Écho de notre page Facebook : avril 2019

 

30 avril 2019
Saint Pie V, o.p., pape (1566-1572)

Saint Pie V  priant pour la victoire de Lépante  contre les musulmans

Dans la basilique Saint-Étienne de Jérusalem, il y a un autel de la Vierge [au pied duquel le père Lagrange allait prier durant de longues heures]. À droite, quand on fait face au chœur, se trouvent deux peintures, d’origine inconnue :

  1. La première représente, selon une tradition dominicaine ancienne, saint Dominique recevant le Rosaire de la Vierge Marie. En réalité, on ne prête qu’aux riches, et l’on sait que cette tradition du Rosaire est plus tardive, et qu’elle concernait un autre dominicain, le bienheureux Alain de la Roche.
  2. La deuxième, un peu abîmée, représente Pie V priant pour la victoire contre les musulmans pendant la bataille navale de Lépante. Si le camail de Pie V est abîmé, c’est que la peinture porte encore les traces d’un projectile qui l’a touchée pendant la guerre de 1967.

Source : http://www.domjer.org/?paged=6

On peut également lire sur le site des moniales dominicaines d’Estavayer-le-Lac, en Suisse, une courte et précise évocation de Saint Pie V : http://www.moniales-op.ch/spiritualite/dominicains/saint-pie-v:

Savez-vous pourquoi le pape porte une soutane blanche ? Nous sommes en 1566, un nouveau pape est élu : Pie V, un frère dominicain qui sera canonisé en 1712. Cet homme, humble, ferme, austère et pieux, a été choisi pour réformer la Curie romaine, après les vifs débats qui ont marqué le Concile de Trente. Il renonce aux atours écarlates et dorés et conserve son modeste habit blanc de dominicain. Les cardinaux, notons-le, ne semblent pas avoir été tentés par la même démarche. (Jean-Pierre Fragnière)

Bio-express de saint Pie V

Entré dans l’Ordre des Prêcheurs à 14 ans, Pie V ou plutôt Michele Ghislieri (1504-1572), devient pape sous le nom de Pie V en 1566. Il met en application les décrets du Concile de Trente, promulgue le bréviaire et le missel romain. Saint Pie V institue la fête du Rosaire en action de grâce après la victoire de Lépante sur les Turcs.

Une prière de saint Pie V

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes oreilles et écoute-moi, ainsi que tu as écouté ton Père sur le Mont Thabor.

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes yeux et regarde-moi, ainsi que tu as regardé, du haut de la croix, ta Mère chérie, affligée par la douleur.

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre ta bouche, et parle-moi, ainsi que tu as parlé à saint Jean, lorsque Tu l’as donné pour fils à ta Mère.

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes bras sacrés et embrasse-moi, ainsi que Tu les as ouverts sur l’arbre de la Croix pour embrasser le genre humain.

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre ton cœur, reçois le mien et accorde-moi ce que je te demande, si telle est Ta volonté. Amen !

 

29 avril 2019

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380). Tertiaire dominicaine.

Sainte Catherine de Sienne,
mère spirituelle des 2e et 3e ordre de Saint Dominique
par Cosimo Rosselli (15e)

Patronne principale de l’Italie par le pape Pie XII, le 18 juin 1939. Docteur de l’Église par le pape Paul VI, le 3 octobre 1970. Co-patronne de l’Europe par le pape saint Jean-Paul II, le 1eroctobre 1979.

Dans son Journal spirituel, Cerf, 2014, le père Lagrange fait souvent référence aux écrits de Sainte Catherine de Sienne, ex. p. 62 :

– Se gourmander sévèrement des pensées non seulement mauvaises mais inutiles. Songer à son impuissance, à son ingratitude. De là naît l’humilité, et l’humilité purge le cœur de toute vaine pensée en l’occupant au-dedans.

« Pauvreté, silence, exercice intérieur de l’esprit »
C’est exactement la doctrine de Sainte Catherine de Sienne.

Illustration
Sainte Catherine de Sienne, (la mama) mère spirituelle des 2eet 3Ordre de Saint Dominique, par Cosimo Rosselli (1431-1507), National Gallery of Scotland.

Sainte Catherine de Sienne préside. Elle porte la robe blanche (pureté) et le manteau noir (pénitence) de l’Ordre de Saint Dominique.  Avec ses pieds, elle écrase un être effrayant, le diable, elle le soumet. Parmi les personnages auréolés, à gauche, Saint Laurent, diacre et Saint Dominique tenant un lys et la Règle. À droite, Saint Raymond de Capoue ?, l’Archange Raphaël avec le jeune Tobie. Deux groupes de tertiaires sont agenouillés. À l’un, Sainte Catherine présente le livre de la Règle de l’Ordre, et à l’autre, un rouleau de règlements à observer. Le retable a peut-être été peint pour le couvent de Sainte-Catherine à Florence où se trouvaient trois nièces du peintre.

 

24 avril 2019

La Conversion de S. Augustin, 1430 env. par Guido Pietro dit Fra Angelico, Musée Thomas Henry, Cherbourg

La Conversion de S. Augustin, évêque et docteur de l’Église
“Tolle lege”. (Prend et lis) S. Augustin, Confessions 8, 12, 29

Augustin, quel contraste avec tous les prétendus mystiques païens : sa confession, Dieu, qu’on sent si présent… il est en contact avec lui, le prend à témoin, implore son pardon, se sent pardonné… quelle réalité de vie divine. (Marie-Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel, p. 432)

 

Description de l’œuvre
Fra Angelico représente saint Augustin au moment où il est frappé par la grâce dans son jardin. À Milan, Augustin partage avec Alypius une maison avec un jardin. Il a la tête dans les mains. La peinture du Quattrocento utilise la position et la gestuelle pour rendre compte des sentiments des personnages.
La tête baissée exprime au Moyen Âge le chagrin ou la douleur. Saint Augustin a les yeux fermés, il a un songe.
Deux hypothèses ont été proposées pour expliquer l’attitude du saint. Il pleure car il est touché par la grâce de Dieu ou il pleure car cette conversion est un déchirement, il lui faut renoncer à sa vie de plaisirs.
Derrière lui, se trouve son fidèle ami Alypius qui lui aussi va se convertir. Certains historiens ont pensé qu’il s’agissait plutôt de son unique fils Adéodat.
Le jardin est clos, il peut représenter le jardin de la vertu à laquelle Augustin va accéder par sa conversion.
Le paon perché sur le mur de la maison est symbole de vérité et d’immortalité. Au Moyen Âge, on pensait que la chair de cet animal était imputrescible ce qui signifie que sa chair ne pouvait pas pourrir. Chaque année, il perd ses plumes qui repoussent au printemps, ce qui peut évoquer la résurrection du Christ.
Les papillons sur la barrière au pied de saint Augustin sont aussi symbole de l’immortalité de l’âme car le papillon qui sort de la chrysalide est symbole de résurrection.
La sauterelle qu’on remarque sur la barrière de l’enclos peut faire l’objet de plusieurs interprétations : l’invasion de sauterelles détruit la moisson. Mais la sauterelle aussi détruit le serpent, ce qui peut exprimer la maîtrise de soi et le refus des plaisirs.
La moitié des moutons (premier plan au bas du tableau, à peine visibles sur cette photo, sont noirs, les autres sont blancs, on peut y voir une allusion au manichéisme ; certains seraient proches de Dieu et les autres suivraient un dieu mauvais, et seraient hérétiques. On peut y voir une référence à la future charge d’évêque de saint Augustin.
Le figuier sous lequel est assis le saint est un arbre qui nourrit l’homme sans lui demander de gros efforts de culture, il symbolise la volonté de survie mais aussi la richesse naturelle, il s’accroche au moindre creux de rocher pour y puiser de l’eau.
Le personnage à l’entrée de la grotte, en haut à droite, est souvent considéré comme un ermite. Augustin écrira plus tard les règles de vie pour les ermites.

Source : discip.ac-caen.fr

 

21 avril 2019

Christ est ressuscité ! Alléluia !
Belle et sainte fête de la Résurrection du Seigneur à toutes et à tous !

Le Christ est ressuscité, lui la résurrection, et il a transfiguré dans la beauté ce qui était sans beauté ni éclat. Le Seigneur comme un dormeur s’est éveillé et a déjoué toutes les ruses de l’ennemi. Il est ressuscité et il donne la Joie à toute la création. Il est ressuscité et la prison de l’enfer a été évacuée. Il est ressuscité et a transformé le corruptible en incorruptible. Le Christ ressuscité a rétabli Adam dans sa dignité première d’immortel. (Sermon de saint Épiphane, évêque de Salamine, Père de l’Église, IVe siècle, Lectionnaire patristique dominicain– Jean René Bouchet, Paris, éd. du Cerf, 1994.)

St Jean et St Pierre au tombeau vide du Christ par Giovanni Francesco Romanelli (1640), Viterbo, Italie.

« C’est alors qu’entra l’autre disciple [Jean], lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » (Jean 20, 6-9.)

Le père Lagrange nous précise :

C’est ce point que saint Jean a raconté en détail, car il prit part à cette recherche anxieuse, se désignant lui-même comme « cet autre disciple que Jésus aimait » […]. Saint Jean dit seulement que dès lors il crut que Jésus était ressuscité, et ce fut sûrement la conviction de Pierre. Jusqu’à ce moment, ils n’avaient pas compris d’après l’Écriture que le Christ devait ressusciter. Il l’avait cependant annoncé lui-même à tous ses Apôtres. Mais l’événement leur paraissait tellement improbable que seule l’évidence du fait eut le pouvoir de les convaincre, et il leur apparut alors que cette consécration suprême du Messie avait été prédite (Isaïe 53, 11).

Extrait de L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangéliquepar Marie-Joseph Lagrange o.p., pp. 629-630, éd. Artège-Lethielleux, 2017.

 

20 avril 2019
Samedi saint
Un grand silence parce que le Roi dort

« Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude.
Un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles […].»

(Sermon de saint Épiphane, évêque de Salamine, Père de l’Église, IVe siècle, pour le deuxième nocturne – Lectionnaire patristique dominicain– Jean René Bouchet, Paris, éd. du Cerf, 1994.)

Illustration : La Descente du Christ aux enfers (ou aux limbes) par Beato Angelico (15e). Fresque cellule 31, Couvent San Marco, Florence, Italie. Sophie de Gourcy précise, dans son livre Apprendre à voir la Nativité, DDB, 2016 : Les limbes sont appelés à partir du XIIIsiècle « prison des âmes ». […] Le Christ en fera sauter la porte lorsque, selon le symbole des apôtres, le Credo, il aura été crucifié, sera mort et descendra « aux enfers ».

Par Fra Angelico, on voit le Sauveur renverser et écraser la porte qui maintenait les justes dans l’attente de leur délivrance. Ce lieu de réclusion était une grotte privée de lumière. Fra Angelico la peignit dans une fresque du couvent San Marco vers 1443, cellule 31. La descente aux enfers du Sauveur est comme un souffle dont la force arrache la porte de ses gonds, écrase un diable qui tentait de s’opposer à la libération des âmes des justes détenues dans ces profondeurs obscures […].

 

19 avril 2019

En ce Vendredi saint, c’est avec une grande tristesse que fr. Manuel Rivero o.p., président de notre Association des Amis du père Lagrange, nous a appris, hier, le départ au Ciel de sa sœur, Marie-Victoire, qu’il a confiée à l’intercession du frère Marie-Joseph Lagrange.

Nous exprimons à Fr. Manuel et à sa famille notre grande amitié en cette triste circonstance et les assurons de nos ferventes prières pour leur chère défunte.

 

19 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
La Passion de Jésus
Vendredi saint
Le crucifiement et la mort du Christ

Alors, il [Pilate] leur livra Jésus pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus. Et portant sa croix [il] sortit vers l’endroit du « Crâne », qu’on nomme en hébreu « Golgotha » où ils le crucifièrent (Jn 19, 16-18.)

Pour approfondir :

Christ en croix et saint Dominique (détail)
Fresque de Fra Angelico. Musée San Marco

 

 

Pilate fit donc relâcher Barabbas, et abandonna Jésus à la haine des Juifs, ce qui veut dire qu’il le condamna juridiquement à mort, les soldats romains étant chargés de l’exécution. […]
[La crucifixion] était le supplice des esclaves et des bandits. Ce fut celui qu’endura Jésus.
[…] On le crucifia donc, clouant d’abord ses mains au gibet qu’on éleva ensuite sur le pieux droit, en secouant sans s’en inquiéter son corps endolori […] Quand on commença de crucifier Jésus, il n’était guère plus de midi. […] Jésus expira vers trois heures du soir. […]

Ayez pitié de nous, très doux Jésus, qui dans votre clémence avez souffert pour nous.

(Extraits de L’Évangile de Jésus avec la synopse évangélique, Marie-Joseph Lagrange o.p.,  éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

18 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
Jeudi saint
Jésus reprend les disciples de leur ambition et leur lave les pieds

Lors donc qu’il leur eut lavé les pieds, et qu’il eut repris ses habits et se fut remis à table, il leur dit : « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?… Vous m’appelez « Maître » et « Seigneur » ; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que vous agissiez vous aussi comme j’ai agi envers vous. » (Jn 13, 12-15.)

Pour approfondir :

L’intention principale de Jésus était de donner à ses disciples un exemple d’humilité qui fût une leçon éternelle dans son Église. Ce qui hausse cette basse fonction jusqu’à l’héroïsme, c’est que lui, sorti de Dieu, et allant à Dieu, savait que Judas Iscariote, fils de Simon, l’un des Douze, songeait en ce

Le lavement de pieds. Servir avec amour
Jun Jamosmos (21e)

moment même à le livrer. Et il lui laverait les pieds comme aux autres. Aussi bien ce n’est pas Judas qui protesta ! […]

Ce que Jésus en avait fait, c’était donc seulement pour abaisser à jamais les sursauts de l’orgueil ou de la vanité chez les siens. C’est ce qu’il énonce clairement, sans faire aucune allusion à un état inférieur de pureté qu’il aurait ainsi rendu plus parfait : « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur et vous dites bien ; car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. »

Les fidèles savent très bien que l’imitation de Jésus doit s’étendre à tous leurs actes, à toutes leurs pensées, à toute leur vie, et que pourtant cet exemple particulier n’est point spécialement obligatoire. Cependant, pour honorer ce souvenir, les rois ont lavé les pieds des pauvres le jeudi saint, et les prélats de l’Église le font encore. Et qu’on n’allègue pas l’inconvenance de s’humilier devant un frère qui est peut-être un apostat dans son cœur. Jésus l’a fait à l’égard de Judas, et cependant il savait qu’il était déjà figuré dans l’Écriture : « Celui qui mange mon pain a levé contre moi son talon. »

(L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Marie-Joseph Lagrange o.p., pp. 541-542, éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

17 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
Mercredi saint
La trahison de Judas

Judas dit aux grands prêtres : « Que voulez-vous me donner et moi je vous le livrerai ? Ceux-ci lui assurèrent trente pièces d’argent… » Et dès lors, il cherchait une occasion pour le livrer. (Mt 26, 14-16.)

Pour approfondir :

La fête de Pâque approchait, et les meneurs du Sanhédrin n’étaient pas sans inquiétude, car ils savaient que durant ces huit jours de fête Pilate était aux aguets. Si le Galiléen prenait fantaisie d’exciter le peuple, le gouverneur ne manquerait pas cette occasion de frapper fort. Il fallait se hâter, car arrêter Jésus durant les solennités, c’eût été provoquer le tumulte qu’on craignait. Le secret n’importait pas moins que la promptitude, et il n’y avait plus que deux jours avant la fête ! L’intervention de Judas Iscariote tira d’embarras les chefs du sacerdoce et le groupe des docteurs Pharisiens. […]

Judas était de Qarioth, au sud de la Judée, d’un tempérament plus froid que les Galiléens enthousiastes, mais, assure-t-on, plus intelligent, plus cultivé, digne de la confiance que lui témoigna Jésus en l’envoyant prêcher le Règne de Dieu. Il [Judas] s’aperçut peu à peu des prétentions extravagantes de son chef, qui se disait Messie et Fils de Dieu, et qui cependant, à l’occasion, se dérobait au péril, c’était donc un séducteur : la Loi ordonnait de le dénoncer ; Judas fit son devoir. […]

 

La trahison de Judas (1303)
Giotto, fresque chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie

Ce qu’il y a de vrai dans les conjectures de la critique, c’est que Judas avait en effet commencé avec de bonnes dispositions. Sans cela Jésus ne l’aurait pas admis parmi les Douze. Sa prescience de l’avenir n’était point une raison de s’abstenir. Elle imitait celle de son Père qui accorde des grâces de choix à de futurs prévaricateurs. Et il est possible en effet que Judas, étant de la Judée, ait été plus imbu, que les autres disciples, des doctrines des Pharisiens, plus porté à se détacher de son Maître, poursuivi par eux avec tant d’acharnement. Il espérait sans doute – quelques disciples en furent d’abord presque là –, mais avec une ambition plus basse et l’amour du lucre, que le règne de Dieu tournerait à son profit. Ce calcul échouant, il se dégagea. […] Judas avait pris l’initiative, et il accepta le prix de la trahison. On convint de trente deniers.

[…] Il ne restait plus au misérable qu’à trouver une occasion favorable, c’est-à-dire à organiser un guet-apens pour mettre la foule en présence d’un fait accompli. Ces princes de la naissance et de l’intelligence dédaignaient la foule, mais ils la craignaient.

[…] L’entrevue du traître et de ceux qui le payaient aurait lieu dans la nuit.
(L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Marie-Joseph Lagrange o.p., pp. 533-534, éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

16 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
Mardi saint
Jésus qui va être glorifié donne un commandement nouveau 

Jésus dit : « Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous … Vous me chercherez… Et comme j’ai dit aux Juifs : “Où je vais, vous ne pouvez venir”, à vous aussi je le dis maintenant… Je vous donne un commandement nouveau : c’est que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés, vous aussi, le uns les autres. C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes pour moi des disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13, 33-35)

Approfondissement : Le sacrement d’amour institué, Jésus ouvre son cœur à ses disciples plus largement que jamais. Déjà sa Passion est commencée, puisque Judas est allé chercher main-forte, et c’est à la fois sa gloire propre d’accomplir cet acte d’obéissance et de charité, et la gloire de son Père à laquelle il rapporte tout ce qu’il fait. Car le Père ne la gardera pas cachée dans son secret éternel : il la fera rejaillir sur le Fils lui-même, et ce sera bientôt, c’est-à-dire par sa résurrection et son exaltation. Or cela ne pourra être sans que le Maître s’éloigne des siens. Il s’attendrit à cette pensée, les nomme ses petits enfants – c’est la seule fois ! – et les avertit, comme il avait averti les Juifs, qu’ils ne pourront le suivre. Il leur lègue donc une dernière parole, un commandement nouveau : qu’ils s’aiment les uns les autres, comme il les a aimés. Ce sera pour le monde la marque qu’ils sont vraiment ses disciples. Ce commandement nouveau rappelle la nouvelle alliance que Jésus venait de promulguer. Il devient nouveau parce que Jésus en est le modèle, parce qu’il en est l’inspirateur et toute la raison […].
(L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, pp. 549-550. Marie-Joseph Lagrange, o.p., éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

15 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
Lundi saint
L’onction à Béthanie (Jn 12, 3)

Onction de Jésus par Marie de Béthanie, pendant le repas chez Simon
par Philippe de Champagne (détail) (17e). Musée des Beaux Arts, Nantes. France

« Marie (de Béthanie) donc prit une livre d’un parfum de nard authentique d’une grande valeur. Elle oignit les pieds de Jésus. Elle les essuya avec ses cheveux. La maison fut remplie de l’odeur du parfum. »

Approfondissement : Le repas était commencé, lorsque Marie, sœur de Lazare, prit une livre, c’est-à-dire trois cent grammes d’un parfum de nard, de la plus pure qualité. Elle en oignit la tête de Jésus, suivant l’usage ordinaire, puis, comme il restait encore beaucoup, elle le répandit à profusion sur ses pieds, si bien qu’elle se vît obligée de les essuyer avec ses cheveux, ayant brisé le vase d’albâtre pour le verser jusqu’à la dernière goutte. L’odeur de l’huile parfumée remplit toute la maison […]. En effet le cœur attentif de Marie avait été touché d’un pressentiment auquel les autres demeuraient fermés ; elle avait oint d’avance le corps du Maître tant aimé. Et ce geste était si beau, étant inspiré par une lumière divine, que Jésus annonça solennellement : Partout ou sera prêché l’Évangile, dans le monde entier, on parlera aussi de ce qu’a fait cette femme, en mémoire d’elle. Prophétie réalisée dans toutes les chaires où l’on prêche la Passion. (L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Marie-Joseph Lagrange, o.p., p. 463, éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

14 avril 2019
L’entrée messianique de Jésus et sa Passion à Jérusalem
Une belle méditation du P. Lagrange :

C’était donc une entrée messianique à laquelle Jésus se prêtait, lui qui avait toujours refusé de se laisser nommer Messie, si ce n’est en secret, par les plus fidèles. Mais le moment était venu. […] Jésus agréait ces humbles hommages, lui le roi humble et doux. [….] On saluait donc le Fils de David, le roi d’Israël, le Messie tant désiré.

Jésus cependant était bien éloigné des sentiments du triomphateur antique. En descendant du Capitole, le vainqueur faisait égorger les rois vaincus. C’est lui qui devait être la victime, et avec lui cette ville de Jérusalem qu’il était venu sauver. Voyant devant lui, dans l’éclat encore récent de leurs grandes pierres blanches, les palais, les remparts, le Temple du Seigneur ruisselant d’or, toute cette sainte Sion où l’attendaient la haine et la perfidie, il pleura.

Jésus pleure sur Jérusalem
par Carl Olsen (20e)

Combien de saints ont pleuré avec lui en relisant ce thrène (lamentation de Jésus sur Jérusalem) : « Ah ! si dans ce jour tu avais connu, toi aussi, ce qu’il fallait pour ta paix ! – Mais maintenant cela est caché à tes yeux. Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis feront un retranchement contre toi, et ils t’entoureront et te presseront de toute part, et ils te briseront (ruine du Temple de Jérusalem) sur le sol, toi et tes enfants demeurant chez toi, et ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas su le temps de sa visite. » (Luc 19, 42-44)

Monotone cantilène de l’amour méconnu. Toi, et toi, et toujours toi ! Jésus ne cherche pas dans Jérusalem le lieu où il doit mourir. Ses yeux ne s’arrêtent pas à la place du Golgotha. Ce qui oppresse sa pensée, c’est un peuple en fureur, les factions déchaînées, l’union d’un jour dans la rage du désespoir contre un ennemi de sang-froid qui resserre le réseau de ses postes, qui monte à l’assaut ; c’est la plainte des enfants écrasés sous les pierres qui s’écroulent, c’est la torche jetée dans le Temple, et la fin du culte rendu à Dieu dans les sacrés parvis [….]. (Pour lire le texte en entier, se reporter à l’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique par Marie-Joseph Lagrange, pp. 468-469, Artège-Lethielleux, 2017.)

 

10 avril 2019
Jour-anniversaire de la mort du père Marie-Joseph Lagrange, en communion avec fr. Manuel Rivero o.p., nous disons ensemble la prière pour la glorification de ce grand serviteur de Dieu :

9 avril 2019
La vérité qui rend libre

Il y a péril à méconnaître l’Envoyé de Dieu « Celui qui m’a envoyé est véridique ; et ce que j’ai entendu de Lui, c’est de cela que je parle dans le monde. » (Jean 8, 26.)

Méditation : « La vérité [de Jésus] pratiquée grandit dans l’âme et lui donne cette énergie qui est vraiment la délivrance et la liberté. » (Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, pp. 327-328, éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

7 avril 2019

Jésus et la pécheresse (2011)
Andreï-Nikolaïevitch Mironov (en russe : Андре́й-Никола́евич Миро́нов par wikipedia

« Femme, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? » « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus. » (Jean 8, 10-11.)

Commentaire du P. Lagrange : La justice et la miséricorde se sont rencontrées. La justice ne consent pas à une absolution juridique qui ne tiendrait pas compte du caractère antisocial de la faute ; la miséricorde ne consent pas à condamner, parce qu’elle a lu le repentir dans ce cœur encore serré par l’effroi. Recommander le ferme propos [la résolution], c’est supposer le repentir. (L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, p. 324, Artège Lethielleux, 2017.)

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