Méditations des mystères lumineux par fr. Manuel Rivero

Rosaire, radio Arc-en-ciel, le lundi 15 juin 2020

Bonsoir, chers amis du rosaire, au lendemain de la fête du Corps et du Sang du Seigneur, le Saint-Sacrement qui unit à Dieu pour ne faire qu’un avec lui, nous allons prier les mystères lumineux avec la Vierge Marie, la mère de Jésus, qui a accompagné son divin Fils depuis sa conception jusqu’au Calvaire, demeurant fidèle dans l’espérance avec les apôtres au Cénacle, lors de la Pentecôte.

À la mort de Judas, les apôtres ont cherché un remplaçant qui aurait suivi Jésus tout au long de sa vie publique, depuis son baptême dans les eaux du Jourdain jusqu’à l’Ascension au Ciel. Ils avaient choisi Matthias par tirage au sort car il réunissait ces conditions.

La Vierge Marie, Reine des apôtres, a accompagné Jésus, non seulement depuis le baptême par Jean le Baptiste jusqu’à l’Ascension, comme aiment à le représenter les artistes chrétiens dans les icônes, mais elle est présente depuis son Incarnation par le Saint-Esprit à l’Annonciation jusqu’à la Pentecôte comme nous le précise saint Luc dans les Actes des apôtres. Qui, mieux qu’elle, la mère de Jésus, toute sainte, pourra nous conduire dans notre recherche de la volonté de Dieu ? La Vierge Marie guide l’Église comme Mère du Verbe fait chair et comme modèle de foi. Guide unique et sûre, Marie, notre sœur dans la foi, fait route avec nous, ne nous laissant pas seuls dans les épreuves et les doutes de notre existence.

Nous allons faire le signe de la croix, signe de l’Amour absolu, fidèle et sans conditions de notre Dieu pour l’humanité :

Tous : Au nom du Père, de Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Credo. Notre Père. 3 Ave Maria.
CD Sœur Agathe n° 1 Mon âme a soif de toi.
 

Premier mystère lumineux : Le baptême de Jésus dans le Jourdain

De l’Évangile selon saint Marc 1, 9-11 : « Il advint qu’en ces jours-là Jésus vint de Nazareth de Galilée et il fut baptisé dans le Jourdain par Jean. Et aussitôt, remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre vers lui, et une voix vint des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur ».

En se faisant baptiser par son cousin, Jean le Baptiste, Jésus a rejoint la foule de pécheurs assoiffés de purification.

La descente de Jésus dans les eaux du Jourdain annonce notre descente dans la mort de Jésus, mort au péché, et notre participation à sa remontée du tombeau, résurrection spirituelle, mystère que nous vivons depuis notre baptême.

Au Jourdain, le baptême de Jésus représente une épiphanie trinitaire. Le Père a parlé pour reconnaître son Fils bien-aimé et l’Esprit Saint est descendu sur Jésus sous la forme d’une colombe.

Quant à nous, nous avons été baptisés, au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Nous sommes devenus ainsi les temples de la Sainte Trinité, habités par l’amour de Dieu.

Rendons grâce à Dieu pour notre baptême. Prions pour tous ceux qui nous ont conduit jusqu’au baptistère de lumière : nos parents, le parrain et la marraine, le prêtre et les fidèles de l’Église.

Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sœur Agathe n° 2 Ô prends pitié

Deuxième mystère lumineux : Les noces de Cana

De l’Évangile selon saint Jean 2,1s : « Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples. Or, il n’y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit : ‘Ils n’ont pas de vin.’ Jésus lui dit : ‘Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore arrivée.’ Sa mère dit aux servants : ‘Tout ce qu’il vous dira, faites-le’ ».

Saint Jean souligne la foi de Marie en son Fils Jésus. Le miracle de Cana inaugure la vie publique de Jésus dans le quatrième évangile. Ce n’est pas sans raisons que Jésus a accompli son premier miracle lors de la célébration d’un mariage. Il est venu célébrer les noces du Christ et de l’Église, passer une alliance entre Dieu et l’humanité sauvée, l’Église.

Jésus sanctifie le mariage. Saint Dominique s’est battu pour défendre la beanté du corps humain et la sainteté du mariage face aux cathares pour qui le ventre de la femme était le laboratoire qui reproduisait le mal. Le Fils de Dieu s’est fait homme. Dieu aime notre humanité, notre corps, ce qui n’exclut pas, tout au contraire, le besoin de la grâce surnaturelle pour que le corps animé par l’âme, créée par Dieu, resplendisse de sa gloire en dépassant les voluptés charnelles.

Le poète Stéphane Mallarmé (+1898) dans son poème « Brise marine » écrivait : « La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. »

Le sacrement du mariage apporte la joie de l’Esprit Saint aux époux qui accomplissent la volonté de Dieu en s’aimant et en aimant les enfants.

Loin d’en faire une idole, l’Église en proposant le sacrement du mariage, qui va à l’encontre du concubinage à la mode, accorde une grande valeur à l’amour humain qui vient après l’amour de Dieu et enraciné en lui.

Par l’influence des médias, nous sommes souvent devant une attitude païenne qui divinise la relation sentimentale et sexuelle sans âme, sans prière, sans relation à Dieu. L’union conjugale demeure une affaire d’âme ; autrement l’expérience de Mallarmé s’avère aussi juste que décevante : « La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres ».

À Cana, Jésus a manifesté sa gloire et ses disciples crurent en lui. La gloire de Dieu évoque le poids de son amour, sa beauté et sa lumière.

La grâce du mariage vient embellir, poétiser, l’union de l’homme et de la femme, la revêtant d’une lumière divine, en lui donnant son sens et son but : l’union à Dieu.

Le poète guadeloupéen, Saint-John Perse, prix Nobel de littérature en 1960, disait de la poésie : « L’amour est son foyer, l’insoumission sa loi » (Discours de réception du Prix Nobel de littérature en 1960).

À Cana, souffle le grand vent de la liberté de l’Esprit. La puissance de la prière de la mère de Jésus fait avancer l’histoire. La joie succède à la tristesse.

Un exemple montre aussi le lien entre le sacrement du mariage, la célébration de la messe et l’ordination presbytérale. Quand le saint pape Paul VI fut ordonné prêtre, la nappe de l’autel de sa première messe fut tirée de la robe de mariée de sa mère.

Prions pour les couples en difficulté et pour les enfants qui en souffrent
Prions pour les couples qui se préparent au mariage.
Prions pour que l’amour grandisse dans toutes les familles.

Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sœur Agathe n° 3 : Goûtez et voyez

Troisième mystère lumineux : Jésus dans la synagogue de Nazareth

De l’Évangile selon saint Luc 4,16s : « Jésus vint à Nazara où il avait été élevé, entra, selon sa coutume le jour du sabbat, dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe et, déroulant le livre, il trouva le passage où il était écrit : ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur.’

Il replia le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous dans la synagogue tenaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : ‘Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Écriture’ ».

« Aujourd’hui », ce mot clé de la révélation divine exprime l’action de l’Esprit Saint dans la synagogue de Nazareth et dans notre histoire personnelle et collective.

Riche de cette expérience de la grâce divine qui nous précède et nous guide, le prophète Isaïe s’exclame : « Tout ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis en nous » (Isaïe 26,12).

Pendant le confinement, de nombreuses personnes ont expérimenté la présence aimante de l’Esprit de Jésus dans la prière. Ils témoignent de ce temps de paix et de plénitude. Ils souhaitent vivre autrement aujourd’hui qu’avant le confinement.

Viens Esprit Saint sur tous ceux qui ont vécu difficilement le confinement à cause de la maladie ou pour d’autres raisons : disputes familiales, pertes financières, solitude …

Viens Esprit Saint faire du neuf dans le déconfinement ! Puisse la foi et la prière grandir maintenant plus que jamais !

Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sœur Agathe n°4 : Jésus à toi ma vie

Quatrième mystère lumineux : L’Assomption de la Vierge Marie au Ciel et son Couronnement comme Reine de la création

Du livre d’Esther au chapitre septième :

« Le roi et Aman allèrent banqueter chez la reine Esther, et ce deuxième jour, pendant le banquet, le roi dit encore à Esther : ‘Dis-moi ce que tu demandes, reine Esther, c’est accordé d’avance ! Dis-moi ce que tu désires ; serait-ce la moitié de mon royaume, c’est chose faite !’ (…) Alors Esther dit : ‘ Le persécuteur, l’ennemi, c’est Aman, c’est ce misérable !’ À la vue du roi et de la reine, Aman fut glacé de terreur. Furieux, le roi se leva et quitta le banquet pour gagner le jardin du palais, cependant qu’Aman demeurait près de la reine Esther pour implorer la grâce de la vie, sentant trop bien que le roi avait décidé sa perte.

Quand le roi revint du jardin dans la salle du banquet, il trouva Aman effondré sur le divan, où Esther était étendue. ‘Va-t-il après cela faire violence à la reine chez moi, dans le palais ?’ s’écria-t-il. À peine, le mot était-il sorti de sa bouche qu’un voile fut jeté sur la face d’Aman. Harbona, un des eunuques, dit en présence du roi : ‘Justement il y a une potence de cinquante coudées qu’Aman a fait préparer pour ce Mardochée qui a parlé pour le bien du roi ; elle est toute dressée dans sa maison.’ – ‘ Qu’on l’y pende’, ordonna le roi. Aman fut donc pendu à la potence dressée par lui pour Mardochée et la colère du roi s’apaisa ».

Esther est une femme juive, très belle, déportée en Perse, et élevée par son cousin et tuteur Mardochée. Devenue épouse du roi Assuérus, Esther intercède pour Mardochée et pour son peuple juif qu’Aman cherche à éliminer.

Aman sera pendu au gibet qu’il avait préparé pour Mardochée et le roi Assuérus épargnera de la mort le peuple juif, grâce à l’intercession d’Esther.

Les Pères de l’Église ont vu dans Esther la figure de la Vierge Marie, avocate, qui intercède pour l’humanité et en son nom auprès de son Fils Jésus, le Roi de l’univers.

Confions à la Vierge Marie, notre avocate, tous nos projets, nos souffrances et nos joies.
Confions surtout à la Reine des cieux, les humiliés et les opprimés.

Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sœur Agathe n° 6 Magnificat

Cinquième mystère lumineux : La Cène

De l’Évangile selon saint Jean 6, 32s : « Jésus dit à ses disciples : ‘C’est mon Père qui vous donne le pain qui vient du Ciel, le vrai ; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde.’ Les disciples dirent alors à Jésus : ‘Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là.’ Jésus leur dit : ‘ Je suis le pain de vie’ ».

« De la Trinité à l’eucharistie, de l’eucharistie à la Trinité », tel était le titre d’un beau petit livre du frère dominicain de la Province de Toulouse, le frère Marie-Vincent Bernardot, fondateur des éditions du Cerf.

En effet, l’amour de Dieu – Père, Fils et Saint-Esprit – rayonne et donne la vie au cosmos et à l’humanité. L’amour qui part du Père, source de tout don parfait, par le Fils, le Verbe créateur, dans la communion de l’Esprit Saint, tend à se répandre et cet amour divin aboutit à l’eucharistie, sacrement de l’amour.

En célébrant la messe, nous assistons au déploiement créateur de la sainte Trinité. Le Père rassemble la communauté chrétienne en attirant les fidèles vers son Fils pour qu’ils soient nourris de l’amour de l’Esprit Saint.

Quand les chrétiens écoutent la Parole de Dieu, l’Esprit Saint répand dans leurs cœurs la grâce de l’intelligence de la foi pour qu’ils accueillent les mots humains de la Bible dans leur puissance de révélation divine. Sans cette grâce intérieure accordée par l’Esprit Saint à ceux qui cherchent Dieu dans l’écoute de la Parole, les textes bibliques ne seraient perçus que dans leur richesse sapientielle comme un simple joyau de la littérature. Mais la lumière de l’Esprit Saint, la proclamation de la Parole de Dieu représente un dialogue d’amour entre le Christ et son Église.

L’Esprit Saint a formé le corps du Verbe fait chair dans le sein de la Vierge Marie. L’Esprit Saint transforme le pain et le vin présentés à l’offertoire dans le Corps et le Sang de Jésus le Christ. Dans l’épiclèse de la prière eucharistique, le prêtre pose ses mains sur la patène et le calice pour que l’Esprit Saint accomplisse le grand miracle de la transsubstantiation.

Au cours de la prière eucharistique, l’Esprit Saint fait de l’assemblée des fidèles « un seul corps et un seul esprit dans le Christ » (prière eucharistique n°3).

Le même Esprit Saint transfigure les cœurs des croyants pour qu’ils deviennent « une éternelle offrande à la gloire de Dieu » (prière eucharistique n°3).

Alors que la tentation courbe les hommes qui cherchent à se donner eux‑mêmes la vie et le bonheur dans un repli sur soi, l’Esprit Saint tourne leur cœur vers Dieu, les ouvrant aux merveilles de la grâce divine.

Au terme de la messe, le président envoie l’assemblée témoigner de l’amour trinitaire célébré. Saint Augustin enseignait : « Tu as vu la charité, tu as vu la Trinité ».

À la messe, nous vivons la Pentecôte continuée, sacrement de l’amour pour devenir témoins de l’amour de Dieu par toute notre vie.

Rendons grâce à la sainte Trinité, présente et agissante dans nos vies et en particulier dans la messe.
Adorons la sainte Trinité dans la messe et par toute notre vie.
Vivons la messe comme la nourriture indispensable pour apprendre à aimer à l’exemple du Christ Jésus !

Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sœur Agathe n° 9 : En moi

Prions le Seigneur : Seigneur Jésus Christ, dans l’admirable sacrement du Corpus Christi, tu nous as laissé le mémorial de ta Passion ; donne-nous de vénérer d’un si grand amour le mystère de ton Corps et de ton Sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de la rédemption. Toi qui vis et règnes avec le Père dans l’union du Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles. Amen.

Bénédiction

 

La prière de ce soir a été animée par Sonia, sœur Marie-Thérèse, Henri à la technique et moi-même, le frère Manuel, dominicain.
Les chants ont été choisis dans le CD de sœur Agathe : « Je te cherche mon Dieu ».
CD Sœur Agathe n°10 : Abba

Photos : chasuble du père Lacordaire O.P.

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