Écho de notre page Facebook : juin 2022

30 juin 2022

Les saints premiers martyrs de l’Église de Rome

« Ô saints martyrs, colonnes inébranlables de notre foi, donnez-nous votre courage généreux : vous avez aimé Jésus-Christ et vous êtes morts pour lui ; votre amour l’a vengé des calomnies absurdes des païens, de la lâcheté des tièdes ; vous êtes jusqu’à la fin des temps notre modèle et notre soutien. » (Prière du SDD Marie-Joseph Lagrange o.p. Journal spirituel, Cerf, 2014.

« Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés (Mt 9, 6) ».

Père Lagrange : Mais que signifie donc ce terme de Fils de l’homme, et pourquoi Jésus se l’appliquait-il ? Ce problème est aujourd’hui encore très agité dans les écoles : comment les pharisiens l’aurait-il résolu ? Quelques-uns d’entre eux, les plus doctes, ont pu se souvenir de la vision de Daniel et de cet être céleste, semblable à un fils d’homme, qui venait sur des nuées (Dn 7, 13). Mais qu’avait de commun cette apparition avec Jésus de Nazareth ? Ce n’était pas non plus celle du messie, puisque l’apparence humaine de Daniel venait du ciel, et que le Messie devait naître de David, en véritable fils de l’homme. Or c’est précisément ce qu’il eût fallu concilier, et les pharisiens ne lisaient pas dans leurs livres le secret de cette énigme. Jésus devait la résoudre dans sa personne, mais il jugeait prudent de préparer les esprits. Ce n’était pas recourir à l’équivoque que de choisir l’expression marquant énergiquement la nature humaine qu’il avait revêtue dans sa réalité, et qu’un jour, au jour de sa comparution devant le Sanhédrin, il révélerait comme le terme que Daniel avait employé pour manifester son origine céleste. Le mot de Messie y était moins propre, car il excitait les espérances de libération mêlées à des désirs moins purs de domination, de tueries et de pillage ; il risquait de faire littéralement tourner les têtes. Il fallait d’abord vider ce titre royal – que Jésus ne devait pas abdiquer – de son sens profane, l’épurer, le spiritualiser et en même temps l’étendre à l’humanité tout entière. Le Fils de l’homme a été le terme choisi par Jésus pour amener les Juifs à la notion du salut universel, le même pour tous, annoncé par leurs Écritures. (L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, (extrait) Artège-Lethielleux, 2017, pp. 151-152)

Photo : Christ bénissant par Biagio di Antonio Tucci (15e)

 

29 juin 2022

Saint Pierre et saint Paul

<< Dimanche à Rome, dans la basilique Saint Pierre et en présence de Dieu, il se livrait à la prière pour la protection et l’expansion de l’Ordre. Il contempla dans une vision imaginaire que les glorieux Pierre et Paul approchaient soudain. Le premier, c’est-à-dire Pierre, lui remettait le bâton, Paul un livre, et ils complètent le geste en disant: Allez, prêchez, car vous avez été choisi par Dieu pour ce ministère.
Aussitôt, au même instant, il semblait contempler ses enfants dispersés dans le monde entier, marchant deux par deux et prêchant la Parole de Dieu aux gens>>.
Saints Pierre et Paul continuez à prier pour nous !
fr. Manuel Rivero o.p.
Photo de Marcela De Fina (Josefina)

 

 

27 juin 2022
Saint Cyrille d’Alexandrie et la basilique Saint Étienne de Jérusalem
L’actuelle basilique Saint-Étienne est édifiée sur le site d’une grande église byzantine dont la cérémonie de dédicace fut présidée en l’an 439 par l’illustre patriarche d’Alexandrie St Cyrille. On rapporte qu’à cette occasion y furent transférées les reliques d’Étienne, le premier martyr du christianisme
Le lieu est pétri d’une histoire qui ne fut pas épargnée par la violence. La basilique byzantine fut détruite par les Perses en 614. Une petite chapelle fut alors érigée qui desservit par la suite une léproserie. Les Croisés la restaurèrent en 1099. Mais en 1187 ils la démolirent, pour empêcher les armées de Saladin de s’en servir comme ouvrage militaire durant leur siège de la Ville Sainte.
Vers la fin du 19e siècle, les Frères prêcheurs ont la volonté de rétablir une maison dominicaine dans la Ville Sainte. Une basilique est reconstruite et consacrée le 13 mai 1900. Référence pour les biblistes du monde entier, Le père Marie-Joseph Lagrange qui fonda l’École Biblique et Archéologique Française en 1890 repose depuis 1938 dans le chœur de cette basilique.
Fr. Manuel Rivero o.p.
Photo : Saint Cyrille d’Alexandre-mosaïque à Notre-Dame de Fourvière-Lyon-Concile d’Éphèse (détail)

Belle fête du Cœur Immaculé de Marie

Samedi le 25 juin 2022

Souvenons de notre saint pape Jean-Paul II, victime d’un grave attentat le 13 mai 1981, il demanda à placer la balle qui avait traversé son corps dans la couronne de Notre-Dame-de-Fatima, en signe de reconnaissance.

Quel est le message de Fatima ?

Les apparitions de la Vierge ont été précédées des apparitions d’un ange qui apparut à trois petits bergers : Lucie, François et Jacinthe, qui leur fit répéter cette prière : « Mon Dieu, je crois en vous, je vous adore, j’espère en vous, et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas ».

Il leur demanda aussi d’offrir au Seigneur des prières et des sacrifices tout en évoquant la miséricorde des cœurs de Jésus et de Marie à leur égard.

Le 13 mai 1917, c’est Notre-Dame qui leur apparaît, vêtue de blanc, plus brillante que le soleil. Elle leur demande de se rendre à Cova da Iria, six mois de suite, le 13 de chaque mois à la même heure. Notre Dame les exhorte à prier : « Réciter le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre ».

Le 13 juin 1917, Notre-Dame révèle aux enfants que Jésus veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Ce Cœur de Marie est entouré d’épines, symbole des péchés des hommes.

Le 13 juillet 1917, Notre-Dame demande la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. Elle donne aussi une nouvelle prière à ajouter dans le chapelet : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l’enfer ; emmenez au Paradis toutes les âmes, principalement celles qui en ont le plus besoin ».

Le 13 octobre 1917, un samedi, Notre-Dame demande la construction d’une chapelle en son honneur en disant : « Je suis Notre-Dame du Rosaire ». Elle veut que le chapelet soit prié tous les jours. Ce jour-là eut lieu le miracle du soleil annoncé quatre mois auparavant. Le soleil tourna trois fois sur lui-même lançant de tous côtés des faisceaux de lumière.

Quels enseignements pouvons-nous retenir cent ans après ces apparitions ?

Tout d’abord, Notre-Dame nous renvoie à la conversion et à la prière pour les pécheurs. Jésus a intercédé sur la croix pour les pécheurs. Saint Dominique s’exclamait dans sa prière : « Seigneur, que vont devenir les pécheurs ? » Les enfants de Fatima vont prier le chapelet pour le pardon des pécheurs. Les apparitions mariales n’apportent rien de nouveau à la Révélation divine. Dieu le Père nous a tout dit dans son Fils Jésus. La Révélation est close et le salut nous a été acquis par la mort et la résurrection de Jésus. Nous n’avons pas à courir derrière de nouvelles révélations comme si l’Évangile ne suffisait pas. Ce serait un manque de foi et un péché.

Encore une fois, comme à Lourdes, en 1858, la Vierge Marie a choisi des enfants pauvres comme témoins et missionnaires. Les apparitions de Fatima nous font prendre conscience de l’importance des enfants, disciples-missionnaires de Jésus-Christ. Les parents disent souvent : « Nous voulons que nos enfants ne manquent de rien ». Mais ils oublient parfois l’essentiel : la transmission de l’Évangile de Jésus, la prière et le souci des pécheurs et des pauvres. Les familles sont appelées à vivre une conversion dans leurs mentalités, leurs propos et leurs pratiques. Les enfants sont aimés de Dieu, choisis par la Vierge et envoyés comme des missionnaires en donnant un témoignage de prière et de sacrifice.

D’ailleurs, l’idée de sacrifice a pratiquement disparu de l’éducation des enfants. Les pédagogies sont orientées vers les activités ludiques et variées alors que l’existence humaine demeure marquée par la souffrance et le manque. L’enfant ne pourra pas faire face aux épreuves de la vie sans esprit de foi, de prière et de sacrifice.

Quand nous lisons la vie des saints, une flamme d’amour divine jaillit dans nos cœurs qui nous rend heureux tout en restant tenaillés par les douleurs et contrariétés du quotidien. Dans la vie des saints, les sacrifices rythment les jours et les nuits. Les enfants de Fatima se privaient de ce qu’ils chérissaient non pas par masochisme mais pour l’amour de Dieu et des pécheurs, pour raboter leur ego insolant et se donner au service des pauvres. Ils se privaient de manger des figues et des raisins appétissants. Surtout, ils portaient dans la foi moqueries, mépris, punitions, prison et maladie. François est mort à l’âge de 10 ans, le 4 avril 1919. Jacinthe est partie vers le père le 20 février 1920 à l’âge de neuf ans.

Puissions-nous ouvrir notre cœur aux grâces que Dieu veut répandre sur son Église

Puissions-nous favoriser la catéchèse et la prière du chapelet des enfants en leur faisant découvrir Jésus avec sa Mère, la Vierge Marie, au rythme paisible des grains du chapelet qui à l’image de l’arrosage goutte à goutte de nos jardins vient imbiber nos âmes de l’eau vive de l’Esprit-Saint !

Le père Lagrange, dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem, disait un jour à l’un de ces frères : « Le Rosaire, quand on s’en occupe, il réussit toujours ». Occupons-nous du Rosaire des enfants de manière à ce qu’ils réussissent non seulement dans la vie mais surtout leur vie, une vie de foi et d’amour.

Prions pour la Paix dans le monde, pour l’Ukraine et pour la Russie.

Fr. Manuel Rivero O.P.

 

24 juin 2022

Le Cœur Sacré de Jésus symbole de l’amour divin

Mais Dieu prouve son amour pour nous en ce que, nous étant encore pécheurs, le Christ est mort pour nous. À plus forte raison donc, justifiés que nous sommes maintenant dans son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. En effet, si, étant ennemis, nous avons été réconciliés, nous serons sauvés dans sa vie, et non seulement réconciliés, mais nous glorifiant en Dieu par Notre-Seigneur Jésus Christ, par qui nous avons obtenu maintenant la réconciliation. (Rm 5, 8-11)

P. Lagrange : La mort du Christ pour des pécheurs prouve l’amour de Dieu pour nous. Cela suppose l’union de Dieu et du Christ, Dieu étant dans le Christ, se réconciliant le monde (2 Co v. 19). Paul met en relief la charité propre à Dieu, (…) qui dépasse si complètement ce qu’un homme pourrait faire, et qui s’exerce envers nous, pécheurs, et pour nous. Il semble que tout ce raisonnement table sur l’utilité générale. Mourir seulement pour sauver la vie d’une personne coupable pourrait être l’acte d’un amour aveuglé par la passion, car l’existence de cette personne ne sera pas utile à la cité. Cet acte irrationnel n’entre donc pas en ligne de compte. Tout ce que peut faire un homme sensé, c’est de mourir pour un citoyen vertueux, et par conséquent utile à sa patrie. Mais l’amour de Dieu peut se porter sur des pécheurs sans être aveugle, parce que le Christ en mourant pour eux leur rendra la justice. Cet amour est riche pour ne pas se préoccuper des qualités de ceux envers lesquels il s’exerce. (…) La justice est une qualité très réelle, acquise dans le sang du Christ. Quant au salut, au futur, c’est celui qui sera définitivement acquis au jour du jugement, en échappant à la colère (2, 5. 8). Le pécheur était certes plus loin de la justification que le justifié ne l’est du salut. Le premier don de Dieu est une garantie qu’à plus forte raison, nous ayant justifiés, il nous sauvera.

(Marie-Joseph Lagrange, Lettre de Saint Paul apôtre aux Romains, Études bibliques, Éd. Lecoffre-Gabalda, 4e mille, 1950, pp. 103-104.)

Photo : Le Sacré-Cœur de Jésus, mosaïque de Luc-Olivier Merson réalisée par l’Atelier Guilbert-Martin (1922), abside de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.

23 juin 2022

Nativité de Saint Jean-Baptiste

Il y eut un homme, envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, et préparer au Seigneur un peuple bien disposé. (Jn 1, 6-7)

Méditer avec le P. Lagrange : Jean n’était pas la lumière, mais il était venu pour rendre témoignage à la lumière ; son nom était Jean. Il fut si grand que quelques-uns se bornèrent à recueillir ses paroles sur un baptême de pénitence, oubliant qu’il avait annoncé le baptême par l’Esprit et montré du doigt le véritable envoyé de Dieu, celui qui était la lumière venue dans le monde, et que les siens, ceux de sa race et de son sang, ne voulurent point recevoir ni écouter, malgré le témoignage du Baptiste. Étant Fils de Dieu, il donna à ceux qui le reçurent, il donnera à ceux qui le recevront, de devenir enfants de Dieu, selon l’image de sa génération éternelle, qui n’a rien de commun avec celle que les hommes se proposent, désirent et réalisent ici-bas. Pour les unir à soi comme ses frères, le Verbe s’est fait chair, demeurant parmi nous sous une forme plus sensible que la nuée de Dieu descendue sur le tabernacle, avec une présence communicative de grâce et de vérité. (Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège, 2017, pp. 672-673.

Bonne fête à tous les Jean de nos amis.

Illustration : Saint Jean Baptiste montrant le chemin vers la Lumière. Mattia Preti (17e)

 

21 juin 2022 : Saint Louis de Gonzague, jésuite

Dans son Journal spirituel, le Père Lagrange confie plusieurs fois à la protection de saint Louis de Gonzague, son frère Louis, et de tous ses proches portant le même prénom.

Louis de Gonzague (1591), un saint rayonnant de pureté, fils de la haute aristocratie italienne, décide à 17 ans de devenir jésuite, malgré l’opposition de son père. Louis a une vie spirituelle dépouillée, sereine et abandonnée à Dieu. Il décède à 23 ans, au service des pestiférés à Rome en 1591. Louis de Gonzague est le patron mondial de la jeunesse.

 

 

 

Dimanche 19 juin 2022 : Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ

La multiplication des pains

« Or, ayant pris les cinq pains et les deux poissons, et élevé ses regards vers le ciel, il les bénit et les rompit, et il les donnait aux disciples pour être servis à la foule. Et tous mangèrent et furent rassasiés, et on emporta ce qu’ils avaient eu de trop : douze corbeilles de morceaux » (Luc 9, 16-17).

Un commentaire du père Lagrange : En multipliant les pains, Jésus préparait ses disciples à croire un jour que sa chair et son sang seraient par eux distribués aux fidèles sous la forme du pain, mais il n’a pas alors distribué des parcelles infimes pour faire désirer le rassasiement du règne de Dieu ; il a vraiment par compassion pourvu au besoin de la foule. (Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Saint Luc, Lecoffre-Gabalda, 1941, p. 264.)

Photo : La multiplication des pains par John August Swanson (1938-2021)

 

16 juin 2022

La prière

Jésus poursuivit sa route avec les disciples les plus intimes demeurés auprès de lui. À un moment, il s’arrêta pour prier. Les disciples se disaient : « Comme il prie ! » Et ils s’étonnaient qu’il ne leur eût point encore appris à prier, comme Jean avait fait pour ses disciples. Lorsque Jésus eut terminé, ils s’en plaignirent à lui, et il combla leur demande en leur enseignant le Notre Père.

Comme la charité doit être universelle, la prière est censée prononcée par tous les fidèles à la fois, s’adressant au seul vrai Dieu, qui est leur Père à tous.

La prière peut être une courte formule, pour rendre gloire à Dieu et implorer son secours tel qu’il est nécessaire à tous. (Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège, 2017

« Habituons-nous, sans affecter une indifférence inhumaine, à voir les choses sub specie aeternitatis. “Tout commence ici-bas, mais tout finit ailleurs” a dit Victor Hugo, rarement si bien inspiré. Dieu supporte tant de choses dans ce bas monde, qu’on voit bien que ses vues sont ailleurs. La prière commencée dans l’angoisse, doit finir dans la paix. Loin de nuire à une action énergique pour lutter contre le mal sous toutes ses formes, cet abandon à Dieu nous donne le calme nécessaire pour agir efficacement » (P. Marie-Joseph Lagrange o.p., À son cousin Albert Férier, 2 novembre 1932).

12 juin 2022 : Solennité de la Sainte Trinité

Père Lagrange : L’Esprit est en ce moment auprès du Père, et c’est de là qu’il viendra, envoyé par le Fils quand celui-ci aura rejoint le Père (Jean 15, 26).

« L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître », Jean 16, 15.

Et le père Lagrange de développer : Telle est l’unité du Père et du Fils qu’il faut maintenant le reconnaître : tout ce que l’Esprit a reçu du Père, il l’a aussi reçu du Fils, car le Fils a tout ce qu’a le Père. Ces mots sont ce que le N.T. contient de plus expressif sur l’unité de la nature et la distinction des Personnes dans la Trinité, et spécialement sur la procession (production) de l’Esprit-Saint.

(Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile de Saint Jean, Lecoffre-Gabalda, 1936, p. 423, p. 413.)

10 juin 2022 – Jour-Anniversaire

Le principe de la charité envers le prochain, c’est le Saint-Esprit, principe de tout amour surnaturel, de Dieu pour son Fils, de nous pour Dieu, pour les autres. La charité, le sommet de foi, le ciment de l’Église catholique, la marque distinctive des enfants de Dieu vient du Saint-Esprit. (Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, Cerf, 2014.)

CHAQUE MOIS, LE 10, jour de la « naissance au ciel » du père Lagrange, UNE MESSE EST CÉLÉBRÉE par Fr. Manuel Rivero o.p., vice-postulateur et président de l’association, aux intentions de ceux qui se confient à l’intercession du père Marie-Joseph Lagrange, o.p. et pour sa prochaine béatification. Union de prières.

Prière pour la glorification du serviteur de Dieu Marie-Joseph Lagrange :

Père saint, tu as mis en ton serviteur le frère Marie-Joseph Lagrange, le désir de la vérité et un goût passionné pour la Parole de Dieu. À la lumière de la Loi de Moïse, des Prophètes et des Psaumes, il a scruté le mystère de Jésus Christ et son cœur est devenu brûlant. Avec la Vierge Marie, il a médité l’Évangile dans la prière du rosaire. Il a voué son existence à l’étude scientifique de la Bible dans l’harmonie évangélique de la foi et de la raison afin de sauver les âmes perturbées par la critique scientifique. Ceux qui l’ont connu ont témoigné de sa foi rayonnante et de son exemplaire obéissance dans les épreuves. Nous te prions, Père, de hâter le jour où l’Église reconnaîtra publiquement la sainteté de sa vie, afin que son exemple bienfaisant entraîne nos frères à croire en la Parole de Dieu. Que l’intercession du frère Marie-Joseph Lagrange nous obtienne les grâces dont nous avons besoin, et en particulier : (préciser laquelle). Nous te le demandons Père, au nom de ton Fils Jésus Christ, dans la communion du Saint-Esprit, un seul Dieu vivant pour les siècles des siècles. Amen.

CONFIEZ VOS INTENTIONS OU GRÂCES OBTENUES PAR L’INTERCESSION DU PÈRE LAGRANGE À : manuel.rivero@free.fr

6 juin 2022
Bonjour,

Belle fête de la Pentecôte en ce lundi où nous fêtons la Vierge Marie, Mère de l’Église.
Au terme des cours de théologie à l’UCM de Tananarive, j’ai vécu une bonne récollection sur le Saint-Esprit chez nos soeurs dominicaines d’Antsirabé avec des laïcs dominicains et des jeunes attirés par la vocation de frère prêcheur.
Viens Esprit Saint !
Fr. Manuel

La Vierge Marie, Mère de l’Église
Mémoire liturgique : lundi de Pentecôte, le 6 juin 2022.
Fr. Manuel Rivero O.P.

C’est le bienheureux pape Paul VI qui a tenu à vénérer la Vierge Marie sous le vocable de « Mère de l’Église » au cours du Concile Vatican II, le 21 novembre 1964, lors du discours d’approbation de la Constitution dogmatique sur l’Église « Lumen Gentium », tout en ne faisant pas partie de celle-ci. De son côté, le Catéchisme de l’Église catholique a intégré officiellement dans la foi catholique ce vocable riche en signification théologique, même s’il n’a pas été le résultat d’un vote lors de ce Concile. Le Catéchisme cite ce vocable dans le commentaire de l’article du Credo sur l’Église : « Je crois à la sainte Église catholique ». À la suite de « Lumen Gentium » au chapitre VIII qui situe la Vierge Marie dans le mystère du Christ et de l’Église, le Catéchisme reprend l’expression « Mère de l’Église » dans le contexte de la vie du Sauveur et au cœur de l’Église. Il convient de se souvenir qu’un certain nombre d’évêques conciliaires avaient souhaité un texte sur la Vierge Marie à part entière. Dans le souffle de l’Esprit, les pères conciliaires choisirent de présenter la Vierge Marie plongée dans le mystère du Christ et comme membre éminent de l’Église.

L’Église, Mère des chrétiens

Au cours des premiers siècles de l’histoire de l’Église, les grands théologiens sont africains. Les Pères de l’Église ont mis en lumière la maternité spirituelle de la Vierge Marie envers les chrétiens. C’est ainsi que saint Cyprien, évêque de Carthage, martyr en 258, déclarait : « On ne peut pas avoir Dieu pour père quand on n’a pas l’Église pour mère[1] ».

Plus tard, saint Augustin (+430) prêchera à ses fidèles : « Nul ne peut compter sur la grâce de Dieu son Père, s’il méprise l’Église sa mère[2] ».

Au VIIIe siècle, en Angleterre, saint Bède le Vénérable, écrira : « Toujours à nouveau l’Église engendre le Christ, chaque jour l’Église engendre l’Église[3] ». Par le sacrement du baptême, par la prédication et le témoignage, l’Église donne naissance au Christ dans le cœur des hommes. En engendrant le Christ, elle s’engendre elle-même.

L’Église, Corps du Christ

Saint Paul, célèbre le Christ « Tête du Corps, c’est-à-dire de l’Église » (Col 1,18). Dans son épître aux Colossiens, l’apôtre des nations appelle l’Église « Corps du Christ » (Col 1,24). L’image du corps humain avec la tête et ses membres correspond au Christ total, qui rassemble dans l’unité le Christ, sa Tête, et les chrétiens, ses membres. Dans son épître aux Corinthiens (1 Cor 12,12.27), saint Paul explique la dépendance des membres du même corps avec ses différentes fonctions, image qui s’applique à l’Église, « le Christ répandu et communiqué », selon la belle formule de Bossuet, où chaque baptisé participe à la vie du Fils de Dieu en tant que membre vivant de son Corps.

Le Christ ressuscité est devenu inséparable de son Église. L’Église n’existe qu’unie au Christ, sa Tête. Le Christ et l’Église forment le Christ total : sa Tête et ses membres. Inutile de parler du Christ sans son Église. Erreur que d’imaginer l’Église comme existant sans le Christ.

La Vierge Marie, Mère du Christ, Mère de l’Église

La foi de l’Église trouve sa naissance dans la Bible. La prière de l’Église manifeste aussi le projet de salut de Dieu pour l’humanité : « Lex orandi, lex credendi » (« La loi de la prière est la loi de la foi »). C’est pourquoi il convient de faire appel à la liturgie de l’Église pour comprendre le mystère de la Vierge Marie. À l’Annonciation, la Vierge Marie est devenue la Mère du Fils de Dieu fait homme, qui recevra le nom de Jésus. L’événement de l’Annonciation représente non seulement la nouveauté de l’Incarnation mais aussi le commencement de l’Église. La liturgie de cette fête appelée par certains Pères de l’Église « la fête de la racine », car cachée et fondatrice, exprime le mystère de l’accueil du Fils de Dieu « par la foi de Marie » et sa tendresse maternelle envers le corps de son fils Jésus (cf. Préface de la messe) tandis que la prière sur les offrandes met en lumière la naissance de l’Église, Corps du Christ : « L’Église n’oublie pas qu’elle a commencé le jour où ton Verbe s’est fait chair ».

Si Marie est mère de Jésus, elle est aussi la mère de l’Église. Étant la Mère de la Tête du Corps elle demeure aussi la Mère du reste du Corps, les membres unis au Christ par la foi et le baptême. S’il n’est pas possible de séparer la Tête du Corps ; il n’est pas possible non plus de séparer la maternité divine de Marie de sa maternité spirituelle envers le Corps de son Fils Jésus, l’Église.

Un théologien du XIIe siècle, Isaac de l’Étoile[4], moine cistercien, a su mettre en valeur l’union du Christ et de l’Église, la maternité de Marie envers le Christ et à l’égard de l’Église : « ʺCe que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare donc pas. Ce mystère est grand, je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église.ʺ Garde-toi bien de séparer la tête du corps ; n’empêche pas le Christ d’exister tout entier ; car le Christ n’existe nulle part tout entier sans l’Église, ni l’Église sans le Christ. Le Christ total, intégral, c’est la tête et le corps. [5] »

Dans un autre sermon sur l’Assomption, Isaac de l’Étoile élargit sa réflexion à l’union de Marie et de l’Église dont elle est la figure : « Les hommes, en eux-mêmes, par leur naissance selon la chair, sont une multitude ; mais par la seconde naissance, la naissance divine, ils ne sont avec lui qu’un seul. Le seul Christ, unique et total, c’est la tête et le corps.

Et ce Christ unique est le Fils d’un seul Dieu, dans le ciel et d’une seule mère sur la terre. Il y a beaucoup de fils, et il n’y a qu’un seul fils. Et de même que la tête et le corps sont un seul fils et plusieurs fils, de même Marie et l’Église, sont une seule mère et plusieurs mères, une seule vierge et plusieurs vierges. L’une et l’autre ont conçu du Saint-Esprit, sans attrait charnel (…) L’une a engendré, sans aucun péché, une tête pour le corps ; l’autre a fait naître, dans la rémission des péchés, un corps pour la tête. L’une et l’autre sont mères du Christ, mais aucune des deux ne l’enfante tout entier sans l’autre. Aussi c’est à juste titre que, dans les Écritures divinement inspirées, ce qui est dit en général de la vierge mère qu’est l’Église, s’applique en particulier à la Vierge Marie ; et ce qui est dit de la vierge mère qu’est Marie, en particulier, se comprend en général de la vierge mère qu’est l’Église.

De plus, chaque âme croyante est également, à sa manière propre, épouse du Verbe de Dieu, mère, fille et sœur du Christ, vierge et féconde. Ainsi donc c’est la Sagesse même de Dieu, le Verbe du Père, qui désigne à la fois l’Église au sens universel, Marie, dans un sens très spécial et chaque âme croyante en particulier.

C’est pourquoi l’Écriture dit : « Je demeurerai dans l’héritage du Seigneur ». L’héritage du Seigneur, dans sa totalité, c’est l’Église, c’est tout spécialement Marie, et c’est l’âme de chaque croyant en particulier. En la demeure du sein de Marie, le Christ est resté neuf mois ; en la demeure de la foi de l’Église, il restera jusqu’à la fin du monde ; et dans la connaissance et l’amour du croyant, pour les siècles des siècles[6] ».

Au XIIIe siècle, le grand théologien dominicain, saint Thomas d’Aquin voit dans les noces de Cana l’image de l’union mystique du Christ et de l’Église, union commencée à l’Annonciation : « Ces épousailles eurent leur commencement dans le sein de la Vierge, lorsque Dieu le Père unit la nature humaine à son Fils dans l’unité de la personne, en sorte que le lit nuptial de cette union fut le sein virginal … Ce mariage fut rendu public lorsque l’Église s’est unie au Verbe par la foi[7] ».

Le Docteur Angélique s’inspire de la pensée de saint Augustin pour qui le sein de la Vierge Marie est une chambre nuptiale où s’unissent dans la personne du Verbe la nature divine et la nature humaine. Pour saint Augustin, le corps de Jésus s’unit à l’Église formant ainsi « le Christ total, Tête et Corps[8] ».

L’Incarnation comporte une dimension ecclésiale. Marie a accueilli le Verbe au nom de l’humanité et pour l’humanité. Marie, nouvelle Ève, accomplit la prophétie du livre de la Genèse en écrasant la tête du serpent par sa foi (cf. Gn 3,15). Elle est aussi la femme de l’Apocalypse qui enfante une nouvelle humanité (cf. Ap 12).

La Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes » enseigne que « par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » (n°22,2). Par conséquent, la Vierge Marie est devenue aussi mère de cette humanité ce qui peut expliquer en partie la dévotion des croyants des religions non chrétiennes qui se rendent en pèlerinage dans les sanctuaires mariaux comme Lourdes ou Notre-Dame de la Garde à Marseille.

Vénérer la Vierge Marie

Plus récemment, le père Marie-Joseph Lagrange (1855-1938), dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem notait dans son Journal spirituel au cours de son noviciat au couvent royal de Saint-Maximin : « La bienheureuse Vierge Marie a détruit dans sa personne toutes les hérésies : elle est Mère de Dieu, donc, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, n’est qu’une seule Personne, et il a deux natures puisqu’il est aussi vraiment son Fils, né de sa substance[9] ».

L’histoire de l’Église montre aussi comment la fréquentation de la Vierge Marie dans la prière loin d’éloigner les fidèles du Christ les a rapprochés avec justesse de leur mystère.

Aussi le Concile Vatican II exhorte-t-il les chrétiens à vénérer la Vierge Marie avec amour, en lui adressant des prières d’invocation et en cherchant à imiter sa foi[10].

Il arrive que des sociologues s’étonnent de l’impact de la spiritualité mariale auprès des chrétiens qui ont subi la violence, l’emprisonnement, la pauvreté et toutes sortes de persécutions. Avec la Vierge Marie, ils ont gardé la foi au Christ, le seul médiateur entre Dieu et les hommes.

Mère spirituelle des chrétiens, Mère de l’Église, la Vierge Marie, femme au regard pénétrant, active dans son amour, conduit au Christ comme elle l’a fait lors des noces de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5).

 

[1] Saint Cyprien de Carthage : « Habere non potest Deum patrem qui ecclesiam non habet matrem », De catholica ecclesiae unitate, 6 (CSEL 3/1,214).
[2] Saint Augustin, Sermo 92 : De Alleluia (Miscellanea Agostiniana I, Rome, 1930, 332-333).
[3] Saint Bède, Expl. Apoc., 11,12 (PL 93, 166D)
[4] Isaac de l’Étoile (1100-1178), moine de Pontigny, puis abbé de l’Étoile en Poitou, ami de saint Thomas Becket.
[5] Sermon d’Isaac de l’Étoile. Liturgie des heures IV. Temps ordinaire. 23e semaine.
[6] Sermon d’Isaac de l’Étoile pour l’Assomption. Marie et l’Église. La liturgie des heures I. Avent – Noël. II Samedi de l’Avent.
[7] Saint Thomas d’Aquin, In Ioan. 1, n°338.
[8] Cf. Jean-Pierre TORRELL, Le Christ en ses mystères. La vie et l’œuvre de Jésus selon saint Thomas d’Aquin, tome I. Paris. Desclée. 1999.  PP. 76-77.
[9] Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel. Paris. Édition du Cerf. 2014. 16 novembre 1880. P. 104.
[10] Concile Vatican II. Lumen gentium. Chapitre VIII. « La bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Église ». n°66-67

5 juin 2022 : Solennité de la Pentecôte

Promesse de la mission de l’Esprit Saint, esprit d’amour

« Demeurant auprès de vous, je vous ai dit ces choses ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que mon Père enverra en mon nom, celui-là vous enseignera tout et vous remettra dans l’esprit tout ce que vous ai dit (Jean 14, 25-26) ».

Dans son Évangile selon saint Jean, Lecoffre-Gabalda, 1936, p. 394, le père Lagrange commente ce texte :

  • La liaison avec ce qui précède se fait sur l’idée de la parole. Les commandements de Jésus étant caractérisé comme ses paroles, ces paroles se sont fondues dans l’unité de la doctrine. C’est cette doctrine qu’il a exprimée jusqu’à présent, pendant qu’il était sur la terre, demeurant ainsi auprès de ses disciples. Mais il va partir, et il a déjà désigné celui qui doit le remplacer.
  • C’est le Défenseur qui figure ici bien clairement dans l’office de maître de doctrine. Il sera envoyé par le Père, non plus à la prière du Fils, mais, ce qui est plus en situation, pour tenir la place du Fils. Le Paraclet, qualifié déjà esprit de vérité est ici l’Esprit Saint, terme connu par la Bible. Sa fonction ne sera pas seulement de rappeler les paroles de Jésus, puisque le terme emploie deux verbes : il enseignera et il rappellera. (…) Le nom même d’Esprit indique la nature de cet enseignement, par suggestion intérieure, plutôt que par la parole. C’est sur cette assistance que s’appuie l’Église quand elle propose la règle de foi soit d’après l’Écriture, soit d’après la Tradition.

Prière à l’Esprit Saint

« Esprit Saint, je Te demande le don de la Sagesse, pour une meilleure compréhension, de Toi et de Tes divines Perfections. 

Je Te demande le don de l’Intelligence, pour une meilleure compréhension de l’Esprit des Mystères de la sainte Foi. 

Donne-moi le don de Science, pour que je sache orienter ma vie selon les principes de cette Foi. 

Donne-moi le don de Conseil, afin qu’en toute chose je puisse chercher conseil auprès de Toi et le trouver toujours auprès de Toi. 

Donne-moi le don de Force pour qu’aucune peur ou considération terrestre ne puisse m’arracher à Toi. 

Donne-moi le don de Piété, afin que je puisse toujours servir ta Majesté divine avec amour filial. 

Donne- moi le don de Crainte de Dieu pour qu’aucune peur ou considération terrestre ne puisse m’arracher à Toi. » 

Ainsi soit-il.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

Photo : https://www.lejourduseigneur.com/faq/pourquoi-esprit-saint-symbole-colombe

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