Écho de notre page Facebook : septembre 2023

30 septembre 2023

Fête de saint Jérôme (env. 347-420), auteur de la Vulgate

Le P. Lagrange, un nouveau saint Jérôme ?

Il est, pour moi, le saint Jérôme de notre temps. Il inaugure une période d’une exégèse scientifique en lien avec les bases théologiques. Une nouvelle théologie se forme sur l’exégèse. Lagrange, par son obéissance à l’Église en tant que pionnier dans cette nouvelle perspective, témoigne, dans sa personne même, ce lien visible entre exégèse scientifique et foi. C’est un nouveau saint Jérôme et plus grand même que saint Jérôme, car il possède une science humaine qu’il doit traduire dans un langage théologique nouveau. (Témoignage de Jean Guitton de l’Académie française.)

 

 

Le père Lagrange comparé à saint Jérôme

En vue de donner grand éclat à la célébration à Rome du seizième centenaire de saint Jérôme, le pape Benoît XV, qui avait, en 1914, arraché le P. Lagrange à la déportation par les Turcs, sollicita le grand universitaire qu’était un autre évêque belge, le cardinal Mercier, de présenter solennellement saint Jérôme et son œuvre. Le cardinal reconnaissait n’être pas lui-même un exégète, mais il avait toujours suivi, compris et appuyé le P. Lagrange, dont il mesurait l’importance de l’œuvre dans l’Église du XIXe siècle. Le grand cardinal ne pouvait comparer l’opportunité, l’importance et l’influence du père Lagrange qu’à celles de saint Jérôme, si profondément attaché à l’Écriture pour qu’en vivent les croyants. (Témoignage de fr. Ephrem Lauzière O. P.)

Le plus grand depuis saint Jérôme

De nos jours, quand éclata soudain, au cœur de la chrétienté, la crise biblique, l’Ordre eut alors la gloire de posséder, en la personne du P. Lagrange, un religieux exemplaire qui pouvait d’autant mieux combattre ces nouveaux hérétiques sur leur propre terrain, que ceux-ci, par la plume de leurs chefs de file, n’avaient jamais osé contester son savoir ni son orthodoxie.

On se rendra mieux compte, à mesure que les années passeront sur la tombe du père Lagrange, et que ceux qui l’ont le mieux connu pourront parler de lui plus librement, sans crainte d’offenser sa réelle modestie, de quelle hauteur il dépasse les exégètes de ce temps dont les meilleurs l’ont toujours tenu pour un maître. (Témoignage de Mgr Bruno de Solages, 1922.)

Nota : C’était en 1922. Aujourd’hui, le travail du P. Lagrange a été un tremplin pour progresser dans la Vérité. Il ne faut pas l’oublier.

P. Marie-Joseph Lagrange o.p. (1855-1938)

Le 10 novembre 1990, à Toulon, à l’occasion d’un colloque pour le centenaire de la création de l’École biblique de Jérusalem, le P. Bernard Montagnes, o. p., docteur en philosophie et docteur en histoire de l’art, membre de l’Institut historique dominicain prononce une conférence au cours de laquelle il mentionne : « Il me paraît encore plus important de dire que le P. Lagrange est l’un de ceux auquel nous devons essentiellement que la Bible nous soit devenue familière et je pense que lorsque nous ouvrons la Bible de Jérusalem nous devrions avoir une pensée de gratitude pour l’École biblique de Jérusalem et pour son fondateur ».

« J’estime que le père Lagrange est comme l’initiateur de toute la renaissance catholique des études bibliques. Penser qu’au début de ce renouveau il y a eu un saint nous encourage à vivre ces études avec l’attitude de saint Jérôme et des autres saints exégètes qui ont cherché le visage de Dieu dans les Écritures. » (Cardinal Carlo Maria Martini s.j. à Fr. Manuel Rivero o.p., le 22 juillet 2007. Cité dans le Journal spirituel du Père Lagrange.)

 

 

25 septembre 2023

« Dans l’ignorance où nous sommes de Dieu, il nous est doux de savoir
qu’il est Père, par conséquent infiniment tendre et indulgent ; Fils incarné
pour nous, vivant en nous pour nous faire participer à ce qu’il tient du Père ;
Esprit vivifiant et sanctificateur, principe de charité. Oh ! Que cette
révélation de la Trinité des personnes divines nous est utile, et qu’il en faut
remercier Notre Seigneur ! » (Journal spirituel, Cerf, 2014,10 octobre 1895).

La dévotion mariale du père Lagrange plongeait ses racines dans le mystère trinitaire, source et sommet de la foi chrétienne.

Pour le frère Lagrange, Marie est à situer dans le mystère du Christ et de l’Église comme le dira plus tard le concile Vatican II dans sa Constitution Lumen gentium. (extrait de Manuel Rivero, o. p., Le père Lagrange et la Vierge Marie, Cerf, 2012)

Photo : Vierge Marie et l’Enfant Jésus. S’abandonner à l’amour de Dieu.

 

21 septembre 2013

en la fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste.

Le premier évangile fut toujours le plus cher à la piété et aux prédicateurs. Saint Dominique le possédait avec les épîtres de saint Paul dans le mince bagage qu’il portait lui-même au cours de ses marches apostoliques.

Le Christ de saint Matthieu est moins familier que celui de saint Marc, si indulgent envers des disciples lents à comprendre ; il apparaît moins que dans saint Luc comme le Sauveur du monde, et il n’est pas déclaré le Verbe comme dans saint Jean. Il est le révélateur d’une doctrine essentiellement intérieure, et le fondateur de l’institution chrétienne, établie sur le fondement de Pierre, auquel sont associés les apôtres.

Doux et humble de cœur, il n’éteint pas la mèche fumante, mais il résiste aux hypocrites et les démasque. Il est le Messie, législateur, non pas comme Moïse, au nom d’un autre, mais en Dieu : le Fils unique qu’Israël a méconnu, et que l’Église écoute.

Et si Matthieu n’a pas le réalisme expressif de Marc dans ses récits, ni au même degré la grâce attendrie de Luc, ni le regard de Jean fixé sur les choses divines, il a plus de paroles de Jésus, simples et droites, et si pénétrantes qu’on croit les entendre, avec l’accent et presque les intonations qu’elles avaient sur ses lèvres.

Aussi le plus ancien témoin de la tradition ecclésiastique, Papias, a-t-il vu dans l’évangile de Matthieu surtout les Paroles divines.

(Marie-Joseph Lagrange des Frères prêcheurs. Avant-Propos de la première édition de l’Évangile selon saint Matthieu. Gabalda. 1941.)

 

18 septembre 2023

 

 

Pensée du jour
« La foi… pour tous, savants ou ignorants, la difficulté principale est la même, croire au monde à venir et vivre selon cette croyance. Voilà pourquoi, en dépit des subtilités, la foi est si bien définie : “La foi est la substance des choses à espérer” (Épître aux Hébreux 11, 1). Quelle profondeur ! »
(Marie-Joseph Lagrange, o.p. Journal spirituel).

 

 

 

14 septembre 2023 

« La grâce ne coule pas comme un torrent qui ravage, mais comme une eau
tranquille qui se répand dans des canaux disposés avec art : les plantes les
plus rapprochées du réservoir sont arrosées avec plus d’abondance : ainsi
importe-t-il de se tenir, le plus possible, en communication avec ceux que
Dieu a chargés de nous distribuer la grâce avec leurs paroles, les sacrements
et les prières »

(P. Lagrange. Journal spirituel. Cerf. 2014).

 

10 septembre 2023

Dimanche, nous serons le 10 septembre 2023 – Jour-anniversaire pour les adhérents et les sympathisants de l’association. En union de prières avec Fr. Manuel Rivero, o. p. qui célèbre la messe mensuelle pour la béatification du père Marie-Joseph Lagrange, o. p.

Toutes les intentions particulières sont reçues sur cette page ou directement à manuel.rivero@free.fr

Le testament spirituel du P. Lagrange
« Ave Maria ! Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ! »
« […] Je déclare devant Dieu que mon intention est de mourir dans la
sainte Église catholique, à laquelle j’ai toujours appartenu de cœur et
d’âme depuis mon baptême, et de mourir fidèle à mes vœux de pauvreté, de
chasteté et d’obéissance, dans l’Ordre de Saint Dominique. Je me
recommande pour cela à mon bon Sauveur Jésus, et auprès de sa très
Sainte Mère, toujours si bonne pour moi. »

Le 10 septembre dans la vie du père Lagrange :

10 septembre 1879. Saint-Maximin : Il arrive au couvent avec le P. Cormier, provincial, qui vient prêcher la retraite conventuelle.

10 septembre 1896. Jérusalem : Conversation du patriarche Piavi avec Athanase Vanhove, A.A., au sujet de l’École biblique.

10 septembre 1906. Rome : Me Cormier au P. R. Boulanger, au sujet de l’École biblique de Jérusalem.

10 septembre 1929. Marseille : S’embarque le 12 vers Jérusalem, après un séjour en France où il a effectué diverses missions.

10 septembre 1935. Jérusalem : Les médecins jugent nécessaire son départ en Europe.

10 mars 1938. Saint-Maximin : Au retour de conférences et de causeries données à Montpellier, le père Lagrange succombe à une infection pulmonaire après avoir servi son Seigneur jusqu’aux derniers jours.

8 septembre 2023

Nativité de la bienheureuse Vierge Marie

Le père Lagrange s’était posé la question d’écrire un livre sur la Vierge Marie mais il y avait renoncé à cause des difficultés posées par les textes apocryphes (JS, Jaffa, 8 octobre 1930). Dans son Avant-propos au Commentaire de l’évangile selon saint Jean, le frère Lagrange met en lumière à la suite d’Origène le rôle de la Vierge Marie dans l’intelligence des Écritures :

Il sied d’être timide à la suite d’Origène. Osons le dire : les évangiles sont la part choisie de toutes les Écritures, et l’évangile de Jean est la part choisie parmi les autres ; nul ne peut en acquérir l’esprit s’il n’a pas reposé sur la poitrine de Jésus, et s’il n’a reçu de Jésus Marie pour sa mère. Le nom de Marie, cependant, ranime la confiance. C’est par elle que nous implorons la lumière surnaturelle nécessaire à l’intelligence, quelle qu’elle soit, d’un livre si chargé de sens divins. (MJ Lagrange, évangile selon saint Jean, Paris, Gabalda, 1927, avant-propos)

(Manuel Rivero, Le père Lagrange et la Vierge Marie, Cerf, Préface de Mgr Nicolas Brouwet, 2012.)

Marie, aurore de la Rédemption

« Cette fête, particulièrement vivante dans la piété populaire, nous conduit à admirer en Marie Enfant l’aurore très pure de la Rédemption. Nous contemplons une petite fille comme toutes les autres, et dans le même temps l’unique, celle qui est “bénie entre les femmes” (Lc 1, 42) », avait souligné le Saint Pape Jean-Paul II lors de l’audience générale du 8 septembre 2004. Le Souverain Pontife polonais dressait alors un parallèle entre le berceau de Marie Enfant et le devoir qui incombe à chaque homme de « protéger et défendre les fragiles créatures » que sont les enfants dans le monde (extrait de Vatican news).

Photo : Mosaïque de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, Pietro Cavallini, 1291-1296.

 

6 septembre 2023 

Ma conclusion était toujours prière, obéissance : la prière c’est Jésus, l’obéissance c’est Jésus. D’où me vient cette certitude interne et inébranlable que l’amour de Jésus est la racine de la sainteté, le principe de la justice ? Sans lui, jamais je ne me détachais des créatures : il faut qu’à toute heure, à tout instant, il me sauve, me rachète, me guérisse.

Ô très pure Marie, donnez-moi cet amour !

(P. Lagrange, Journal spirituel, Cerf, 2017.)

 

5 septembre 2023

Texte en rediffusion, toujours actuel.

Faut-il s’intéresser au père Lagrange ? par Fr. Jean-Michel Poffet o. p. Directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem 1999-2008.

S’il est un domaine d’actualité, c’est bien celui des rapports entre l’intelligence et la foi. De tout temps l’Église a cherché à honorer la quête intellectuelle à l’intérieur de l’acte de foi : pensons à saint Irénée, à saint Augustin, à saint Thomas. Mais notre époque vit cette question à nouveaux frais : à l’intérieur de notre Église et à l’extérieur. À l’intérieur, car depuis plus d’un siècle (c’était l’époque du père Lagrange), la critique historique ne cesse de poser des questions nouvelles, à partir de l’archéologie, des découvertes littéraires ou épigraphiques. Comment comprendre la Bible ? En quoi est-elle historique ? Quelle est la part littéraire des récits ? Quel fondement historique peut-on et doit-on défendre ? À l’extérieur de l’Église où le contact avec les autres traditions religieuses devient quotidien. La religion est souvent associée au fanatisme ou au fondamentalisme. Enfin, l’approche subjective et affective des traditions religieuses est de plus en plus envahissante. Dans ces conditions, donner aux fidèles l’exemple du père Lagrange revêt une importance et une actualité particulières. Il a, durant toute sa vie, cherché la vérité à travers l’étude de la Bible. Il a accepté les questions posées par les savants de son temps, cherchant non seulement à leur répondre mais aussi à mieux poser les questions. Pour lui, la vérité ne peut être qu’une : il n’y a pas une vérité pour les savants et une autre pour les croyants. Le père Lagrange soulignait la nécessité d’une recherche patiente de la vérité par l’étude. Et il le faisait sans crainte, puisant son courage dans la prière et la confiance qu’un jour la vérité triompherait.

Ce qui est paradoxal, c’est qu’il ait dû mener son combat au cœur de l’Église en étant soupçonné, inquiété (jamais condamné), et malgré tout il a gardé confiance dans l’Église, faisant peu de cas d’un triomphe solitaire. Il préférait s’effacer s’il le fallait. Mais jamais il n’a écrit contre sa conscience. Impressionné par sa fidélité et son obéissance, le pape l’a confirmé dans sa mission. Le père Lagrange est donc un exemple impressionnant de quête de la vérité, patiente et fidèle, au service d’une foi éclairée et en dialogue avec les questions posées par la culture. N’avons-nous pas besoin d’un tel exemple aujourd’hui ?

Les pèlerins qui passent à l’École biblique de Jérusalem et au couvent Saint-Étienne s’intéressent-ils au père Lagrange ?

Je dois à la vérité de dire que le père Lagrange n’est pas une personnalité mondialement connue comme Mère Teresa. Les foules ne se précipitent pas pour venir se recueillir sur sa tombe. Et pourtant, je suis frappé de voir combien les prêtres – jeunes et anciens –, les biblistes et tant de chrétiens soucieux de se former dans la foi, nous interrogent sur le père Lagrange. Et très vite on en vient aux questions d’aujourd’hui : science et foi, lecture critique et lecture croyante des Écritures etc. Le père Lagrange apparaît alors comme quelqu’un qui non seulement a tracé un chemin de lumière dans le passé, mais bien comme un frère aîné « infatigable interprète des textes sacrés » comme le dit l’inscription de sa pierre tombale.

Pouvez-vous citer quelques témoignages de personnes marquées dans leur foi par l’exemple et par l’œuvre du père Lagrange ?

Je sais que le pape Jean-Paul II avait une immense admiration pour l’exemple et l’œuvre du père Lagrange. Citons aussi ses premiers collaborateurs, en particulier le père Vincent, frère et ami de toujours. Les ténors de la troisième génération de l’École biblique : le père de Vaux, archéologue et exégète de l’Ancien Testament, et le père Benoit, exégète du Nouveau Testament, ont toujours eu une vénération pour le fondateur de l’œuvre à laquelle eux-même allaient donner leur vie. Pensons aussi au père Montagnes qui a consacré tant d’articles et d’ouvrages au père Lagrange : on y repère une profonde estime pour le frère et le Maître. Je n’ai pas la prétention de me comparer à ces grandes figures. Mais que l’on me permette de dire qu’à peine nommé directeur de l’École biblique, alors que j’enseignais à l’Université de Fribourg en Suisse, je me suis mis à étudier les écrits de notre fondateur : j’y ai découvert une inspiration quotidienne. Sa figure m’apparaît aujourd’hui beaucoup plus grande que ce que j’en percevais auparavant. Le père Lagrange reste de nos jours encore, dans ses intuitions fondamentales, d’une justesse et d’une actualité étonnantes. (Source : la Revue du Rosaire, n° 193, septembre 2007)

« J’ai toujours mis mon recours en Marie… » (P. Marie-Joseph Lagrange, septembre 1912)

« La prière ! Cesser de prier, c’est la ruine… 
Prier par Jésus et en Jésus, c’est le secret, prier par Marie…
L’Amour s’est déversé sur elle et que ne fait-on pas pour ceux qu’on aime…
Toute ma vie est là.
La réflexion est impuissante, tout élan, toute énergie sombre.
Un regard de Marie et tout renaît…
Quelle expérience et quelle leçon, quelle manifestation du surnaturel. Marie est le Signe ! » (P. Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, 24 septembre 1898, Notre-Dame de la Merci)

 

1er septembre 2023

Oh que le moi est haïssable ! Que ces retours sur moi doivent froisser le Cœur de Jésus ! Vraiment il y a bien à s’étonner qu’il supporte tant d’orgueil… Oleum effusum nomen tuum : Ton nom est une huile qui s’épanche (Cantique des Cantiques 1,2) ; Ô Marie Immaculée !

Marie-Joseph Lagrange, o. p. Journal spirituel, Cerf, 2017.

Pour les grâces reçues, une adresse : manuel.rivero@free.fr

Comme une huile de lampe
Se transforme en lumière,
Que nos vies soient prière
Et clarté dans la nuit !

(Jean-Claude Giannada)

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