« Aucun des évangélistes n’a raconté, même d’un mot, la résurrection de Jésus. Un grand artiste, François Rude, a sculpté dans la pierre Napoléon se dressant sur le lit du tombeau pour s’éveiller à sa gloire. Les évangélistes n’ont pas essayé de dire le tressaillement de la chair livide et meurtrie, s’animant au souffle de l’âme, ce corps humain qui avait contraint le Fils de Dieu à la souffrance, transfiguré par la gloire dans la béatitude, la voix du Père prononçant dans son jour éternel : ” Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui “, Jésus-Christ remerciant son Père de lui avoir donné les nations en héritage. Toutes choses ineffables, demeurées cachées dans le secret de Dieu.
Et certes cette discrétion recommande hautement leur témoignage. Ils ont attesté ce qu’on a constaté sur la terre, d’abord que le tombeau était vide, ensuite que le Christ était toujours vivant, dans un corps associé à la gloire de son âme, mais qui était bien le sien.
Ils ne nous disent donc pas où est allée son âme, séparée pour un temps de son très saint corps. La première épître de S. Pierre nous apprend, ce que la parole au bon larron faisait à peine pressentir, que Jésus était allé “ prêcher aux esprits en prison “, ce que la tradition enseignait de son côté sous le nom de descente du Christ aux enfers, c’est-à-dire dans la demeure où les anciens justes attendaient le bienfait de la Rédemption. Puis son âme rejoignit son corps, et ce corps, animé d’une vie plus parfaite, put sortir du tombeau sans déranger la pierre, roulée par un dessein pieux, et sans rompre les sceaux d’ennemis impuissants, ainsi que le divin Enfant était sorti du sein de sa mère (comparaison souvent relevée par les Pères). Il convenait cependant de ne pas laisser fermée cette tombe vide. S. Matthieu nous apprend qu’un ange du Seigneur ébranla la terre et roula la pierre, sur laquelle il s’assit en vainqueur : “Son aspect était comme d’un éclair, et son vêtement blanc comme la neige.” À ce bruit les gardes s’éveillèrent ; à cette vue ils tremblèrent d’effroi, et, d’abord immobiles de stupeur, ne tardèrent pas à s’enfuir[1]. »
(La Revue du Rosaire, n° 207, décembre 2008.)
- M.-J. LAGRANGE , L’Évangile de Jésus-Christ avec la Synopse évangélique traduite par le P. C. LAVERGNE, o.p. Nouvelle édition, Paris, Éd. Gabalda et Cie, 1954. PP. 643-644.↵
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