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24 juin 2025

Nativité de saint Jean Baptiste (saint Luc 1, 57-66.80)

Marie-Joseph Lagrange, O.P. Extrait de L’Évangile de Jésus-Christ avec la Synopse évangélique, Artège, 2017. P. 52-58.

Lc 1. 57 Quant à Élisabeth, le temps fut révolu où elle devait accoucher, et elle enfanta un fils. 58 Et ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait signalé sa miséricorde envers elle, et ils se réjouissaient avec elle.

59 Et puis le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l’enfant, et ils l’appelaient du nom de son père Zacharie. 60 Et sa mère, ayant pris la parole, dit : « Non, mais il s’appellera Jean. » 61 Et ils lui dirent : « Il n’est personne dans ta parenté qui s’appelle de ce nom. » 62 Alors ils faisaient des signes à son père [pour savoir] comment il voulait qu’il s’appelât. 63 Et ayant demandé une petite tablette, il écrivit pour dire : « Jean est son nom. » Et tous de s’étonner. 64 Or aussitôt sa bouche s’ouvrit, et sa langue, et il parlait, bénissant Dieu.

65 Et tous leurs voisins furent saisis de crainte ; et dans toute la montagne de Judée, toutes ces choses étaient l’objet des entretiens. 66 Et tous ceux qui en avaient entendu parler y prenaient garde en leur cœur, en se disant : « Que sera donc cet enfant ? »

Et, en effet, la main du Seigneur était avec lui.

Le temps révolu, Élisabeth eut un fils. La nouvelle se répandit d’autant plus rapidement qu’elle était demeurée plus longtemps cachée dans une maison isolée, la présence de Marie dispensant Élisabeth de sortir pour pourvoir aux nécessités de sa maison. Ce fut une joie générale parmi les parents et les amis. Le huitième jour, on vint pour circoncire l’enfant. C’était le jour fixé par la Loi, et si formellement que les rabbins autorisaient ce léger travail même le jour du sabbat. Par la circoncision un enfant entrait dans la communauté spirituelle d’Israël, il contractait avec Dieu une sorte d’alliance, il était déjà initié à son culte. Aussi était-ce le moment de lui donner un nom, d’autant que le plus souvent le nom exprimait une louange à Dieu ou reconnaissait ses bienfaits, même dans l’humble événement d’une naissance. Il est assez étrange que les voisins, s’accordant voix au chapitre, aient proposé le nom de Zacharie, car on donnait plus volontiers à un fils le nom de son grand-père que celui de son père, pour éviter les quiproquos. Mais Zacharie étant très âgé, on se disait sans doute que la confusion ne serait pas longtemps à craindre. On agissait d’autant plus librement que, le principal intéressé étant muet, on ne songeait pas à prendre son avis. Mais Élisabeth intervint. Elle avait son droit comme mère. Dans l’antiquité patriarcale, c’étaient même Rachel et Lia, aussi les autres femmes de Jacob, qui avaient assigné des noms à leurs enfants. Élisabeth déclara nettement que l’enfant s’appellerait Jean. Les commères n’en voulaient pas démordre : Personne ne porte ce nom dans ta famille ! Enfin on s’avisa, avec force gestes, comme s’il était sourd, de consulter le père. Ce prêtre savait écrire, et peut-être avait-il ainsi renseigné Élisabeth. Il demanda une de ces tablettes en bois recouvertes de cire où l’on écrivait avec un poinçon. Il y mit seulement : Jean est son nom. Le cas était jugé et sans réplique. Après cet acte de foi et d’obéissance, sa langue fut déliée, et il parla, bénissant Dieu avec plus de sentiment encore que les autres.

Enfin son silence était rompu ! Que de questions sur son mutisme, sur cette vision qu’il avait eue dans le Temple, sur ce qu’elle avait fait pressentir de cet enfant du miracle ! La curiosité, satisfaite pour le passé, se faisait plus vive pour l’avenir, mais avec un accent d’espérance : Que sera donc cet enfant, sur lequel s’étendait si visible la main du Seigneur ?

67 Et Zacharie son père fut rempli de l’Esprit Saint, et prophétisa, disant :

I

68 Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,

parce qu’il est venu parmi nous, qu’Il a opéré la délivrance de son peuple,

69 Et qu’Il nous a suscité une corne de salut,

dans la Maison de David, son serviteur.

70 Comme Il l’avait dit par la bouche

de ses saints prophètes d’antan :

71 Pour nous sauver de nos ennemis,

et de la main de tous ceux qui nous haïssent,

72 Faire miséricorde à nos pères,

et se souvenir de sa sainte alliance,

73 Du serment qu’Il a juré

à Abraham, notre père,

Afin de nous permettre, 74 exempts de crainte,

délivrés des mains de nos ennemis,

De le servir 75 en sainteté et justice,

en sa présence, durant tous nos jours.

II

76 Et toi-même, petit enfant,

tu seras nommé prophète du Très-Haut ;

Car tu marcheras devant la face du Seigneur,

pour préparer ses voies,

77 Afin de donner la connaissance du salut à son peuple,

en la rémission de leurs péchés,

78 Ensuite de la miséricorde du cœur de notre Dieu,

qui l’amènera parmi nous, Astre levé d’en haut,

79 Pour éclairer ceux qui sont assis

dans les ténèbres et l’ombre de la mort,

Afin de mettre nos pieds dans le bon chemin,

sur la voie de la paix. »

80 Or l’enfant croissait et se fortifiait en esprit, et il était dans les déserts

jusqu’au jour de sa manifestation à Israël

Zacharie exprima toute cette joie et ces aspirations dans un cantique, et c’est le Benedictus que les clercs récitent chaque jour à l’office de Laudes, au moment où l’aurore apparaît. L’heureux père a été mis au courant des espérances de Marie. Sa présence, à elle seule, était pour lui une lumière qui a grandi avec la naissance de Jean, avec les confidences ravies d’Élisabeth. Aussi, entrant dans l’esprit qui sera celui de son fils, dans l’esprit d’Élisabeth inclinant son bonheur devant la dignité plus haute de Marie, il ne pense d’abord qu’à ce salut déjà commencé dans la maison de David, selon la promesse faite aux anciens prophètes, selon l’alliance et le serment juré à Abraham. Comme tous les enfants d’Israël, il escompte leur délivrance des ennemis qui les haïssent, mais pour lui ce repos ne sera que la condition la meilleure pour servir Dieu dans la justice et la sainteté.

C’est seulement après avoir ainsi béni Dieu de la venue du Fils de Marie en s’unissant à ses pensées, que Zacharie s’adresse enfin à ce petit enfant qui lui a été donné et qui sera le Prophète du Très-Haut, bien plus, qui préparera ses voies. Les voies de Dieu ce sont les voies du Messie, Jean devant précéder celui qui à la fois sera l’envoyé de Dieu, et agira comme Dieu lui-même. Désormais l’espérance de la délivrance politique s’efface dans une lumière nouvelle, comme si les vrais ennemis n’étaient autres que les offenses à Dieu. Ce sera le ministère de Jean d’annoncer le salut par la rémission des péchés, en suite de la miséricorde du Cœur de Dieu, qui fera apparaître parmi les hommes un astre levé dans les hauteurs. Les hommes, même au pays d’Israël, sont assis dans des ténèbres épaisses, attendant la lumière du jour pour se mettre en marche. Le Messie leur indiquera le bon chemin, celui de la paix, où ils trouveront le salut.

Ainsi le cantique se termine comme il avait commencé : le Fils de David apparaît sous les traits d’un être divin, dont Jean ne sera que le précurseur.

En attendant qu’il fût manifesté à Israël, l’enfant croissait, et la force de l’Esprit s’emparait de lui de plus en plus. Elle le poussa au désert pour le préparer à sa mission.

Ces quelques mots de saint Luc ne suffisent pas à ceux qui aimeraient associer des influences humaines à cette action de l’Esprit. On a imaginé que, dans son adolescence, Jean avait été initié aux doctrines et aux pratiques de ces exilés volontaires, vivant cependant en communautés sur les bords de la mer Morte, les Esséniens.

Sans rompre avec le judaïsme, ils avaient été touchés par la contagion de la pensée grecque. L’antique doctrine de Pythagore semblait revivre. Prêchant avec force la supériorité de l’âme sur le corps, de l’esprit sur la matière, les Esséniens regardaient la mort comme la délivrance de l’âme et ne se souciaient pas d’occasionner la chute des âmes dans des corps en engendrant des enfants.

Jean aurait été formé à cette discipline de l’esprit, à cet ascétisme et à des purifications incessantes[1]. Mais toute la vie du Baptiste, nous le verrons, proteste contre cette intrusion d’une philosophie étrangère. L’Esprit qui l’animait était celui de la Loi, quoique son rôle, celui du dernier des prophètes, ait été d’orienter les âmes vers un plus grand que lui.

18 juin 2025

Un exégète en quête de Dieu

Ce que l’on peut appeler le Journal spirituel du Père Lagrange permet de découvrir comment celui qui fonda l’École biblique a vécu son métier d’exégète catholique de la Bible et comment lui, dont la méthode historique allait à contre-courant de l’interprétation alors usuelle des Écritures sacrées, a fait face aux directives imposées en ce domaine par Rome.

Dès le départ de sa vie religieuse, durant le noviciat à Saint-Maximin en 1878-1880, alors que se manifestait déjà son goût passionné pour la Bible, tandis que rien ne semblait encore le destiner à une carrière scientifique d’exégète, le Père Lagrange se révèle, dans quelques notations, en quête de la sagesse divine, celle qui porte un nom propre, Jésus, celle à laquelle conduit la Mère de Dieu :

Daignez, ô Mère de la Sagesse, instruire vos enfants : votre conversation n’a pas d’amertume, votre discipline est douce, vos leçons forment l’esprit et le cœur (17.11.79).

Sainte Mère de Dieu, Marie Immaculée, daignez me donner la Sagesse, votre Fils Jésus : la Sagesse d’où procède l’amour ; mais préservez-moi de la science qui enfle (21.11.79).

Le maître est à l’intérieur ; que de fois n’ai-je pas reconnu la supériorité de ce qu’il enseigne sur ce qu’on apprend, et encore [sur] ce qu’on voit dans les livres. C’est lui qui l’enseigne : il faut l’écouter, il ne faut pas désespérer d’avance d’entendre sa voix ; la science qu’il donne est sûre, profonde, savoureuse, c’est la Sagesse. Ô bon Jésus, ô ma Mère Immaculée (18.1.80).

Ô mon Jésus, ma Sagesse, ne me quittez pas… Donnez-moi, ô Marie, votre Fils, la Sagesse, ut mecum sit et mecum laboret [Sg 9, 10 : « afin qu’elle soit et qu’elle travaille avec moi »] (15.9.80).

Ferveur de novice, dira-t-on. Soit, – encore qu’elle n’émane pas d’un adolescent exalté mais d’un homme de vingt-cinq ans, mûr comme on l’était jadis à cet âge. Elle n’a cependant rien d’éphémère puisque, une quarantaine d’années plus tard, on en retrouve l’écho dans une résolution de retraite :

L’espoir de recevoir de Marie le lait de la sagesse divine, de la connaissance de Jésus, vaut bien que je renonce à la lecture des romans. J’y renonce. Vanum est vobis ante lucem surgere [Ps 126, 2 : « c’est en vain que vous vous levez avant le jour »] (26.9.21).

Voir  : https://www.mj-lagrange.org/?p=4280

 

15 juin 2025

Solennité de la Trinité (Jean 16, 12-15)

Il y a le haut, il y a le bas

Il y a la droite, il y a la gauche.

Il y a le ciel, il y a la terre.

Un bout du monde, et l’autre bout du monde.

De haut en bas,
et de bas en haut,
la Croix unit les hommes à Dieu.

D’un bout du monde à l’autre bout du monde,
la Croix unit les hommes entre eux.

Quand je fais sur moi le signe de la Croix,
c’est tout(e) entier(e) que je me présente devant toi.

((https://catechese.catholique.fr/outils/conference-contribution/301015-signe-de-croix-gestuation/)

 

Le rôle du Saint Esprit. Le retour prochain, la foi des disciples

L’Esprit ayant été promis pour assister les Apôtres, et aussi pour les consoler du départ du Christ, l’Église a entendu son nom de Paraclet, littéralement Assistant ou Défenseur, dans le sens voisin de Consolateur. Il est surtout Assistant pour l’autorité ecclésiastique enseignante, et surtout Consolateur de tous comme l’hôte très suave de chaque âme.

Tout ce que Jésus venait de dire avait sa portée dans la perspective indéfinie entre son départ et le moment de la réunion dans l’éternité. Cependant un bonheur plus prochain était réservé aux Apôtres, sur lequel il voulut insister pour les soutenir dans l’épreuve toujours instante : « Encore un peu, et vous ne me voyez plus, et derechef encore un peu et vous me verrez. »

Cette annonce de la résurrection n’était pas nouvelle. Cependant, elle ne fut pas comprise des Apôtres qui ne savaient comment concilier : « encore un peu », avec le terme du voyage vers le Père, qui apparaissait lointain. Ils disaient donc : « Qu’entend-il par encore un peu ? Nous ne savons pas ce qu’il veut dire. » Il voulait surtout soutenir leur foi. La trahison, le procès, le crucifiement, les sarcasmes satisfaits des Juifs, allaient les submerger dans la tristesse. Mais il en était de ces douleurs comme de celles de la femme qui enfante, suivies d’une grande joie. Jésus reviendra vers ses disciples, ils le verront, le cœur dilaté. Il les entretiendra du Père ouvertement.

Puis de nouveau les temps s’étendent sans limite, le jour de la joie se prolonge et vient le jour de la prière au nom de Jésus qui trouve accès auprès du Père, sans que désormais il ait à intervenir, parce que son Père aime ceux qui ont cru en son Fils. C’est bien maintenant la séparation définitive – sur cette terre – qu’il faut envisager. Toute la carrière humaine de Jésus se résume en ces mots : « Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; je quitte le monde et je vais vers le Père. »

Cette parole était si nette – l’arrière-plan invisible lui-même paraissant illuminé par la clarté des termes –, que les disciples crurent avoir compris. Ne prenant pas garde que leur Maître avait remis à plus tard plus de lumière, constatant seulement que sa déclaration n’était mêlée d’aucune comparaison ou parabole, ils essayent de prouver qu’ils voient clair en répétant ce dont ils étaient certains : « Nous croyons que vous êtes sorti de Dieu. » Leur bonne volonté était entière, mais leur courage allait fléchir. Jésus les en avertit[2] : « Vous serez dispersés chacun chez soi, et vous me laisserez seul. » Mais il n’est jamais seul, étant toujours avec le Père, et ainsi il est sûr de la victoire, il la tient déjà. Le dernier mot est d’avoir confiance en lui quoi qu’il en coûte.

(Extrait d’un commentaire du père Lagrange dans l’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège, 2017. P.564.)

10 juin 2025 Jour-Anniversaire de la naissance au ciel du P. Lagrange

Le P. Lagrange, un bon ouvrier de la Parole de Dieu,

Grand serviteur de notre Mère l’Église

C’est ainsi que le décrit le père Pierre Benoit, O.P. (1906-1987), Directeur de l’École biblique de

P. Pierre Benoit o.p.

Jérusalem de 1964 à 1972, dans les paroles prononcées, le 13 novembre 1967, à l’occasion de l’inhumation de ses restes, à Jérusalem. Un homme d’un grand zèle apostolique, de sa foi aussi forte et profonde qu’intelligente et éclairée, de son humilité et de son obéissance. Plus qu’intelligent et savant : il fut doux et humble de cœur.

Texte entier : https://www.mj-lagrange.org/?p=16148

8 juin 2025

Solennité de la Pentecôte

L’Esprit Saint, le grand ami (Jean 14, 1-27)

Comme un ami, chargé par ses amis de leur procurer un logement au terme de l’étape, part en avant, ainsi Jésus se rend dans la maison de son Père, où il y a beaucoup de demeures ; il le sait, puisqu’il va leur préparer des places. Puis il reviendra et les ramènera pour être avec eux. Et cependant il faut qu’ils sachent le chemin. Thomas hésite ; il entend tout cela d’un départ ordinaire : où donc exactement se rend Jésus ? Et si l’on ignore où, comment connaître la voie ? – La voie, il venait de le leur dire, c’était la foi en lui, qui est la voie, puisque c’est par lui qu’on connaît le Père. Et puisque ce chemin est une voie de l’intelligence, on le suit en appréhendant la vérité, et il est la vérité. Et cette vérité est la vie de l’âme, toujours en lui, car il est la vie. Ses disciples l’ont vu, ils ont donc déjà vu le Père.

Ils l’ont vu, mais dans l’obscurité de la foi qui leur dit que le Fils est le même que le Père. Philippe souhaiterait davantage : « Seigneur montrez-nous le Père, et cela nous suffit. » Mais la vision parfaite est réservée à l’éternité. Philippe doit se contenter de croire, ce que dans le dernier entretien de la Dédicace, Jésus avait déjà révélé aux Juifs, et qu’il énonce maintenant plus clairement : « Ne crois-tu pas que je suis en le Père et que le Père est en moi ? » Cette parole étonnante, et où les Juifs réprouvaient un blasphème, est aussi l’affirmation du Père demeurant en Jésus. Car si la meilleure raison de croire est sa parole, du moins ne peut-on récuser le témoignage des œuvres, des miracles qui sont en lui l’œuvre du Père.

Cette foi, dans les disciples, ne doit point être inactive. Des fidèles ne doivent point se troubler ; bien plus, ils devront agir, et leur Maître leur donnera les secours nécessaires ; c’est la seconde exhortation.

Leur meilleure ressource sera la prière, toujours exaucée, parce que les disciples prieront le Père au nom de Jésus, et telle est l’unité du Père et du Fils, que le Fils fera ce qu’ils demanderont, l’ordre étant désormais que le Père soit glorifié dans le Fils. Et celui qui aura la foi, armé de cette prière, fera les mêmes œuvres que Jésus, et même de plus grandes. En effet, il n’est pas sorti du pays d’Israël, et il les envoie pour convertir les gentils.

Pour cette œuvre l’amour de Dieu aussi est nécessaire, l’amour qui garde les commandements. La foi seule ne serait pas un appel suffisant au don que la prière de Jésus obtiendra du Père, celui du Paraclet, défenseur, protecteur, grand ami, qui n’est autre que l’esprit de vérité. Celui-ci assistera les disciples dans leurs voies comme la lumière, en chassant les ténèbres paralysantes, rend la confiance de marcher et d’agir. Mais cette lumière est intérieure. Le monde n’en reçoit pas le bienfait, parce qu’il regarde au dehors, où l’on ne saurait la percevoir ; les disciples en jouiront, parce qu’ils la trouveront au-dedans d’eux-mêmes.

Jésus lui-même viendra à eux. Le monde ne le verra pas, sa vie étant une vie spirituelle, mais les disciples vivant de la même vie le verront, et ils connaîtront le secret de cette union qui les rattache au Père : Jésus en eux, eux en lui, et lui en son Père.

(Extraits de L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique. Artège 2017, pp. 553-556, par Marie-Joseph Lagrange O.P.)

 

5 juin 2025

Qu’ils deviennent parfaitement un (Jean 17, 26)

Que pèsent à l’encontre de ce vœu de Jésus les amours-propres blessées, les orgueils récalcitrants, causes ordinaires des schismes, les préjugés héréditaires, ou même certains scrupules de faux nationalisme qui les perpétuent ? Mais qui ne voit que cette union s’élève bien au-dessus d’un vague sentiment de solidarité humaine ou chrétienne, et que c’est une unité dans la foi ? Seigneur Jésus, que votre prière soit exaucée !

C’est à ceux qui ont gardé l’unité que Jésus promet enfin d’être encore unis à lui dans la gloire que le Père lui a donnée par son décret éternel.

Sûr d’avoir accompli sa mission, Jésus fait maintenant appel à la justice du Père. Il la continuera d’une façon plus secrète, afin, dit-il à son Père, « que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux ».

Extrait d’un commentaire du P. Marie-Joseph Lagrange dans L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège, 2017, p. 568.

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