Lagrange, le mystique de la Bible
Traduit pour vous de l’italien par M.-Th. Calmet
Né en 1855, ordonné prêtre en 1883, Marie-Joseph Lagrange a fondé l’École biblique de Jérusalem en 1890. Ce prêtre est à l’origine d’une des plus belles aventures religieuses, intellectuelles et humaines en Terre sainte. Il a consacré sa vie à l’étude de la Bible et au lien entre la science et la foi. Ce journal spirituel nous permet d’entrer dans l’intimité d’un des grands spirituels du XXe siècle de partager son admiration pour de nombreux saints et sa vénération pour Marie. N’hésitez pas à venir rencontrer ce dominicain à la fois savant, voyageur et prophète.
Paris, Cerf, 2014, 525 p. 29 €.
La question de Marie : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? » est interpérétée par de nombreux exégètes catholiques comme un propos de virginité. Au premier siècle, de nouveaux courants ascétiques comme les Esséniens de Qumrân pratiquaient le célibat et la chasteté. « Si Marie entendait demeurer vierge, pourquoi était-elle fiancée ? » se demande le père Lagrange. Il y répond en évoquant le probable souhait de Marie d’échapper aux propositions répétées de mariage. Avec Joseph, homme juste, Marie pouvait accomplir sa vocation divine dans la paix. Par ailleurs, il nous est possible de penser en cohérence avec la foi et la droiture de Marie et de Joseph que ces deux fiancés avaient pris cette décision de commun accord, s’aimant avec tendresse, respect et renoncement pour le Royaume des cieux. À la différence de Zacharie qui n’avait pas cru et qui avait demandé un signe, Marie croit aux paroles de l’ange Gabriel : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ! »
Prions pour nos frères juifs. Confions-les à l’intercession de la Vierge Marie, femme cent pour cent juive et cent pour cent chrétienne, la première chrétienne, la première Église. Prions aussi pour ceux qui n’arrivent pas à croire en la Parole de Dieu révélée dans la Bible. (Extrait de : Le père Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du rosaire. L’Annonciation par fr. Manuel Rivero o.p.)
19 mars 2015
Joseph, de la maison de David, a assumé la paternité légale de Jésus. Joseph a élevé son fils adoptif dans la crainte de Dieu et le respect des observances, dans une piété ravivée par les pèlerinages à la ville sainte. Joseph a appris à son fils adoptif l’art de raboter des planches, il s’est offert à lui comme le modèle de l’ouvrier consciencieux, du plus pieux Israélite. Joseph n’aura pas de part à la prédication, étant le grand silencieux, contemplateur du mystère. Il était mort quand commença à annoncer le règne de Dieu celui que les gens de Nazareth nommaient : « Le fils de Marie ». (Père Lagrange. Extraits de l’Évangile de Jésus Christ).
Saint Joseph, modèle des pères de famille, priez pour nous.
12 mars 2015
Le père Lagrange avait une vraie dévotion pour saint Joseph qu’il n’isolait jamais de Jésus et de la Vierge Marie, l’une de ses prières relevée dans son Journal spirituel :
« Mon Père saint Joseph ! vous avez daigné être, après la Sainte Vierge Marie, mon patron et mon modèle ; je vous supplie de m’accorder beaucoup de grâces, dont je vous présente humblement l’exposé…. »
Et il confiait à saint Joseph les grâces qui lui tenaient à cœur. Pourquoi, en ce mois consacré à saint Joseph, ne pas faire de même tout au long de ces jours ?
« Dis un mot, et mon serviteur sera guéri ! »
(Luc 7, 7. Le centurion de Capharnaüm)
L’Église lui a fait l’honneur de mettre ses paroles sur les lèvres qui vont recevoir le corps eucharistique de celui qui vient pour le salut de l’âme.
(P. Lagrange. L’Évangile de Jésus-Christ.)
En communion de prières avec Fr. Manuel Rivero o. p., vice-Postulateur à la Cause de béatification du Père Lagrange, qui célèbre la messe de ce jour aux intentions de tous les amis de l’association du Père Lagrange ainsi que pour la béatification de cette grande figure de l’Église.
7 mars 2015
« Ce qui me touche, ô mon Rédempteur, plus que si vous m’aviez donné la fortune, l’honneur, la gloire, l’éloquence, la science ou même la vertu, c’est de voir que vous, le Souverain Bien, vous vous occupez de moi, néant, que vous avez des desseins sur moi, et je sais assez que ces desseins sont tout de miséricorde.
(Père Lagrange. Journal spirituel.)
4 mars 2015
4 mars 1914 : Extraits de l’éloge funèbre du frère Évagre, frère des Écoles chrétiennes en Palestine, prononcé par le frère Marie-Joseph Lagrange en l’église du patriarcat latin de Jérusalem
« Le frère Évagre naquit à Saint-Omer, à une époque troublée, aux jours anniversaires de la révolution de Juillet (1831). Sa famille était profondément chrétienne. C’est de sa mère qu’il tint cette recette, qu’il recommandait volontiers, de prendre chaque matin une petite tasse de bonne humeur. Cette mère, si courageuse dans sa tendresse, ne se doutait sans doute pas qu’elle donnait une forme agréable à la célèbre maxime de saint Antoine contre les tentations.
Le premier remède est la gaieté, le second la gaieté, et le troisième? Encore la gaieté. Le procédé n’est pas à la portée de tout le monde, tant il suppose de solidité dans l’esprit et de générosité dans le cœur.
[…] Cette charité, elle débordait du cœur simple et bon du frère Évagre.
Il m’a révélé son secret, sans se mettre en scène, dans une de ces conversations dont sa franchise et son esprit étaient le charme.
Nous parlions, dans son parloir de Bethléem, de ces missionnaires qui ont trop souvent à la bouche les défauts des populations qu’ils sont venus évangéliser. “S’ils ne voient que leurs défauts, dit doucement le frère Évagre, comment peuvent-ils les aimer ? Et s’ils ne les aiment pas, comment peuvent-ils leur faire du bien ?”
Voilà bien tout le programme de son apostolat. Voir les qualités plus que les défauts, prendre son point d’appui sur les ressources qu’offre l’enfant. »
In Marie-Joseph Lagrange. L’Écriture en Église. Choix de portraits et d’exégèse spirituelle (1890-1937). Présentation par M. Gilbert, s.j. Paris, Éditions du Cerf 1990, pp. 53-64.
2 mars 2015
2015 : Année jubilaire pour les 500 ans de sainte Thérèse d’Avila.
Ce que le Père Lagrange doit à Thérèse d’Avila
La retraite annuelle, au long de la vie active du P. Lagrange, lui permet de se plonger à nouveau dans les écrits de la sainte.
Toutes les citations qui suivent ont été écrites durant une retraite.
http://www.mj-lagrange.org/?p=6548
Un saludo y una invitación de fraile Wiliam Vàsquez Alarcon, OP, Bogotà
Estimados hermanos y queridas hermanas, reciban un cordial saludo desde la Facultad de Teología de la Universidad Santo Tomás de Colombia.
Por medio de este correo deseo hacerles una invitación para que participen en lo que en nuestra facultad hemos denominado « Cátedra Fr. M. Joseph Lagrange, OP, » es decir un espacio dedicado a la reflexión en torno a la Sagrada Escritura. Los temas, los horarios y los días previstos para los encuentros aparecen en el adjunto que les envío. Les pido, igualmente, que hagan partícipe esta invitación a todas las personas que puedan, pues es un evento abierto y sin ningún costo. Infinitamente agradecido por su participación y por el apoyo que puedan brindar para el buen desarrollo de este evento, me despido de todos Uds. encomendándoles a nuestra Madre María. Fraternalmente
26 février 2015
Intention confiée : Je pars aujourd’hui pour une opération de solidarité de Radio Espérance (Saint-Étienne) pour le carême: une petite pierre pour un jardin d’enfants près d’Addis Abeba. Je confie cette petite mission à votre prière. Anita. http://www.mj-lagrange.org/?p=6483
Humilité, douceur, charité, prière continuelle : se laisser guider par Marie.
(Marie-Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel)
22 février 2015
Pour le deuxième dimanche de Carême :
Lectio divina : La Transfiguration (125) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6468
22 février 2015
Chers amis,
À partir de cette semaine, nous vous partagerons une LECTIO DIVINA de l’Évangile du dimanche suivant comprenant le commentaire du Père Lagrange avec la synopse évangélique. Dimanche 1er mars : La Transfiguration (Luc 9, 28-36 ; Marc 9, 2-8 ; Matthieu 17, 1-8).
20 février 2015
Lectio divina : 16_La prédication de saint Jean Baptiste (16) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6452
19 février 2015
Lectio divina : 15_Le temps du salut. Entrée en scène de saint Jean Baptiste (15) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6446
18 février 2015
Lectio divina : 14_14b_Jésus dans la maison de son père. Jésus à Nazareth (14-14b) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6430
17 février 2015
Lectio divina : 12_13_Le retour à Nazareth (12-13) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6419
15 février 2015
Lectio divina : 11_L’adoration des mages. La fuite en Égypte (11) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6407
13 février 2015
Lectio divina : 9-10_Les observances légales (9-10) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6378
12 février 2015
Lectio divina : 8_La naissance de Jésus à Bethléem (8) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6362
11 février 2015
Lectio divina : 20_La généalogie de Jésus (20) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6351
10 février 2015
Lectio divina : 7_Jésus assume la paternité légale de Jésus (7) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6299
L’Évangile : « Ah, qu’il faut remercier Dieu que ces choses aient été dites et qu’elles aient été écrites, et vous ne les lisez pas … Lisez si vous voulez puiser aux sources profondes, vives, et non aux citernes… j’applique les paroles de Jérémie… Vos auteurs spirituels ont mis l’eau du ciel dans leurs citernes, mais elle devenait bourbeuse. Allez à la source… » (Père Lagrange, Journal spirituel).
En communion de prières avec Fr. Manuel Rivero o. p., vice-Postulateur à la Cause de béatification du Père Lagrange, qui célèbre la messe de ce jour aux intentions de tous les amis de l’association du Père Lagrange ainsi que pour la béatification de cette grande figure de l’Église. Prions également pour la vie consacrée dans l’Église d’aujourd’hui. Prière
7 février 2015
Lectio divina : 6_La nativité du Précurseur (6) – http://www.mj-lagrange.org/?p=6273
« Mais ce matin je me décide : pour être plus près de Jésus. Aucune étude autant que l’Évangile ne m’approchera de sa personne, ne me fera goûter ses enseignements… » (Père Lagrange. Journal spirituel).
4 février 2015
Lectio divina : 5_La visite de Marie à Élisabeth (5) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6261
3 février 2015
Lectio divina avec le Père Lagrange : 4_L’Annonciation (4) : http://www.mj-lagrange.org/?p=6233
2 février 2015
Prenant l’enfant dans ses bras, Siméon, ce véritable héritier d’Isaïe salue celui qui répandra le salut sur tous les peuples, étant la lumière des nations, sans cesser d’être la gloire d’Israël. Mais cette lumière ne percera pas toutes les ténèbres (Père Lagrange, L’Évangile de Jésus Christ).
Innovateur génial et courageux des études bibliques en pleine crise moderniste, Albert Marie Henry Lagrange naquit en 1855 à Bourg-en-Bresse. Il avait fréquentait auparavant le séminaire d’Autun, où il montra une grande disposition pour les langues, spécialement le grec, il s’inscrit à la faculté de droit de l’Institut catholique de Paris. De 1873 à 1878, il fait une formation en Humanités approfondissant la connaissance du grec et se perfectionnant en droit romain et international. Quand il fut sur le point de commencer une carrière juridique, il entra au séminaire d’Issy puis en 1879 au noviciat dominicain de Saint-Maximin (Var). Lorsque les religieux furent chassés de France, son supérieur l’invita à compléter sa formation à Salamanque, où il étudia la théologie de saint Thomas d’Aquin ainsi que l’hébreu.
En 1883, il devint prêtre. Ses supérieurs pour compléter sa formation l’envoyèrent étudier la philologie et l’exégèse à Vienne (Autriche). Sous la direction de professeurs comme D. H. Müller, Reinish et Wahrmund, il étudia l’assyrien, l’égyptien, l’arabe, la philologie sémitique et la Bible hébraïque et le Talmud. Deux ans après, en 1890, ses supérieurs l’envoyaient à Jérusalem, où était installée une petite communauté, en lui assignant la mission de créer une « école biblique ». Malgré la pénurie de moyens, le P. Lagrange se mit à l’œuvre avec d’autant plus de courage que c’était justement le lieu de la mort du premier martyr chrétien, Saint Étienne.
Le 15 novembre 1890, à l’âge de 35 ans, il déclara ouverte l’École pratique d’études bibliques. (voir la suite dans l’article en italien)
29 novembre 2014 – L’Osservatore Romano
Paul VI en 1974 à la Commission biblique parla d’ « un grand maître de l’exégèse, un homme dans lequel ont brillé de manière exceptionnelle la sagacité critique, la foi et l’attachement à l’Église : nous voulons dire le Père Lagrange. » À son tour Jean-Paul II, le 31 octobre 1992, dans un discours aux membres de l’Académie pontificale des sciences a défini l’œuvre dans le domaine biblique du père dominicain « l’œuvre d’un pionnier ». Continuant à en brosser le tableau de l’époque, il affirma : « Certains, préoccupés de défendre la foi, pensèrent que l’on devrait rejeter les conclusions historiques sérieusement fondées. Cela fut une décision hâtive et malheureuse. »
Tourmentée et en même temps éclatante fut en effet la vie du dominicain qui ouvrit de nouvelles perspectives dans l’étude de l’Écriture sainte. Sa production scientifique nous laisse stupéfaits : quatorze volumes dans la collection Études bibliques, les autres treize volumes moins puissants mais non moins importants, mille cinq cents compte rendus d’études bibliques, deux cent soixante articles. Au total seize mille pages de sujets bibliques. En vue de son procès en béatification tous les écrits ont été identifiés et remis en ordre.
Il sut réconcilier, comme le démontra Jean Guitton, science et foi. Dans la biographie plus digne de foi, écrite, par son confrère Bernard Montagnes, justement le père Lagrange est considéré comme une figure gigantesque de savant, mais maintenant on peut adjoindre celle autant gigantesque d’homme de Dieu, merci pour la publication du Journal spirituel (Paris, Cerf, 2014, 522 pages, 20 euro). Un tome imposant, qui s’ouvre avec le premier cahier (1879-1895) et se termine avec les ultimes notes de juillet 1932.
Le Père maître, durant son noviciat à Saint-Maximin, avait demandé au jeune dominicain Marie-Joseph de tenir un journal spirituel pour pouvoir discerner ses émotions et ses états d’âme, pour comprendre l’action de Dieu dans son âme. On découvre ainsi son visage plus personnel, inédit et réservé, l’activité intense de l’Esprit et l’acceptation de tout événement de la part d’une personne super sensible et tournée constamment vers Dieu. Un censeur théologien jésuite écrivit : « Après saint Jérôme, l’Église n’a pas connu un géant semblable dans l’interprétation de la sainte Écriture. Aussi bien dans l’un comme dans l’autre, il y a le même amour pour la tradition et pour le dialogue avec celui qui se trouve dehors ; la même ardeur pour le travail et pour la publication. »
http://vaticanresources.s3.amazonaws.com/pdf%2FQUO_2014_274_3011.pdf