25 mars 2022
L’Annonciation du Seigneur (Luc 1, 26-38)
« Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. » Et l’ange la quitta.
Il a plu à Dieu d’attendre le consentement de Marie pour réaliser ce mystère. (Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile de Jésus Christ, Artège, 2017.)
Illustration : L’Annonciation du Seigneur à Marie (chasuble dite du P. Lacordaire. Photo M. Rivero).
23 mars 2022
« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venir abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. » (Saint Matthieu 5, 17.)
La vérité en Dieu est infiniment active. Celle qu’il révèle aux hommes ne peut être lettre morte. L’erreur change et disparaît. La vérité ne change pas ; elle se perfectionne par un véritable développement sans lequel elle ne serait pas une vérité humaine vivante. L’ancienne révélation ne perdra ni un iota ni un trait de ses éléments constitutifs : il y a là une parabole latente. Comme un scribe veille avec un soin jaloux à n’omettre aucun iota ni aucun trait qu’il regarde comme essentiel à une bonne lecture, ainsi Dieu a soin de tous les germes qu’il a déposés dans la révélation. Le Christ apporte un développement essentiel : un pareil bond ne se renouvellera pas. Cependant cette vérité accrue subsistera toujours, elle aussi, jusqu’à son entier développement selon les desseins de Dieu. Elle se développera par un progrès véritable, soit par suite de révélations privées, soit par la méditation des vérités révélées, soit même par leur pratique, toujours sous l’influence de l’Esprit (1). Nier que le Christ ait eu en vue les temps qui suivront sa mission temporaire, c’est lui faire dire que le monde finira avec lui (2).
- Jean 16, 12., donne la clef de ce passage difficile : « L’Esprit de vérité vous guidera vers la vérité tout entière ».
- Voir les admirables explications de la pensée de Newman, avec toute leur portée, dans la conférence de M. Jacques Chevalier à Oxford (Les Lettres, juillet 1927) : « L’identité des formes ne peut être qu’une identité de mort : une identité de vie suppose un changement continu, dont la continuité même suffit à assurer l’unité et l’identité… Il y a dans le temps quelque chose qui change toujours, mais qui ne change que pour permettre à quelque chose de demeurer le même… » etc.
(Marie-Joseph Lagrange, o.p., L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, p. 169.)
Illustration : Saint Matthieu par Franz Hals, 1625 env., Musée d’Art d’Europe occidentale et orientale d’Odessa.
13 mars 2022
2e dimanche de Carême
(Luc 9, 28b-36)
« Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »
Tout est si lumineux dans cette nouvelle scène qu’on est comme ébloui ; Jésus avait dit aux Juifs : « Si vous aviez cru Moïse, vous me croiriez, car il a écrit de moi ». Et Moïse venait du ciel lui rendre témoignage. On savait qu’Élie annoncerait la venue du Messie ; Élie était venu représenté par le Baptiste ; maintenait il s’associait en personne à l’hommage de Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. Tout le passé le plus divin d’Israël s’inclinait devant le prophète nouveau et appuyait ce qu’il avait annoncé du scandale de sa mort. Cependant la gloire que Jésus avait revendiquée pour sa résurrection se manifestait déjà en lui comme lui appartenant en propre. Enfin Jésus avait accepté le nom de Fils de Dieu, et ce nom lui était donné par une voix qui ne pouvait être autre que celle de son Père.
(Marie-Joseph Lagrange, O.P., L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège, 2017, p. 292.)
10 mars 2022 – 10 mars 1938
En ce nouveau jour-anniversaire de la « naissance au ciel » du père Marie-Joseph Lagrange, nous unissons nos prières pour la paix en Ukraine. Peuple martyr du régime soviétique entre 1932 et 1933, et, à nouveau, aujourd’hui.
7 mars 2022
Le 7 mars 1855, il y a 167 ans, naissait à Bourg-en-Bresse (Ain), Albert Lagrange, le futur Marie-Joseph Lagrange des Frères Prêcheurs. « Les contestations et controverses des années 1890 en France au sujet de la vérité historique de la Bible n’allaient pas tarder à dégénérer en une véritable crise biblique (1) ». Grâce à fr. Marie-Joseph Lagrange, malgré les nombreux déboires rencontrés, avec patience et un travail acharné, l’Église échappera au naufrage des études bibliques.
(1) Bernard Montagnes, Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique, Cerf histoire, 2004.
4 mars 2022
Une guerre est-elle juste ?
Le père Lagrange a vécu la déclaration de guerre de 1914-1918.
Il raconte dans un article « À Jérusalem pendant la guerre », paru dans Le Correspondant, Paris, 23 février 1915, t. 258, p. 640-858, comment ils ont vécu à Jérusalem ces années douloureuses. Comment ils ont été dispersés avant de retrouver leur cher couvent.
En 2005, pour la Revue du Rosaire, le frère Jean-Bernard Dousse, o.p. (1923-2015) a écrit (c’était au moment de la guerre d’Irak) une réflexion sur ce sujet :
Guerre juste ?
De guerre, les informations nous en parlent chaque jour. Partout dans le monde des hommes, des peuples, des nations s’affrontent et s’entretuent. Alors que tous les peuples aspirent profondément à la paix ! La plupart de ces conflits sont dus à la soif du pouvoir, de la possession, ou encore à la haine entre races, ethnies, religions. Or aucun de ces motifs ne peut justifier la guerre. Alors une guerre peut-elle être juste ?
2003 marquait le 40e anniversaire de l’encyclique de Jean XXIII Pacem in terris. Et Jean-Paul II a saisi l’occasion pour rappeler la responsabilité de tous pour construire la paix. La guerre déclarée, il y a une année, par les États-Unis et l’Angleterre contre l’Irak a soulevé à travers le monde d’innombrables interventions et déclarations, ainsi qu’une réprobation presque unanime de l’opinion mondiale, pour enrayer ce conflit inutile, injuste et meurtrier.
Avant d’analyser quelques principes de moralité, arrêtons-nous brièvement à la Bible. Certes il y a de nombreuses guerres dans l’histoire biblique. Celles-ci nous rappellent surtout que Dieu prend l’humanité là où elle est, avec ses faiblesses, son péché, pour l’éduquer et lui faire découvrir ce qui sera le commandement unique donné par Jésus : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Mais il y a aussi, dans l’Ancien Testament, des gestes de paix, des initiatives pour éviter qu’une population entière doive payer les conséquences d’une guerre. Même Goliath propose un combat singulier pour déterminer qui sera vainqueur (1 Samuel 17, 8-10). Souvenez-vous aussi de la médiation d’Avigaïl, femme de Naval, alors que David est en route pour venger l’insulte que vient de lui infliger Naval (1 Samuel 18.18 ss.).
La question demeure : une guerre peut-elle être juste ? Philosophes et théologiens se posent la question depuis des siècles. Ils s’efforcent de déterminer des critères, d’établir un cadre pour éliminer l’arbitraire. Au début du 12e siècle, le Décret de Gratien admet trois causes légitimes de guerre : le refoulement des ennemis au-delà des frontières, la récupération des biens dont on a été illégitimement spolié, la réduction des injustices. Au siècle suivant, saint Thomas d’Aquin reconnaît la légitimité de la guerre défensive. Mais qu’en est-il d’une guerre offensive ? Saint Thomas met trois conditions : d’abord l’autorité du prince : « Puisque le soin des affaires publiques a été confié aux princes, c’est à eux qu’il appartient de veiller au bien public de la cité, du royaume ou de la province soumise à son autorité. » Deuxième condition : une cause juste : on ne peut attaquer un ennemi qu’en raison de quelque faute. Enfin, une intention droite chez ceux qui font la guerre, c’est-à-dire vouloir ainsi promouvoir le bien ou éviter le mal. Et Thomas d’ajouter, en citant saint Augustin : « Le désir de nuire, la cruauté dans la vengeance, la violence et l’inflexibilité de l’esprit, la sauvagerie dans le combat, la passion de dominer et autres choses semblables, voilà ce qui dans les guerres est jugé coupable par le droit. » Il faut relever que les chrétiens cherchent à atténuer les effets pervers et à « humaniser » la guerre, par des institutions comme la « Trêve-Dieu », les lieux de refuge, les périodes durant lesquelles cessent les combats.
Le fondement de la réflexion est l’application du 5e commandement : “Tu ne tueras pas”, rappelé par Jésus dans le Sermon sur la montagne (Matthieu 5, 21). Il s’agit donc du respect absolu de la vie et de la personne humaine.
Aujourd’hui, la guerre a pris un nouveau visage : elle n’a plus rien d’humain. Les moyens mis en œuvre n’épargnent rien ni personne. Les armes de destruction massive sont de soi immorales et contre nature. En effet le mal provoqué, les conséquences multiples d’humiliation et de haine, de désir de vengeance ne peuvent se justifier.
Ce sont ces raisons qui furent mille fois répétées pour essayer d’arrêter les faiseurs de guerre de l’administration américaine et de son président. Ceux-ci n’ont pas écouté et ont invoqué un prétendu danger dont les enquêteurs officiels de l’ONU n’ont trouvé nulle trace !
Le mensonge à ce niveau est le contraire d’une justification.
Je voudrais citer quelques paroles décisives touchant la légitimité de la guerre aujourd’hui.
Jean-Paul II (13 janvier 2003) : « Non à la guerre ! Elle n’est jamais une fatalité. Elle est toujours une défaite de l’humanité. Le droit international, le dialogue loyal, la solidarité des États, l’exercice si noble de la diplomatie sont les moyens dignes de l’homme et des nations pour résoudre leurs différends. »
Cardinal Danneels (février 2003) : « Certes, on peut encore parler, peut-être, d’une <guerre juste>. Les moralistes en ont énuméré les critères. Elle ne peut être menée que de manière défensive et en dernier recours. Elle doit être proportionnée à la violence de l’attaquant, limitée à l’intérieur de frontières raisonnables et basée sur une chance tout aussi raisonnable de réussite. Mais aujourd’hui, il faut se demander si de telles conditions peuvent encore être remplies. Une <guerre préventive> peut-elle encore être justifiée ? Il semble que non. Car une telle guerre est probablement toujours une agression. »
Les responsables des Églises européennes (5 février 2003) : « Utiliser une attaque militaire, et une guerre préventives pour changer le régime d’un État souverain est immoral et constitue une violation de la Charte des Nations Unies […] Tous les États-membres des Nations Unies doivent se conformer aux résolutions onusiennes et résoudre les conflits de manière pacifique. L’Irak ne peut être une exception. »
Conférence des évêques d’Afrique du Sud (5 février 2003) : « Faire la guerre à ce stade est immoral et illégal, et cette option doit donc être exclue. Une invasion de l’Irak ne ferait qu’aggraver le sort d’un peuple déjà durement éprouvé par plus de douze ans d’embargo. Cela risquerait fort de déclencher d’autres conflits et de créer une polarisation dangereuse entre chrétiens et musulmans. Très probablement, cela ne ferait qu’alimenter une nouvelle vague de terrorisme dans le monde.
La lutte contre le terrorisme ne peut être menée à bien au moyen d’une guerre qui inévitablement entraînera la mort de centaines de milliers d’innocents et en terrorisera des millions d’autres. Nous croyons fermement que l’une des principales causes du terrorisme, c’est ce mépris vis-à-vis des revendications légitimes de populations entières qui se sentent socialement, économiquement et politiquement exclues, exploitées et opprimées. »
Mgr O’Donoghue (Angleterre) : « L’Organisation mondiale de la santé estime que ce conflit provoquerait la mort de 100.000 personnes et que 400.000 autres seraient victimes de déplacements et de maladies résultant de cette situation. Des millions de gens seraient obligés de fuir, devenant ainsi des réfugiés. » Je crois que rien ne peut justifier un tel carnage et un tel déplacement de population. Je pense que les deux milliards de livres sterling (= environ trois milliards d’euros) mis de côté par le ministre des Finances pour faire la guerre devraient servir à aider les pauvres dans le monde, anéantis comme ils le sont par l’endettement, la faim, le sous-développement et le sida.
« Il est également important de souligner que tous les pays possédant des armes de destruction massive, y compris le nôtre, doivent se plier aux résolutions des Nations Unies et des traités internationaux. »
Les événements qui se déroulent une année après, montrent combien ces craintes étaient justifiées et réalistes. Les faiseurs de guerre doivent se rendre à l’évidence : il est plus facile d’entrer en guerre que d’en sortir. Et <l’ennemi> a aussi un droit de légitime défense face à l’envahisseur.
Juste, légitime ? L’unique réponse aujourd’hui se résume dans la parole de Jean-Paul II : « Non à la guerre. »
Fr. Jean-Bernard Dousse o.p.
Revue du Rosaire, n° 165, février 2005
Prière de Léon XIII
« Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat ! Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous le demandons en suppliant ! Et vous, prince de la milice du ciel, armé de la force de Dieu, repoussez en enfer Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde pour perdre les âmes. Amen. »
Illustration : Saint Michel Archange- – Kiev
Fresque de la tentation de Jésus à Jéricho, église Saint-Georges d’Anvers (Belgique). – Renáta Sedmáková
02 mars 2022
Prière de saint Jean-Paul II à la Vierge de Zarvaniza
Église catholique grecque catholique de Saint-Nicolas à Lviv (Ukraine)
Ô Bienheureuse Marie, Madone de Zarvaniza,
Je te rends grâce pour le don de ma présence dans la Rus’ de Kiev,
D’où la lumière de l’Évangile s’est répandue sur toute la région.
Face à ton icône miraculeuse,
Conservée dans cette église Saint-Nicolas,
A Toi, Mère de Dieu et Mère de l’Église,
Je confie mon voyage apostolique en Ukraine.
Sainte Mère de Dieu,
Étend ton manteau maternel sur tous les chrétiens
Et sur tous les hommes de bonne volonté
Qui vivent au sein de cette grande Nation.
Conduis-les vers ton Fils Jésus
Qui est pour tous Chemin, Vérité et Vie.
Aujourd’hui, nous pouvons demander : Notre Dame de Zarvaniza, sauve l’Ukraine et tes enfants.
haut-lieu marial à l’ouest du pays, surnommé « la Lourdes de l’Ukraine »
Voyage apostolique du pape saint Jean Paul II en Ukraine en 2001
Illustration : Polski : Matka Boża Zarwanicka
Українська: Ікона Божої Матері Зарваницької
Icône 17e
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