Écho de notre page Facebook : février 2022

27 février 2022
Dispositions nécessaires à la charité de zèle, par le P. Lagrange (Luc 6, 39-45).

La petite parabole est saisissante, il y a assez souvent en Palestine, près des chemins qui traversent les champs, et presque sur le chemin, des ouvertures de citernes ou de silos ; c’est merveille que l’on n’y tombe pas pendant la nuit ; que penser de deux aveugles ? L’hypothèse n’est d’ailleurs pas absurde ; on rencontre encore aujourd’hui des aveugles qui vont deux par deux, comme pour s’encourager mutuellement, tâtant la route avec leurs bâtons chacun de son côté.

De même un guide spirituel mal informé conduit son disciple à l’erreur. […] La leçon que Jésus voulait donner était qu’on ne doit s’occuper de guider les autres que lorsqu’on est très parfait, d’autant que le disciple ne dépassera pas le maître ; qu’on juge ce que cela pourrait être si le guide lui-même est aveugle ! […]

(versets 44-45) Chaque espèce d’arbre se reconnaît à son propre fruit ; car on ne ramasse pas de figues sur les épines, ni on ne vendange de raisin sur de la ronce. L’homme de bien tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de bonnes choses de son mauvais fond ; car la bouche parle de la surabondance du cœur.

Dans ce dernier verset, Luc explique de l’homme la parabole des arbres non sans une nouvelle comparaison : le cœur vertueux est comparé à un trésor dont on tire de bonnes choses, tandis que le réceptacle du mal ne reçoit point de qualification particulière. On eût pu conclure que l’homme vertueux fait de bonnes actions. Mais depuis le v. 39 : « Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? » il est question de ceux qui se font les guides des autres ; la bonne œuvre, c’est donc ici la bonne parole qui sort du cœur trop plein comme le ruisseau de la source. L’ensemble est donc suffisamment enchaîné.

(Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile de saint Luc, Lecoffre-Gabalda, éd. 1941, p. 198-200.)

22 février 2022
Je parle de la Bible

Il est un livre, d’une étendue médiocre, qui réunit dans ses pages tous les genres littéraires : histoire, poésie, législation, morale ; tantôt simple, tantôt riant, tantôt sublime : il gémit, il soupire, il pleure ; il menace, il tonne, il supplie : il exprime tous les sentiments de l’âme humaine, les plus familiers comme les plus rares lieux qu’aucun autre livre, et seul de tous les livres, il reflète les pensées de l’Esprit de Dieu. Il sait les charmes de la vie des champs, sous un ciel où la lumière colore toutes choses, il s’enivre de l’enthousiasme des guerriers, il tressaille sous le souffle de l’inspiration divine, il fléchit comme un coursier fatigué et abattu, ne pouvant soutenir l’élan qui l’entraîne, et si haut que soit son style, il avoue ne pouvoir décrire ce qu’il nous fait entrevoir. Il fut donné au monde au moment où Jésus-Christ par son Incarnation venait réaliser ses rêves, et il semble alors qu’il va se clore sur un passé dont rien ne devait égaler la tranquille beauté, lorsque saint Jean reçu l’ordre de regarder vers l’avenir, et de ne mettre le sceau à la révélation divine que sur les derniers temps du monde prédit, et sur le second avènement du Sauveur.

Je parle de la Bible.

(Marie-Joseph Lagrange, discours du 15 novembre 1890 pour l’inauguration de l’École biblique, extrait.)

 

18 février 2022
Sainte Bernadette Soubirous (1844-1879)
« Que sòi era Immaculada Concepcion »

Le père Lagrange n’a pas connu la petite Bernadette Soubirous à laquelle, le 25 mars 1858, la Vierge Marie a dit : Je suis l’Immaculée Conception. Mais, il a vénéré ce nom toute sa vie. Dans son Journal spirituel, il cite au moins 93 fois, ce nom tellement aimé.

« Ne sachant qu’écrire aujourd’hui, la pente de mon cœur m’amène à vos pieds, ô Vierge Immaculée. Je vous vois dans la pauvre maison de Nazareth ; que d’humbles offices, que d’humiliations. Notre-Dame, dit St Bonaventure, n’avait pas d’autre serviteur que son Fils Jésus : quelle source d’attendrissement et d’amour, les services, l’empressement filial d’un Dieu ! Et Jésus est toujours ainsi auprès de l’âme qui l’aime : il est venu pour servir… C’est là que je viendrai apprendre l’humilité : daignez me l’enseigner, humble ménagère de Nazareth, Reine des Anges. » (Marie-Joseph Lagrange O.P., Journal spirituel, Cerf, 2014.)

16 février 2022
L’aveugle de Bethsaïda (Mc 8, 22-26)

L’aveugle de Bethsaïda, « la maison de pêche », était un bourg situé sur la rive orientale, devenu une ville (Lc 9,10), sous le nom de Julias, en l’honneur de Julia, fille d’Auguste. Jésus ne voulut pas accompli un miracle devant tout un public, sans doute mal disposé, et conduisit lui-même par la main l’aveugle hors du bourg. […] Pourquoi donc Jésus a-t-il voulu procéder lentement et en employant certains gestes qui paraissaient adaptés, quand il suffisait d’une parole ? Peut-être pour établir une certaine harmonie entre les guérisons du corps et celles de l’âme. On dit que les yeux s’’ouvrent quand la vérité apparaît à l’esprit. Le Seigneur dissipe quelquefois les ténèbres de l’âme par une seule illumination ; plus souvent il procède par degrés, et c’était bien ainsi qu’il formait ses disciples. La guérison de l’aveugle de Bethsaïda, propre à Marc, placée entre l’inintelligence reprochée aux Apôtres et la confession de Pierre, est comme un symbole de leur marche vers la lumière.

(Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile selon saint Marc, Lecoffre-Gabalda, 1935, pp. 78-79.)

 

10 février 2022

Mémoire du jour-anniversaire de la naissance au Ciel du P. Marie-Joseph Lagrange O.P.

Comme chaque mois, à cette date, nous joignons notre prière à celle de Fr. Manuel Rivero O.P. au cours de la messe du jour qu’il célèbre. Que le P. Lagrange intercède pour chacun de ceux qui s’intéressent à sa Cause et obtienne les grâces souhaitées, ainsi que pour la béatification de ce grand serviteur de Dieu.

 

 

 

4 février 2022
L’ascendance exercée par Jean le Baptiste sur un prince accessible aux suggestions étrangères (Mc 6, 14-16)

« Or le roi Hérode en entendit parler, car son nom devenait célèbre, et on disait : « Jean le Baptiste est ressuscité des morts, et c’est pour cela que le pouvoir des miracles opère en lui. » […] Hérode, torturé par sa conscience, troublé dans ses nuits par l’évocation de la tête sanglante de Jean, Hérode était celui qui avait mis en cours la première opinion, du moins si on lit au v. 14 : « il disait ». Si on lit comme nous : « on disait », pour ne pas attribuer à Marc une répétition, il faut dire seulement qu’il s’arrêta à cette hypothèse, qu’on n’eût peut-être pas osé proférer devant le meurtrier, de peur de l’effrayer par la menace d’une vengeance divine.

Marie-Joseph Lagrange O.P. L’Évangile selon saint Marc, Lecoffre-Gabalda, 1935.

Illustration : La lumière luit dans les Ténèbres, Yvette Metz, Carmel St Joseph.

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