28 décembre 2021
Évangile selon saint Matthieu (2, 13-18)
Un extrait du commentaire du P. Lagrange pour l’évangile de ce jour.
— La fuite en Égypte :
Tout indique que l’apparition (de l’ange) suivit de très près le départ des mages. : « Lève-toi et prends » … jusqu’à je te parle de nouveau, mais, en sous-entendant autre chose « jusqu’à nouvel avis ».
L’Égypte avait été souvent un lieu de refuge contre le pouvoir qui dominait à Jérusalem, cf. 1 Rois 11, 40.
— Le massacre des Saints Innocents :
C’était se jouer d’Hérode, du point de vue du tyran, que de se dérober par la fuite au lieu de répondre à son invitation et d’obéir à ses ordres. Il n’attendit guère pour s’informer des mages et apprit qu’ils avaient disparu. Assurément, selon les usages orientaux de la vie au grand air, tout Bethléem avait su où les mages étaient entrés. Mais la sainte Famille n’était plus là. On pouvait croire qu’elle n’était guère éloignée. Plutôt que de s’enquérir, Hérode fait tuer tous les enfants mâles dans la petite ville et dans ses limites. […] On estime à une vingtaine le nombre de victimes. Il n’y a pas lieu de franchir les bornes de la petite cité ; bornes parfaitement connues par l’usage.
(Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile selon saint Matthieu, Lecoffre-Gabalda, 1941.)
26 décembre 2021
Fête de la Sainte Famille
Le P. Lagrange se plaira à placer sa naissance sous la protection de la Sainte Vierge
« Bourg est une ville placée sous le patronage de Marie… Le 7 mars 1855 était la première fête de saint Thomas après le dogme de l’Immaculée Conception, heureux événement qui réjouit si profondément le cœur de ma pieuse mère. »
Et jamais le père Lagrange ne séparera dans son cœur la dévotion à la Sainte Vierge du souvenir tendre de sa maman.
L’enfant grandit et devient robuste : il veut être prêtre et religieux dominicain. Son père lui demande d’attendre quelques années encore : en fils obéissant, il continuera ses études à Paris où il sera l’un des plus brillants avocats. Enfin libéré, après une année passée au Séminaire, il entre dans l’Ordre de saint Dominique, l’Ordre du Rosaire, le jour même de la fête de Notre-Dame du Très Saint Rosaire : on lui donne le nom de frère Marie-Joseph, en l’honneur de la Sainte Famille.
(extrait de : Le P. Lagrange par fr. Marie-Réginald Loew, o.p., disciple du Père Lagrange. https://www.mj-lagrange.org/?p=2537)
Image : La Sainte Famille par un artiste malgache.
25 décembre 2021
Fête de la Nativité du Seigneur
7Marie mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. 8Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. 9L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte.
10Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : 11Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. 12Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. 13Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : 14« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime » (Luc 2, 6-12)
Luc mentionne ici les bergers soit à cause du rôle des bergers dans l’histoire d’Israël (Jacob, Moïse, David, Amos), soit à cause des héros qui ont grandi parmi les bergers, comme Romulus et Cyrus, soit surtout pour représenter les pauvres et les ignorants selon les pensées de 1, 51-53 et de 7,22. Et sans doute en relatant cet épisode, Luc a dû songer à la prédilection pour les pauvres dont témoigne l’Incarnation […].
Un ange suffisait pour parler aux pasteurs. La scène change. C’est le ciel qui se réjouit d’un événement aussi favorable à la terre, et, par là même, glorieux pour le ciel ; aussi ne sera-t-il plus question du seul peuple d’Israël […]. Luc a toujours eu soin de marquer que le salut pour les hommes est une conversion et suppose certaines dispositions morales […]. La paix même la plus étendue, n’est donnée qu’à ce prix […]. Ce sens ne prétend pas nier la grâce, nécessaire pour que la volonté soit bonne, mais constate simplement que la paix sera le partage des hommes bien intentionnés […]. Il est certain que le nouvel ordre est désormais décrété dans le ciel et sa réalisation commencée, mais la réalisation complète est réservée à l’avenir. (Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile selon saint Luc, Lecoffre-Gabalda, 1941, extrait.)
Images : Gloria in excelsis Deo (détail D. Ghirlandaio-15e)
L’Adoration des bergers (détail) Georges de La Tour (1593-1652). Paris, musée du Louvre.
23 décembre 2021
Un enfant va naître pour nous ; on l’appellera Dieu-Fort ;
En lui seront bénies toutes les familles de la terre (cf. Is 9,5, Ps 71,17).
Jérusalem, 23 décembre 1901
Anniversaire de ma première messe, 23 décembre 1883 : les deux à l’autel de N.D. du St Rosaire.
Ô Marie, si cette retraite, si médiocre, a été la dernière, que mon dernier mot soit pour vous dire : Je suis vôtre, sauvez-moi ! (Marie-Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel, Cerf, 2014.)
Image : Ange jouant du luth-Melozzo da Forli (15e) Fragment fresque-Musei Vaticani.
21 décembre 2021
La salutation de Marie à Élisabeth
« L’enfant tressailli dans le sein d’Élisabeth » (Luc 1, 41).
Marie put arriver le quatrième jour après avoir quitté Nazareth, et entrant dans cette maison amie elle rencontra d’abord Élisabeth. La première elle la salua avec la cordialité d’une parente, la déférence d’une jeune fille pour une femme âgée, une grâce souriante indiquant qu’elle n’ignorait rien.
Alors s’opéra ce qu’avait été annoncé » l’ange à Zacharie, que son fils serait rempli de l’Esprit Saint avant sa naissance : l’enfant tressaillit dans le sein d’Élisabeth. C’était comme un pressentiment obscur de l’approche de Celui dont il devait annoncer la venue parmi les hommes. Sa mère, elle aussi, fut remplie de l’Esprit de Dieu et pleinement éclairée sur la dignité de la Mère du Messie. Elle la salua donc à son tour en s’écriant dans un transport sacré : « Vous êtes bénie parmi les femmes, et le fruit de votre sein est béni ! Et d’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Dès que le son de votre salutation est arrivé à mes oreilles, l’enfant a tressailli dans mon sein. Bienheureuse celle qui a cru que s’accomplirait ce qui avait été dit de la part du Seigneur. »
Image : La Visitation (détail) – Giotto di Bondone (1306) – Cappella Scrovegni, Padua.
19 décembre 2021
Se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint
4ème dimanche de l’Avent
« Or, dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillait dans son sein et Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint » (Luc 1, 41).
Élisabeth est éclairée par l’Esprit Saint, spécialement mentionné par Luc, pour expliquer ce fait d’une sorte de joie de l’enfant. C’est l’accomplissement de la parole de l’ange (v. 15 :
« Car il sera grand devant le Seigneur, et il ne boira ni vin ni boisson enivrante, et il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère »). […]
On a voulu voir dans les paroles d’Élisabeth un véritable cantique. […] Élisabeth a compris par l’inspiration de l’Esprit Saint que Marie est déjà la mère du Messie, et elle le nomme « mon Seigneur », comme le psaume 110 attribué à David. Il possède déjà une dignité surnaturelle. De la part d’une femme plus âgée, cette modestie est de l’humilité, dictée par le sentiment religieux. […] La foi de Marie est mise dans un entier relief. […] On voit que la conception surnaturelle est regardée comme un miracle tout à fait extraordinaire, non comme une vulgaire histoire à la grecque. Avant la prophétie de l’Emmanuel, Isaïe avait aussi fait appel à la foi (Is. 7,9). (Marie-Joseph Lagrange o.p., Évangile selon saint Luc, Lecoffre-Gabalda, 1941.)
Image : La visitation : enluminure des Grandes heures d’Anne de Bretagne par Jean Bourdichon (1457-1521). Source « Magnificat ».
14 décembre 2021
Mémoire de Saint Jean de la Croix (1542-1591), prêtre, grand auteur de poèmes mystiques, docteur de l’Église, réformateur de la branche masculine du Carmel à la demande sainte Thérèse d’Avila.
Octobre 1929. À Jérusalem, au terme d’une retraite prêchée par le P. Petitot, sur saint Jean de la Croix, le père Marie-Joseph Lagrange o.p. prend la résolution d’être fidèle à une méditation de 11.10 à 11.40… et à une lecture spirituelle, le soir. (Voir son Journal spirituel.)
Charles de Foucauld, futur saint de l’Église écrit un jour à Henri de Castries (1850-1924), explorateur et cartographe : Un de mes livres les plus chers est saint Jean de la Croix. Je pense souvent à vous en le lisant. Vous qui connaissez si bien les scolastiques, avez-vous lu les mystiques ? Une page ou deux – une goutte -– de saint Jean de la Croix, chaque jour, vous reposerait un peu dans vos travaux si fatigants du Maroc ; ce serait un peu d’eau fraîche au milieu d’une chaude journée de voyage. Bien des choses vous iraient, répondraient à votre cœur, dans ces pages où tout parle d’oublier tout le créé, pour se perdre dans l’immense, l’unique et l’éternel bien. (Voir Œuvres complètes – Jean de la Croix, DDB, 2007, t.1.)
10 décembre 2021
Comme tous les mois, le 10, jour de la naissance au Ciel du père Lagrange, grand savant et grande figure spirituelle dominicaine, Fr. Manuel Rivero, o.p., président de l’association, célèbre, à La Réunion, la messe aux intentions particulières de nos amis et pour la béatification du serviteur de Dieu, Marie-Joseph Lagrange o.p. Par la pensée, nous sommes en union de prière. Prions les uns pour les autres.
8 décembre 2021
L’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie
Le P. Lagrange note dans son Journal spirituel :
« Ô Marie Immaculée, ma Mère, vous seule avez tout conduit : je vous donne mon cœur, gardez-moi pur, et donnez-moi celui que nous attendons, le fruit de vos entrailles, Jésus. »
Le 8 décembre 1854 marque la fête de l’Immaculée Conception. La célébration de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie – située dans les premiers jours de la nouvelle année liturgique et du temps de l’Avent –nous rappelle la destinée unique de cette femme juive, choisie par Dieu. Pour la foi chrétienne, Marie est indissociable de l’enfant qu’elle a porté, Jésus, en qui s’est totalement manifesté le Dieu vivant. Elle est appelée, depuis le concile d’Éphèse (431), « Mère de Dieu ». Dieu vivant. Selon la tradition catholique, depuis le dogme promulgué par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854, elle est déclarée préservée du péché originel dès sa naissance.
Illustration : L’Immaculée Conception par Carlo-Francesco Nuvolone (1635).
5 décembre 2021
En ce 2ème dimanche de l’Avent
Par sa prédication, Jean prépare le ministère de Jésus.
2La parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. 3Jean parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
4Ainsi qu’il est écrit au livre des paroles d’Isaïe, le prophète : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparer le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. 5Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les chemins sinueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; 6et tout être vivant verra le salut de Dieu ». (Luc 3, 4-6.)
Dans un court extrait du commentaire de ces versets, le père Lagrange écrit : Luc a pris soin de distinguer le désert où la voix de Dieu a appelé Jean (v. 2) et le cercle du Jourdain où il a prêché (v. 3). […] Luc n’a pas hésité à reproduire la citation d’Isaïe. L’expression est d’ailleurs parfaitement exacte. Pour aboutir à l’idée importante du v. 6. Il a pu avoir en vue le sens symbolique. Les vallées comblées, ce sont probablement les affamés remplis de biens (1, 53) ; les montagnes abaissées, ce sont les puissants déposés (1, 52) ; désormais le Seigneur trouvera les âmes droites, et des chemins aisés pour pénétrer dans les cœurs. Luc omet : « et on verra la gloire du Seigneur », qui ne convenait ni pour caractériser le premier avènement de Jésus. Au contraire le dernier mot (v. 6) emprunté aux LXX (hébr. et toute chair ensemble la verra [la gloire de Iahvé]) [le salut de Dieu] répond parfaitement à la prophétie du vieillard Siméon touchant Jésus (2, 30 s.), et à l’idée mise en relief par Luc de l’universalité du salut (Ac 28, 28). (Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile selon saint Luc, Lecoffre-Gabalda, 1941.)
3 décembre 2021
La guérison de deux aveugles ou l’importance de la foi
Alors, il toucha leurs yeux disant : « Qu’il vous soit fait selon votre foi ». Et leurs yeux s’ouvrirent. (Mt 9, 29-30)
Nulle part on ne trouve exprimée aussi clairement l’importance de la foi pour obtenir la faveur qu’elle a en vue. De sorte que si Matthieu avait raconté deux fois ce miracle, il faudrait dire que ce fut d’abord pour mettre en lumière cet enseignement. Après cela on comprendra mieux que Jésus n’ait pas fait de miracles à Nazareth à cause de l’incrédulité des habitants (12, 38). (Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile selon saint Matthieu, Lecoffre-Gabalda, 1941.)
Mosaïque illustrant la guérison de deux aveugles – église du Saint-Sauveur de Chora à Istanbul.
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