituel révèle le dialogue fervent du frère Marie-Joseph avec la Vierge Marie qu’il invoque surtout sous le vocable de Marie Immaculée, Vierge Marie Immaculée, Mère Immaculée. Dans son cœur à cœur avec Marie, il l’appelle « ma Dame, mon Avocate, ma Patronne, mon Guide, ma Reine, ma Mère ! » C’est à la bienheureuse Vierge Marie Immaculée qu’il se consacre le 31 mai 1880. Il remet son corps et son âme, tout son être, entre les mains de la Vierge Marie, « Maîtresse de sa vie présente et future ». Mû par un ardent désir de louer, de bénir et de prêcher l’amour de Jésus-Christ, il compte sur l’intercession de sa Mère. Dominicain, il oriente tous ses efforts vers « le salut des âmes », but de l’ordre créé par saint Dominique. Les chrétiens savent que la Vierge Marie n’est pas une mère possessive. Loin de s’enfermer dans une prière intimiste, la prière mariale du frère Marie-Joseph manifeste le don total de lui-même par amour au service du Règne de Dieu.
Il se considère « fils de Marie ». Il voit sa propre vocation dominicaine comme venant de Dieu par la Vierge Marie : « Vierge Immaculée, ma Mère, je vous remercie de m’avoir amené à vos pieds, revêtu de l’habit que vous m’avez inspiré de prendre il y a sept ou huit ans à pareil jour. Donnez-moi l’humilité, l’esprit de prière, afin que je devienne pur comme la neige tombée ce matin. » (Journal, 8 décembre 1879)
Pour ce passionné de la Bible, Marie est « la Mère du Verbe, la Patronne des Prêcheurs » (Journal, jour de Noël 1879). Il aime contempler le Verbe dans les mystères du Rosaire et c’est à elle qu’il confie ses intentions de prière : « Reine du Très-Saint-Rosaire, vous que je désire tant faire connaître et aimer, daignez m’accorder un mari chrétien pour ma sœur Pauline, et la vocation dominicaine pour ma sœur Thérèse. » (Journal, 29 août 1880)
Intellectuel et érudit, le frère Marie-Joseph n’a rien d’un cérébral, froid et distant. Il lui arrive de prier dans les larmes à l’image de son père saint Dominique, lors de la fête du Très-Saint-Rosaire le 3 octobre 1880, et quelques jours plus tard le 6 octobre, au moment solennel de sa première profession religieuse. Mû par un ardent désir de louer, de bénir et de prêcher l’amour de Jésus-Christ, il compte sur l’intercession de sa Mère. Dominicain, il oriente tous ses efforts vers « le salut des âmes ». L’Évangile de Marie aux noces de Cana ravive sa confiance en l’intercession de la Mère Immaculée. Par sa pensée, il rejoint aussi Marie au pied de la Croix et son âme aspire au sacrifice et au service : « Impossible de compatir à la Passion sans compatir au prochain. Sainte Marie, vous avez mis dans mon cœur cette compassion viscérale pour les malheureux. » (Journal, 4 octobre 1880)
Les chrétiens savent que la Vierge Marie n’est pas une mère possessive. Loin de s’enfermer dans une prière intimiste, la prière mariale du frère Marie-Joseph manifeste le don total de lui-même par amour, au service du Règne de Dieu.
(La Revue du Rosaire, n° 200, avril 2008)
- LAGRANGE Marie-Joseph, Journal spirituel, Premier cahier. Transcrit par fr. Renaud Escande, révisé par Bernard Montagnes.↵
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