Écho de notre page Facebook : mai 2020

 

31 mai 2020
Témoignage du Bienheureux P. Giuseppe Girotti sur le père Lagrange
Testimonianza di P. Athos Antoniani su P. Giuseppe Girotti, domenicano, beatificato il 26 aprile 2014 ad Alba.

Era un uomo libero. Ci diceva che bisognava credere solo nella Bibbia come Parola di Dio, essendo tutta ispirata. Ci spiegava che Dio parla agli uomini nella storia come un Padre con il proprio figlio, adattandosi alle sue capacità di comprensione. Si rifaceva all’insegnamento di padre Maria Giuseppe Lagrange, suo professore all’Ecole Biblique di Gerusalemme, dove aveva conseguito il titolo di «Prolita di Sacra Scrittura». Di lui padre Girotti diceva: «un maestro immortale nel mondo biblico e orientalistico, martoriato dal Santo Uffizio di Roma per la sua grande speculazione teologica e la sua laboriosa ricerca positiva».

https://www.consolata.org/new/index.php/mission/nostridiconoarch/15204-io-allievo-di-girotti : Io allievo di Girotti – Avril 2014

 

 

Dimanche 31 mai 2020
L’Esprit de Pentecôte
« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Et cela dit, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils seront maintenus (Jn 20, 21-23) ».

Paroles que le P. Lagrange commente ainsi : Ce que Jésus donne à ses apôtres est donc quelque chose de surnaturel que l’on doit rattacher à l’action de l’Esprit Saint, représenté dans l’Ancien Testament surtout comme vivifiant, et que Jésus lui-même a désigné comme un Aide dans l’ordre de la vérité. […] L’allusion à l’Esprit s’entend assez : remettre les péchés, c’est donner la vie spirituelle (M.-J. Lagrange, L’Évangile selon saint Jean).

29 mai 2020
Le saint Pape Paul VI et le père Marie-Joseph Lagrange 0.P., fondateur de l’École biblique de Jérusalem, serviteur de Dieu.
Saint-Denis (La Réunion), le 29 mai 2019, fête de saint Paul VI, pape (+6 août 1978).
Fr. Manuel Rivero O.P. (président de l’association des amis du père Lagrange).

Pour fêter le saint pape Paul VI, l’Église a choisi la date de son ordination presbytérale le 29 mai 1920. Âgé uniquement de 23 ans, il avait reçu une dispense pour recevoir le sacrement de l’ordre. Pour sa première messe, le père Giovanni Battista Montini avait choisi une nappe d’autel taillée sur une robe de sa mère. Beau symbole qui reliait la maternité physique et la maternité spirituelle. Le père Marie-Joseph Lagrange voyait dans les mères des prêtres une plénitude heureuse de maternité.
Nommé archevêque de Milan, c’est un élève du père Lagrange à Jérusalem, le cardinal Eugène Tisserant qui préside la consécration épiscopale en la basilique de Saint-Pierre à Rome le 12 décembre 1954.
Lors de la célébration du Concile Vatican II, Monseigneur Montini invite son ami Jean Guitton, ancien élève du père Lagrange à Jérusalem, comme observateur.
Le 14 mars 1974, lors de la réception des membres de la Commission biblique pontificale, le Pape Paul VI avait mis en valeur l’apport du père Lagrange à l’étude critique de la Bible (Doc. Cath. 71 (1974), p. 326) : « Cette connexion essentielle entre la Bible et l’Église ou, si vous préférez, cette lecture de la Sainte Écriture in medio Ecclesiae, confère aux exégètes de l’Écriture sainte, et tout particulièrement à vous, membres qualifiés de la Commission biblique pontificale, une fonction importante au service de la parole de Dieu. Aussi nous sentons-nous encouragés à regarder avec sympathie, bien plus, à soutenir et à donner vigueur à ce caractère ecclésial de l’exégèse contemporaine. Votre travail ne consiste donc pas simplement à expliquer des textes anciens, à rapporter des faits de manière critique ou à remonter à la forme primitive et originelle d’un texte ou d’une page sacrée. C’est le devoir primordial de l’exégète de présenter au peuple de Dieu le message de la Révélation, d’exposer la signification de la parole de Dieu en elle-même et par rapport à l’homme contemporain, de donner accès à la Parole, au-delà de l’enveloppe des signes sémantiques et des synthèses culturelles, parfois éloignés de la culture et des problèmes de notre temps. Quelle grande mission vous incombe vis-à-vis de l’Église comme de toute l’humanité ! Quelle contribution à l’évangélisation du monde contemporain !
Pour illustrer cette responsabilité et pour vous défendre des fausses pistes dans lesquelles l’exégèse risque souvent de se fourvoyer, nous allons emprunter les paroles d’un grand maître de l’exégèse, d’un homme dans lequel ont brillé de façon exceptionnelle la sagacité critique, la foi et l’attachement à l’Église : nous voulons dire le P. Lagrange. En 1918, après avoir tracé le bilan négatif des diverses écoles de l’exégèse libérale, il dénonçait les racines de leur échec et de leur faillite dans ces causes : opportunisme doctrinal, caractère unilatéral de la recherche et étroitesse rationaliste de la méthode. « Dès la fin du XVIIIe siècle, écrivait-il, le christianisme se mettait à la remorque de la raison ; il fallut plier les textes à la mode du jour. Cet opportunisme inspira les commentaires des rationalistes. » Et il continue : «Tout ce que nous demandons de cette exégèse indépendante, c’est qu’elle soit purement scientifique. Elle ne le sera tout à fait qu’en se corrigeant d’un autre défaut commun à toutes les écoles que nous avons énumérées. Toutes ont été einseitig, ne regardant que d’un seul côté. » (M.J. Lagrange, Le Sens du christianisme d’après l’exégèse allemande, Paris, Gabalda, 1918,pp. 323, 324, 328). Le P. Lagrange mettait en cause un autre caractère des critiques : le dessein arrêté de ne pas accepter le surnaturel.
Ces remarques conservent, aujourd’hui encore, un caractère d’urgence et d’actualité. On peut y ajouter aussi, pour les expliciter, une invitation à ne pas exagérer ni à transgresser les possibilités de la méthode exégétique adoptée, à ne pas en faire une méthode absolue comme si elle permettait, et elle seulement, d’accéder à la Révélation divine. Il faut se garder également d’une remise en question systématique visant à affranchir toute expression de la foi d’un solide fondement de certitude.
Ces chemins aberrants seront évités si l’on suit la règle d’or de l’herméneutique théologique énoncée par le Concile Vatican II : celui-ci demande d’interpréter les textes bibliques « en prêtant attention au contenu et à l’unité de l’Écriture tout entière, compte tenu de la Tradition vivante de toute l’Église et de l’analogie de la foi » (Dei Verbum, n°12). « On ne saurait retrouver le sens du christianisme – c’est encore le P. Lagrange qui parle – par un groupement de textes si l’on ne pénètre pas jusqu’à la raison d’être du tout. C’est un organisme dont le principe vital est unique. Or il est découvert depuis longtemps, et c’est l’incarnation de Jésus-Christ, le salut assuré aux hommes par la grâce de la rédemption. En cherchant ailleurs, on s’exposerait à faire fausse route. » (Op. cit.,p. 325) Exprimer le message signifie donc avant tout recueillir toutes les significations d’un texte et les faire converger vers l’unité du mystère, qui est unique, transcendant, inépuisable, et que nous pouvons par conséquent aborder sous de multiples aspects. À cette fin, la collaboration de beaucoup de personnes sera nécessaire pour analyser le processus d’insertion de la parole de Dieu dans l’histoire – ce que saint Jean Chrysostome a désigné sous le terme de sunkatabasis ou « condescensio » (Hom. 17,1, in Gn 3,8 ; PG ,53, 134), – selon la variété des langages et des cultures humaines : cela permettra de saisir en chaque page le sens universel et immuable du message, et de le proposer à l’Église, pour une intelligence véritable de la foi dans le contexte moderne et une application salutaire aux graves problèmes qui tourmentent les esprits réfléchis à l’heure actuelle. Il vous revient, à vous exégètes, d’actualiser, selon le sens de l’Église vivante, la Sainte Écriture, pour qu’elle ne demeure pas seulement un monument du passé mais qu’elle se transforme en source de lumière, de vie et d’action. C’est seulement de la sorte que les fruits de l’exégèse pourront servir à la fonction kérygmatique de l’Église, à son dialogue, s’offrir à la réflexion de la théologie systématique et à l’enseignement moral, et devenir utilisables pour la pastorale dans le monde moderne. »
Aumônier des étudiants, le père Montini avait fait la connaissance d’Aldo Moro qui deviendra par la suite Premier Ministre en Italie pendant une longue durée. Aldo Moro, laïc dominicain, sera victime des Brigades Rouges : enlèvement, séquestration et finalement assassinat au bout de 55 jours, le 9 mai 1978. Le pape Paul VI prononcera à cette occasion une émouvante homélie.
C’était quelques mois avant son « départ » vers le Père, le 6 août 1978, fête de la Transfiguration de Jésus, même date que celle du « départ » vers Dieu de saint Dominique, le 6 août 1221, à Bologne.

 

27 mai 2020

Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. (Jean 17, 17)
La sainteté par le P. Lagrange

« Nous appartenons au Christ et les fruits que nous produisons pour Dieu sont ceux qui conduisent à la sainteté ? » [C’est à peine si Paul a parlé de fruits du péché ; en tout cas ils n’étaient pas un bien pour les pécheurs. Les fidèles serviteurs de Dieu possèdent un fruit qui leur est propre, qui est bien à eux, constituant peu à peu le patrimoine de la sainteté, ayant pour terme et pour fin la vie éternelle (Marie-Joseph Lagrange, Épître aux Romains 6,22)].

 

Jeudi 21 mai 2020
Ascension du Seigneur (Mt 28, 16-20)

Belle fête de l’Ascension en pensant aussi au bienheureux frère Cormier O.P; qui a aimé et soutenu le père Lagrange ! Fr. Manuel.

La mission des Apôtres dérive du pouvoir du Christ.

Commentaire du père Lagrange dans L’Évangile selon saint Matthieu (1941) : Aussi le Christ promet-il à ses apôtres une assistance spéciale. Elle est nommée une présence, c’est-à-dire spirituelle, car ces paroles ne peuvent signifier qu’un adieu. […] Ces dernières paroles du Seigneur sont consolantes, surtout pour nous qui pouvons constater l’accomplissement miraculeux de tout ce petit discours. Les mots pressés sont chargés de sens : les apôtres reçoivent une mission qui s’étend à toutes les nations ; elle tient en trois offices, qui n’ont jamais cessé d’être remplis. L’affirmation de la puissance accordée au ressuscité se vérifie par l’assistance qu’il a donnée, ou plutôt par cette présence dont tous les fidèles sont pénétrés.

 

Illustration : L’Ascension du Seigneur (détail) Giotto 13e-Monastère de Bose.

 

20 mai 2020
L’Esprit de vérité éclaire les intelligences (Jean 16, 12-15)

Le père Lagrange commente (L’Évangile de Jésus-Christ, 2018, p. 563-564.) :

« Le Paraclet, le défenseur du Christ, aura vis-à-vis des disciples un rôle plus intime, étant l’Esprit de vérité qui éclaire les intelligences. En ce moment, à la veille de leur défaillance morale, avant la lumière de la résurrection, ils ne sont pas en état de s’assimiler tout ce que Jésus aurait à leur dire. L’Esprit Saint les guidera vers la vérité tout entière. […]  Dans ce dernier cas, le privilège n’est accordé qu’aux Apôtres ; l’Église l’a proclamé plus clairement : après eux il n’y aura plus de révélation. Mais la marche vers une vérité mieux comprise, doit, de sa nature, durer autant que l’humanité. […] L’assistance de l’Esprit Saint est donc promise, à jamais, à ceux qui remplaceront les Apôtres, et, sous leur direction, à ceux qui croiront en Jésus. »

Illustration : L’Esprit Saint, mosaïque P. Marco Ivan Rupnik, Centre Aletti, Rome.

 

17 mai 2020
Une pensée du P. Lagrange dans son Journal spirituel

« La présence de Dieu, qui est l’union affectueuse de ma pensée à l’être de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. Pratique : le chercher très souvent au-dedans de moi-même par un simple regard très suppliant : tu in nobis es Domine Jesu (Tu es en nous, Seigneur Jésus). »

 

 

Photo : La plénitude intérieure de Marie (19e)-P. Perdrau-église La Trinité-des-Monts. Rome.

 

 

 

 

13 mai 2020
Soyons réalistes, mais c’est quoi le réel ?
La puissance de la prière
Fr. Manuel Rivero O.P. Cathédrale de Saint-Denis-Réunion

Comment définir la vie ? Comment définir le réel ? Michel Henry (+2002) qui a marqué la philosophie contemporaine appelait « les nouveaux barbares » ceux qui réduisent le réel au quantifiable.
L’histoire des hommes contredit régulièrement ceux qui excluent de la vie la puissance de la prière. La foi en Dieu manifestée dans l’acte suprême de la prière fait partie des paramètres et des variables agissant sur le monde.
Ceux qui s’en sont moqués ont eu souvent des déconvenues. Ceux qui se sont appuyés sur la prière ont reçu des grâces merveilleuses au grand étonnement des sceptiques.
Loin d’être une drogue douce ou une béquille pour des faibles, la prière se manifeste comme une révolte contre le rétrécissement de la grandeur de la personne humaine appelée à partager la vie de Dieu. « Capax Dei », « capable de recevoir Dieu », l’homme dépasse ses moyens en recevant la grâce divine.

En ce mois de mai, « le mois de Marie, le mois le plus beau », l’Église fait mémoire des apparitions de Fatima, en 1917, à trois enfants, bergers dans la campagne portugaise : Lucia, 10 ans, Francisco, 9 ans, Jacinta, 7 ans.

Souvenons de notre saint pape Jean-Paul II, victime d’un grave attentat le 13 mai 1981, il demanda à placer la balle qui avait traversé son corps dans la couronne de Notre-Dame-de-Fatima, en signe de reconnaissance.

Quel est le message de Fatima ?

Les apparitions de la Vierge ont été précédées des apparitions d’un ange qui s’adressa aux trois enfants en leur faisant répéter cette prière : « Mon Dieu, je crois en vous, je vous adore, j’espère en vous, et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas ».
Il leur demanda aussi d’offrir au Seigneur des prières et des sacrifices tout en évoquant la miséricorde des cœurs de Jésus et de Marie à leur égard.

Le 13 mai 1917, c’est Notre-Dame qui leur apparaît, vêtue de blanc, plus brillante que le soleil. Elle leur demande de se rendre à Cova da Iria six mois de suite, le 13 de chaque mois à la même heure. Notre Dame les exhorte à prier : « Réciter le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre ».

Le 13 juin 1917, Notre-Dame révèle aux enfants que Jésus veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Ce Cœur de Marie est entouré d’épines, symbole des péchés des hommes.

Le 13 juillet 1917, Notre-Dame demande la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. Elle donne aussi une nouvelle prière à ajouter dans le chapelet : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l’enfer ; emmenez au Paradis toutes les âmes, principalement celles qui en ont le plus besoin ».

Le 13 octobre 1917, un samedi, Notre-Dame demande la construction d’une chapelle en son honneur en disant : « Je suis Notre-Dame du Rosaire ». Elle veut que le chapelet soir prié tous les jours. Ce jour-là eut lieu le miracle du soleil annoncé quatre mois auparavant. Le soleil tourna trois fois sur lui-même lançant de tous côtés des faisceaux de lumière.

En ce temps de pandémie, le pape François exhorte les fidèles à prier Jésus Vivant avec sa mère, la Vierge Marie, en parcourant les mystères du Rosaire (joyeux, lumineux, douloureux et glorieux) qui éclairent le mystère de chaque homme.

Par ailleurs, en raison de la pandémie de coronavirus qui endeuille le monde entier, le Haut Comité de la fraternité humaine a appelé tous les leaders religieux à une journée de prière le 14 mai 2020.
Ce haut Comité est issu du Document d’Abou Dhabi sur la fraternité humaine, pour la paix mondiale et la coexistence commune, signé le 4 février 2019, par le pape François et le Grand Iman d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyib.
Comme le disait le cardinal Jean-Louis Tauran (+2018) : « Les religions font partie de la solution, pas du problème. »

Illustration : Coeur Immaculé de Marie (Corse)

 

10 mai 2020
La vocation dominicaine du père Lagrange

Prions pour sa cause de béatification et demandons-lui des grâces!
Avec ma prière au Vivant! Fr. Manuel

 

 

10 mai 2020 : Jour-anniversaire de la « montée au Ciel » du serviteur de Dieu Marie-Joseph Lagrange, le 10 mars 1938.

Aujourd’hui, comme tous les mois, nous sommes en union de prières avec Fr. Manuel Rivero o.p. qui célèbre une messe aux intentions confiées à l’intercession du père Lagrange par les membres de l’association des amis du père Lagrange, ainsi que par tous ceux qui aiment cette grande figure de l’ordre des Prêcheurs. Prions aussi pour l’aboutissement de la cause de béatification de ce grand savant et spirituel serviteur de Dieu, qui a voué sa vie au service apostolique de la vérité.

« Ô Marie, conduisez-moi par le plus court chemin au cœur de Jésus. » M.-J. Lagrange, Journal spirituel.

 

 

 

8 mai 2020
Mère du Verbe – Patronne des Prêcheurs.
Verbum predicatoribus subministrat [Elle procure la Parole aux prédicateurs.] (P. Lagrange, Journal spirituel)

Photo : Soeurs dominicaines de Tucumán-Argentine

 

 

7 mai 2020
« Un serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Si vous savez cela, heureux êtes-vous, si vous le faites (Jean 13, 16-17). »

En écrivant ces lignes de l’évangile de ce jour, le P. Lagrange les commente dans son livre de L’Évangile selon saint Jean, Lecoffre-Gabalda, 1936 :

Quand le moment sera venu de pratiquer l’humilité, celui qui, peut-être, sera le dépositaire de l’autorité de Jésus, comme c’est le cas de certains serviteurs placés à la tête des autres, et, surtout des envoyés qui parlent au nom de leur prince, ceux-là donc, si haut qu’ils soient, devront se souvenir qu’ils ne sont que des serviteurs et des envoyés, lesquels sont naturellement inférieurs à celui qui se sert d’eux. – Le dicton, en lui-même, pouvait avoir diverses applications : le serviteur étant inférieur à son maître ne devait pas s’attendre à être mieux traité que lui. […] L’envoyé doit le prendre de très haut comme représentant de son maître ; mais vis-à-vis de lui il s’efface. À plus forte raison, les simples disciples par rapport à leur Maître. […] C’est quelque chose de comprendre cette leçon, mais on n’en retire le fruit qu’en la mettant en pratique.

Image : Christ lavant les pieds de ses disciples(détail)-Jacopo Tintoretto(15e)-Musée du Prado, Madrid.

 

03 mai 2020
Pas de vocations, à qui la faute ?
Journée mondiale de prière pour les vocations
Fr. Manuel Rivero O.P.
Monastère des moniales dominicaines. Cathédrale de Saint-Denis/La Réunion, le 3 mai 2020.

Les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse se raréfient. C’est avec tristesse que nous apprenons la fermeture de certains séminaires et de quelques couvents de religieuses qui ont marqué des générations de chrétiens.
À qui la faute ?
Nous pouvons nous demander : Dieu n’appelle-t-il pas aujourd’hui ?
Serait-ce que les hommes et les femmes sont trop pécheurs pour être appelés ?
Mais Dieu a appelé Moïse qui avait tué un Egyptien qui frappait l’un de ses frères juifs. Jésus a appelé Judas qui l’a vendu et Pierre qui l’a renié. Il a appelé Matthieu, voleur public, et Marie Madeleine, la femme habitée par sept démons.
Visiblement, ce ne sont pas les fautes des hommes qui arrêtent l’appel de Dieu.
Serait-ce que les hommes appelés étouffent leur vocation parce qu’ils préfèrent les ténèbres à la lumière à cause de leurs œuvres mauvaises ? C’est possible. Cela relève du mystère des consciences humaines que seul Dieu connaît.
Serait-ce que les mauvais exemples dans l’Église démotivent de manière viscérale ceux qui sont appelés à aimer Jésus, son Église et l’humanité ? Peut-être. Les scandales peuvent refroidir les cœurs mais parfois ils deviennent des défis à relever.
Nous voyons tous les jours de mauvais exemples et des scandales dans les familles et dans la vie des couples : mensonges, infidélités, manipulations, humiliations, violences physiques et psychologiques … Pourtant ni les hommes ni les femmes ne renoncent à aimer ni à croire que l’amour est possible et passionnant.
Où est alors le problème ?
Il me semble que la lumière à cette réponse se trouve dans les trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité.
Il nous manque la foi. Ah, si nous avions la foi comme une graine de moutarde ! Nous ferions des merveilles.
Le nombre de pratiquants diminue parce que la foi s’éteint comme la flamme d’une bougie sans cire, faute de nourriture : la connaissance de la Parole de Dieu et la prière. La foi vient de la prédication, nous dit saint Paul. Pour renouveler l’Église, Dieu a appelé saint François et saint Dominique, prêcheurs de l’Évangile du Crucifié. Le peintre Giotto a représenté le rêve du pape Innocent III : l’Église s’écroulait et un petit frère, humble et pauvre, la soutenait. C’était François d’Assise. Innocent III devint alors le protecteur des Franciscains et des Dominicains.
Il nous manque l’amour. Le sage chinois Confucius au Vème siècle avant Jésus-Christ avait déjà remarqué que les hommes bons ne se retrouvent pas seuls. Leur bonté attire.
Ce sont les communautés chrétiennes, ferventes et fraternelles, qui attirent les vocations à la prêtrise et la vie religieuse.
Demandons au Seigneur d’augmenter notre foi et notre charité.
Ceux qui chérissent les chiffres et les statistiques découvrent que les vocations naissent souvent dans les familles chrétiennes qui prient et qui témoignent de la solidarité envers les pauvres.
Un grand nombre de séminaristes ont été servants de messe. Le service de l’autel et l’adoration du Saint-Sacrement rapprochent de Dieu.
Par ailleurs, le nombre de vocations à la prêtrise et à la vie religieuse a légèrement augmenté par rapport au nombre de pratiquants. Hier, il y avait plus de vocations parce que beaucoup plus de pratiquants. Aujourd’hui, les enfants et les jeunes sont rares dans nos églises le dimanche et par conséquent ils sont moins nombreux à devenir prêtres ou religieux.
Que faire concrètement ?
Le Seigneur Jésus nous a demandé de prier : « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson » (Mt 9,38) . Alors, prions !
Si nous voulons que les enfants et les jeunes vivent la foi et la louange, nous devons aller les chercher là où ils sont ; ils ne viendront pas d’eux-mêmes, sauf exception dans nos églises. D’où l’importance d’accompagner les enfants et les jeunes dans nos paroisses, dans l’Enseignement catholique et public et dans les universités.
Si nous voulons que les familles soient des matrices aussi pour les vocations. Nous avons à soutenir le mariage et l’éducation des enfants alors que le concubinage devient la norme, le mariage rare, et que les enfants subissent trop souvent le traumatisme des conflits parentaux.
Si nous voulons des vocations, n’hésitons pas à appeler les jeunes et à leur proposer la voie de la sainteté.
L’Église est là pour aider chacun dans l’aventure la plus passionnante qui existe sur la terre : chercher Dieu, le trouver, le prier et le servir, pour partager son amour dans l’éternité, comme le dit le catéchisme.
Antoine de Saint-Exupéry (+1944) disait déjà en son temps que les églises se vidaient parce que les chrétiens ne savaient pas exalter le mystère chrétien. Mettons en valeur la foi en Jésus par nos pensées, nos sentiments, nos paroles et nos actes.
Que celui qui sent l’appel de Dieu dans son cœur ne l’étouffe pas. S’il pense qu’il en est indigne, il a bien raison, mais Jésus est digne de l’appeler. Qu’il se laisser guider par Jésus le Bon Berger ! Qu’il n’hésite pas à passer Jésus, la Porte qui conduit à l’amour du Père.
Que celui qui estime honorer et rendre un grand service à l’Eglise en entrant au séminaire ou dans une congrégation, reste chez lui. L’Église n’a pas besoin d’hypocrites mais des pécheurs pardonnés, témoins de la miséricorde de Dieu et au service du Christ Jésus.
Le père Pedro Arrupe S.J. (+1991), ancien général de la Compagnie de Jésus, donnait déjà ce discernement dans une interview du journal L’Avvenire sur les conseils à donner à un jeune qui voudrait devenir jésuite : « Ne viens pas si tu penses aider la Compagnie » .
Chez saint François d’Assise, l’amour pour le Christ s’exprima de manière particulière dans l’adoration du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie. Dans les Sources franciscaines, on lit des expressions émouvantes, comme celle-ci: « Toute l’humanité a peur, l’univers tout entier a peur et le ciel exulte, lorsque sur l’autel, dans la main du prêtre, il y a le Christ, le Fils du Dieu vivant. O grâce merveilleuse! O fait humblement sublime, que le Seigneur de l’univers, Dieu et Fils de Dieu, s’humilie ainsi au point de se cacher pour notre salut, sous une modeste forme de pain » (François d’Assise, Ecrits, Editrice Francescane, Padoue 2002, 401).
Vivons maintenant, grâce à la vocation des prêtres, ce grand mystère de l’eucharistie : Dieu en nous, nous en Dieu, pour ne que faire qu’un en Jésus ressuscité !

Sainte Catherine de Sienne avec Jésus. Rome.

 

03 mai 2020

Que celui qui sent l’appel de Dieu dans son cœur ne l’étouffe pas. S’il pense qu’il en est indigne, il a bien raison, mais Jésus est digne de l’appeler. Qu’il se laisser guider par Jésus le Bon Berger ! Qu’il n’hésite pas à passer Jésus, la Porte qui conduit à l’amour du Père.
Que celui qui estime honorer et rendre un grand service à l’Eglise en entrant au séminaire ou dans une congrégation, reste chez lui. L’Église n’a pas besoin d’hypocrites mais des pécheurs pardonnés, témoins de la miséricorde de Dieu et au service du Christ Jésus.

Le père Pedro Arrupe S.J. (+1991), ancien général de la Compagnie de Jésus, donnait déjà ce discernement dans une interview du journal L’Avvenire sur les conseils à donner à un jeune qui voudrait devenir jésuite : « Ne viens pas si tu penses aider la Compagnie » .

Chez saint François d’Assise, l’amour pour le Christ s’exprima de manière particulière dans l’adoration du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie. Dans les Sources franciscaines, on lit des expressions émouvantes, comme celle-ci: « Toute l’humanité a peur, l’univers tout entier a peur et le ciel exulte, lorsque sur l’autel, dans la main du prêtre, il y a le Christ, le Fils du Dieu vivant. O grâce merveilleuse! O fait humblement sublime, que le Seigneur de l’univers, Dieu et Fils de Dieu, s’humilie ainsi au point de se cacher pour notre salut, sous une modeste forme de pain » (François d’Assise, Ecrits, Editrice Francescane, Padoue 2002, 401).

Vivons maintenant, grâce à la vocation des prêtres, ce grand mystère de l’eucharistie : Dieu en nous, nous en Dieu, pour ne que faire qu’un en Jésus ressuscité !

Photos : Fra Angelico. Florence (Italie).

 

3 mai 2020
Jésus, porte du bercail et bon pasteur (Jean 10, 1-10)

 

Les vrais pasteurs entrent par la porte, les voleurs escaladent le mur, et ainsi la porte du bercail devient l’indice des bons pasteurs.

Jésus dit donc : « C’est moi qui suis la porte des brebis. » Avant lui, personne n’avait passé par cette porte ; ceux qui sont venus étaient des larrons, aussi les brebis ne les avaient pas écoutés. D’autres viendront en passant par lui, la vraie porte, qui conduiront les brebis aux pâturages. On ne pouvait méconnaître dans ces derniers les disciples de Jésus, qui croiraient en lui et enseigneraient sa doctrine.

(extraits de L’Évangile de Jésus Christ par le père Marie-Joseph Lagrange des Frères prêcheurs, 2017.)

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