31 décembre 2016
Réflexion sur l’année qui vient de s’écouler
En réfléchissant sur l’année qui vient de s’écouler, je dois : 1) rendre d’immenses actions de grâces à Jésus et à Marie qui m’ont accordé tant de grâces, soutenu dans les tentations, accordé la persévérance : 2) constater que je n’ai pas su profiter des occasions un peu plus considérables de témoigner de l’amour à Jésus ; 3) ni de mes occupations ordinaires ; la principale cause en est, je pense, parce que je me suis trop abandonné à mon activité naturelle sans la mortifier pour unir mon cœur à Jésus ; 4) que Jésus est le maître absolu de mon âme, comme il a daigné me le montrer par une expérience singulière, et qu’il y peut ce qu’il veut ; 5) que toutes les grâces me viennent toujours par la très pure Marie ; 6) que la perfection ne consiste pas dans les belles pensées, les mouvements sensibles, mais dans l’amour et la souffrance par amour ; 7) que je n’ai pas encore commencé à servir Dieu, mais que je m’adore encore moi-même (Père M.-J. Lagrange. Journal spirituel).
30 décembre 2016
La tradition chrétienne parvient à Albert Lagrange par héritage de famille.
« Vous avez reçu un solide esprit de foi dans votre famille, dont le cardinal de Reims me faisait l’éloge il y a quelques jours. » Ainsi s’adressait, en 1907, le [bienheureux] P. Cormier, maître de l’ordre des Prêcheurs, au P. Lagrange.
(Cité par B. Montagnes, Exégèse et obéissance. Correspondance Cormier-Lagrange (1904-1916) et dans Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique.)
23 décembre 2016
Le père Lagrange situe la naissance du Messie à Bethléem, la ville « reine du désert », qui rassemblait les tribus nomades attirées par le commerce des tissus et des fromages. Un groupe de nomades – car ils n’étaient pas de Bethléem – était demeuré éveillé cette nuit-là, devisant sans doute en gardant les troupeaux. Soudain un ange se trouva près d’eux, et ils furent enveloppés de lumière. Cette lumière les effraya, leur paraissant surnaturelle. L’ange dit : « Ne craignez point ! » car il venait aussi annoncer la bonne nouvelle. « Gloire à Dieu dans les hauteurs, et paix sur la terre parmi les hommes de bonne volonté ». Ainsi Dieu recueillera la gloire, la gloire du pardon accordé aux hommes qui voudront bien, d’une volonté droite, accueillir celui qui est venu pour les sauver, et leur apporter ainsi la paix […]. Dociles à la voie céleste, habitués à la présence de Dieu épandue dans les solitudes, ils se dirent les uns aux autres : « Allons donc jusqu’à Bethléem, et voyons ce que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils vinrent en hâte, virent le signe donné par Dieu, répandirent à leur tour la bonne nouvelle, et retournèrent vers leurs troupeaux. Mais l’écho le plus fidèle de toutes ces paroles, la pénétration la plus intime de toutes ces choses étaient dans le cœur de Marie, où convergeaient tous les desseins de Dieu. (Père Lagrange. L’Évangile de Jésus Christ).
Dans cette humble grotte de Bethléem, mettons au pieds du Divin Enfant notre prière, pour la paix dont le monde a tant besoin.
À tous, Belle fête de la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ, le Prince de la Paix !
19 décembre 2016
La vision de Joseph
« Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel ; ce qui veut dire “Dieu est avec nous”. Réveillé de son sommeil, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait commandé, et il prit chez lui sa femme ; et il ne la connaissait pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils ; et il lui donna le nom de Jésus. » (Matthieu 1, 23-25.)
Le rôle de Joseph : c’est lui qui donnera le nom de l’enfant […]. En donnant à l’enfant le nom de Jésus, il montre qu’il est instruit du plan divin et qu’il y entre librement. Ayant pris Marie pour femme, il accepte la paternité légale de Jésus, qui, en réalité, est conçu du Saint-Esprit. Le miracle ne devait se produire qu’une fois, mais il suffisait pour que Marie fût, désormais et à jamais, épouse du Saint-Esprit. Les situations étaient fixées. (Père M.-J. Lagrange, Commentaire de l’évangile selon saint Matthieu.)
17 décembre 2016
Comme il en fut pour d’autres pionniers, au cours de l’histoire, c’est seulement de façon posthume que la justesse des vues du père Lagrange finit par être reconnue en 1943, moins de dix ans après sa mort : l’encyclique Divino afflante Spiritu de Pie XII recommandait aux exégètes catholiques des méthodes qui n’étaient d’autres que celles que le père Lagrange avait élaborées et qu’il s’était efforcé de mettre en pratique dans son œuvre. La publication de cette encyclique, libérant ces exégètes de contraintes et craintes invétérées, a été au point de départ du bel essor que connaissent depuis quelques décennies, particulièrement en France, les études bibliques, études dont l’École biblique de Jérusalem reste le principal foyer. (Antoine Guillaumont de l’Institut de France. 1992.)
« Sous l’inspiration de l’Esprit Saint les écrivains sacrés ont composé les livres que Dieu dans sa paternelle bonté a voulu donner au genre humain « pour enseigner, convaincre, corriger, former à la justice, en vue de rendre l’homme de Dieu parfait, apte à toute œuvre bonne » (2 Timothée 3, 16 ss).
13 décembre 2016
….. Climat de vertus personnelles
Il n’est que de lire les souvenirs du P. Lagrange pour s’en convaincre. On s’étonnera de la profondeur de sa foi au mystère de l’Église, son caractère, de son sens de Dieu, manifesté par une permanente prière du cœur, de son sens aigu de l’honneur et de l’Église et de l’Ordre, de son travail, de sa parole…. Il ne fait point mystère de ses défauts. (Père Ephrem Lauzière OP.)
Comme chaque mois, le 10, nous nous retrouvons en union de prières avec frère Manuel Rivero OP, qui célèbre la messe de ce jour aux intentions des membres de l’Association, et pour la cause de béatification du père Lagrange.
8 décembre 2016 : Immaculée Conception de la Vierge Marie
Consacré à la Vierge Marie Immaculée
Né, le 7 mars 1855, un an après la déclaration du dogme de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 1854, Albert Lagrange grandit dans une atmosphère de piété mariale. Sa mère, Élisabeth Falsan, d’origine lyonnaise, imprègne son fils de l’attachement à la Vierge Immaculée. Lors de son baptême, le 12 mars 1855, le futur père Lagrange a été « plongé » dans la mort et la résurrection du Christ. Suivant un beau rite, le prêtre célébrant a mis, au cours de la cérémonie à l’autel de Marie, son étole sur le bébé tout en lisant le Prologue de l’évangile selon saint Jean. Pendant trois ans, l’enfant consacré à Marie portera les couleurs mariales : blanc et bleu. (Le Père Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du Rosaire, Fr. Manuel Rivero OP.)
« Ô Vierge Immaculée, vous m’avez montré une fois de plus que vous vouliez que tout vienne directement de vos mains : soyez mille fois bénie et préparez-moi à votre moi par l’humilité, la pureté du cœur et la fidélité à la grâce » (Père Lagrange, Journal spirituel).
6 décembre 2016
Climat de vertus en communauté…
[Au temps du père Lagrange,] vivre à Saint-Étienne [Jérusalem] exigeait une volonté énergique et tenace d’ascétisme. L’austérité de la vie conventuelle eût été franchement intenable si elle n’avait été soutenue par une foi profonde en Jésus Christ, par une confiance inébranlable dans la force persuasive de la vérité, par une obéissance loyale et lucide à l’Église qui avait reconnu et confié la mission. À ce climat de prière, de travail, de vie intégrée dans un même effort, les chercheurs durent de n’être pas brisés quand les épreuves et les tempêtes secouèrent furieusement leur équipe et son dessein. Je noterai – car la chose n’est pas si courante – qu’ils gardèrent un noble silence, sans entrer dans aucune clandestinité d’enseignement ou de publications. Le P. Lagrange pensait que la vérité religieuse ne progresse ni par la hargne, ni par la froide démonstration, mais dans le seul climat de charité. (fr. Ephrem Lauzière O.P.)
2 décembre 2016
Spécificité dominicaine de la vocation dominicaine du P. Lagrange
Vocation à la fidélité
Je voudrais dégager la nature même de l’œuvre du P. Lagrange. Sa vocation était d’affirmer la fidélité, qui était la sienne au Seigneur Jésus Christ, à travers le témoignage écrit que lui rend toute l’Écriture Sainte. C’était là sa vocation, elle se limitait à ce combat, et strictement au combat. Volontiers, il eût dit comme Jeanne d’Arc : « La victoire est l’affaire de Dieu, le combat est l’affaire des hommes d’armes. » On sait que pour Jeanne d’Arc, la victoire prit le visage du procès et du bûcher de Rouen. Tel est l’idéal de ce type propre de soldat qui s’est appelé le Chevalier : plutôt que de gagner la bataille, son propos est d’abord, au cours du combat, de rester quoi qu’il arrive fidèle à son Seigneur. S’il arrive que la victoire couronne son combat, cette victoire n’appartient qu’à son Seigneur. (Fr. Raymond Brückberger O.P.)
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