7 octobre 2025
Notre-Dame du Rosaire
Le 7 octobre est fêté Notre Dame du Rosaire. Cette solennité a été instituée par le pape Pie V en 1573 pour remercier la Vierge Marie de la victoire de Lépante. En effet, face aux Turcs, le pape avait demandé à tous les fidèles de réciter le chapelet. Cela fait donc plusieurs siècles qu’au mois d’octobre les catholiques font mémoire de la force de cette belle prière et des grâces que la Mère de Dieu obtient par cette récitation.
Mais c’est le pape Léon XIII en 1883 qui consacra tout le mois d’Octobre à Marie et au Rosaire.
Le P. Lagrange, dès le début de sa vie religieuse, avait entrevu le lien entre le Rosaire et la prédication dominicaine : « Le Rosaire à des rapports que je ne saisis pas encore très bien, mais qui sont très profonds, avec notre vocation (Marie-Joseph Lagrange Journal spirituel, 1, 21 décembre 1880, éd du Cerf, 2012).
Illustration : Saint Pie V a la vision de la victoire de Lépante, à la force du chapelet
6 octobre 2025
Mémoire de la Sainte Vierge Marie
« Magnificat. Amoris jubilantis » (Mon âme magnifie le Seigneur (Hymne à la sainte Vierge). (Amour qui jubile.)
Comment jubiler, ô ma Mère Immaculée quand on est enveloppé de misères et de péchés ? On se glorifie dans son néant, on jubile de la grandeur de Dieu et de sa miséricorde pour les humbles. (Marie-Joseph Lagrange, o.p. Journal spirituel, 1879-1932, le 2 octobre 1880, pp. 92-93, éd. Cerf, 2014.)
« Pour concevoir le Fils de Dieu, pour le mettre au monde, pour l’y élever, et même pour le communiquer et le livrer, il semble que la divinité tout entière n’a pas voulu du tout se passer de la très sainte Vierge. Tout démontre que les Trois Personnes divines ont décidé de ne plus rien faire en cet ordre de choses si nouveau que par Marie. Et cette conduite qu’elles ont visiblement adoptée dans l’Incarnation et le premier avènement de Jésus-Christ, elles la gardent, en effet, tous les jours, d’une manière invisible mais non moins réelle, dans la sainte Église, lorsque Jésus s’étend et pour ainsi dire s’incarne dans ses membres, et elles la garderont sans nul doute jusqu’à la consommation des siècles, même dans le dernier avènement et dans le règne céleste de Jésus-Christ. (Montfort, Vraie dévotion, I, ch. I, art I-3)
Voilà pourquoi la liturgie ne craint d’appliquer à Marie les strophes où sont chantées les splendeurs mêmes de la Sagesse divine :
‘Yahvé m’a créée au début de ses desseins,
‘avant ses œuvres les plus anciennes.
‘Dès l’éternité je fus fondée,
‘dès le commencement, avant l’origine de la terre.
‘Quand l’abîme n’était pas, je fus enfantée,
(Proverbes, VIII, 22, 24.)
« L’Église, en accommodant ainsi les saintes Écritures, ne croit pas exagérer la place immense que la place que Marie occupe dans le plan divin, la providence privilégiée dont elle est l’objet, et enfin l’espèce de majesté et de souveraineté hors pair à laquelle elle est prédestinée.
« De la Toute-Puissance à lui il saura tirer les plus beaux dons qu’un Dieu puisse faire à sa créature de choix. Mais en même temps, de toutes ses possibilités à elle d’obédience et de soumission à Dieu, il saura tirer les plus grandes choses qu’un être pût offrir à Dieu qui la choisissait. Qu’on relise le Magnificat (Luc I, 46-54) à la lumière de cette haute considération et l’y verra se dévoiler cette dignité unique que je bien appeler la grandeur métaphysique de la Vierge. À travers ces strophes on sent passer comme un mélange singulier le divin et l’humain : à entendre cette jeune fille, il y a Dieu et il y a Élie ; et elle dit cela avec tant de bonne grâce et de simplicité que nul ne peut s’en offusquer.
« Cependant lorsqu’elle parle ainsi elle n’est pas encore en possession de la gloire qui lui est réservée de toute éternité (Luc XXIV, 26). Elle n’est que dans la fleur de l’âge. Mais déjà elle est dans sa jeune maternité, et l’on voit que Dieu l’habite entièrement et qu’elle même lui vouée absolument. C’est la marque de la grandeur qu’elle emprunte de son Enfant par le fait même qu’elle est la Mère et que cet Enfant est Dieu. »
« Tu es, lui dit Dante, celle qui as ennobli la nature humaine tellement que son auteur n’a pas dédaigné de devenir son ouvrage (DANTE, Paradis, chant 33).
(P. Rogatien Bernard, O.P. Le Mystère de Marie, extrait, DDB, 4e édition, 1954.)