Extraits-10 mai 2019 : « S’abandonner à l’étreinte de Dieu en Jésus-Christ » par le père Marie-Joseph Lagrange o.p.

Père Marie-Joseph Lagrange o.p. : « S’abandonner à l’étreinte de Dieu en Jésus-Christ »
« L’Évangile est toujours vivant parce que Jésus-Christ a promis à ses apôtres qu’il serait avec eux, jusqu’à la consommation des siècles, qu’il enverrait l’Esprit-Saint, qu’il ferait sa demeure dans les âmes avec son Père et avec l’Esprit qui procède de tous deux.
Il y a un envahissement des choses divines, qui étonne la raison. C’est l’insertion de la divinité dans l’humanité, la nature humaine participant par la grâce à la nature divine, une telle prodigalité de dons, des exigences si hautes qu’une raison trop courte en est écrasée plutôt qu’attirée. On est tenté de dire que c’est trop beau !
Mais en dehors, il n’y a rien, rien qui compte pour nous, rien qui porte la marque de l’infini. Nous voilà en face du néant. Où aller, Seigneur ? Il ne reste qu’à se renfermer dans un doute fastueux – ou désespéré. Ou plutôt à se serrer autour de Pierre qui dit toujours : « « Vous avez les paroles de la vie éternelle », et à s’abandonner à l’étreinte de Dieu en Jésus-Christ. » (Marie-Joseph LAGRANGE, L’Évangile de Jésus-Christ avec la synopse évangélique. Paris. Artège. Lethielleux. 2017. Épilogue, p. 675).

Photo : Jésus avec sainte Catherine de Sienne. Couvent dominicain de Santa Sabine. Rome. Italie.

Écho de notre page Facebook : mai 2019

31 mai 2019
Ave Maria !
La Visitation par Marie-Joseph Lagrange o.p.
« En ces jours-là, Marie se mit en route pour la montagne vers une ville de Juda et elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. […] (Lc 1, 39-56). »

En comparaison de Nazareth, la Judée est un pays de montagnes (par opposition à la plaine). […] Marie n’est point partie aussitôt, il fallait se préparer ; mais elle ne perd pas de temps en route. De Nazareth à Jérusalem on vient commodément en quatre jours. […] Luc n’a pas dit le nom de ce village, soit qu’il l’ait ignoré, soit plutôt qu’il ait eu trop peu de notoriété pour ses lecteurs hellénistes. […] La tradition locale, antérieure aux croisades, assigne Aïn Karim, répondant assez bien à la distance de cinq milles, seul point de repère indiqué par Théodosius (VIesiècle). […] Élisabeth a compris par l’inspiration de l’Esprit Saint que Marie est déjà la mère du Messie, et elle le nomme « mon Seigneur », comme le psaume 90 attribué à David. Il possède donc déjà une dignité surnaturelle. De la part d’une femme âgée, cette modestie est de l’humilité, dictée par le sentiment religieux. Marie n’a donc pas eu le temps de rien expliquer à Élisabeth ; celle-ci a été prévenue par le tressaillement de son enfant. En décrivant le fait, Luc n’avait pas indiqué la cause ; Élisabeth l’entend d’un mouvement de joie, comme celui des collines en présence de Dieu (Ps 114 (113) 4) ; ce serait cependant un peu forcé de dire que Jean prélude à son rôle de précurseur. C’est Élisabeth qui s’incline devant Marie, comme Jean le fera devant Jésus (Mt 3, 14). […] La foi de Marie est mise dans un entier relief : elle n’est pas dite heureuse à l’accomplissement futur de ce qui a été annoncé à sa foi, mais à cause de sa foi elle-même. Élisabeth est chargée de féliciter Marie, non de donner une nouvelle assurance à sa foi. D’autant que le principal est déjà fait en ce qui regarde Marie. […] On voit que la conception surnaturelle est regardée comme un miracle tout à fait extraordinaire, non comme une vulgaire histoire à la grecque. Avant la prophétie de l’Emmanuel, Isaïe avait aussi fait appel à la foi (Is 7, 9). […] Marie retourne après trois mois auprès de son mari, pour qu’on voie bien qu’elle ne le fuit pas ; elle n’est pas restée plus longtemps parce que le Seigneur ne devait pas rester comme serviteur devant celui qui était son esclave (Jean).

Le Magnificat

[…] On a expliqué le Magnificat, sans se préoccuper de la division en strophes, qui doit plutôt être fixée par le sens des phrases. […] La marche du cantique serait donc celle-ci. Dans la première strophe, Marie rend grâce à Dieu de la faveur qu’il lui a faite, à elle son humble servante. Dans la seconde, elle relève encore la grandeur de cette grâce, montrant clairement qu’elle interprète la situation comme Élisabeth, qui l’a saluée mère du Messie. Cette disproportion entre sa bassesse et l’œuvre que Dieu veut accomplir lui suggère dans une troisième strophe que c’est une œuvre de miséricorde. Dieu, miséricordieux pour ceux qui le servent, a en horreur les orgueilleux. C’est que ses voies ne sont pas celles des hommes. Il se plaît à élever ce qui est bas, à abaisser ce qui est haut. Cette pensée exprimée plus d’une fois par les sages, supposent l’intervention de Dieu dans les choses humaines. Marie voit cette intervention déjà commencée, et Dieu distribuant ses biens sans acception de personnes, répondant aux vœux des pauvres, renvoyant loin de lui les riches.

C’est, dans la quatrième strophe, l’application du principe posé par la troisième des catégories sociales qui représentent en fait les fidèles de Dieu et les orgueilleux ses ennemis. La dernière strophe insiste sur le salut commencé, que Dieu poursuivra, se souvenant de ses promesses. […] On ne trouve dans le cantique aucune pensée recherchée, et, disons-le ouvertement, aucune image originale. Peut-être a-t-on quelquefois exagéré sa valeur littéraire ; il contient trop de réminiscences pour faire beaucoup d’honneur au génie poétique. Pourquoi attribuer à Marie une supériorité profane dont son Fils n’a pas non plus fait de cas ? En revanche tout y coule de source, et l’Église admirera toujours le sentiment religieux de l’humble servante qui ne voit que Dieu dans la gloire qui l’attend. Elle a compris la bonté de Dieu pour les petits, et sa compassion pour les pauvres. Ce seront les sentiments de Jésus. (extraits de L’Évangile selon Saint Luc, pp. 40-54, Marie-Joseph Lagrange o.p., Lecoffre-Gabalda, 1941.)

Photo : Visitation de Camillo Procaccini (c. 1602), Blanton Museum of Art, Austin, Texas.

30 mai 2019
Le rôle du Paraclet : ses rapports avec le Fils par le père Marie-Joseph Lagrange o.p.
– Où vas-tu ? – Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. (Jean 16, 5-8.)

[…] Il est donc acquis que je vais vers mon Père : vous en êtes attristés, c’est à tort. Le reste suit naturellement. Les disciples ne comprennent pas que c’est dans leur intérêt que Jésus remonte vers son Père. C’est le sentiment perpétuel de ceux qui assistent à la mort des saints. Saint Dominique lui aussi répondit aux siens qu’il leur serait plus utile auprès de Dieu. Il faut que Jésus parte pour envoyer le Paraclet, qui se trouve là où il va, auprès du Père : c’est ce qu’il a déjà annoncé (14, 16 s. ; 26 ; 15, 26). Dans les deux premiers endroits, c’était le Père qui l’envoyait, conformément au but de ce discours, qui était d’insister sur l’unité du Père et du Fils. Mais pourquoi le Fils glorifié n’eût-il pas pu demeurer sur la terre et donner cependant son Esprit ? – C’est le secret de Dieu. On entrevoit seulement une certaine antinomie entre la présence sensible, localisée de sa nature, et la présence spirituelle universelle. De plus, de cette autre manière il semble bien qu’il eût fallu changer complètement le plan du salut, qui est dans l’exercice de la foi. Jésus incarné lui laissait libre carrière, glorifié il l’eût remplacée par une évidence. Il devait donc disparaître ; mais l’Esprit continuerait son œuvre, invisible, secours pour la foi, et lui-même objet de foi. Son rôle sera double, comme il va être indiqué : par rapport au monde (8-11) et par rapport aux disciples (12-15), quoique dans les deux façons ce soit dans l’intérêt des disciples.

Ces paroles, en dépit de l’explication qui en est donnée aussitôt, ont toujours paru très obscures. Aujourd’hui cependant tout le monde est d’accord, du moins sur les grandes lignes. Tout d’abord le principe est posé. On dirait, non pas d’un tribunal d’appel, mais de l’appréciation qu’il faudra porter sur l’événement capital qui va se passer, c’est-dire le jugement du Christ, renié par sa nation, et sa mort voulue par Satan qui avait suggestionné le traître. On se demande donc qui a eu tort ou qui a péché – et qui a raison, qui avait pour soi la justice – que penser en somme du jugement déjà rendu ? Il y a eu un accusateur, qui croit avoir déjà gagné sa cause, c’est le monde, qui doit être comme précédemment le monde juif, le seul qui soit vraiment responsable de la condamnation de Jésus. Rien n’empêche d’appliquer le même raisonnement à tous les hommes qui imiteront l’attitude des Juifs, mais ils ne sont pas directement visés. Quelqu’un vient, et c’est le Paraclet, ici spécialement dans le rôle qui convient le mieux à l’étymologie, celui du défenseur, mais de défenseur qui prend l’offensive. Il convaincra le monde, ce qui ne veut pas dire qu’il le persuadera, mais il fera la preuve qu’il a eu tort, non seulement devant le Juge suprême, mais au regard de ceux qui sont de bonne foi et de bonne volonté : en fait ceux-là sont ou devraient devenir des croyants – sauf à faire la part de l’illogisme. – Il n’y a dans Sagesse 1, 5 qu’un vague pressentiment du rôle de l’Esprit Saint comme préservateur de raisonnements insensés. […] (Marie-Joseph Lagrange o.p., Évangile selon Saint Jean,pp. 417-418, Lecoffre-Gabalda, 1936.)

Photo : Détail de la fresque de l’Ascension du Seigneur par Giotto di Bondone (13e). Chapelle Scrovegni. Padoue. Italie.

Illustration par les frères franciscains.ca  : « Les apôtres virent le Christ s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » Ainsi s’exprime Luc dans le récit de l’Ascension du Seigneur que l’on trouve dans les Actes des Apôtres 1, 9-11. Cette ascension de Jésus ne doit pas être comprise comme une sorte de voyage dans l’espace. La nuée qui dérobe Jésus aux regards des disciples est, déjà dans l’Ancien Testament, un symbole de la puissance de Dieu et une manifestation de sa présence. Le sens est donc que Jésus est entré dans le monde et dans la gloire de Dieu, qui transcendent l’espace et le temps.

Giotto, dans son tableau, cherche à illustrer avec précision le récit des Actes des Apôtres. Quarante jours après la résurrection, le Christ monte au ciel. Tout dans cette fresque est orienté vers les cieux. Le peintre a divisé sa composition en deux sections qui correspondent l’un au royaume du ciel, l’autre au royaume de la terre. En bas, agenouillés à même le sol, au sommet du mont des Oliviers, les onze apôtres sont divisés en deux groupes, avec Marie un peu séparée du groupe de gauche. De gauche à droite se trouvent les apôtres André, Jacques, Thaddée, Jean et Pierre. Au centre, il y a la Mère de Dieu et deux anges habillés en blanc. À droite sont les apôtres Matthieu, Barthélemy, Thomas, Simon, Jacques fils d’Alphée et Philippe. Remarquons qu’entre les apôtres, les deux anges volent à faible hauteur. Ceux-ci servent de trait d’union entre les figures terrestres et l’imposante figure du Christ en gloire montant au ciel entre deux rangées d’anges, une à sa droite et l’autre à sa gauche; ces anges ont l’air de trépider, dans un mouvement à la fois ordonné et ondulatoire. Le Seigneur monta au ciel avec joie, au milieu des concerts des anges comme le dit le Psaume (Ps 46, 6) : « Dieu est monté au milieu des cris de joie. » Accompagné des bienheureux et des saints de l’Ancien Testament, la figure du Christ est enveloppée d’un nimbe doré, dénotant sa divinité presque complètement cachée par sa nature humaine.

Les mains du Christ sont déjà au-delà de l’espace et du temps, tandis que les rangées d’anges et de bienheureux tendent à le suivre dans son extase mystique. La lumière émanant du Christ se reflète sur leurs visages et sur ceux des apôtres, qui ne peuvent supporter son intensité. Le manteau du Christ est superbe, flottant dans le vent de la grâce divine. Au premier plan on y voit le somptueux manteau de Barthélemy qui semble rivaliser avec la splendeur éblouissante du vêtement des deux anges. Le visage de la Mère de Dieu, plongé dans l’extase de la vision céleste, se démarque des autres. Nous ne sommes plus du tout les témoins de la sombre entrée dans Jérusalem, préfigurant la passion et la mort du Christ. Il s’agit de la Jérusalem céleste venant accueillir le Christ, un sublime dialogue entre le ciel et la terre.

Georges Morin, o.f.m.

 

28 mai 2019

Ave Maria !
La foi de Marie
Pour le père Lagrange la foi de Marie demeure un modèle et une référence :
Si Jésus sur la Croix a dû subir l’abandon de son Père, pourquoi l’âme de Marie n’aurait-elle pas connu des épreuves mystérieuses qui la plongeaient dans une sorte d’obscurité ? Peut-être cependant Luc n’aurait pas écrit cette phrase (Lc 2, 50), si l’on n’en avait recueilli l’expression de la bouche de Marie. Au moment où la Mère de Jésus rappelait aux premiers chrétiens les souvenirs qu’elle avait conservés dans son cœur, elle pouvait bien dire que dans ces premiers et heureux temps elle n’avait pas compris tout ce que comportaient la nature et la mission de son Fils. Pourquoi avait-il dû se séparer d’eux pour être chez son Père ? Première douleur imposée à la Mère qui en présageait bien d’autres. (M.-J. Lagrange, Évangile selon saint Luc, pp. 97-98, Lecoffre-Gabalda, 1942. Cité dans M. Rivero, Le Père Lagrange et la Vierge Marie, p. 38, Cerf, 2012.)

Photo : Retour de Jésus à Bethléem après son enseignement aux docteurs par S. Martini (1342). Walker Art Gallery. Liverpool (Grande Bretagne).

Illustration : Simone Martini (1284-1344) peintre et miniaturiste italien, considéré comme l’un des maîtres de l’école siennoise est certainement l’un des plus grands et des plus influents artistes du XIVsiècle italien ; le seul capable de lutter contre le sceptre de Giotto : Le retour de Jésus après son enseignement aux docteurs de 1342.
Cette œuvre offre une très curieuse combinaison d’éléments anciens et modernes. Par exemple, le fond doré est un héritage de la tradition byzantine poursuivi par les peintres siennois. Cependant, la qualité du dessin, la beauté des couleurs et la vivacité des expressions sont extraordinairement « modernes » et font de ce tableau un véritable chef-d’œuvre doté d’un grand charme.
L’artiste, et c’est là le nouvel grand élément de l’iconographie classique sur ce thème qui ne s’attarde pas sur le différend avec les docteurs du Temple, mais qui dépeint les trois protagonistes de la Sainte Famille, soulignant leurs réactions à la suite de la découverte de Jésus, trois jours de recherches angoissées de Marie et Joseph.
Ce choix qui déplace la scène du côté plus intime des relations familiales est inhabituel. Simone Martini semble vouloir entrer dans le mystère de la croissance de Jésus mentionné dans l’Évangile et présente la scène sous de nouveaux aspects avec une excellente capacité d’introspection psychologique des personnages.
Il nous semble voir une scène de conflit normal, comme cela se passe chez nous, traduite avec fraîcheur et réalisme, à tel point que ceux qui contemplent l’œuvre peuvent reconnaître la véritable humanité assumée par le Fils lors de l’Incarnation.
Source : Francesca Desiderio. La Famiglia nell’Arte. 2013.
https://it.cathopedia.org/wiki/Ritorno_di_Gesù_a_Betlemme_dopo_la_disputa_con_i_Dottori_(Simone_Martini)

 

21 mai 2019
Ave Maria !
Bienheureux Hyacinthe Marie Cormier o.p.
Le Père Cormier vu par le Père Lagrange. (Bernard Montagnes o.p.)

Déposition d’un témoin en 1936 :
J’ai aussi entendu parler du R. P. Cormier pendant mon séjour à Jérusalem de 1892 à 1895. Je suivais les cours de l’École biblique et le P. Lagrange, directeur de l’École me disait qu’il avait été sous la direction spirituelle du serviteur de Dieu et qu’il considérait cette direction comme une grâce et une garantie de persévérance : il constatait que cette persévérance se manifestait chez tous ceux qui avaient la faveur d’être dirigés par le P. Cormier.

1926, Souvenirs personnels, p. 47-48 :
Je regarde comme une des preuves les plus sensibles de la Providence bienveillante de Dieu à mon égard la grande affection que m’ont témoigné le Père, aujourd’hui cardinal Frühwirth, et le P. Cormier qui m’avait donné l’habit à Saint-Maximin, en me ceignant de sa propre ceinture.

1930, Souvenirs personnels, p. 159-160 :
[Mot de Cormier] « Alors je serai en règle avec Dieu. » Je m’arrête sur ce mot qui révèle si bien la disposition

© École Biblique de Jérusalem

constante de ce saint. Je l’ai beaucoup connu, j’ai eu avec lui des rapports incessants, sollicitant de lui de trancher des cas où un autre eût pu agir par un motif humain. Il ne m’est jamais entré dans la pensée qu’il en viendrait à l’action par un autre motif que de plaire à Dieu. Non, l’idée ne m’est jamais venue de faire appel à l’affection sûrement profonde qu’il avait pour moi, et je n’ai jamais non plus appréhendé qu’il se préoccupât de plaire, ou de faire sa cour. Aucun opportunisme personnel dans sa prudence, mais seulement la volonté de se conformer aux directions données par le Saint-Père. Encore n’hésitait-il pas à lui ouvrir toute sa pensée. Pie X avait de lui une haute estime. Je répète que ce fut une Providence pour moi d’être sous son obéissance.

1933, 12 octobre, lettre au Père Gillet :
Je voudrais bien ne pas tomber dans l’amertume sénile, mais vraiment le monde ne marche pas mieux. J’ai eu le bonheur d’être dans l’Ordre sous les Pères Colchen et Cormier. Il me semble qu’on ne va guère dans leur sens.

1936, Souvenirs de Salamanque :
La figure, au sens plein, du père Cormier, vraiment une grande figure. C’est sous ses traits qu’on se représente le plus volontiers saint Bernard. Et n’a-t-il pas, à son image, puisé dans une vie intense de contemplation, une énergie sans défaillance pour le ministère extérieur ? Nous n’entendons pas comparer son action à celle du dernier des Pères de l’Église, qui s’étendit à toute la chrétienté. Cependant, à un rang moins élevé, c’est la même harmonie entre la vie mystique et la vie active, dont le père Cormier poursuivait très consciemment l’idéal. On s’ouvrait à lui comme malgré soi, tant on était sûr d’obtenir la décision qu’il fallait, l’encouragement qui la rendait acceptable et presque douce.

Vosté à Genevois, 27 mai 1934 :
Le P.Lagrange a dit que si les supérieurs lui en donnaient l’ordre, il écrirait lui-même la vie du Père Cormier.

1936, 29 février, le Père Lagrange au Père Dupuy :
J’ai pu témoigner sur le P. Cormier vendredi en deux séances [du tribunal diocésain]. J’aurais été peiné de mourir sans lui avoir payé ma dette de reconnaissance. Quel honneur et surtout quel grand bien spirituel pour l’Ordre s’il était béatifié !

Photos :
– Bienheureux Hyacinthe-Marie Cormier, Maître général de l’ordre des frères prêcheurs. Cloître S. Dominique de Fiesole. Source : Sœurs dominicaines du Saint-Esprit. Florence. Italie.

– P. Lagrange, allée du moine. Photo EBAF.

 

19 mai 2019
Ave Maria !
Persévérer dans la foi 
« Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu » (Actes des Apôtres 14, 22).

 

Le moyen de persévérer est de chercher en tout la Croix ; soit dans les grandes lignes de la vie religieuse, soit dans chaque action, on peut trouver en tout son aimable amertume ; il faut la rechercher et la savourer. – Ô ma Mère, enivrez-moi de la croix. (P. Lagrange, Journal spirituel, Cerf, 2014, p. 195.)

Le père Lagrange a dû soutenir d’âpres combats afin de donner droit de cité dans l’Église catholique aux acquisitions modernes de la science historique. Elles ne révèlent pas moins le visage personnel du fondateur de l’École biblique, qui s’est toujours effacé derrière son œuvre  scientifique. (Bernard Montagnes, o.p., Exégèse et obéissance, Correspondance Cormier-Lagrange, Lecoffre-Gabalda, 1989, Introduction.)

Photo : Saint Dominique au pied de la croix (détail) par Beato Angelico. S. Marc, Florence, Italie.

 

15 mai 2019
Ave Maria !
Bienheureux André Abellon, o.p., de la Province de Toulouse (1375-1450)

Ardent et infatigable prédicateur dans toute la Provence, travailla activement à la réforme de la vie dominicaine avant de devenir prieur du couvent royal de Saint-Maximin. Très attaché à tout ce qui touche la splendeur du culte, il fut l’émule du bienheureux Fra Angelico par son art de peindre. Source : diocese-frejus-toulon.com

« Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur désormais. Oui, dit l’esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. » (Journal spirituel, Marie-Joseph Lagrange o.p.).

Brève lecture de l’illustration
À la verticale, une chaîne d’associations réunit à la Maiestas Domini, figurée en haut, saint Pierre accueille les élus dans la cité céleste puis, sur la droite, saint Dominique assure leur passage dans l’au-delà et, plus bas, au registre inférieur, les trois saints fondateurs de l’Ordre, Dominique à nouveau, Pierre de Vérone et Thomas d’Aquin. Des aménagements de détail viennent compléter le schéma général : ainsi, vers le milieu du mur, les saints Pierre et Dominique occupent quasiment le même niveau, en se plaçant respectivement sur la droite et sur la gauche du Christ de Majesté représenté au-dessus ; ils tiennent, dès lors, les places traditionnellement réservées aux saints Pierre et Paul sur des compositions aussi réglées que, par exemple, celle de la Traditio Legis dans l’ancienne iconographie chrétienne. Par le jeu des attributs, les principaux personnages de la fresque, vus de face (à l’exception de Pierre de Vérone), sont tous mis en rapport à saint Pierre, vicaire du Christ sur la terre ; Dominique fait le même geste de la main droite levée qu’un peu plus haut Pierre, à l’entrée de la cité céleste ; il affecte, aussi, une posture semblable, le buste vu de face, la tête de trois quart profil. Le procédé est, d’ailleurs, repris pour l’autre grand personnage de l’Ordre, Thomas d’Aquin : au registre inférieur, celui-ci tient un livre ouvert, vu de face par le groupe d’incroyant, et placé sur une diagonale qui le relie, tout en haut, au livre fermé que le Christ-Dieu a dans sa main droite. Par là, à son tour, saint Thomas d’Aquin entre dans une configuration plus large qui le rapproche de saint Pierre qui, lui, tient la clef de sa main droite, l’autre attribut christique*. La position particulière de saint Pierre de Vérone, vue de profil et tourné vers l’extrémité droite du mur, peut s’expliquer par le rôle qu’il joue sur l’autre mur, au sud, en relation directe au Christ de la Passion.

* La clef et le livre sont les prolongements de la main : en ce sens ces attributs reprennent la représentation de la baguette qu’on introduit dans l’iconographie du Christ dès le IIIesiècle et qui marque, entre autres aspects, ses pouvoirs de magicien.

Source : Extrait de Religion civique et art monumental à Florence au XIVe siècle. Daniel Russo. Décoration peinte de la salle capitulaire à Sainte-Marie-Nouvelle :https://www.persee.fr/doc/efr_0223-5099_1995_act_213_1_4952

Photo : L’Église militante et triomphante sous la conduite de l’Ordre Dominicain. Fresque de Andrea di Bonaiuto (1365), chapelle des Espagnols, Sainte-Marie-Nouvelle, Florence, Italie.

Pour admirer les détails de cette œuvre : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/82/Way-of-salvation-church-militant-triumphant-andrea-di-bonaiuto-1365.jpg

14 mai 2019
Ave Maria
Saint Matthias, apôtre
Inauguration de la doctrine évangélique
Choix des douze apôtres

Jésus donne les clefs du Royaume à S. Pierre (détail fresque par Perugino) Chapelle Sixtine (1481-83) Vatican-Rome

C’est ici un moment décisif du ministère de Jésus. Tout d’abord il a seul prêché la pénitence, en vue du règne de Dieu prochain. Les évangélistes n’ayant reproduit qu’un trait particulier de cette prédication, on est porté à penser qu’elle se tenait dans le ton des anciens prophètes, surtout d’Isaïe, en insistant sur le caractère miséricordieux de l’intervention divine, comme il avait fait à Nazareth. Déjà cependant il avait groupé auprès de lui les disciples de la première heure, et il leur avait adjoint le publicain Lévi, nommé désormais Matthieu. Nathanaël était, selon toute vraisemblance, devenu Barthélemy. D’autres, dont nous ignorons le nombre, s’étaient habitués à vivre plus ou moins souvent dans sa compagnie. L’opposition instinctive des Pharisiens, leurs questions insidieuses, avaient été pour le Maître une occasion de révéler que sa doctrine contenait un principe nouveau. Il avait fait entrevoir que, lui disparu, son œuvre serait néanmoins continuée (Mc 2, 20). Il fallait donc former ces successeurs, leur conférer une autorité dérivée de la sienne, les avoir pour premiers auditeurs de son programme et ensuite pour témoins. Jésus s’arrêta au chiffre de douze, qui était celui des douze tribus d’Israël. De même que les patriarches nés de Jacob étaient pour tout le peuple les ascendants glorieux dont chaque tribu se prévalait, rappelée par une origine commune au sentiment de l’amitié, ainsi les douze seraient les pères du nouvel Israël qu’il était venu fonder.

Avant de faire cette démarche qui réglait déjà le dessein de son œuvre, Jésus recourut à la prière : il monta sur la montagne et passa la nuit dans une instante supplication. Étant homme il devait prier ; étant notre modèle il invitait dès lors son Église à instituer des prières spéciales pour implorer de Dieu des pasteurs fidèles. (Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Jésus Christ avec la Synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, pp. 162-163.)

Les douze apôtres : Pierre (Simon-Pierre) et son frère André ; Jacques le Majeur et son frère Jean, tous deux fils de Zébédée ; Philippe ; Nathanaël appelé Barthélemy ; Thomas ; Jacques le Mineur, fils d’Alphée ; Jude (appelé aussi Thaddée ; Simon le Zélote, Judas Iscariote ; ce dernier a été remplacé par Matthias.

« Seigneur, donnez-nous des prêtres. Seigneur, donnez-nous de saints prêtres » 

 

10 mai 2019
Ave Maria

P. Lagrange priant
Photo EBAF

La prière du fondateur de l’École biblique était « feu » : véritable va-et-vient entre la Parole de Dieu scrutée dans l’étude scientifique, l’Écriture sainte et le Rosaire

Vierge du Rosaire par François Brea (1555)

qui le plongeait dans un voyage intérieur riche en découvertes spirituelles accordées par l’Esprit Saint. (Fr. Manuel Rivero o.p.)

En ce jour, particulièrement, jour-anniversaire de son départ au Ciel, confions-lui la ou les grâce(s) dont nous avons besoin pour que Fr. Manuel Rivero les présente, au cours de la célébration de la messe de ce jour, en même temps que notre fervente prière pour la béatification du Père Marie-Joseph Lagrange.

Qu’un premier miracle soit reconnu par son intercession, avec l’aide de la Vierge Marie, en ce mois qui lui dédié.

8 mai 2019

Notre-Dame des Prêcheurs
Vitrail Dominicans Nashville

Ave Maria
Notre-Dame des Prêcheurs
Dès avant son entrée dans l’Ordre des Prêcheurs, le père Lagrange avait l’habitude d’écrire « Ave Maria » en haut de chacune des pages de son Journal pour rester dans un climat de prière contemplative au cours de ses études. Par le « Réjouis-toi Marie » de l’archange Gabriel, il demeurait « en état d’Annonciation », éveillé à la visite de Dieu qui vient combler de joie l’humanité à l’exemple de la Vierge Marie. (Extrait de « La dévotion du père Lagrange à la Vierge Marie » par fr. Manuel Rivero o.p., vice-postulateur de la cause du P. Lagrange

Saint Dominique a confié son Ordre à la Vierge Marie.
https://www.notrehistoireavecmarie.com/…/saint-dominique-c…/
par Fr. Augustin Laffay o.p.

Source illustration : https://www.nashvilledominican.org/prayer/our-lady/

 

3 mai 2019

Ave Maria !
Saints Philippe et Jacques le Mineur, apôtres et martyrs (1ersiècle)
Tous deux témoins de la résurrection du Sauveur

Philippe dit à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit » Jésus lui dit : « Depuis si longtemps je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ? Celui qui m’a vu à vu le Père » […] (Jean 14, 8.)

Saints Jacques le Mineur et Philippe par Paolo Veronese (1565) – National Gallery d’Irlande, Dublin

Et le père Lagrange de commenter : La réponse de Jésus ne dit pas expressément que Philippe l’a vu des yeux du corps ; cela allait de soi, depuis le temps que le Maître était avec ses disciples, mais qu’il ne l’a pas connu, c’est-à-dire n’a pas bien compris que Dieu était en lui à ce point que le voir c’était voir Dieu même. […] Philippe ne se contentait pas de la foi : il faut même dire que sa foi était quelque peu inconsciente, puisque Jésus la réveille, et lui fait comprendre en même temps qu’il doit s’en contenter. (Extrait de l’Évangile selon saint Jean 14, 9. par le P. M.-J. Lagrange des Frères Prêcheurs, Lecoffre-Gabalda, 1936, pp. 376-377.)

Pour saint Jacques le Mineur, le P. Lagrange écrit :

[…] Le Christ avait recommandé de tout prêcher sur les toits ; mais enfin cette prédication avait été confiée à ceux qui avaient d’abord reçu les confidences. Ceux-là étaient les Apôtres, et tous les chrétiens savaient les noms des principaux, de ceux qui étaient encore les autorités, les notables de la communauté, les « colonnes » [Pierre, Jacques et Jean] de l’édifice. […] Leur chef était naturellement saint Jacques, « le frère du Seigneur » que l’antiquité a regardé comme le premier évêque de Jérusalem. (Extrait de Saint Paul. Épître aux Galates, par M.-J. Lagrange des Frères Prêcheurs, Lecoffre-Gabalda, 1926.)

Saint Jacques, une belle Épître, un maître de vie pour chacun de nous
Le 28 juin 2006, à l’occasion de l’audience générale, Benoît XVI écrit : […] la Lettre de saint Jacques nous montre un christianisme très concret et pratique. La foi doit se réaliser dans la vie, surtout dans l’amour du prochain et notamment dans l’amour pour les pauvres. […] Et nous exhorte à nous abandonner entre les mains de Dieu, dans tout ce que nous accomplissons, en prononçant toujours les paroles : « Si le Seigneur le veut bien » (Jc 4, 15)

Photo : Tableau de Paolo Veronese, 1565, National Gallery d’Irlande, Dublin.
Jacques le Mineur tient sur ses genoux le manuscrit de sa Lettre. À gauche, il présente le foulon, instrument de son martyre.
Saint Philippe s’appuie sur la croix, où il a été attaché comme son Maître.

 

1er mai 2019

Ave Maria !
En ce premier jour du mois de Marie, nous fêtons Saint Joseph, artisan

Saint Joseph
Autel de Saint Joseph-Basilique St-Étienne de Jérusalem. Photo EBAF

Le 8 décembre 1870 le pape Pie IX déclara officiellement Saint Joseph, Patron de l’Église universelle, et fit du 19 mars une fête solennelle ; – en 1889, le pape Léon XIII démontra comment Saint Joseph est le modèle des pères de famille et des travailleurs, et lui décerna officiellement le titre de « saint patron des pères de famille et des travailleurs », titre que la piété populaire lui avait déjà décerné depuis des siècles ; – en 1955, le pape Pie XII reprit bien volontiers le principe de la fête du travail en instituant la solennité de Saint Joseph artisan et en la fixant au 1er mai de chaque année ; Saint Joseph est ainsi l’un des saints que l’on fête deux fois dans l’année (19 mars et 1er mai) ; – le pape Jean XXIII a ajouté son nom au canon de la Messe.
Source : http://www.saintjosephduweb.com/Historique-de-la-fete-de-Saint-Joseph-du-19-mars-et-du-1er-mai_a7.html

Le père Lagrange écrit dans ses Souvenirs personnels : Le père provincial, avant de me donner l’habit, me fit demander si je tenais à un nom de religion. Je proposai Joseph par dévotion pour l’époux de Marie. […] Tous les novices recevaient d’abord le nom de Marie, mais leur second nom demeurait seul en usage, sauf pour le cas où les deux patrons étaient Marie et Joseph. C’est pourquoi j’ai toujours signé Marie-Joseph, heureux de ce double patronage, commémoré par la fête des Épousailles, supprimée depuis.

Le père Lagrange vénère Joseph, son saint patron, comme « le grand silencieux, contemplateur du mystère ».
Extrait de : Le père Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du Rosaire. Cinquième mystère joyeux, par Manuel Rivero, o.p., pp. 74-75, Cerf, 2012.

Photo EBAF
Saint Joseph portant une tige de fleurs de lys, par Joseph-Jean-Félix Aubert (1849-1924), peintre chrétien, autel Saint Joseph, Basilique St-Étienne, Jérusalem. Voir http://www.domjer.org/?tag=joseph

L’iconographie de saint Joseph le représente le plus souvent tenant une fleur de lys ou un rameau d’amandier fleuri. Le nard est peut-être une particularité des représentations de saint Joseph dans le monde hispano-américain, avec des racines bibliques. Selon une tradition répandue dans les pays hispaniques, Joseph portait à la main une branche de nard lorsqu’il vint demander Marie comme épouse. La fleur de nard dit la pureté et l’amour.
Le blason du pape François comporte une fleur de nard, symbole de la protection et de l’amour de Joseph, saint patron de l’Église universelle. (Extrait de l’article d’Anita Bourdin du 19 mars 2017 et la belle prière qui le termine https://fr.zenit.org/articles/il-a-quatre-ans-linauguration-du-pontificat-sous-le-signe-de-joseph-et-du-nard/)

Écho de notre page Facebook : avril 2019

 

30 avril 2019
Saint Pie V, o.p., pape (1566-1572)

Saint Pie V  priant pour la victoire de Lépante  contre les musulmans

Dans la basilique Saint-Étienne de Jérusalem, il y a un autel de la Vierge [au pied duquel le père Lagrange allait prier durant de longues heures]. À droite, quand on fait face au chœur, se trouvent deux peintures, d’origine inconnue :

  1. La première représente, selon une tradition dominicaine ancienne, saint Dominique recevant le Rosaire de la Vierge Marie. En réalité, on ne prête qu’aux riches, et l’on sait que cette tradition du Rosaire est plus tardive, et qu’elle concernait un autre dominicain, le bienheureux Alain de la Roche.
  2. La deuxième, un peu abîmée, représente Pie V priant pour la victoire contre les musulmans pendant la bataille navale de Lépante. Si le camail de Pie V est abîmé, c’est que la peinture porte encore les traces d’un projectile qui l’a touchée pendant la guerre de 1967.

Source : http://www.domjer.org/?paged=6

On peut également lire sur le site des moniales dominicaines d’Estavayer-le-Lac, en Suisse, une courte et précise évocation de Saint Pie V : http://www.moniales-op.ch/spiritualite/dominicains/saint-pie-v:

Savez-vous pourquoi le pape porte une soutane blanche ? Nous sommes en 1566, un nouveau pape est élu : Pie V, un frère dominicain qui sera canonisé en 1712. Cet homme, humble, ferme, austère et pieux, a été choisi pour réformer la Curie romaine, après les vifs débats qui ont marqué le Concile de Trente. Il renonce aux atours écarlates et dorés et conserve son modeste habit blanc de dominicain. Les cardinaux, notons-le, ne semblent pas avoir été tentés par la même démarche. (Jean-Pierre Fragnière)

Bio-express de saint Pie V

Entré dans l’Ordre des Prêcheurs à 14 ans, Pie V ou plutôt Michele Ghislieri (1504-1572), devient pape sous le nom de Pie V en 1566. Il met en application les décrets du Concile de Trente, promulgue le bréviaire et le missel romain. Saint Pie V institue la fête du Rosaire en action de grâce après la victoire de Lépante sur les Turcs.

Une prière de saint Pie V

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes oreilles et écoute-moi, ainsi que tu as écouté ton Père sur le Mont Thabor.

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes yeux et regarde-moi, ainsi que tu as regardé, du haut de la croix, ta Mère chérie, affligée par la douleur.

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre ta bouche, et parle-moi, ainsi que tu as parlé à saint Jean, lorsque Tu l’as donné pour fils à ta Mère.

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes bras sacrés et embrasse-moi, ainsi que Tu les as ouverts sur l’arbre de la Croix pour embrasser le genre humain.

Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre ton cœur, reçois le mien et accorde-moi ce que je te demande, si telle est Ta volonté. Amen !

 

29 avril 2019

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380). Tertiaire dominicaine.

Sainte Catherine de Sienne,
mère spirituelle des 2e et 3e ordre de Saint Dominique
par Cosimo Rosselli (15e)

Patronne principale de l’Italie par le pape Pie XII, le 18 juin 1939. Docteur de l’Église par le pape Paul VI, le 3 octobre 1970. Co-patronne de l’Europe par le pape saint Jean-Paul II, le 1eroctobre 1979.

Dans son Journal spirituel, Cerf, 2014, le père Lagrange fait souvent référence aux écrits de Sainte Catherine de Sienne, ex. p. 62 :

– Se gourmander sévèrement des pensées non seulement mauvaises mais inutiles. Songer à son impuissance, à son ingratitude. De là naît l’humilité, et l’humilité purge le cœur de toute vaine pensée en l’occupant au-dedans.

« Pauvreté, silence, exercice intérieur de l’esprit »
C’est exactement la doctrine de Sainte Catherine de Sienne.

Illustration
Sainte Catherine de Sienne, (la mama) mère spirituelle des 2eet 3Ordre de Saint Dominique, par Cosimo Rosselli (1431-1507), National Gallery of Scotland.

Sainte Catherine de Sienne préside. Elle porte la robe blanche (pureté) et le manteau noir (pénitence) de l’Ordre de Saint Dominique.  Avec ses pieds, elle écrase un être effrayant, le diable, elle le soumet. Parmi les personnages auréolés, à gauche, Saint Laurent, diacre et Saint Dominique tenant un lys et la Règle. À droite, Saint Raymond de Capoue ?, l’Archange Raphaël avec le jeune Tobie. Deux groupes de tertiaires sont agenouillés. À l’un, Sainte Catherine présente le livre de la Règle de l’Ordre, et à l’autre, un rouleau de règlements à observer. Le retable a peut-être été peint pour le couvent de Sainte-Catherine à Florence où se trouvaient trois nièces du peintre.

 

24 avril 2019

La Conversion de S. Augustin, 1430 env. par Guido Pietro dit Fra Angelico, Musée Thomas Henry, Cherbourg

La Conversion de S. Augustin, évêque et docteur de l’Église
« Tolle lege ». (Prend et lis) S. Augustin, Confessions 8, 12, 29

Augustin, quel contraste avec tous les prétendus mystiques païens : sa confession, Dieu, qu’on sent si présent… il est en contact avec lui, le prend à témoin, implore son pardon, se sent pardonné… quelle réalité de vie divine. (Marie-Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel, p. 432)

 

Description de l’œuvre
Fra Angelico représente saint Augustin au moment où il est frappé par la grâce dans son jardin. À Milan, Augustin partage avec Alypius une maison avec un jardin. Il a la tête dans les mains. La peinture du Quattrocento utilise la position et la gestuelle pour rendre compte des sentiments des personnages.
La tête baissée exprime au Moyen Âge le chagrin ou la douleur. Saint Augustin a les yeux fermés, il a un songe.
Deux hypothèses ont été proposées pour expliquer l’attitude du saint. Il pleure car il est touché par la grâce de Dieu ou il pleure car cette conversion est un déchirement, il lui faut renoncer à sa vie de plaisirs.
Derrière lui, se trouve son fidèle ami Alypius qui lui aussi va se convertir. Certains historiens ont pensé qu’il s’agissait plutôt de son unique fils Adéodat.
Le jardin est clos, il peut représenter le jardin de la vertu à laquelle Augustin va accéder par sa conversion.
Le paon perché sur le mur de la maison est symbole de vérité et d’immortalité. Au Moyen Âge, on pensait que la chair de cet animal était imputrescible ce qui signifie que sa chair ne pouvait pas pourrir. Chaque année, il perd ses plumes qui repoussent au printemps, ce qui peut évoquer la résurrection du Christ.
Les papillons sur la barrière au pied de saint Augustin sont aussi symbole de l’immortalité de l’âme car le papillon qui sort de la chrysalide est symbole de résurrection.
La sauterelle qu’on remarque sur la barrière de l’enclos peut faire l’objet de plusieurs interprétations : l’invasion de sauterelles détruit la moisson. Mais la sauterelle aussi détruit le serpent, ce qui peut exprimer la maîtrise de soi et le refus des plaisirs.
La moitié des moutons (premier plan au bas du tableau, à peine visibles sur cette photo, sont noirs, les autres sont blancs, on peut y voir une allusion au manichéisme ; certains seraient proches de Dieu et les autres suivraient un dieu mauvais, et seraient hérétiques. On peut y voir une référence à la future charge d’évêque de saint Augustin.
Le figuier sous lequel est assis le saint est un arbre qui nourrit l’homme sans lui demander de gros efforts de culture, il symbolise la volonté de survie mais aussi la richesse naturelle, il s’accroche au moindre creux de rocher pour y puiser de l’eau.
Le personnage à l’entrée de la grotte, en haut à droite, est souvent considéré comme un ermite. Augustin écrira plus tard les règles de vie pour les ermites.

Source : discip.ac-caen.fr

 

21 avril 2019

Christ est ressuscité ! Alléluia !
Belle et sainte fête de la Résurrection du Seigneur à toutes et à tous !

Le Christ est ressuscité, lui la résurrection, et il a transfiguré dans la beauté ce qui était sans beauté ni éclat. Le Seigneur comme un dormeur s’est éveillé et a déjoué toutes les ruses de l’ennemi. Il est ressuscité et il donne la Joie à toute la création. Il est ressuscité et la prison de l’enfer a été évacuée. Il est ressuscité et a transformé le corruptible en incorruptible. Le Christ ressuscité a rétabli Adam dans sa dignité première d’immortel. (Sermon de saint Épiphane, évêque de Salamine, Père de l’Église, IVe siècle, Lectionnaire patristique dominicain– Jean René Bouchet, Paris, éd. du Cerf, 1994.)

St Jean et St Pierre au tombeau vide du Christ par Giovanni Francesco Romanelli (1640), Viterbo, Italie.

« C’est alors qu’entra l’autre disciple [Jean], lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » (Jean 20, 6-9.)

Le père Lagrange nous précise :

C’est ce point que saint Jean a raconté en détail, car il prit part à cette recherche anxieuse, se désignant lui-même comme « cet autre disciple que Jésus aimait » […]. Saint Jean dit seulement que dès lors il crut que Jésus était ressuscité, et ce fut sûrement la conviction de Pierre. Jusqu’à ce moment, ils n’avaient pas compris d’après l’Écriture que le Christ devait ressusciter. Il l’avait cependant annoncé lui-même à tous ses Apôtres. Mais l’événement leur paraissait tellement improbable que seule l’évidence du fait eut le pouvoir de les convaincre, et il leur apparut alors que cette consécration suprême du Messie avait été prédite (Isaïe 53, 11).

Extrait de L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangéliquepar Marie-Joseph Lagrange o.p., pp. 629-630, éd. Artège-Lethielleux, 2017.

 

20 avril 2019
Samedi saint
Un grand silence parce que le Roi dort

« Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude.
Un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles […].»

(Sermon de saint Épiphane, évêque de Salamine, Père de l’Église, IVe siècle, pour le deuxième nocturne – Lectionnaire patristique dominicain– Jean René Bouchet, Paris, éd. du Cerf, 1994.)

Illustration : La Descente du Christ aux enfers (ou aux limbes) par Beato Angelico (15e). Fresque cellule 31, Couvent San Marco, Florence, Italie. Sophie de Gourcy précise, dans son livre Apprendre à voir la Nativité, DDB, 2016 : Les limbes sont appelés à partir du XIIIsiècle « prison des âmes ». […] Le Christ en fera sauter la porte lorsque, selon le symbole des apôtres, le Credo, il aura été crucifié, sera mort et descendra « aux enfers ».

Par Fra Angelico, on voit le Sauveur renverser et écraser la porte qui maintenait les justes dans l’attente de leur délivrance. Ce lieu de réclusion était une grotte privée de lumière. Fra Angelico la peignit dans une fresque du couvent San Marco vers 1443, cellule 31. La descente aux enfers du Sauveur est comme un souffle dont la force arrache la porte de ses gonds, écrase un diable qui tentait de s’opposer à la libération des âmes des justes détenues dans ces profondeurs obscures […].

 

19 avril 2019

En ce Vendredi saint, c’est avec une grande tristesse que fr. Manuel Rivero o.p., président de notre Association des Amis du père Lagrange, nous a appris, hier, le départ au Ciel de sa sœur, Marie-Victoire, qu’il a confiée à l’intercession du frère Marie-Joseph Lagrange.

Nous exprimons à Fr. Manuel et à sa famille notre grande amitié en cette triste circonstance et les assurons de nos ferventes prières pour leur chère défunte.

 

19 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
La Passion de Jésus
Vendredi saint
Le crucifiement et la mort du Christ

Alors, il [Pilate] leur livra Jésus pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus. Et portant sa croix [il] sortit vers l’endroit du « Crâne », qu’on nomme en hébreu « Golgotha » où ils le crucifièrent (Jn 19, 16-18.)

Pour approfondir :

Christ en croix et saint Dominique (détail)
Fresque de Fra Angelico. Musée San Marco

 

 

Pilate fit donc relâcher Barabbas, et abandonna Jésus à la haine des Juifs, ce qui veut dire qu’il le condamna juridiquement à mort, les soldats romains étant chargés de l’exécution. […]
[La crucifixion] était le supplice des esclaves et des bandits. Ce fut celui qu’endura Jésus.
[…] On le crucifia donc, clouant d’abord ses mains au gibet qu’on éleva ensuite sur le pieux droit, en secouant sans s’en inquiéter son corps endolori […] Quand on commença de crucifier Jésus, il n’était guère plus de midi. […] Jésus expira vers trois heures du soir. […]

Ayez pitié de nous, très doux Jésus, qui dans votre clémence avez souffert pour nous.

(Extraits de L’Évangile de Jésus avec la synopse évangélique, Marie-Joseph Lagrange o.p.,  éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

18 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
Jeudi saint
Jésus reprend les disciples de leur ambition et leur lave les pieds

Lors donc qu’il leur eut lavé les pieds, et qu’il eut repris ses habits et se fut remis à table, il leur dit : « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?… Vous m’appelez « Maître » et « Seigneur » ; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que vous agissiez vous aussi comme j’ai agi envers vous. » (Jn 13, 12-15.)

Pour approfondir :

L’intention principale de Jésus était de donner à ses disciples un exemple d’humilité qui fût une leçon éternelle dans son Église. Ce qui hausse cette basse fonction jusqu’à l’héroïsme, c’est que lui, sorti de Dieu, et allant à Dieu, savait que Judas Iscariote, fils de Simon, l’un des Douze, songeait en ce

Le lavement de pieds. Servir avec amour
Jun Jamosmos (21e)

moment même à le livrer. Et il lui laverait les pieds comme aux autres. Aussi bien ce n’est pas Judas qui protesta ! […]

Ce que Jésus en avait fait, c’était donc seulement pour abaisser à jamais les sursauts de l’orgueil ou de la vanité chez les siens. C’est ce qu’il énonce clairement, sans faire aucune allusion à un état inférieur de pureté qu’il aurait ainsi rendu plus parfait : « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur et vous dites bien ; car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. »

Les fidèles savent très bien que l’imitation de Jésus doit s’étendre à tous leurs actes, à toutes leurs pensées, à toute leur vie, et que pourtant cet exemple particulier n’est point spécialement obligatoire. Cependant, pour honorer ce souvenir, les rois ont lavé les pieds des pauvres le jeudi saint, et les prélats de l’Église le font encore. Et qu’on n’allègue pas l’inconvenance de s’humilier devant un frère qui est peut-être un apostat dans son cœur. Jésus l’a fait à l’égard de Judas, et cependant il savait qu’il était déjà figuré dans l’Écriture : « Celui qui mange mon pain a levé contre moi son talon. »

(L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Marie-Joseph Lagrange o.p., pp. 541-542, éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

17 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
Mercredi saint
La trahison de Judas

Judas dit aux grands prêtres : « Que voulez-vous me donner et moi je vous le livrerai ? Ceux-ci lui assurèrent trente pièces d’argent… » Et dès lors, il cherchait une occasion pour le livrer. (Mt 26, 14-16.)

Pour approfondir :

La fête de Pâque approchait, et les meneurs du Sanhédrin n’étaient pas sans inquiétude, car ils savaient que durant ces huit jours de fête Pilate était aux aguets. Si le Galiléen prenait fantaisie d’exciter le peuple, le gouverneur ne manquerait pas cette occasion de frapper fort. Il fallait se hâter, car arrêter Jésus durant les solennités, c’eût été provoquer le tumulte qu’on craignait. Le secret n’importait pas moins que la promptitude, et il n’y avait plus que deux jours avant la fête ! L’intervention de Judas Iscariote tira d’embarras les chefs du sacerdoce et le groupe des docteurs Pharisiens. […]

Judas était de Qarioth, au sud de la Judée, d’un tempérament plus froid que les Galiléens enthousiastes, mais, assure-t-on, plus intelligent, plus cultivé, digne de la confiance que lui témoigna Jésus en l’envoyant prêcher le Règne de Dieu. Il [Judas] s’aperçut peu à peu des prétentions extravagantes de son chef, qui se disait Messie et Fils de Dieu, et qui cependant, à l’occasion, se dérobait au péril, c’était donc un séducteur : la Loi ordonnait de le dénoncer ; Judas fit son devoir. […]

 

La trahison de Judas (1303)
Giotto, fresque chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie

Ce qu’il y a de vrai dans les conjectures de la critique, c’est que Judas avait en effet commencé avec de bonnes dispositions. Sans cela Jésus ne l’aurait pas admis parmi les Douze. Sa prescience de l’avenir n’était point une raison de s’abstenir. Elle imitait celle de son Père qui accorde des grâces de choix à de futurs prévaricateurs. Et il est possible en effet que Judas, étant de la Judée, ait été plus imbu, que les autres disciples, des doctrines des Pharisiens, plus porté à se détacher de son Maître, poursuivi par eux avec tant d’acharnement. Il espérait sans doute – quelques disciples en furent d’abord presque là –, mais avec une ambition plus basse et l’amour du lucre, que le règne de Dieu tournerait à son profit. Ce calcul échouant, il se dégagea. […] Judas avait pris l’initiative, et il accepta le prix de la trahison. On convint de trente deniers.

[…] Il ne restait plus au misérable qu’à trouver une occasion favorable, c’est-à-dire à organiser un guet-apens pour mettre la foule en présence d’un fait accompli. Ces princes de la naissance et de l’intelligence dédaignaient la foule, mais ils la craignaient.

[…] L’entrevue du traître et de ceux qui le payaient aurait lieu dans la nuit.
(L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Marie-Joseph Lagrange o.p., pp. 533-534, éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

16 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
Mardi saint
Jésus qui va être glorifié donne un commandement nouveau 

Jésus dit : « Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous … Vous me chercherez… Et comme j’ai dit aux Juifs : « Où je vais, vous ne pouvez venir », à vous aussi je le dis maintenant… Je vous donne un commandement nouveau : c’est que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés, vous aussi, le uns les autres. C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes pour moi des disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13, 33-35)

Approfondissement : Le sacrement d’amour institué, Jésus ouvre son cœur à ses disciples plus largement que jamais. Déjà sa Passion est commencée, puisque Judas est allé chercher main-forte, et c’est à la fois sa gloire propre d’accomplir cet acte d’obéissance et de charité, et la gloire de son Père à laquelle il rapporte tout ce qu’il fait. Car le Père ne la gardera pas cachée dans son secret éternel : il la fera rejaillir sur le Fils lui-même, et ce sera bientôt, c’est-à-dire par sa résurrection et son exaltation. Or cela ne pourra être sans que le Maître s’éloigne des siens. Il s’attendrit à cette pensée, les nomme ses petits enfants – c’est la seule fois ! – et les avertit, comme il avait averti les Juifs, qu’ils ne pourront le suivre. Il leur lègue donc une dernière parole, un commandement nouveau : qu’ils s’aiment les uns les autres, comme il les a aimés. Ce sera pour le monde la marque qu’ils sont vraiment ses disciples. Ce commandement nouveau rappelle la nouvelle alliance que Jésus venait de promulguer. Il devient nouveau parce que Jésus en est le modèle, parce qu’il en est l’inspirateur et toute la raison […].
(L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, pp. 549-550. Marie-Joseph Lagrange, o.p., éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

15 avril 2019
La Semaine sainte avec le P. Lagrange
Lundi saint
L’onction à Béthanie (Jn 12, 3)

Onction de Jésus par Marie de Béthanie, pendant le repas chez Simon
par Philippe de Champagne (détail) (17e). Musée des Beaux Arts, Nantes. France

« Marie (de Béthanie) donc prit une livre d’un parfum de nard authentique d’une grande valeur. Elle oignit les pieds de Jésus. Elle les essuya avec ses cheveux. La maison fut remplie de l’odeur du parfum. »

Approfondissement : Le repas était commencé, lorsque Marie, sœur de Lazare, prit une livre, c’est-à-dire trois cent grammes d’un parfum de nard, de la plus pure qualité. Elle en oignit la tête de Jésus, suivant l’usage ordinaire, puis, comme il restait encore beaucoup, elle le répandit à profusion sur ses pieds, si bien qu’elle se vît obligée de les essuyer avec ses cheveux, ayant brisé le vase d’albâtre pour le verser jusqu’à la dernière goutte. L’odeur de l’huile parfumée remplit toute la maison […]. En effet le cœur attentif de Marie avait été touché d’un pressentiment auquel les autres demeuraient fermés ; elle avait oint d’avance le corps du Maître tant aimé. Et ce geste était si beau, étant inspiré par une lumière divine, que Jésus annonça solennellement : Partout ou sera prêché l’Évangile, dans le monde entier, on parlera aussi de ce qu’a fait cette femme, en mémoire d’elle. Prophétie réalisée dans toutes les chaires où l’on prêche la Passion. (L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Marie-Joseph Lagrange, o.p., p. 463, éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

14 avril 2019
L’entrée messianique de Jésus et sa Passion à Jérusalem
Une belle méditation du P. Lagrange :

C’était donc une entrée messianique à laquelle Jésus se prêtait, lui qui avait toujours refusé de se laisser nommer Messie, si ce n’est en secret, par les plus fidèles. Mais le moment était venu. […] Jésus agréait ces humbles hommages, lui le roi humble et doux. [….] On saluait donc le Fils de David, le roi d’Israël, le Messie tant désiré.

Jésus cependant était bien éloigné des sentiments du triomphateur antique. En descendant du Capitole, le vainqueur faisait égorger les rois vaincus. C’est lui qui devait être la victime, et avec lui cette ville de Jérusalem qu’il était venu sauver. Voyant devant lui, dans l’éclat encore récent de leurs grandes pierres blanches, les palais, les remparts, le Temple du Seigneur ruisselant d’or, toute cette sainte Sion où l’attendaient la haine et la perfidie, il pleura.

Jésus pleure sur Jérusalem
par Carl Olsen (20e)

Combien de saints ont pleuré avec lui en relisant ce thrène (lamentation de Jésus sur Jérusalem) : « Ah ! si dans ce jour tu avais connu, toi aussi, ce qu’il fallait pour ta paix ! – Mais maintenant cela est caché à tes yeux. Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis feront un retranchement contre toi, et ils t’entoureront et te presseront de toute part, et ils te briseront (ruine du Temple de Jérusalem) sur le sol, toi et tes enfants demeurant chez toi, et ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas su le temps de sa visite. » (Luc 19, 42-44)

Monotone cantilène de l’amour méconnu. Toi, et toi, et toujours toi ! Jésus ne cherche pas dans Jérusalem le lieu où il doit mourir. Ses yeux ne s’arrêtent pas à la place du Golgotha. Ce qui oppresse sa pensée, c’est un peuple en fureur, les factions déchaînées, l’union d’un jour dans la rage du désespoir contre un ennemi de sang-froid qui resserre le réseau de ses postes, qui monte à l’assaut ; c’est la plainte des enfants écrasés sous les pierres qui s’écroulent, c’est la torche jetée dans le Temple, et la fin du culte rendu à Dieu dans les sacrés parvis [….]. (Pour lire le texte en entier, se reporter à l’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique par Marie-Joseph Lagrange, pp. 468-469, Artège-Lethielleux, 2017.)

 

10 avril 2019
Jour-anniversaire de la mort du père Marie-Joseph Lagrange, en communion avec fr. Manuel Rivero o.p., nous disons ensemble la prière pour la glorification de ce grand serviteur de Dieu :

9 avril 2019
La vérité qui rend libre

Il y a péril à méconnaître l’Envoyé de Dieu « Celui qui m’a envoyé est véridique ; et ce que j’ai entendu de Lui, c’est de cela que je parle dans le monde. » (Jean 8, 26.)

Méditation : « La vérité [de Jésus] pratiquée grandit dans l’âme et lui donne cette énergie qui est vraiment la délivrance et la liberté. » (Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, pp. 327-328, éd. Artège-Lethielleux, 2017.)

 

7 avril 2019

Jésus et la pécheresse (2011)
Andreï-Nikolaïevitch Mironov (en russe : Андре́й-Никола́евич Миро́нов par wikipedia

« Femme, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? » « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus. » (Jean 8, 10-11.)

Commentaire du P. Lagrange : La justice et la miséricorde se sont rencontrées. La justice ne consent pas à une absolution juridique qui ne tiendrait pas compte du caractère antisocial de la faute ; la miséricorde ne consent pas à condamner, parce qu’elle a lu le repentir dans ce cœur encore serré par l’effroi. Recommander le ferme propos [la résolution], c’est supposer le repentir. (L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, p. 324, Artège Lethielleux, 2017.)

Rosaire, radio Arc-en-ciel, le 18 mars 2019. Rosaire avec saint Joseph par Fr. Manuel Rivero O.P.

Bonsoir, chers amis du Rosaire. Demain, le 19 mars, nous célébrerons la fête de saint Joseph, le père adoptif de Jésus.
Nous allons méditer les mystères de la vie de Jésus à partir de saint Joseph tel que la révélation biblique le présente dans l’Évangile selon saint Matthieu. Si saint Luc, évangéliste, nous a transmis les événements de la naissance et de l’enfance de Jésus à partir de Marie, saint Matthieu le fait à partir de Joseph.

Faisons le signe de la croix en prenant dans nos mains la croix du chapelet :
Tous : Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Credo. Notre Père. 3 Ave Maria.

Premier mystère joyeux : la généalogie de Jésus

De l’Évangile selon saint Matthieu 1,1 : « Livre de la Genèse de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. »

Saint Matthieu révèle la nouvelle genèse, la nouvelle création, accomplie par Jésus, le Fils de Dieu fait homme, né de Marie, descendant de la tribu de David par l’adoption de Joseph. Il y a le livre de la Genèse qui dévoile l’origine du monde en Dieu. Il y a la nouvelle genèse proclamée dans l’Évangile.

Saint Joseph (détail)
Fra Angelico

Pour saint Matthieu, c’est Joseph qui assure la continuité entre l’Ancien et le Nouveau Testament en tant que membre de la tribu de David. Le Messie devait naître de la descendance du roi David. Jésus naîtra à Bethléem, la ville de David. La généalogie de saint Matthieu aboutit à Joseph, l’époux de Marie, « de laquelle naquit Jésus, que l’on appelle Christ » (Mt 1,16).

Dieu est entré dans l’histoire des hommes. Il n’a pas reculé devant leurs turpitudes et leurs crimes. Cette histoire marquée par des infidélités, des adultères et des meurtres nous l’appelons histoire sainte parce que sanctifiée par notre Dieu trois fois saint.

Dieu a sanctifié Joseph pour la mission à accomplir : devenir l’époux aimant et fidèle de Marie d’une part et le protecteur de Jésus en tant que père adoptif et éducateur d’autre part.

Prions pour notre temps et pour notre histoire personnelle et collective, sanctifiés par Dieu.
Prions que nous accomplissions la mission que Dieu nous confie.

Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Devenir n°10 Saint Joseph

Deuxième mystère : l’Annonciation faite à Joseph

De l’Évangile selon saint Matthieu 1,18s : « Telle fut la genèse de Jésus Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph : or, avant qu’ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit-Saint. Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit. Alors qu’il avait formé ce dessein, voici que l’Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint. »

Joseph connaissait la droiture et la sainteté de Marie. Comme la fiancée n’habitait pas la maison du futur mari, peut-être des gens ont rapporté à Joseph la grossesse de Marie avec des commentaires malveillants. Le « ladilafé». L’Ange confirme en songe à Joseph l’honnêteté de Marie et la sainteté de l’enfant, conçu par l’Esprit-Saint.

Prions pour tous les couples et pour toutes les familles.
Prions pour que disparaissent la médisance et la calomnie, l’envie et la jalousie.

Notre Père. Avec Maria. Gloria.
CD Devenir n°10 Saint Joseph

Troisième mystère : Joseph donne le nom à l’Enfant Jésus

De l’Évangile selon saint Matthieu : « L’Ange du Seigneur dit à Joseph en songe : « Marie, ta femme, enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus, car c’est lui qui sauveras son peuple de ses péchés. »
Jamais un homme dans l’Ancien Testament n’avait reçu un telle mission : veiller sur celui qui allait libérer Israël non des peuples ennemis mais de ses péchés !

Moïse avait été choisi et envoyé pour faire sortir Israël de l’esclavage de l’Égypte vers la Terre promise. Les Juges comme Samson avaient vaincu les oppresseurs par une force physique extraordinaire, don de Dieu.

Joseph reçoit une tâche et une grâce uniques : devenir le père adoptif du Messie libérateur des puissances du mal et de la mort.

Dans l’Évangile selon saint Matthieu, c’est Joseph et non Marie qui donne le nom de Jésus à l’enfant conçu du Saint-Esprit. Le nom était accordé le huitième jour après la naissance au moment de la circoncision.

Joseph a veillé sur son épouse, Marie, et sur  l’Enfant Jésus pour qu’ensemble, en famille de Dieu, la mission du Messie puisse être menée à bien selon le plan de Dieu.

L’étymologie du mot « évêque » nous révèle le sens de cette charge : « veiller sur », « surveiller ». En ce sens, saint Joseph est le modèle des évêques, les surveillants du troupeau qui leur est confié par Dieu. Il arrive que saint Joseph soit représenté dans l’art portant le bâton fleuri d’Aaron, le grand-prêtre choisi par Dieu (cf. Nb 17, 20-25). En effet, si le grand-prêtre veillait sur le temple, saint Joseph a veillé sur son épouse, le temple de Dieu, « le buisson ardent », symbole de la présence de la divinité. Saint Paul, inspiré par l’Esprit-Saint, écrit aux chrétiens de Colosses qu’en Jésus « habite corporellement la plénitude de la divinité » (Col 2,9). La Vierge Marie a porté en son sein corporellement cette plénitude de la divinité et saint Joseph a veillé sur elle et sur le développement intégral de son fils adoptif, Jésus.

Prions pour tous ceux qui veillent sur les autres : le pape, les évêques, les prêtres, les parents, les éducateurs, les surveillants de prison …
Prions pour que les responsables veillent sur les autres sans désir de domination à l’image de saint Joseph, homme juste et chaste.
Prions pour ceux qui sont sous le patronage de saint Joseph.

Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Devenir n°10 Saint Joseph

Quatrième mystère : la naissance de Jésus

De l’Évangile selon saint Matthieu 1, 22s: « Tout ceci advint pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel », ce qui se traduit : « Dieu avec nous ». Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui sa femme ; et il ne la connut pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils, et il l’appela du nom de Jésus. »

Joseph se montre homme de peu de paroles mais homme d’action. Saint Joseph figure dans l’histoire de la Bible et de l’Église comme « le grand silencieux ». S’il nous est possible d’accéder à l’âme de la Vierge Marie à travers ses quelques phrases retenues dans les évangiles, il n’en va pas de même pour son époux Joseph. Pas une seule phrase de lui n’a été rapportée par les évangélistes.

Pourtant ce silence non seulement ne nuit pas à sa sainteté mais il accorde une grande profondeur à sa mission. Joseph a reçu l’annonce de l’ange en songe. Il s’est levé pour accomplir la mission demandée par Dieu : prendre Marie pour épouse et veiller sur l’enfant Jésus qui va naître non pas d’un vouloir de l’homme mais de l’Esprit-Saint.

C’est pourquoi saint Matthieu, évangéliste, l’appelle « juste ». Pour nous le mot justice nous fait penser à la justice sociale et aux revendications salariales. Dans la Bible la justice équivaut à la sainteté. Joseph est juste non seulement parce qu’il a travaillé correctement dans son atelier d’artisan dans le bâtiment mais parce qu’il a ajusté sa volonté à celle de Dieu. La prière du Notre Père a pris chair en lui : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

La volonté de Dieu conduit précisément le croyant à la plus haute réalisation de son existence malgré les apparences. Nombreux sont ceux qui plaignent Joseph. Un ami m’avouait un jour : « J’ai toujours eu pitié de saint Joseph qui me semblait un personnage falot chargé d’un mauvais rôle. Il n’était pas tout à fait un mari ni tout à fait un père. Mais j’ai découvert la force de sa mission quand je suis moi-même devenu père. À la naissance de mon premier enfant, j’ai été saisi d’un sentiment étrange. Ma femme tenait dans ses bras le bébé qui venait de sortir de son sein. Il faisait partie d’elle-même. Ce n’était pas mon cas. Le bébé s’interposait maintenant entre la femme que j’aimais et moi. Recouvert de sang, ses cris ne me le rendaient pas attirant. Je me suis dit intérieurement qu’il me fallait l’accepter, l’ « adopter » et le reconnaître comme mon enfant. Et à ce moment-là, j’ai pensé à saint Joseph. Me voilà en train de vivre sa propre démarche d’ « adoption ».

Au fond, toute personne se trouve face au dilemme de l’adoption d’une manière ou d’une autre. Pas d’adoption, pas d’engagement, pas d’amour. Il me semble possible de parler d’adoption dans les différentes situations de l’existence : notre corps, notre famille, notre histoire, notre pays, notre sexe, nos travaux et missions …

Consécration au Seigneur Jésus par l’entremise de son père adoptif, saint Joseph : « Entre tes mains, saint Joseph, je remets mon corps et mon âme, ma vie et ma mort, mes projets et mes soucis matériels, ma famille et toutes les familles, le pape et tous les évêques qui veillent sur ton Église.

Saint Joseph, tu as accompli la volonté de Dieu dans la prière silencieuse, je te prends pour modèle et je me confie à ton intercession auprès de Jésus le Christ, notre Sauveur, pour adopter avec foi le contexte familial et social que je n’ai pas choisi, où Dieu m’appelle à servir saintement. Amen ! »

Notre Père. Avec Maria. Gloria.
CD Devenir n°10 Saint Joseph

Cinquième mystère : La fuite en Égypte et le retour à Nazareth

De l’Évangile selon saint Matthieu 2, 13s : « Voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte ; restes-y jusqu’à ce que je te le dise. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » Il se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte. (…) Quand Hérode eut cessé de vivre, voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph, en Égypte, et lui dit : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et mets-toi en route pour la terre d’Israël ; car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. » Il se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, et rentra dans la terre d’Israël. »
Joseph a sauvé l’Enfant Jésus de la menace mortelle d’Hérode. Marie et Joseph ont connu l’angoisse de l’exode. Ils ont vécu en réfugiés politiques en Égypte.

Prions pour tous les réfugiés politiques et économiques.
Prions pour ceux qui sont menacés de mort sans oublier les enfants dans le ventre de leur mère menacés par l’avortement.

Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Devenir n°10 Saint Joseph
…………………………
Prions : Dieu tout-puissant, à l’aube des temps nouveaux, tu as confié à saint Joseph la garde des mystères du salut ; accorde maintenant à ton Église, toujours soutenue par sa prière, de veiller sur leur achèvement. Par Jésus-Christ …

Bénédiction :
La prière de ce soir a été animée par Joëlle, Sonia, Henri à la technique, et moi-même, le frère Manuel, dominicain.
Chant sur saint Joseph par Jean Claude Gianadda. CD Devenir.
Bonne fête de saint Joseph à tous !
Bonne nuit et à lundi prochain !

CD Il est vivant n° 6 Couronnée d’étoiles

Photos: Fra Angelico. Saint Joseph. Florence. Italie.

Écho de notre page Facebook : mars 2019

31 mars 2019

Regard de Jésus (détail)
Fra Angelico (1400-1455)

Dieu seul peut rendre à la raison affaiblie par le péché son empire sur les puissances sensibles, c’est en lui qu’elle trouve sa force ; et c’est la prière qui lui donne ce regard souverain qui charme les passions indomptées et les amène soumises aux pieds de l’intelligence. (Marie-Joseph Lagrange des Frères prêcheurs. Journal spirituel, p. 109, Cerf, 2017.)

 

 

25 mars 2019

L’Annonciation à la lumière de la vie et de l’œuvre du père Lagrange
Texte paru dans la Revue du Rosaire de septembre 2010
par Fr. Manuel Rivero, o.p.

Dieu aime ce qui est petit et pauvre. Sa puissance se déploie dans la faiblesse humaine. Le père Lagrange précise que Nazareth, petit village, n’est pas cité dans l’Ancien Testament ni par l’historien juif Flavius Josèphe ni dans le Talmud. C’est là que l’ange Gabriel est apparu à Marie. Les Grecs orthodoxes placent l’Annonciation près de la fontaine de Nazareth suivant un évangile apocryphe désigné sous le nom de l’apôtre Pierre. Faute de renseignements vérifiables, nous pouvons imaginer Marie en train de prier comme aiment à la montrer les artistes chrétiens, le livre de la Parole sur ses genoux ; ou en train de nettoyer sa maison et de faire cuire le repas ; ou encore un seau d’eau fraîche sur la tête, porté avec équilibre et élégance comme le font encore beaucoup de femmes de pays pauvres.

Les Grecs se saluent en se souhaitant la joie tandis que dans les langues araméenne et hébraïque, la salutation souhaite la paix. D’où les différentes traductions possibles en français : « Je vous salue », « Paix sur toi » ou « Réjouis-toi, Marie ».

Quant à l’étymologie de Marie, une multitude de livres et d’articles ont vu le jour à la recherche de la bonne explication. Le père Lagrange retient celle de « dame » ou « princesse » en harmonie avec la pratique de l’Église qui se confie à l’intercession de la Vierge Marie sous le vocable de « Notre-Dame ».

L’évangéliste saint Luc s’est intéressé à la généalogie des femmes. Élisabeth, cousine de Marie, descend de la tribu d’Aaron. Pour le père Lagrange, il ressort de l’Évangile que non seulement Joseph mais aussi Marie descendaient de la tribu de David. L’Annonciation : « Il sera grand et sera appelé fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père », et le Benedictus : « Le Seigneur nous a suscité une corne de salut, dans la maison de David, son serviteur » (Luc 1, 69), relient la naissance de Jésus au roi David. Jésus, dont l’étymologie évoque déjà sa mission de Sauveur est né de la descendance du roi David, la tribu du Messie selon les prophéties.

La question de Marie : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? » est interprétée par de nombreux exégètes catholiques comme un propos de virginité. Au premier siècle, de nouveaux courants ascétiques comme les Esséniens de Qumrân pratiquaient le célibat et la chasteté. « Si Marie entendait demeurer vierge, pourquoi était-elle fiancée ? » se demande le père Lagrange. Il y répond en évoquant le probable souhait de Marie d’échapper aux propositions répétées de mariage. Avec Joseph, homme juste, Marie pouvait accomplir sa vocation divine dans la paix. Par ailleurs, il nous est possible de penser en cohérence avec la foi et la droiture de Marie et de Joseph que ces deux fiancés avaient pris cette décision d’un commun accord, s’aimant avec tendresse, respect et renoncement pour le Royaume des Cieux (Voir Alonso Gómez Fernández, Tras las huellas de José. Icono del Padre y Guardián del Arca, Santo Domingo, República Dominicana, Ediciones Ama, 2008, p. 220).

À la différence de Zacharie qui n’avait pas cru et qui avait demandé un signe, Marie croit aux paroles de l’ange Gabriel : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ! »

Prions pour nos frères juifs. Confions-les à l’intercession de la Vierge Marie, femme cent pour cent juive et cent pour cent chrétienne, la première chrétienne, la première Église.
Prions aussi pour ceux qui n’arrivent pas à croire en la Parole de Dieu révélée dans la Bible.

 

17 mars 2019

Transfiguration (détail) (1518-1520)-Raffaello Sanzio-Pinacothèque Vaticane.

 

« La présence de Dieu est une lumière : parce que, quand on voit tous les objets en Dieu, aucun d’eux ne peut arrêter la pensée, la fixer et la détourner de sa fin suprême. Dans la nuit, on se heurte à chaque pierre du chemin ; le jour, on franchit les plus sérieux obstacles. » (Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, p. 109, Cerf, 2017.)

 

 

14 mars 2019

Saints Dominicains (détail) Fra Angelico ; cinquième panneau de la prédelle du Retable de Fiesole ; 1420 env. ; Londres, National Gallery.

 

« Quand nous lisons la vie des saints, d’un S. Paul, d’une sainte Perpétue, d’une Ste Thérèse, ou d’un S. Dominique, de S. Vincent de Paul ou de S. François de Sales, de S. Charles Borromée ou de Ste Jeanne de Chantal, sans parler de ceux qui sont plus hauts encore, dont les perfections nous éblouissent dans la splendeur de Dieu, nous comprenons le charme souverain qui a attiré tant d’âmes après ces âmes… Qui se donne volontiers à un autre homme ? Et pourtant on se donne aux saints, parce que la beauté de leur âme est vraiment un rayon de la beauté de Dieu <par ce qu’ils avaient Dieu, ils ont atteint la plus haute perfection de l’homme, que leur intercession vienne en aide à notre faiblesse>. » (Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, p. 373, Cerf, 2017.)

 

 

10 mars 2019

 

 

Marie-Joseph Lagrange (7 mars 1855 – 10 mars 1938)

Aujourd’hui est le « jour-anniversaire » de la « montée au Ciel » du père Marie-Joseph Lagrange o.p., fondateur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem. La messe est célébrée par Fr. Manuel Rivero o.p. à la mémoire du P. Lagrange, pour sa prochaine glorification et aux intentions particulières des amis de l’association. C’est aussi l’occasion à tous ceux qui aiment le P. Lagrange et qui demandent son intercession pour obtenir des grâces, de s’associer à cette célébration et de présenter à Dieu leur prière.

 

 

5 mars 2019

La vocation personnelle

Couronnement de la Vierge
Beato Angelico (1438-1440)

Devenir fils de saint Dominique, Albert Lagrange y a déjà songé à plusieurs reprises, dès le séminaire d’Autun. Comment l’appel s’est-il manifesté ? Par saint Dominique en personne, tel du moins que l’a peint Fra Angelico, tel que l’a présenté le P. Lacordaire.

« Depuis que j’avais lu les Conférences de Notre-Dame et la Vie de saint Dominique, l’idéal dominicain dominait de haut ma pensée. Je m’étais donné à saint Dominique moins après la lecture de l’œuvre (de Lacordaire), que pour avoir été séduit par la radieuse image du saint empruntée au couronnement de la Vierge par le bienheureux Angelico de Fiesole. Je ne doutais pas de l’exactitude de ce portrait : et c’était bien, en effet, ce qu’on peut imaginer de la vision aimante d’une âme pure. Longtemps avant d’entrer dans son Ordre, j’étais son fils, je le priais chaque jour. »

(Souvenirs personnels, p. 254-255, cité par B. Montagnes, Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique, p. 32, Cerf, 2004.)

 

3 mars 2019

La Vierge à la grenade, Sandro Botticelli, 1487, (détail), Galerie des Offices, Florence, Italie.

La Vierge à la grenade, Sandro Botticelli, 1487, (détail), Galerie des Offices, Florence, Italie.

Quel fruit ai-je porté ?

« Notre Seigneur a dit : Vous les connaîtrez à leurs fruits. Parole terrible pour moi. Durant le temps que j’ai passé plus en contact avec le monde, quel fruit ai-je porté ? » (Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, 26 septembre 1913, Cerf, 2014.)

 

Lecture d’image :

La symbolique chrétienne interprète les grains serrés et unis dans le sang sous une même écorce comme le Corps du Christ, c’est-à-dire l’Église, l’union des fidèles soudés par une même foi. À partir de la Renaissance, dans le domaine artistique, la grenade est associée à la Vierge et à l’enfant Jésus. On compte ainsi de nombreuses Vierges dites « à la grenade ». La grenade éclatée avec ses grains répandus est l’allégorie de la charité et des dons de l’amour généreux. (Hans Biedermann, Michel Cazenave, Encyclopédie des symboles, Librairie générale française, Paris, 1996.)

 

Écho de notre page Facebook : février 2019

27 février 2019

Une pensée du P. Lagrange pour cette journée

Ave Maria

« Je vois clairement que la plupart de mes peines et de toutes mes difficultés sont venues de ce que je n’ai pas suivi la voie que Notre-Seigneur m’avait indiquée au noviciat : de prière et d’obéissance. La seconde ne peut être parfaite sans un grand esprit de prière : il est vrai que la prière aussi est parfois bien amère, mais c’est en elle qu’on trouve la force de la continuer. D’ailleurs mieux vaut souvent une prière pauvre et en apparence méprisée, que des consolations trop constantes, sauf ces grandes grâces qui portent en elles l’humilité, mais qui ne sont données qu’à une prière pauvre et humble, gémissante. » (Journal spirituel, Cerf, 2014, pp. 240-241.)

 

Photo : Fra Giovanni Angelico en prière par Michel Dumas (1812-1885) (école Jean-Auguste Dominique Ingres). La composition de cette œuvre traduit une dévotion profonde : l’expression du visage accompagne un geste d’offrande des pinceaux. Le manuscrit en cours d’enluminure montre le travail de création interrompu par la prière. Un sol carrelé polychrome accentue la perspective et organise la composition en profondeur. Les meubles d’esprit médiéval, les outils de l’artiste (pots de couleur, carton à dessin) et quelques accessoires de composition (un vase, un crâne, des fils qui pendent) suggèrent l’atelier de l’artiste. La figure du Bienheureux Jean de Fiesole est à la fois dépouillée et sculpturale. La lumière éclaire son visage depuis le haut. (Musées de Langres.)

 

 

22 février 2019

« Mais pour vous qui dites-vous que je suis ? » insista Jésus.

Remise des clefs à saint Pierre-détail d’une fresque de la chapelle Sixtine-Vatican, par Pietro Perugino (15e)

[…] Pierre a dit : « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. » […] C’est sur ce point capital que Pierre prend ici position, plus nettement que personne […] montrant ainsi qu’il a bien compris la parole de Jésus : « Comme mon Père qui est vivant m’a envoyé. » (Jean 6, 57.)

[…] Par son amour pour Jésus, Simon est entré dans l’intimité du Père céleste qui la lui a révélée. Jésus confirme donc, au nom de son Père, ce que Simon a dit de sa personne. Il va dire à son tour ce qu’il pense de son disciple. […] « Et moi, je te dis que tu es Pierre (Kepha) et que sur cette pierre (kepha) je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. »

[…] Ainsi Pierre serait le chef spirituel du royaume, son Maître de vérité. Un autre symbole indique le caractère universel de son pouvoir. Le chef du royaume terrestre du Christ recevra de lui les clefs que tout maître de maison confie à son fidèle majordome pendant son absence. Et parce que le royaume de la terre ne sera fondé qu’en vue du royaume des cieux, les mesures prises par Pierre sur la terre seront ratifiées dans le ciel.

[…] Le Christ avait désigné Pierre comme le fondement ; l’édifice subsistait, il avait les mêmes adversaires, il tenait bon grâce au roc sur lequel il était bâti. C’était toujours Pierre qui tenait, mais ce n’était plus la personne de Pierre ; c’était son office, délégué à celui qui avait pris sa place. La promesse du Christ ne pouvait défaillir ; son objet était désigné par le fait de la succession.

[…] Après la résurrection, Pierre prend la direction de tout. Il faisait déjà dans l’Évangile figure de chef. Ce ne pouvait être à l’insu de Jésus ; Lui, le vrai Chef, dut s’en expliquer. Il le fit en des termes grandioses pour Pierre, engageant l’avenir, un avenir alors voilé, mais que sa parole domine encore avec une clarté toujours plus vive, une action toujours plus efficace.

(Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile de Jésus-Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, pp. 284-285.)

17 février 2019

Ars-sur-Formans (France), dimanche, le 17 février 2019.

Foyer sacerdotal de Bourg-en-Bresse (Ain)

Beau soleil d’hiver en ce dimanche où j’ai eu la joie de prêcher à la messe de la basilique du saint curé d’Ars. La célébration était priante dans une église remplie et don la liturgie a bénéficié de la chorale des sœurs d’inspiration carmélitaine : des voix pures soutenues par des sons discrets des guitares bien accordées.
Ars est une ville internationale qui attire des pèlerins du monde entier.
À la messe étaient aussi présents des membres de la communauté « Cenacolo ». Cette communauté propose à des personnes ayant connu l’esclavage de la drogue un cheminement de libération psychologique et spirituelle.
Le foyer sacerdotal Jean-Paul II accueille dans un cadre campagnard des séminaristes de plusieurs continents. Son architecture moderne est originale, agréable à voir et facile à vivre. C’est ici que je loge.
Le père Lagrange, né à Bourg-en-Bresse, originaire du diocèse, a l’honneur de donner son nom à la bibliothèque et salle de travail des séminaristes. Il avait été béni par le saint curé d’Ars à l’âge de trois ans, présenté par sa mère, Élisabeth Falsan, au saint curé, patron des prêtres, en demandant la guérison de son fils malade.
La retraite pour le prêtres du diocèse commencera ce soir avec le thème « Disciples-missionnaires de Jésus-Christ à la lumière de la vie et de l’œuvre du père Lagrange, dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem ».
Avec ma prière au Vivant et me confiant aussi à votre intercession pour que la retraite porte du fruit, je vous souhaite un paisible dimanche.
Fr. Manuel Rivero O.P.

13 février 2019
Bienheureux Jourdain de Saxe o.p.

« Sainte Marie, vous avez mis dans mon cœur cette compassion viscérale pour les malheureux ; mon implacable et sauvage égoïsme a tout étouffé. Je n’ai plus cherché le prochain que pour mon agrément ; manteau donné à un pauvre, vision de Notre-Seigneur Jésus Christ. St Martin, St François, Ste Catherine de Sienne, etc, ma ceinture (1), le Bienheureux Jourdain (2). » (Journal spirituel, Cerf, 2014, p. 93.)

(1) Ceinture, donnée par le Bienheureux Hyacinthe-Marie Cormier o.p. (1904-1916), Maître de l’ordre, au fr. Marie-Joseph Lagrange le jour de sa prise d’habit.

(2) Bienheureux Jourdain de Saxe (1190-1237), premier successeur de saint Dominique. Lors de son généralat, il fit entrer un millier ou plus de nouveaux frères. Pauvre à l’extrême, il aimait la compagnie des pauvres. Auteur du Libellus.

11 février 2019
Notre-Dame de Lourdes
Journée mondiale du malade

« Il ne s’agit pas seulement d’une démarche de solidarité agréable à Dieu, mais d’une identification de Jésus à la personne du malade, de l’étranger et du prisonnier. »

(Le P. Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du Rosaire. Manuel Rivero o.p., Cerf, 2012, p. 145.)

« Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous. »

 

 

10 février 2019

Le 10 mars 1938, le père Marie-Joseph Lagrange, fondateur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, rejoignait la Maison du Père dans le couvent de Saint-Maximin (Var) ; il avait quatre-vingt-trois ans et il avait accompli une œuvre colossale au service de la Bible.

Le 10 de chaque mois, frère Manuel Rivero o.p., président de l’association des amis du père Lagrange, célèbre une messe aux intentions des amis de l’association et pour la béatification du P. Lagrange.

Nous sommes actuellement 1300 inscrits (connus) sur la page Facebook. Avec les « inconnus », ce nombre doit être bien supérieur. Cela fait une belle chaîne de prière.

Prions donc ensemble, avec la prière pour la glorification du P. Lagrange qui figure en page de couverture. Confions-lui nos demandes d’intercession.

 

8 février 2019

Notre-Dame de la Compassion

Notre-Dame de la Compassion des coeurs mauvais
Kouzma Petrov Vodkine (1914-1915)
Musée Russe de St-Péterbourg

Albert Lagrange, devenu dans l’ordre dominicain Marie-Joseph Lagrange, dira de Marie qu’elle est l’humble ménagère de Nazareth, marquant par là son humilité, il l’appellera Notre-Dame de la Compassion. (Le père Lagrange et la Vierge Marie par Manuel Rivero o.p. Cerf, 2012. Extrait recension J.-C. Desmidt.)

La compassion que nous inspirent les souffrances du prochain est souvent le commencement de la charité. […] Nous sommes plus sensibles aux épreuves physiques et intellectuelles de notre prochain qu’à ses épreuves surnaturelles ; en effet nous jugeons, pour lui, d’après nous. […] Il ne faut pas expliquer la charité de Dieu, mais la faire comprendre en la montrant. Le tout est de faire voir à une âme que Dieu est bon pour elle, qu’il l’a aimée. Quand on aura dit de vous, qu’il est bon, profondément bon, et quand vous aurez dit, « nul n’est bon, que Dieu seul » (Luc 18, 19), vous gagnerez cette âme. (extrait du Journal spirituel de Marie-Joseph Lagrange, Cerf, 2014, p.26.)

 

6 février 2019

La foi

Moïse – Les dix commandements
par Rembrandt (1659) – détail

Plus j’y pense, plus il me semble que l’acte de foi renferme éminemment un acte de confiance au Père : puisqu’il faut affirmer sans comprendre, n’est-ce pas par confiance dans la Vérité et la Bonté ? (Journal spirituel du père Lagrange, Cerf, 2014, p. 294.)

La foi… pour tous, savants ou ignorants, la difficulté principale est la même, croire au monde à venir et vivre selon cette croyance. Voilà pourquoi, en dépit des subtilités, la foi est si bien définie : « La foi est la garantie des biens que l’on espère, la preuve des réalités qu’on ne voit pas » [cf. S. Paul, épître aux Hébreux – La foi persévérante, 11, 1.] (extrait du Journal spirituel du père Lagrange, Cerf, 2014, p. 311.)

 

2 février 2019

Présentation du Seigneur au Temple
De l’évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2, 25-32

En commentant cet évangile, le père Lagrange met en lumière l’entrée pour la première fois du Messie dans le temple de Jérusalem dès sa naissance où il est reconnu par Syméon, habité par l’Esprit comme tous les prophètes, comme la « lumière des nations » : (extrait de Le père Lagrange et la Vierge Marie par Manuel Rivero o.p., Cerf, 2012, p.66.)

Présentation du Seigneur au Temple (détail)
Fra Angelico (15e)

Et voici qu’il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d’Israël et l’Esprit Saint reposait sur lui.

Et il avait été divinement averti par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur.

Il vint donc au Temple, poussé par l’Esprit, et quand les parents apportèrent le petit enfant Jésus pour accomplir les prescriptions de la Loi à son égard,

Il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit : le Nunc dimittis

« Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël. »

Écrits de circonstances : L’expérience du désert par le père Marie-Joseph Lagrange o. p.

Écrits de circonstances

Extrait de la Revue biblique n° 1 (1896), Chronique

« De Suez à Jérusalem par le Sinaï » p. 621

« Garde ma loi, observe mes commandements »

Mais déjà nous sommes dans le désert : peu à peu les conversations tombent, et l’entretien commence avec la solitude, la solitude tant aimée quand on a une fois noué commerce avec son âme. La solitude a eu ses amants passionnés auxquels la civilisation ne faisait éprouver qu’une intense nostalgie du désert : comme ces grands anachorètes dont la légende disait : pris d’un amour ineffable de la solitude : incredibili solitudinis captus amore. C’est qu’elle a sa grande beauté, beauté austère, et qui ne sera jamais goûtée du grand nombre, beauté qui se révèle à ceux qui savent le mériter par la fatigue physique et la privation de ce qui fait l’attrait du monde, beauté qui se manifeste dans l’unité d’une impression très grande, presque écrasante, si on n’y trouvait Dieu. Ce n’est pas que le désert soit monothéiste, puisque les anciens Sémites n’ont su que le peupler d’êtres étranges, plus malfaisants que leurs propres dieux, mais Dieu qui attend toujours l’occasion de parler à l’âme la trouve plus facilement dans ce silence des choses. Sous le poids d’une chaleur qui faisait vibrer l’air, encore plus accablé de l’éclat d’une lumière dure aux yeux, j’ouvris le livre et je lus : « Garde ma loi, observe mes commandements. » Cette voix pénétrait jusqu’à l’esprit, transperçant de crainte ma chair si souvent rebelle, si lourde à l’élan de l’âme, si sourde aux appels divins. Il me semblait que je n’avais jamais lu ces paroles nulle part, tant elles me paraissaient graves : et je compris comment le désert avait été nécessaire au peuple de Dieu avant de pénétrer dans la Terre promise. Et si telle est la voix de la solitude dans l’accablement du plein midi, qui dira la magie enivrante de la lumière du soir ?

Chronologie du père Marie-Joseph Lagrange des frères Prêcheurs par fr. Bernard Montagnes o.p.

1850 : 1er mai. Lyon : Mariage de Claude-Pierre Lagrange (né le 27 octobre 1814 à St-Romain-sous-Gourdon, Saône-et-Loire) avec Marie-Élisabeth Falsan (née le 2 août 1826 à Lyon).

1852 : 4 septembre. Claude-Pierre Lagrange nommé notaire à Bourg-en-Bresse (Ain), où il vient d’acquérir l’étude de MFontaine au prix de 96 000 F.

1855 : 7 mars. Bourg. Naissance d’Albert-Marie-Henri Lagrange, quatrième enfant du couple, le second à survivre.

12 mars.  Baptisé à l’église Notre-Dame. Parrain : Claude-Alexandre-Albert Falsan, oncle d’Albert, demeurant à Lyon. Marraine : Marie Lagrange, tante d’Albert, religieuse de Saint-Charles à Lyon.

1858 : Ars. Albert reçoit la bénédiction de Jean-Marie Vianney.

1862 : Bourg. « Je sais m’être confessé, à 7 ans, à M. Morand, aumônier de la Visitation. » Albert suit les classes élémentaires du collège diocésain de Bourg.

1864 : Saint-Romain-sous-Gourdon. Noces d’or des grands-parents Lagrange.
Octobre : Albert L. entre au petit séminaire d’Autun en 7e. Il y restera jusqu’en 1869-1870.

1865 : Incident avec le directeur de la division des petits. « Ne pouvant me faire à des allures que je jugeais despotiques, je l’avais prié de nous lire le règlement, car je voulais bien obéir à la règle, mais non pas à l’arbitraire. Ce gamin de dix ans réclamant une constitution lui parut grotesque. »

1866 : 27 mai, fête de la Sainte Trinité. Première communion (seul Albert Falsan a pu venir remplacer les parents).
1er juin. Saint-Romain-sous-Gourdon. Décès de Louis Lagrange, père de Claude-Pierre.

1867 : 19 mai. Albert reçoit la confirmation de Mgr Thomas, évêque de La Rochelle. François-Xavier est son saint de confirmation.

1868 : Autun, en classe de quatrième. « Au petit séminaire d’Autun, on nous faisait apprendre S. Luc [en grec] par cœur dès la quatrième. »

1869 : Été. « Mon père m’avait mené au Creusot, pour voir si j’avais le goût des machines. Je tombai malade de dégoût et d’ennui. La cause était entendue. »

1870 : 25 mars, Autun. « En seconde, le jour de l’Annonciation, j’avais eu la révélation que j’entrerais dans l’ordre de Saint-Dominique. Je n’en ai qu’un vague souvenir. »
15 juillet. Dijon : Le père d’Albert le mène à Dijon pour entendre les plaidoiries d’une importante affaire. Sera-t-il avocat plus tard ? « Au musée de Dijon, je vis – et je demeurai frappé pour longtemps – l’Amour dominateur [du monde] de Rude. »
Octobre. Autun. « Nous rentrâmes à Autun. Quelques jours après nous étions chassés par des garibaldiens espagnols. » Albert suit la classe de rhétorique au collège de Bourg.

1871 : Été. « On me mena aux eaux d’Uriage. Révélation de la grande nature alpestre. Lecture de Walter Scott, Waverley. » Autres lectures : Le Tasse, Jérusalem délivrée, « mais ce fut un attrait passager. Déjà Dante m’avait pris, et il m’a gardé. »
15 août, Autun : Le séminaire incendié.
Octobre. Année de philosophie commencée à Autun. « Dès l’hiver, je dus rentrer à la maison, faible, incapable de travail ; d’ailleurs l’âme n’y était pas. »

1872 : 17 et 18 mars. Lyon. Albert passe le baccalauréat. Reçu, ses amis le conduisent à N.-D. de Fourvière.
8 mai : « De plus en plus la musique, la poésie, l’éloquence ont un plus grand prestige à mes yeux. Je veux connaître les arts et Paris. Après cela, que deviendrai-je ? Tu ris peut-être en pensant à mon ancienne vocation dominicaine. Eh bien ! c’est précisément pour la voir se renouveler et se décider de plus en plus que j’attends la première communion [des enfants]. »
Mai. Autun. Préparation au concours de Saint-Cyr.
26 mai, fête de la Sainte Trinité : Albert chargé de garder les enfants qui se préparent à la première communion. « J’ai eu une claire vision que je serais un jour dominicain. » « J’en fis même le vœu, sans en rien dire à personne. »
Été : « Je rentrai à Bourg, bachelier, mais refusé à Saint-Cyr, où d’ailleurs je ne serais rentré à aucun prix. »
14 juillet. Autun : Réunion des Conférences de Saint-Vincent de Paul. « Je vis là M. Foisset et M. Cornudet. »
21 août. Autun. Réunion des anciens du séminaire. Présents : Louis Lagrange, curé de Saint-Romain-sous-Gourdon ; Claude Lagrange, notaire à Bourg, son frère ; Louis et Albert, de Bourg, fils de Claude.
Automne. Bourg. Albert commence sa première année de droit, avec inscription à Dijon.

1873 : 23 mars. Saint-Romain-sous-Gourdon : Décès d’Antoinette-Philippe Cléau, veuve de Louis Lagrange (†1.6.1866). « On m’amena près de son lit de mort. Ce fut mon premier contact avec son mystère. »
Été : « J’allai en Suisse avec Hubert du Puy ; au Beuvray, je passai quelques jours délicieux avec M. Bulliot, poète et archéologue. 7 août : Landriot. »
Fin octobre. Paris. Claude Lagrange présente Albert à Eugène Beluze. Albert loge au Cercle catholique du Luxembourg. Albert suit les cours de droit. Inscrit aussi à la Sorbonne pour une licence ès lettres.

1874 : Paris. Étudiant en droit.

1875 : Soissons. Année de service militaire.
15 novembre. Paris. Ouverture de la faculté de droit à l’Institut catholique.

1876 : Paris. Albert prend sa 13inscription de droit à l’Institut catholique.
25 octobre. Paris. 14inscription.

1877 : 13 janvier. Paris. 15inscription.
Printemps-Été : Épisode de la « conversion » à Paris, dans l’église Saint-Sulpice. Retour à Bourg. Démarche de M. Duchêne auprès de Claude Lagrange.
3 novembre. Paris : 16inscription, toujours à l’Institut catholique. Albert choisit le P. Souaillard O.P. pour directeur de conscience. M. Hogan P.S.S., directeur à Saint-Sulpice, l’accepte comme séminariste du dehors, lui conseille de lire saint Paul selon l’ordre de son histoire.

1878 : 8 juillet. Paris. Albert reçu docteur en droit. « J’étais libre désormais de suivre ma vocation. Je compris dès lors que la vie dominicaine en était le terme. » Il s’inscrit comme stagiaire au barreau de Paris. « Ses jeunes confrères l’ont élu maître de leur conférence préparatoire aux exercices du stage » (Abel). « Il plaida pour la première fois comme défenseur d’office d’un délinquant vulgaire » (Fernessole). « Il porta quelquefois la parole devant le tribunal » (Cl.-P. Lagrange).
Été : Départ pour l’Algérie, avec Paul Beluze. Passe dans l’église des dominicains de Marseille. Va voir son frère Louis, militaire à Fort-National.
Été : Pèlerinage à Ars, où il implore « la grâce de mourir dans l’ordre de Saint-Dominique, fût-ce martyr ».
Automne : Au séminaire Saint-Sulpice d’Issy. Il suit les cours de philosophie de M. Pierre Valet P.S.S. Il prend pour directeur M. Alphonse Lafuye, économe.
21 novembre. Issy. Il prend la soutane le jour où les sulpiciens se consacrent chaque année à Marie. Il a pour condisciples Henry Hyvernat, Jacques Thomas, Eugène Jacquier.
1er décembre. Issy. Arrivée de Pierre Batiffol.

1879 : 24 mai. Paris. Décès de Paul Beluze. « Je ne parle pas de ma douleur. »
6 juin. Issy. Albert L. tonsuré ; son nom inscrit dans un cœur d’or offert par les ordinands à Notre-Dame-de-Lorette.
Août. Sélignac. « Avant la fête de l’Assomption, j’avais fait trois jours de retraite à la chartreuse de Sélignac : le P. Doussot y était encore ; il m’engagea à voir la province de Toulouse. Je pris rendez-vous avec l’abbé Castellan. »
30 août, fête de sainte Rose de Lima. Saint-Cyr-au-Mont-d’Or. Il obtient le consentement de ses parents pour entrer dans l’ordre des Prêcheurs.
8 septembre. Avec l’abbé Castellan, le matin à Saint-Maximin, le soir à la Sainte-Baume.
9 septembre. Marseille. Il rencontre le P. Cormier, provincial, qui lui propose de suivre la retraite du couvent de Saint-Maximin.
10 septembre. Saint-Maximin. Il arrive au couvent avec le P. Cormier, qui vient prêcher la retraite conventuelle.
19 septembre. Il quitte le couvent de Saint-Maximin, où il reviendra bientôt recevoir l’habit dominicain.
Septembre. Pèlerinage à Ars avec Pierre Batiffol et sans doute Henry Hyvernat.
5 octobre. Marseille. Le matin à l’église du Rosaire, avec son cousin Langeron. Le soir retour au couvent de Saint-Maximin.
6 octobre. Saint-Maximin. Le provincial Cormier donne l’habit dominicain à Albert Lagrange, qui reçoit le nom de frère Marie-Joseph. Le noviciat comprend douze frères, dont la moyenne d’âge est de vingt-cinq ans. Maître des novices : le P. Albert Gebhart.

1880 : 6 avril, fête de l’Annonciation (renvoyée). Saint-Maximin. Expérience spirituelle (Souvenirs personnels, p. 279).
3 mai. Saint-Maximin. Le maître des novices écrit au maître de l’ordre pour que le noviciat ne soit pas dispersé (à cause des mesures gouvernementales contre les congrégations) et trouve asile à Salamanque. Accordé par MLarroca.
30 juin. Saint-Maximin. Fausse alerte d’expulsion.
6 octobre. Saint-Maximin. Le prieur Vincent de Pascal reçoit la profession simple de quatre novices, dont celle du fr. M.-J. Lagrange. Celui-ci va passer ensuite une semaine dans sa famille, jusqu’au 13 octobre.
30 octobre. Saint-Maximin. La communauté, constamment sur le qui-vive depuis le 17 octobre, est expulsée du couvent manu militari.
4 novembre. Salamanque. La communauté de Saint-Maximin arrive au couvent Saint-Étienne où elle rétablit la vie régulière interrompue depuis la révolution de 1835. M.-J. Lagrange fait sa première année de théologie (1880-1881).
Du 25 novembre au 9 décembre. Salamanque. Séjour du P. Cormier.
5 décembre, 2dimanche de l’avent. Rétablissement de l’office de nuit.
17 et 18 décembre. Avila. Mgr Antoine Colomer, O.P., de la province des Philippines, vicaire apostolique du Tonkin oriental, évêque titulaire de Themiscyra, confère au fr. M.-J. Lagrange les quatre ordres mineurs et le sous-diaconat, avec dispense des interstices, grâce aux lettres dimissoriales accordées par Mgr Pierre Soubiranne, évêque de Belley. Le fr. M.-J. Lagrange découvre sainte Thérèse d’Avila au carmel de l’Incarnation.

1881 : 11 juin. Salamanque. « En un mot, considérer S. Thomas comme la conclusion harmonieuse de toute la doctrine catholique, et non comme le point de départ de toutes les chicanes. Ô très pure Marie, enseignez-moi à combattre les hérésies, non les catholiques. »
28 juin. Salamanque. Le provincial Cormier vient effectuer la visite canonique (ouverte le 1er juillet) et passer trois mois à Saint-Étienne.
2 juillet. Salamanque. « On photographie tous les frères » (Chronique).
14 juillet. Salamanque. « L’événement du jour est la nouvelle qu’une mission est accordée à notre province au Brésil. »
7 août : M.-J. L. va soigner sa gorge en France et retrouver sa voix presque éteinte.
7 septembre. Salamanque. Le P. Cormier nomme et installe prieur le P. Étienne Gallais.
22 septembre : Retour de M.-J. L.
23 septembre : Commencement de la retraite prêchée par le P. Cormier.
9 octobre : Le P. Cormier retourne en France.
24 novembre : Pèlerinage des frères à Alba de Tormes, au tombeau de sainte Thérèse.

1882 : 26 janvier. Salamanque. Décès de fr. Raphaël (Célestin) Goulesque.
19 avril : Pèlerinage à Alba de Tormes, à l’intention du chapitre provincial de Toulouse.
29 avril. Toulouse : Le chapitre élit le P. Réginald Colchen prieur provincial.
13 juillet. Salamanque. Arrivée du P. Henri Guillermin, nommé vicaire du provincial à Saint-Étienne durant deux mois afin de réorganiser les études.
22 juillet : M.-J. L. nommé collégial.
2 septembre : Arrivée du provincial Colchen, qui restera durant trois mois. Il prêche la retraite conventuelle à partir du 21 septembre.
28 septembre : Expérience spirituelle (Souvenirs personnels, p. 284).
8 novembre : Pèlerinage à Alba de Tormes, pour le troisième centenaire de la mort de sainte Thérèse. Grand-Messe chantée par le P. Colchen (qui retourne en France le 12 novembre).

1883 : 22 février. Salamanque. Promenade « missionnaire » des frères, M.-J. L. en tête, qui « veulent essayer si, plus tard, ils pourront faire de bons missionnaires » (Chronique).
29 avril. Lyon. Décès de Marie-Françoise Lagrange, sœur Sainte-Bernardine, marraine de M.-J. L.
2 juillet. Salamanque. Pèlerinage à Alba de Tormes avec le maître de l’ordre Larroca.
6 juillet : M.-J. L. part pour la France à cause de la très grave maladie de son père.
14 août : Retour de M.-J. L.
3 septembre : Arrivée du P. Emmanuel Manuel, qui vient prêcher la retraite conventuelle.
21 septembre. Bourg-en-Bresse. Décès de Claude-Pierre Lagrange.
22 septembre, samedi des quatre-temps. Salamanque. M.-J. L. ordonné diacre. En même temps il apprend la nouvelle de la mort de son père.
6 octobre : Profession solennelle de M.-J. L. reçue par le prieur Étienne Gallais.
22 décembre. Zamora. M.-J. L. ordonné prêtre par l’évêque de Zamora.
23 décembre. Salamanque. Première messe, à l’autel du Rosaire. Y assistent sa mère et sa sœur Thérèse.
25 décembre : M.-J. L. célèbre la messe de minuit.

1884 : 22 mai. Salamanque. M.-J. L. demande conseil à Henry Hyvernat pour étudier les langues orientales.
14 juillet : M.-J. L. reçu lecteur en théologie. Il prête « sans scrupule, avec une conviction ferme », le serment de tenenda solida S. Thomae doctrina.
Septembre : Retraite conventuelle prêchée par le P. Dominique Lambert. M.-J. L. chargé d’enseigner l’histoire ecclésiastique (1884-1885 et 1885-1886).

1885 : 23 avril. Paris. Début de la mystification ourdie par Léo Taxil au sujet de Diana Vaughan (jusqu’au 19 avril 1897).
Septembre. Salamanque. Retraite conventuelle prêchée par le P. Colchen.

1886 : Saint-Maximin. Le chapitre provincial décide le retour en France des frères exilés à Salamanque.
Août à Toulouse. Le collège de théologie s’y organise. M.-J. L. enseigne la philosophie et l’Écriture sainte en 1886-1887 et 1887-1888. En même temps il est Père maître des frères convers.

1887 : Le 8 juillet à Toulouse. M.-J. L. demande conseil à Henry Hyvernat pour se spécialiser en Écriture sainte.

1888 : Le 26 septembre à Toulouse. Le conseil provincial a décidé d’envoyer M.-J. L. à Paris étudier les langues orientales et travailler avec le P. Scheil.
2 octobre : Le couvent de Paris ne pouvant recevoir M.-J. L., le provincial Colchen demande à l’envoyer à Vienne.
27 octobre. Vienne. Arrivée de M.-J. L.

1889 : 2 février. Lettre du provincial Colchen (arrivée à Vienne le 5 février) qui cède M.-J. L. à Saint-Étienne de Jérusalem pour y fonder une école d’Écriture sainte.
8 février. Vienne. M.-J. L. esquisse un programme d’études bibliques.
Juin. Jérusalem. Une circulaire annonce le projet de fonder à Saint-Étienne une faculté de langues orientales et d’Écriture sainte.
18 juillet. Vienne. M.-J. L. part pour la France.
14 août. Saint-Maximin. Arrivée de M.-J. L. Il fait part au provincial Colchen des difficultés qu’il voit au projet de Jérusalem.
25 août. Rome : Le maître de l’ordre autorise la fondation d’une école d’Écriture sainte à Jérusalem.
26 août. Rome. Le maître de l’ordre confirme que M.-J. L. est destiné à Jérusalem.
5 septembre. Vienne : M.-J. L. de retour pour un autre semestre.

1890 : 18 janvier. Toulouse. Le P. Colchen demande que M.-J. L. puisse, à la fin de son semestre d’études, faire un voyage en Orient.
5 février. Vienne : M.-J. L. reçoit la lettre du P. Colchen lui demandant d’aller à Jérusalem.
14 février. Trieste. M.-J. L. s’embarque pour Alexandrie, où il arrive le 19.
9 mars. Jaffa. Arrivée de M.-J. L., qui parvient le 10 à Jérusalem.
2 avril. Jérusalem. « Je crois que nous pouvons commencer dès le mois d’octobre prochain. »
16 avril : Début du voyage de M.-J. L. avec l’abbé Heidet et le P. Van Kasteren S.J. en Transjordanie.
15 juillet. Jaffa. M.-J. L. s’embarque en compagnie du P. Ollivier.
Août. Saint-Maximin. M.-J. L. fait sa retraite, y rencontre le provincial Gallais, le 7 août. Celui-ci voudrait le garder à Toulouse.
12 août. Rome. Rien n’est changé aux ordres concernant M.-J. Lagrange à Jérusalem.
27 septembre. Marseille. M.-J. L. s’embarque pour l’Orient.
29 septembre. Rome. M.-J. L. institué lector primarius à Saint-Étienne de Jérusalem.
6 octobre. Jérusalem : Arrivée de M.-J. L. Sa patente de lector primarius arrive le 15.
4 novembre : Commencement des cours d’études bibliques.
15 novembre : Inauguration officielle de l’École pratique d’études bibliques. Discours du P. Lagrange et du P. Séjourné.
22 décembre. Rome. Le P. Cyprien Florissone, de la province de Lyon, nommé maître des novices profès à Jérusalem ; quatre frères novices profès de Lyon (Alexis Casterot, Antonin Jaussen, Emile Princet, Abel Veillat) assignés à Saint-Étienne.

1891 : 8 janvier. Rome. Décès du maître de l’ordre Marie-Joseph Larroca.
9 mars. Jérusalem. M.-J. L. soumet au vicaire général de l’ordre le projet de Revue biblique trimestrielle.
23 mars. Rome. M.-J. L. institué vicaire de Saint-Étienne ad triennium (patente arrivée à Jérusalem le 4 avril ; il accepte le 7 avril).
5 juin, fête du Sacré-Cœur à Jérusalem, pose de la première pierre du bâtiment de l’École.
14 juillet, M.-J. L. part pour la France.
19 septembre. Lyon. le chapitre général élit maître de l’ordre André Frühwirth. Celui-ci choisit le P. Cormier comme socius français. M.-J. L. soumet au chapitre un mémoire sur les études bibliques dans l’ordre.
23 septembre. Bourg-en-Bresse. M.-J. L. expédie l’Avant-propos de la Revue biblique.
26 septembre. Marseille. Il s’embarque pour la Palestine.
2 octobre. Toulouse : il est élu prieur du couvent Saint-Romain. Élection cassée à Rome le 8 octobre.
10 octobre. Jérusalem. Il est de retour.
16 octobre. Jérusalem. Retraite conventuelle.
30 octobre. Rome. MFrühwirth prend ses fonctions de maître de l’ordre.
9 au 16 novembre. Voyage archéologique dans le midi de la Judée.
7 décembre. Jérusalem. Inauguration du bâtiment de l’École biblique.
14 décembre. Ouverture des conférences publiques de l’École.
30 décembre. Le premier numéro de la Revue biblique arrive à Jérusalem.

1892 : Février : voyage au Jourdain, auquel participent les jeunes assomptionnistes de Notre-Dame de France.
7 mars. Jérusalem, fête de S. Thomas, à laquelle sont invités les franciscains. M.-J. L. présente une étude sur S. Thomas, en français.
7 avril. Rome. Saint-Étienne est érigé en couvent formel (pouvant recevoir des novices). M.-J. L. est nommé prieur (entre en fonction le 16 avril).
21 avril. Voyage au-delà du Jourdain.
Fin mai. Rome. M.-J. L. reçu par MFrühwirth, qui lui accorde trois lettres de recommandation (au ministre des Affaires étrangères Ribot, au président du Conseil de la Propagation de la Foi, au président de la Société de secours pour les religieux expulsés). Invité par Rossi, M.-J. L. fait une communication à la Società romana per gli studi biblici sur l’inscription nabatéenne à Jérusalem.
20 juin. Sèvres. M.-J. L. remercie MFrühwirth de son accueil à Rome. Paris : Rencontre à l’Institut de France, « où j’ai été très bien vu par les plus grands savants français qui applaudissent à la fondation de l’École ».
8 juillet. Lyon.
25 juillet. Roybon.
Fin juillet. Marseille. M.-J. L. s’embarque pour Constantinople où il va solliciter le firman.
15 août. Smyrne.
30 août. Constantinople. Visite au grand vizir pour le firman de Saint-Étienne.
9 septembre. Jérusalem. Retour de M.-J. L.
17 septembre. Rome. Bref de Léon XIII (obtenu par le cardinal Zigliara) approuvant le dessein de l’École biblique et la fondation de la Revue biblique.
24 septembre. Jérusalem. Retraite conventuelle prêchée par le P. Ambroise Gardeil.
2 octobre. Paris. Mort d’Ernest Renan.
20 octobre. Constantinople. Firman du sultan autorisant la reconstruction de la basilique d’Eudocie.

1893. 25 janvier. Paris. Article de Mgr d’Hulst dans le Correspondant sur la question biblique. Voyage au Sinaï, à Aqaba.
15 mai. Jérusalem. Ouverture du congrès eucharistique international présidé par le cardinal Langénieux.
11 août : Retraite.
Été : M.-J. L. rédige la monographie Saint Étienne et son sanctuaire de Jérusalem (manuscrit soumis dès la fin de décembre à l’approbation de MFrühwirth).
15 octobre : Il prêche la fête de sainte Thérèse au Carmel du Pater (thème : l’amour de sainte Thérèse pour N.S.J.C.)
29 octobre : Il demande de supprimer son article déjà imprimé pour la Revue biblique sur la question biblique.
18 novembre. Rome. Encyclique Providentissimus Deus« La Revue biblique n’avait point à faire une soumission obséquieuse et développée comme si elle avait été visée en mauvaise part par l’encyclique. Nous fîmes suivre [la traduction française] d’une courte adhésion, non point résignée, mais joyeuse. »

1894 : 7 février. Rome. Le pape fait transmettre par le P. Granello à M.-J. L. sa bénédiction apostolique après l’adhésion de la Revue biblique à l’encyclique Providentissimus.
7 mars. Jérusalem. À la fin de la séance académique en l’honneur de S. Thomas d’Aquin, M.-J. L. interprète une pièce humoristique : poésie et philosophie se disputent, jusqu’à ce que la théologie les réconcilie.
8 mai : Fête de Jeanne d’Arc organisée par M.-J. L. pour les communautés françaises de Jérusalem. Présence d’un groupe nombreux d’officiers de marine.
24 mai : M.-J. L. demande que Saint-Étienne soit érigé en studium formel.
6 juillet. Rome. M.-J. L. passe l’examen ad gradus et reçoit le diplôme attestant qu’il est approuvé pour devenir maître des études et bachelier du studium.
11 juillet. Rome. MFrühwirth érige Saint-Étienne en studium formel.
13 juillet. Bologne. M.-J. L. est venu y rencontrer le P. Azzopardi.
22 juillet. Paris. M.-J. L. envoie à Rome le contrat avec l’éditeur Lecoffre, qui publiera désormais la Revue biblique. Batiffol deviendra secrétaire de la revue.
25 au 29 juillet. Reims. IXcongrès eucharistique international, où M.-J. L. plaide la cause de Saint-Étienne et obtient une aide pour commencer les travaux de la basilique.
21 août. Roybon. Le volume sur Saint Étienne va sortir.
25 août. Roybon.
Septembre. Genève. Xcongrès des Orientalistes, où M.-J. L. présente la mosaïque arménienne découverte à côté de l’emplacement de la basilique d’Eudocie.
8 septembre. Marseille. Départ vers la Palestine. Retour à Jérusalem le 14 septembre.
28 octobre. Rome. M.-J. L. nommé maître des études au studium de Jérusalem. Le 10 novembre, il sera nommé bachelier.
30 octobre. Jérusalem. Lecture de la patente instituant régent des études le P. Azzopardi. Sans être régent, M.-J. L. demeure directeur de la Revue biblique.

1895 : Janvier. Paris. La Revue biblique commence de paraître chez Lecoffre-Gabalda.
21 mai. Rome. Étienne le Vigoureux confirmé prieur de Saint-Étienne.
1er juin. Avila. Le chapitre général recommande aux provinciaux d’envoyer à Saint-Étienne des frères qui y apprendront les langues orientales et s’appliqueront à l’étude de la Bible.
10 octobre. Jérusalem. M.-J. L. institué sous-prieur.
9 décembre. Rome. Télégramme de MFrühwirth ; « Saint-Père bénit de tout cœur pose première pierre. »
10 décembre. Jérusalem : Bénédiction de la première pierre de la basilique de Saint-Étienne.

1896 : 4 février. Jérusalem. Départ du voyage pour l’Égypte et le Sinaï. Le P. Coconnier et Mme Galichon-Sargenton font partie de l’expédition.
5-12 février. Le Caire.
12 février. Suez.
16 février : L’expérience du désert (Revue biblique 1896, p. 621).
24 février : Sinaï (Ibid., p. 641).
5 mars : Notre-Dame de la Chaux : Décès de l’oncle curé Louis Lagrange.
7 mars. Rome. Le P. Cormier nommé procureur général, et consulteur du Saint-Office.
Février-mars : Bénéfice du voyage au Sinaï (Revue biblique 1915, p. 253).
27 avril. Paris. Article du P. Pègues sur Diana Vaughan dans l’Univers.
Commencement de l’été. Jérusalem. Visite à l’École biblique des trois jésuites Leroy, Fonck et Condamin.
2 juin. Rome. MFrühwirth écrit que le P. Azzopardi pourrait laisser la régence, que prendrait le P. Lagrange.
20 juillet. Neuilly. M.-J. L. rencontre Loisy.
6 août. Paris.
10 septembre. Jérusalem. Conversation du patriarche Piavi avec Athanase Vanhove, A.A., au sujet de l’École biblique. « C’est une école rationaliste, protestante, qui renverse toutes les traditions. »
Octobre : Voyage à Pétra (28 octobre, l’inscription nabatéenne retrouvée et estampée).
4 novembre. Rome. Le P. Azzopardi nommé maître en théologie. M.-J. L. institué régent des études (patente lue à Jérusalem le 14 novembre).
8 décembre. Jérusalem. Séance solennelle pour conférer la maîtrise au P. Azzopardi.

 

1897 : 13 janvier. Rome. Décret du Saint-Office sur la comma johannique (parvenu à Jérusalem le 9 avril, accompagné d’une carte du P. Granello).
30 janvier. Paris. Batiffol a été chargé par le recteur de l’Institut catholique Péchenard, et en dépit des sournoises intrigues de la « coterie Duchesne » d’un cours sur l’Église naissante pour les jeunes filles.
2 février. Jérusalem. Premier projet de ce qui deviendra la collection des « Études bibliques ».
15 mars : « Je me crois obligé de renoncer à l’authenticité mosaïque du Pentateuque, comme ensemble de rédaction. »
Avril : La Revue biblique (p. 318-319) annonce le congrès de Fribourg. Au programme prévu : Lagrange, « Les sources de la Genèse ».
1er avril : Le P. Pègues demande au maître de l’ordre l’autorisation d’assister à la présentation de Diana Vaughan prévue à Paris le 19 avril.
9 avril. Jérusalem. Arrivée du décret du 13 janvier.
17 avril : Loisy à Mignot. « Aucune relation n’existe plus entre la Revue biblique et moi. »
19 avril. Paris : La mystification de Léo Taxil dévoilée. Avait débuté le 23.4.1885.
25 mai. Jérusalem. Un jeune assomptionniste qui suit les cours de M.-J. L. annonce à Loisy que Von Hügel et Lagrange discuteront à Fribourg l’authenticité mosaïque du Pentateuque. Déjà M.-J. L. explique à son cours le Deutéronome dans le sens de l’hypothèse documentaire.
10 juin : Le prieur de Saint-Étienne, Le Vigoureux, se plaint au maître de l’ordre de la campagne que mène le patriarche Piavi contre son couvent.
27 juin : M.-J. L. demande au maître de l’ordre l’autorisation d’aller en France pour le congrès catholique de Fribourg et le congrès des Orientalistes de Paris.
5 juillet. Rome. Permission accordée.
18 juillet. Jérusalem. M.-J. L. remercie de la permission d’aller en France.
6 août. Bourg-en-Bresse. Il voudrait rencontrer MFrühwirth à Oullins avant de partir à Fribourg. Rencontre à Oullins ou à Lyon ; Me Frühwirth désigne comme censeurs de la communication pour Fribourg le P. Berthier et le P. Gardeil.
16-20 août. Fribourg. 4congrès scientifique international des catholiques.
19 août : À la section des sciences exégétiques, communication de M.-J. L.
22 août. Roybon. M.-J. L. rend compte à MFruhwirth du congrès du Fribourg ; dit son projet de pénétrer dans l’université.
5-12 septembre. Paris. 5congrès des Orientalistes, où M.-J. L., le 8 septembre, « essaie de tirer quelques conclusions des études épigraphiques pour l’étude de l’Ancien Testament ».
Après le 3 octobre. Voyage à Petra. Embuscade dans laquelle tombent les explorateurs.
Fin novembre. Rome. Léon XIII institue à l’Apollinaire une chaire d’exégèse biblique dont est chargé le P. Genocchi.
5 décembre. Paris. F. Vigouroux met en garde Batiffol contre la publication dans la Revue biblique des « Sources du Pentateuque ». Batiffol encourage M.-J. L. à publier l’article.
16 décembre. Rome. Me  Frühwirth demande à M.-J. L. de proposer un plan pour les études bibliques à Rome.

 

1898 : Janvier. La Revue biblique publie « Les sources du Pentateuque ». S’ensuit une polémique de presse avec le journal l’Universreproduite à Jérusalem dans Saint François et la Terre sainte.
14 février : « Je me suis définitivement entendu avec Lecoffre pour l’impression de sa Genèse. »
15 avril. Jérusalem. Le patriarche Piavi dénonce « Les sources du Pentateuque » au préfet de la congrégation de la Propagande (Souvenirs personnels, p. 318).
17 avril, dimanche de Quasimodo. Inauguration de la basilique Saint-Étienne, bénite par le patriarche Piavi.
10 mai : Mémoire de M.-J. L. touchant les reproches adressés à l’École biblique.
15 mai. Rome. Suppression de l’Académie biblique.
18 juin. Jérusalem. Élection priorale, le P. Gardeil élu. Élection non confirmée.
27 juin. Rome. MFrühwirth institue le P. Le Vigoureux prieur (pour un second priorat).
19 juillet. Jérusalem. M.-J. L. reçoit une dépêche de MFrühwirth le convoquant à Rome.
Fin juillet. Rome. M.-J. L. reçu par le cardinal Satolli. D’abord pas d’audience pontificale, puis reçu par Léon XIII, qui l’a « tenu avec lui longtemps », mais sans parler de la Bible.
2 août : Statut donné à la Revue biblique par MFrühwirth (Souvenirs personnels, p. 320).
11 août. Roybon. M.-J. L. remercie MFrühwirth de l’accueil reçu à Rome.
19 août. Roybon.
8 septembre. Marseille. Départ pour Jérusalem. M.-J. L. envoie une page spécimen de la Genèse.
18 septembre. Jérusalem. Incident avec le P. Le Vigoureux.
27 octobre. Rome. MFrühwirth demande à M.-J. L. d’attendre pour publier son ouvrage.
Novembre. Toulouse. Batiffol prend ses fonctions de recteur de l’Institut catholique.
5 novembre. Paris. article du P. Méchineau dans les Études contre « Les sources du Pentateuque », traite M.-J. L. de transfuge.
24 novembre. Rome. Lettre de Léon XIII aux franciscains, contre la nouvelle exégèse.
8 décembre. Paris. Le P. Sertillanges nommé secrétaire de la Revue biblique.
31 décembre. Jérusalem. Nouvelle dénonciation envoyée à Rome par le patriarche Piavi.

 

1899 : 16 janvier. Rome. Le cardinal Satolli, préfet des Études, envoie une lettre d’approbation.
20 janvier. Rome. Réponse de la Propagande à Mgr Piavi : dossier transmis au Saint-Office.
20 janvier. Toulouse. Batiffol lance le Bulletin de littérature ecclésiastique.
11 février. Jérusalem. M.-J. L. transmet sa charge de régent des études, comme demandé par MFrühwirth, au P. Azzopardi.
16 février. Rome. MFrühwirth impose deux censeurs : Th. Esser à Rome, R. Walsh en Irlande.
21 février. Jérusalem. Rapport de M.-J. L. au cardinal Satolli (Souvenirs personnels, p. 328).
18 mars. Jérusalem. M.-J. L. accueille Fracassini.
4 juin. Rome. « Le Rme P. est tout disposé à permettre [à M.-J. L.de venir en France et à Rome, mais il ne croit pas encore le moment opportun et le prie d’attendre son avis. »
16 juillet. Rome. « Le Rme P. lui renouvelle les ordres donnés le 4 juin et d’une manière plus catégorique : ni le voyage de France ni le voyage de Rome ne sont opportuns, et il prie le P. L. d’attendre ses ordres. »
8 septembre. Rome. Encyclique de Léon XIII Depuis le jour sur l’enseignement à donner aux clercs pour parer aux nouveautés philosophiques ou exégétiques.
15 septembre. Rome. MFrühwirth renforce la censure romaine à laquelle doit être soumis tout ce qu’écrit M.-J. L.

 

1900 : 7 mars. Toulouse. M.-J. L. demandé comme professeur d’Écriture sainte à l’Institut catholique. Réponse de MFrühwirth, le 12 mars : Non expedire.
25 mars. Jérusalem. « Projet d’un commentaire complet d’Écriture sainte » (publié dans la Revue biblique de juillet).
29 mars : M.-J. L. invité à venir à Rome pour le congrès archéologique du 17 avril.
7 avril : Il quitte Jérusalem pour Rome.
12 mai : Il se trouve à Bourg-en-Bresse.
13 mai. Jérusalem. Consécration de la basilique Saint-Étienne par Mgr Duval, O.P.
24 mai : M.-J. L. à Paris, 94 rue du Bac.
8 juin. Rome. Réponse de la Propagande au patriarche touchant la dénonciation de M.-J. L.
10 juin : M.-J. L. à Bourg-en-Bresse.
11 juin. Rome. Lettre de la Propagande à Me Frühwirth et au ministre général O.F.M.
10 juin-15 juillet. M.-J. L. à Bourg-en-Bresse.
18 juillet. Rome. La présence de M.-J. L. n’est pas nécessaire pour assurer sa défense ; il peut donc retourner à Jérusalem.
22 juillet. Rome. M.-J. L. doit cesser de publier des ouvrages, mais même de répondre à des attaques de revues ou de journaux.
23 juillet : Il se trouve à Lyon. Le maître de l’ordre lui enjoint de retourner au plus tôt à Jérusalem. Manifestement ses supérieurs romains préfèrent le voir loin de France, loin des polémiques de presse, spécialement de l’abbé Dessailly dans la Vérité française (14 mai), auxquelles il a pris part depuis le mois de mai ; loin aussi de toute prise de parole en public, fût-ce au séminaire de Belley.

 

1901 : 7 février, article de l’Ami du clergé, « Les théories sur la composition du Pentateuque », dont un paragraphe est entièrement dirigé contre M.-J. L. et la Revue biblique.
Juin. Jérusalem. Fin du priorat du P. Le Vigoureux.
2 juillet : Élection priorale du P. Séjourné.
11 juillet : Suite de la polémique de l’Ami du clergé.
Août : M.-J. L. se rend en France pour santé, affaires de la Revue biblique, rencontres, impression des Juges.
29 août : Il se trouve à Paris.
30 août. Rome. Léon XIII crée la « petite » commission biblique : 3 cardinaux, 12 consulteurs.
9-12 septembre : M.-J. L. à Bourg-en-Bresse.
24 septembre : Il se trouve à Roybon. « Quinze jours d’air natal m’avaient remis. »
29 septembre. Rome. Il reçoit les insignes de maître en théologie de la main de MFrühwirth. La publication des Juges est autorisée. Il reste trois jours à Rome, puis ira s’embarquer à Marseille (la peste régnant à Naples).
11 octobre. Paris. Contrat entre M.-J. L., Hugues Vincent et Victor Lecoffre pour la collection des « Études bibliques ».
28 novembre : Suite de la polémique de l’Ami du clergé contre l’exégèse allemande.

 

1902 : 23 janvier. Rome. Première réunion de la Commission biblique sous la présidence du cardinal Parocchi.
10 mai. Bourg-en-Bresse. Décès subit d’Élisabeth Lagrange, mère de M.-J. L. La dépêche arrive à Jérusalem le 12. (Le livre des Jugespublié en 1903, est dédié : « Mariae Immaculatae Depeiparae. À la mémoire de mes parents Claude-Pierre Lagrange et Marie-Élisabeth Falsan. »)
Juillet, après les examens : M.-J. L. s’embarque pour la France.
22 août. Paris.
24 août. Rome. Le maître de l’ordre autorise M.-J. L. à prolonger son séjour en France pour donner six conférences à Toulouse.
21 octobre : Il passe une journée à Albi pour voir Mgr Mignot et le chanoine Birot.
30 octobre. Rome. Lettres apostoliques Vigilantiae instituant la « grande » Commission biblique : 5 cardinaux, 40 consulteurs.
4 novembre. Toulouse. Homélie de M.-J. L. à la messe du Saint-Esprit pour la rentrée de l’Institut catholique.
4-11 novembre. Toulouse. Les six conférences publiques sur la méthode historique.
12 novembre. Toulouse. Jubilé de l’Institut catholique. Séance solennelle de rentrée. M.-J. L. regagne Jérusalem.
Vers le 15 novembre. Paris : L’Évangile et l’Église de A. Loisy mis en vente.
1erdécembre. Paris. La Revue du clergé français publie « Lectures du R. P. Lagrange à Toulouse », résumé des conférences par le chanoine L. Maisonneuve.
18 décembre. Rome. Mémoire de Mgr Batiffol au P. Esser sur l’état actuel des controverses en France touchant les questions scripturaires (publié dans M. Loisy et le modernisme, Paris, 1932, p. 85, note 1).

 

1903 : 26 janvier. Rome. M.-J. L. nommé consulteur de la Commission biblique.
1er février. Rome. Dépêche de MFrühwirth le convoquant à Rome.
5 février. Port-Saïd. M.-J. L. est en route vers Rome, accompagné du P. Séjourné et du P. Vincent.
20 février. Rome. Réunion des consulteurs de la commission biblique à laquelle il assiste.
8 mars. Rome. Réunion des cardinaux et des consulteurs de la Commission chez le secrétaire d’État.
22 mars. Rome. Lettre de recommandation en faveur de l’École biblique accordée par MFrühwirth au P. Séjourné.
28 mars. Rome. Basi generali de l’accord conclu entre la Commission et la Revue biblique, accord approuvé par Léon XIII.
Début avril : Le pape autorise M.-J. L. à retourner à Jérusalem.
2 mai : « Retenu par une maladie assez violente, je ne fus de retour à Jérusalem que le 2 mai. »
13 mai. Jérusalem. M.-J. L. demande au cardinal Rampolla de le laisser à Jérusalem, dans l’intérêt de l’École.
22 juin. Rome. Réponse de Rampolla : Stare in decisis.
3 juillet. Rome. Ce qui aurait dû être le premier décret de la Commission biblique (texte dans F. Turvasi, Giovanni GenocchiRome, 1974, p. 222).
20 juillet. Rome. Mort de Léon XIII.
4 août. Rome. Élection de Pie X.
26 septembre. Rome. MFrühwirth nomme M.-J. L. régent des études à Jérusalem.
7 décembre. Rome. Faute d’argent, il n’est plus question de l’institut biblique projeté par Léon XIII et par Rampolla.
16 décembre. Rome. Cinq ouvrages de Loisy à l’Index.
18 décembre. Paris. M.-J. L. élu membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

 

1904 : La Revue biblique inaugure une nouvelle série pour répondre au désir du pape.
18 janvier. Rome. « Ce matin séance des consulteurs bibliques. On a annoncé que le pape approuve la décision du cardinal (pas la nôtre) de faire venir à Rome le directeur de la Revue biblique » (Genocchi à Lagrange).
23 février. Rome. Lettres apostoliques Scripturae Sanctae créant les grades en Écriture sainte, que la Commission biblique est chargée de délivrer.
28 février. Jérusalem. « Il faut que la Revue biblique offre un asile aux gens intelligents qui ne veulent pas qu’on détruise le catholicisme avec l’exégèse, soit par témérité soit par bêtise. C’est la via media et regia qu’il faut suivre » (Lagrange à Genocchi).
21 mai. Viterbe. Le chapitre général de la Quercia élit le P. Cormier maître de l’ordre. Le chapitre général recommande l’École biblique et aussi la Revue biblique.
10 juin. Rome. Bref de Pie X accordant à l’église Saint-Étienne de Jérusalem le titre de basilique mineure.
31 août. Jérusalem. « Rentré [d’un voyage en Orient] le 31 août, je ne tardai pas à recevoir l’ouvrage du R. P. Delattre, S.J. » Autour de la question biblique. Une nouvelle exégèse et les autorités qu’elle invoque, Liège-Paris, 1904.
9 octobre. Jérusalem. Réponse de M.-J. L., Éclaircissement sur la méthode historique à propos d’un livre du R. P. Delattre, S. J., Paris, Lecoffre, 1905.
4 novembre. Rome. Lettre du préposé général S. J., Louis Martin, aux provinciaux de la Compagnie sur l’étude de l’Écriture sainte (déconseillant la méthode historique).

 

1905 : Janvier. Jérusalem. M.-J. L. achève de rédiger l’article « Les Patriarches ».
Janvier. Paris. Éclaircissement imprimé et distribué (Pie X fait accuser réception le 11 février).
17 février. Rome. MCormier refuse que l’Éclaircissement soit mis sur le marché.
Mars : M.-J. L. part pour Rome, d’où il reviendra ensuite à Marseille, rejoindre le P. Vincent, pour aller se reposer à Saint-Bernard-du-Touvet.
19 avril. Rome. M.-J. L. rédige une note destinée à MCormier (concernant le recueil préparé par Dhorme).
7 mai. Rome. La Commission biblique précise ses rapports avec la Revue biblique. La revue n’est l’organe de la Commission que pour les communiqués officiels. Autrement dit, la revue n’est pas sous la tutelle de la Commission.
14 juillet : M.-J. L. nommé membre du comité général du Palestine Exploration Fund.
24 août. Roybon. Il pense rester en France jusqu’au 9 septembre.
2 septembre : Encore à Roybon.
24 octobre. Rome. MCormier refuse l’autorisation de publier « Les Patriarches » dans la Revue biblique et diffère la publication du commentaire de la Genèse.

 

1906 : 28 janvier. Rome. Règlement pour la censure des publications de l’École biblique (tous les articles de M.-J. L. doivent être envoyés au maître de l’ordre pour approbation préalable) approuvé par MCormier le 2 février.
27 juin. Rome. Décret de la Commission biblique sur l’authenticité mosaïque du Pentateuque.
21 juillet. Rome. M.-J. L. autorisé (par télégramme) à aller en France.
29 juillet. Jérusalem. « Je pars pour la France, où mon adresse est chez M. Lecoffre. Je pense aller à Paris en octobre. »
10 septembre. Rome. MCormier au P. R. Boulanger, au sujet de l’École biblique de Jérusalem. « Le Saint-Père me dit : En cette matière, soyez dur ; vous pouvez être assuré de l’appui du Saint-Siège. »
28 septembre. Bruxelles. M.-J. L. rend visite aux Bollandistes.
30 septembre. Paris. Il écrit sa peine de la mort de Mgr Le Camus. Il rencontre le provincial R. Boulanger. N’ayant pas obtenu la permission de donner les conférences, il va retourner à Jérusalem (Boulanger à Cormier, 8 octobre).
8 octobre. Bourg-en-Bresse. Ayant quitté Paris le 6 octobre, il décrit à X. Faucher : « J’avais une excellente occasion de donner des conférences à Paris. Le P. général a refusé pour des motifs futiles, qui dissimulent son parti pris de ne rien me laisser faire. Il me renvoie à Jérusalem où je retourne. »
Novembre. Paris. l’Académie des inscriptions et belles-lettres décerne le prix Saintour au P. Lagrange pour ses Études sur les religions sémitiques, 2éd., Paris, 1905.

 

1907 : 24 février. Jérusalem. « Je pars dans huit jours pour l’Égypte et Rome […] où je serai, s’il plaît à Dieu, le mercredi saint [27 mars]. C’est pour la commission de Studiis. » (à B. Allo).
19 mars : M.-J. L. arrive à Rome, malade.
20 mars : Genocchi le conduit chez le cardinal Svampa.
31 mars : « Tristesse poignante du jour de Pâques, 31 mars 1907.» Accueil du cardinal Rampolla (« Plus modéré, P. Lagrange, plus modéré ! Le Saint-Père est inquiet ; des évêques ont écrit »). (Souvenirs personnels, p. 166-167).
4 avril : Pie X reçoit la commission des études, présentée par le P. Cormier. Pendant ce temps, à Jérusalem, Salvatore Minocchi reçu à Saint-Étienne.
7 avril. Jérusalem. Soirée d’adieux au P. Séjourné, qui regagne la France.
8 avril. Jérusalem. Voyage de printemps, auquel M.-J. L. avait invité Minocchi.
18-27 mai. Viterbe. Le chapitre général recommande, en matière d’interprétation de la Bible, de suivre les directives du Saint-Siège et de s’inspirer de la Lettre du P. Cormier à un étudiant en Écriture sainte.
27 mai. Rome. « Le secrétaire d’État notifie au P. Cormier l’interdiction de publier la Genèse du P. Lagrange.
1er juillet. Rome. Au sujet de Fribourg, mais aussi de Jérusalem, Cormier à Desqueyroux : « Le Saint-Père m’a dit de procéder avec égards, mais tout en travaillant à mettre les choses dans le vrai. »
3 juillet. Rome : Décret Lamentabili.
12 août. Jérusalem : M.-J. L. élu prieur (le 22 juillet) accepte sa charge. Jaussen devient régent des études.
28 août. Rome. Le P. Réginald Walsh, de la province d’Irlande, sous-prieur et maître des novices au couvent romain de Saint-Clément, professeur à l’Angelicum, part pour Jérusalem effectuer la visite canonique de Saint-Étienne.
8 septembre. Rome. Encyclique Pascendi.
Octobre : « Le décret Lamentabili sane exitu et la critique historique », RB 26 (1907) 342-354.
Octobre. Jérusalem. Visite canonique de Saint-Étienne (conclusions : 15 décembre 1907).
6 octobre. Liège. Delattre publie Le critérium à l’usage de la nouvelle exégèse. Réponse au R. P. M.-J. Lagrange, Liège, Dessain, 1907 (« réplique fortement conseillée au P. Delattre par le Saint-Père lui-même », écrit un responsable jésuite de Belgique le 12 octobre 1907).
26 décembre. Rome. Cormier à Lagrange : « J’ai répondu à Mgr Baudrillart qu’il vous serait difficile, à vous, de donner les conférences demandées, mais que le P. Dhorme pourrait le faire. »

 

1908 : 23 janvier. Florence. Salvatore Minocchi frappé de suspense a divinis pour avoir prononcé une conférence sur la Genèse s’inspirant du P. Lagrange.
8 février. Rome. Cormier à Boulanger : « Au fond ils [les modernistes] nous exploitent. C’est ce que me disait dernièrement le Saint-Père pour une mauvaise affaire, où un prêtre se réfugiait derrière le P. Lagrange. »
15 février : La Riscossa rend M.-J. L. responsable de la défection de Minocchi.
23 février. Rome. Audience accordée « ces jours derniers » par Pie X à l’évêque de Grenoble, à qui le pape déclare : « P. Lagrange… aliquando claudicat ».
7 mars. Rome : Loisy excommunié vitandus.
22 mars. Rome. Le nom de M.-J. L., proposé pour une commission de savants catholiques, provoque une moue significative du cardinal Rampolla.
Juillet-Août : A. Delattre publie une nouvelle réplique : « Une lumière sous le boisseau », dans Revue apologétique, juillet-août 1908.
24 octobre. Jérusalem. Dans une lettre à l’éditeur Lecoffre, M.-J. L. envisage une nouvelle collection d’« Études palestiniennes et orientales ».
6 novembre. Jérusalem. « Du caractère historique des trois premiers chapitres de la Genèse. Votum du P. Lagrange, consulteur de la Commission biblique (discuté par la Commission le 20.12.1908 et le 7.3.1909 : F. Turvasi, Genocchi, p. 266-267, p. 270).

 

1909 : 15 février. La fondation des Acta Apostolicae Sedis fait que la Revue biblique cesse de servir à la promulgation des actes de la Commission biblique.
26 mars. Jérusalem. « C’est plus fort que moi ! J’ai beau ne faire que tourner autour de la Bible, je m’en préoccupe toujours, et je m’imagine que c’est mon devoir sacré, quand bien même mon repos aurait un peu à en souffrir » (à Hyvernat).
5 mai. Jérusalem : Circulaire de M.-J. L., prieur, afin de solliciter une subvention de la part des souscripteurs. Publiée dans RB de juillet.
7 mai. Rome : Lettres apostoliques Vinea electa érigeant l’Institut biblique pontifical à Rome.
1er juin : Départ de Jérusalem avec le P. Vincent pour la France.
15 juin-1er juillet : À Paris avec le P. Vincent.
21 juin. Rome. Pie X à Cormier en audience, au sujet du P. Lagrange : « Maintenant il n’y a rien, mais c’est le passé. Il ne s’applique pas assez à la théologie. »
30 juin. Rome. Décret de la Commission biblique touchant le caractère historique de Genèse 1-3.
14-16 juillet : M.-J. L. en visite à Londres avec le P. Vincent et le P. Dhorme.
17 juillet : Revenu à Paris, d’où il va à Saint-Brieuc, chez son frère, puis en Belgique (après le 27 juillet).
Août : Séjour à Roybon (Isère).
19 août. Marseille. Départ pour Jérusalem.
Octobre. Jérusalem : M.-J. L. essaie d’obtenir que l’École biblique soit reconnue d’utilité publique (à ce sujet A. Leroy-Beaulieu a consulté un membre du conseil d’État).

 

1910 : 20 mars. Jérusalem. « Je viens de terminer mon commentaire sur S. Marc ; je n’ai plus à faire que l’introduction. J’ai beaucoup travaillé pendant deux ans, et c’est ce que j’ai fait de plus sérieux. Mais je doute fort qu’il passe » (à X. Faucher).
Avril : La Revue biblique publie la cinquième et dernière liste de souscripteurs.
Juin. Rome. La thèse de Bonsirven sur le judaïsme refusée par la Commission biblique (Bonsirven à Lagrange, 14 juin 1910).
29 juin. Rome. Serment « biblique » prescrit par le motu proprio Illibatae.
14 août. Jérusalem. M.-J. L. réélu (plus exactement postulé) prieur.
1er septembre. Rome. Le motu proprio Sacrorum antistitum prescrit le serment antimoderniste, règlemente les lectures dans les séminaires (ni journaux, ni revues).
6-9 septembre. Rome. Chapitre général, qui recommande la vigilance concernant le modernisme (n° 87). Le chapitre, tout en conseillant, pour les études complémentaires, l’Angelicum à Rome, reconnaît cependant que les provinciaux peuvent envoyer des étudiants dans les collèges de l’ordre à Louvain, à Jérusalem, à Fribourg (n° 89).
6 novembre. Jérusalem : Les dominicains de Saint-Étienne, M.-J. L. en tête, signent le serment antimoderniste. Rien ne permet de douter que l’adhésion ne soit sincère.

 

1911 : Février-mars. Jérusalem : Visite du marquis Melchior de Vogüé.
1er mars : Projet de fondation dominicaine en Égypte (à Héliopolis).
3 mars : Évangile selon saint Marc sort des presses ; arrive à Jérusalem le 16 mars.
5-11 mars : M.-J. L. au Caire.
16 mars. Jérusalem. Visite des 120 officiers de l’escadre de la Méditerranée. Discours du P. Lagrange à l’issue de la messe à Sainte-Anne, le 18 mars.
16 avril, Pâques. Jérusalem. Le P. Lebreton hébergé à Sainte-Anne par les Pères Blancs.
18 avril : M.-J. L. s’embarque pour la France.
1er mai. Rome. Le P. Cormier édicte la visite par correspondance du couvent de Saint-Étienne. Sa lettre est lue publiquement à Jérusalem le 9 mai.
9-14 juin : M.-J. L. à Paris. De là, il se rend à Fribourg (pour rencontrer le P. Cormier), puis à Bourg-en-Bresse, à la fin de juin. Il donne une conférence à Besançon sur les fouilles.
16 juillet. Marseille. Départ pour Jérusalem.
3 août : M.-J. L. est fait docteur honoris causa par la faculté de théologie de l’université de Breslau (Analecta Sacri Ordinis Praedicatorum, t. X, 1911-1912, p. 158, publie le texte). Il refuse cet honneur le 18 octobre.
14 septembre : Le P. Fonck, S. J., recteur de l’Institut biblique, au cours de son voyage en Palestine, se répand en propos hostiles au P. Lagrange. Il lui rend visite. Il reconnaît avoir fait adjuger à l’Institut biblique de Rome une somme de 100 000 couronnes autrichiennes destinée à envoyer, un an sur deux, un étudiant ecclésiastique autrichien à l’École biblique de Jérusalem.
27 septembre. Jérusalem. Rapport du consul de France sur la fondation projetée par les jésuites de l’Institut biblique à Jérusalem.

 

1912 : 14 janvier. Jérusalem. M.-J. L. a commencé son S. Luc, chapitre 1er.
16 mars. Rome. Le cardinal De Lai demande au cardinal Mercier d’exclure Lagrange et Zapletal de la semaine d’ethnologie religieuse de Louvain.
29 juin. Rome. Décret de la Consistoriale désavouant le P. Lagrange. Connu à Jérusalem le 5 août. Expérience spirituelle de M.-J. L. à Aïn Karim, racontée dans les Souvenirs personnels, p. 203.
6 juillet. Jérusalem. M.-J. L. propose au P. Cormier sa démission de prieur. Acceptée par celui-ci le 12 juillet : notification reçue à Jérusalem le 26 juillet.
15 juillet. Rome. Décret du 29 juin communiqué au P. Cormier par la congrégation des Religieux.
27 juillet. Rome. Le P. Cormier fait expédier à M.-J. L. le décret du 29 juin.
5 août. Jérusalem. Arrivée du décret du 29 juin.
6 août. Jérusalem. Réponse de M.-J. L. au P. Cormier. Il demande un congé d’un an.
11 août. Jérusalem. Le P. A. Gardeil élu prieur de Saint-Étienne. Quoique confirmé le 20 août, il refuse le 26 août.
15 août. Rome. Le P. Cormier montre à Pie X la réponse qu’il a reçue de M.-J. L.
16 août. Rome. Le décret du 29 juin est publié dans les Acta Apostolicae Sedis.
17 août. Jérusalem. Lettre de M.-J. L. au pape (que Pie X, le 4 septembre, conseille au P. Cormier de publier ; elle paraîtra dans la Croix du 18 septembre).
1er septembre. Rome. Ordre que le P. Cormier donne par télégramme : M.-J. L. doit quitter Jérusalem.
3 septembre : Départ pour la France.
7 septembre. Paris. Un article de Maurice Pernot, « L’École biblique de Jérusalem et l’influence française en Orient, dans le Journal des Débats, déclenche une campagne de presse qui durera jusqu’à la fin de l’année. L’ambassadeur de France à Constantinople approuve sans réserve le point de vue de Pernot. Il communique l’article au consulat de Jérusalem.
12-22 septembre : M.-J. L. à Roybon, chez son beau-frère Rambaud.
22 septembre. Jérusalem. R. Créchet élu prieur ; confirmé le 1er octobre.
28 septembre : M.-J. L. arrive à Paris. Il s’installe à Sèvres, le 1er octobre, chez le P. Xavier Faucher.
1er novembre : À Paris, chez le P. Séjourné.
1er décembre : Il prêche l’avent à Saint-Séverin ; premier sermon, sur le pape.
14 décembre : Attendus du décret du 29 juin publiés dans l’Unità cattolica.

 

1913 : Le 14 janvier : Le neveu de M.-J. L., lieutenant Albert Rambaud, tué au Maroc.
Fin janvier : M.-J. L. à Bourg-en-Bresse ; il rentrera à Paris vers le 10 février.
20 mars, jeudi saint. Jérusalem. Arrivée du P. Fonck, pour créer à Jérusalem une succursale de l’Institut biblique de Rome.
28 mars. Jérusalem. Le P. Fonck rend visite au P. Créchet, prieur de Saint-Étienne.
11 avril. Bordeaux. Le cardinal Andrieu condamne le Bulletin de la semaine à cause de sa position sur l’affaire Lagrange.
Mai : M.-J. L. de passage à Marseille.
11 mai : Il espère repartir pour Jérusalem en juillet.
5 juin. Rome. M.-J. L. « est autorisé à rentrer à Jérusalem : il doit reprendre le cours d’exégèse : on loue son intention d’étudier les épîtres de S. Paul (AGOP IV, 296, p. 450).
12 juin. Paris. M.-J. L. avertit E. Tisserant de son prochain retour à Jérusalem : il reste à Paris jusqu’au 20 juin, il partira le 4 juillet de Marseille. « Le P. général ne me dit pas d’aller à Rome. »
Entre le 17 et le 28 juin : M.-J. L. convoqué à Rome, reçu par Pie X.
21 juin. Paris. Prix Lefèvre-Deumier accordé à M.-J. L. par l’Académie des sciences morales et politiques.
3 juillet : M.-J. L. accueille le cercueil de son neveu Albert Rambaud à Marseille.
4 juillet : Funérailles d’Albert Rambaud à Roybon.
5 juillet : M.-J. L. s’embarque à Marseille.
12 juillet : De retour à Jérusalem.
10 octobre. Jérusalem. Le P. Fonck arrive, accompagné d’une dizaine d’étudiants.

 

1914 : Le 8 mars. Jérusalem. M.-J. L. espère terminer le Commentaire aux Romains vers le mois d’octobre.
12 mai. Jérusalem. Il rentre d’un voyage à Chypre.
30 mai. Jérusalem. Conclusion de la visite canonique effectuée par le P. Gabriel Horn. Les Pères de Saint-Étienne auraient souhaité une forme d’hommage à M.-J. L., qui n’a aucune charge, ni dans le couvent ni dans le collège. M.-J. L. remercie qu’on l’ait laissé ainsi, libre de travailler. Il se déclare prêt à renoncer à la direction de la RB si le maître de l’ordre le désire.
4 août. Jérusalem. Départ des mobilisables : Vincent, Abel, Petitot, Dhorme, Carrière.
8 août. Jérusalem. Départ de Savignac.
20 août. Rome. Mort de Pie X (pape depuis le 4 août 1903).
3 septembre. Rome. Élection de Benoît XV.
10 octobre : Le manuscrit du Commentaire aux Romains arrive à Rome. L’avant-propos, dans l’imprimé, porte la date du 15 octobre, fête de sainte Thérèse.
14 décembre. Jérusalem. Lettre d’adieux de M.-J. L. au P. Vincent. Testament spirituel. Même jour : Arrestation et expulsion des dominicains français.
15 décembre : Les prisonniers sont emmenés à Naplouse, puis à Damas ; de là, après deux jours d’attente, ils sont transférés à Beyrouth. De Beyrouth au Pirée, ils font la traversée sur un bateau italien.

 

1915 : 5 janvier : M.-J. L. arrive à Rome avec trois autres dominicains de Jérusalem (Créchet, Génier, Synave) et le frère Martin Grillet.
8 janvier. Rome. M.-J. L. reçu en audience par Benoît XV.
Mi-janvier : M.-J. L. s’installe à Paris chez le P. Séjourné. Il prêche le carême à Saint-Philippe-du-Roule (1er dimanche, 21 février – Pâques, 4 avril).
9 mars. Paris. Un de ses auditeurs du jeudi lui demande une bibliographie sur les évangiles.
Juillet : Voyage à Fribourg.
Septembre : Il prêche une retraite à Toulouse, une autre à Sorèze. Il fait sa retraite à Prouilhe.
1er-10 novembre : Il prêche à Grenoble.
Avent. Paris. Il prêche à Saint-Honoré-d’Eylau.

 

1916 : Carême. Paris : Il prêche à Saint-Philippe-du-Roule. « Ce sont des leçons sur l’Évangile. Cela vide l’église, mais quelques personnes aiment beaucoup cela. Je m’accorde un succès d’estime » (à Hyvernat, 10.4.1916).
Juillet : Lagrange à Lausanne. On lui conseille de se faire opérer.
3 août. Fribourg (Suisse) : Le chapitre général élit le P. Louis Theissling maître de l’ordre.
18 août. Roybon. M.-J. L. fait son obédience, par lettre, au nouveau maître de l’ordre.
7 septembre. Roybon : Il soumet au P. Theissling la décision (à prendre par le maître de l’ordre) concernant l’opération chirurgicale. Il a pris, en effet, l’engagement de prêcher les dimanches de Neuilly.
11 octobre. Lyon. Il est opéré à la clinique Saint-Charles. Deux mois plus tard, il n’est pas encore sorti de la clinique.

 

1917 : 15 janvier. Lyon. Sorti enfin de clinique, il séjourne chez sa cousine Mme Frachon. Il a encore besoin de soins, et le P. Vincent, infirmier militaire, lui fait les pansements. Il s’occupe de l’épître aux Galates.
2 mars. Lyon. Toujours chez Mme Frachon, encore des problèmes de santé à la suite de l’opération.
1er juillet : Article « Les Français et les Allemands en Palestine. Souvenirs », dans la Revue pratique d’apologétique 24 (1917) 385-404.
Décembre-Janvier. Paris. Conférences à l’Institut catholique : Le sens du christianisme d’après l’exégèse allemande. D’abord prévues du 11 avril au 20 juin 1918, mais avancées « afin de pouvoir aller à Jérusalem, si je suis enfin remis » (à B. Allo, 9 déc.).
16 décembre. Paris. Te Deumchangé à Notre-Dame pour la libération de Jérusalem par les Anglais.

 

1918 : Février. Jérusalem. Jaussen et Savignac sont déjà rentrés à Saint-Étienne.
16 juillet. Roybon. « Je viens encore de passer sur le billard, comme disent les troupiers. »
7 septembre. Roybon : Il est encore au repos.
9 septembre : Il part pour Rome. Benoît XV lui accorde une audience.
4 octobre. Rome. Audience du cardinal Van Rossum, président de la Commission biblique (F. Turvasi, Genocchi, p. 363).
5 octobre. Rome. M.-J. L. rédige, à destination du P. Theissling, un « dossier du couvent de Saint-Étienne de Jérusalem ». Abel est rentré à Jérusalem.
6 novembre : M.-J. L. quitte Rome. Il s’embarque, le 7 novembre, à Tarente, avec sir Mark Sykes, sur un torpilleur anglais.
11 novembre : Il arrive à Port-Saïd.
12 novembre : Il arrive à Jérusalem (avec le lieutenant E. Tisserant), après 47 mois d’absence.
8 décembre. Jérusalem : Te Deum à Sainte-Anne. Discours du P. Lagrange.

 

1919 : 26 janvier. Jérusalem : M.-J. L. en est au chapitre X du S. Luc.
26 avril. Jérusalem. Le retour des Pères permet de procéder à une élection priorale : Dhorme élu.
19 juin. Jérusalem. M.-J. L. a rédigé un mémoire (non retrouvé) afin que l’École biblique soit reconnue d’utilité publique, ou rattachée à l’Institut de France, mémoire remis à la mission française de Syrie.
29 juin. Rome : Lettre de Benoît XV concernant la fondation à Jérusalem d’une succursale de l’Institut biblique de Rome.
29 septembre. Jérusalem : M.-J. L. a fini S. Luc.
11 décembre. Paris. À la direction de l’enseignement supérieur, projet d’union entre la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis en vue des travaux scientifiques relatifs à la Palestine.
26 décembre. Paris. Rapport d’Haussoulier à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, envisage la création à Jérusalem d’une École française d’archéologie distincte de l’École biblique.
26 décembre. Jérusalem. Le cardinal Dubois, chargé d’une mission diplomatique et religieuse en Syrie et Palestine, célèbre la fête de saint Étienne chez les dominicains.

1919-1920 : Seul élève de l’École biblique, Joseph Chaine (« Journée et menus propos du Père Lagrange », dans Mémorial Lagrange, Paris, 1940, p. 355-360).

 

1920 : 7 janvier. Jérusalem. Conférence de M.-J. L. sur Sion et le Golgotha, en présence du cardinal Dubois.
20 février. Jérusalem. Lettre de l’École biblique au Haut-Commissariat de France à Beyrouth sur le projet de fondation d’une autre école française.
21 avril. Rome. Décret du Saint-Office contre l’article de J. Touzard « Moïse et Josué » dans le DAFC. Met fin à la carrière scientifique de Touzard.
28 avril. Jérusalem. M.-J. L. a déjà commencé son S. Matthieu.
Mai. Rome : Le Manuel biblique de Brassac dénoncé au Saint-Office par des évêques français.
24-29 mai : Le chapitre général de Corias, afin de promouvoir les études bibliques dans l’ordre, recommande au maître de l’ordre d’inciter les prieurs provinciaux à envoyer des étudiants à Saint-Étienne de Jérusalem.
14 août. Jérusalem. M.-J. L. demande « que le gouvernement de la République, ou l’Académie des inscriptions et belles-lettres si elle en a le mandat, ratifie les avances qui nous sont faites par le consortium américain, c’est-à-dire déclarer plus ou moins officiellement que nous avons son agrément pour représenter la France comme institution archéologique à Jérusalem ».
15 septembre. Rome. Encyclique Spiritus Paraclitus.
15 octobre. Paris. Accord de l’Académie des inscriptions et belles-lettres avec l’École biblique de Jérusalem, qui devient École française d’archéologie.
3 novembre : L’École américaine, l’École anglaise et l’École française de Jérusalem se groupent pour former un institut tricéphale d’archéologie palestinienne.
9 novembre. Rome. Publication suspendue du livre d’Alberto Colunga, O.P., Introductio theologico-historica in sacram scripturam universam.
9 novembre. Jérusalem. « On nous reconnaît comme École archéologique française et les Anglais nous traitent avec les Américains sur le pied d’un consortium. C’est un très beau succès, mais je suis trop homme d’Église par tout mon fond pour ne pas souhaiter encore plus de bienveillance du Saint-Siège » (à B. Allo).
31 décembre. Jérusalem. « Tout le monde se jette sur l’à-côté pour ne pas s’exposer. J’ai été tenté de le faire, mais c’est trop tard » (à E. Tisserant).

 

1921. 23 février. Jérusalem. Adieux du détachement français à Saint-Étienne (photographie publiée dans L’Illustration de mars 1921). Les militaires reviennent le 26 offrir un crucifix au P. Lagrange.
Juin : M.-J. L. se trouve en France pour raison de santé. Le 11, il bénit le mariage d’une nièce.
26 juin-5 juillet. Paris. Il séjourne au 34 rue du Bac.
10 juillet. Rome : « Devant ceux qui pourraient suspecter ou redouter son enseignement [celui de l’École biblique], je déclare que j’en prends une entière responsabilité. La loyauté et l’orthodoxie du R. P. Lagrange en font actuellement pour moi aucun doute » (Theissling au provincial de Toulouse).
Juillet : M.-J. L. se repose à Roybon.
3 septembre. Bourg-en-Bresse. Visite dans sa famille.
7 septembre. Marseille. Il s’embarque pour Jérusalem, où il est de retour le 14.
Le 20 septembre. Paris. Décret accordant la Légion d’honneur à M.-J. L. (Journal Officiel du 22 septembre).

 

1922 : 22 janvier. Rome. Mort de Benoît XV. Pie XI élu le 6 février.
30 janvier. Jérusalem. Remise de la Légion d’honneur à Lagrange et à Carrière.
4 avril. Jérusalem. Le Maître de l’ordre Louis Theissling vient effectuer la visite canonique de Saint-Étienne. Visites et cérémonies.
10 avril : Ouverture de la visite canonique.
11 avril : Rapport écrit de M.-J. L. au maître de l’ordre touchant les difficultés qu’a eu à subir l’École biblique.
15 avril : Conclusion de la visite. Le P. Theissling quitte Jérusalem le 19 avril.
24 mai. Jérusalem. M.-J. L. part pour Le Caire, où il reste jusqu’au 3 juin.
13 juin. Jérusalem. Dhorme réélu prieur.
23 juin. Rome. « Rapport confidentiel adressé à S. S. Pie XI par le P. Louis Theissling, maître général des dominicains, sur la visite du couvent Saint-Étienne à Jérusalem.
28 juin. Rome. Audience accordée par Pie XI au P. Theissling au sujet de l’École biblique.
30 juin. Rome. Conclusions de la visite canonique adressées à Jérusalem.
14 juillet. Jérusalem. M.-J. L. a une alerte de santé, à la fin de la messe.
20 juillet. Rome. Theissling à M.-J. L. « J’ai présenté à Sa Sainteté vos commentaires, et je puis ajouter que le Saint-Père m’en a témoigné sa gratitude et m’a exprimé son admiration pour vos travaux. »
Août. Jérusalem : M.-J. L. se met au S. Jean.
13 octobre. Paris. Rapport d’Edmond Pottier à l’Académie des inscriptions et belles-lettres sur la fondation de l’École française de Jérusalem et sur ses travaux.
29 octobre. Jérusalem. M.-J. L. demande, à cause de sa santé défaillante, d’être relevé de la direction de l’École et de la RB.
18 novembre. Rome. Le P. Theissling accepte de faire droit aux instances de M.-J. L., mais lui demande de rester à Jérusalem.
28 novembre. Jérusalem. M.-J. L. propose le nom de Dhorme pour lui succéder.
11 décembre. Rome. Le P. Theissling demande à Dhorme et remercie M.-J. L. de lui avoir conseillé le nom de celui-ci.

 

1923 : 2 février. Rome. Le P. Theissling nomme Dhorme directeur de l’École et de la Revue.
11 février. Jérusalem. Pour faciliter la succession, M.-J. L. propose de se retirer.
16 février. Jérusalem. M.-J. L. au secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; il demande à être relevé de sa fonction et remplacé par Dhorme.
Fin février : S. Matthieu sort des presses.
Du 31 mai au 7 juin : E. Tisserant à Saint-Étienne de Jérusalem.
16 juin. Rome. Lettre du cardinal Gasparri répondant à l’hommage du S. Matthieu (publiée dans Analecta Sacri Ordinis Praedicatorum, t. XVI, 1923-1924, p. 194).
22 juin. Jérusalem. M.-J. L. confirme ses dispositions ultimes rédigées le 14.12.1914.
1er juillet : Départ pour la France.
14 juillet. Saint-Maximin. Le provincial de Toulouse, Bonhomme, fait état d’une conversation qu’il vient d’avoir avec M.-J. L. afin que celui-ci reste à Saint-Maximin, où sa présence est souhaitée par le prieur du couvent comme par le maître des novices.
19 juillet. Roybon. M.-J. L. adresse une lettre de remerciement au Saint-Père.
22 juillet. Rome. Le P. Caterini, procureur général, vicaire du maître de l’ordre, accepte de donner M.-J. L. à Saint-Maximin.
26 août. Jérusalem. Dhorme demande au maître de l’ordre que M.-J. L. reste à Jérusalem.
Septembre : Le provincial de Toulouse apprend la décision du P. Theissling : M.-J. L. doit retourner à Jérusalem.
18 octobre. Jérusalem. Retour de M.-J. L.
12 décembre. Rome : Le Manuel biblique ou Cours d’Écriture sainte de Louis Bacuez et Fulcran Vigouroux, refondu par Auguste Brassac, en usage dans tous les séminaires tenus par les sulpiciens, est mis à l’Index.
17 décembre. Paris. Condamnation de Brassac annoncée par les Débats et par la Croix du 18.
20 décembre : Émotion de Condamin, de Batiffol.
26 décembre : La nouvelle parvient à Jérusalem.
31 décembre. Rome. Publication du décret du 12 décembre dans AAS 19 (1923) 615. Suit, p. 616-619, la lettre du cardinal Merry del Val au supérieur de Saint-Sulpice, datée du 22 décembre.

 

1924 : Janvier. Les publications de l’École biblique sont indirectement visées par la condamnation de Brassac.
21 janvier. Rome. « Note sur les ouvrages publiés par le P. Lagrange », rédigée par le P. J. Vosté, O.P., sans doute à la demande du P. Theissling.
23 janvier. Rome : Theissling à Dhorme : des menaces pèsent sur l’École biblique.
24 janvier : Le bruit court de la prochaine mise à l’Index de la Méthode historique, ou même de la collection des « Études bibliques », à l’exception de l’archéologie et de la géographie.
13 février. Rome. Theissling à Dhorme : « La menace dirigée contre le P. Lagrange, et qui n’était que trop réelle, peut être considérée maintenant comme dissipée. »
12 mars. Rome. Le Saint-Office notifie la soumission des sulpiciens A. Brassac et J. Ducher.
5 mai. Rome : Instructions du Saint-Office pour contrôler strictement l’étude et l’enseignement de la Bible.
7 juin. Rome. Article du P. Vaccari, S. J., dans la Civiltà cattolica. Brassac a été condamné parce qu’il suivait les principes de l’école large (c’est-à-dire ceux enseignés par le P. Lagrange dans la Méthode historique).
27 juin, fête du Sacré-Cœur. Jérusalem. Avant-propos du S. Jean.
29 octobre. Jérusalem. Arrivée de l’abbé Bruno de Solages (qui restera jusqu’au 30 juin suivant).
10 décembre : Pauline Lagrange, sœur aînée de M.-J. L., épouse de Vincent Rambaud, est mourante.
12 décembre. Jérusalem. Après une syncope et une crise d’angoisse, M.-J. L. rédige son testament. Le 13, il part pour la France.
19 décembre. Marseille. En arrivant, il apprend que Pauline est décédée le 16.
20 décembre : Il demande au maître de l’ordre s’il doit passer par Rome à son retour. Réponse : oui.

 

1925 : Janvier. Voyage à Rome. Crise cardiaque. Audience accordée par Pie XI.
10 janvier. Nice. M.-J. L. à la villa « Malgré tout », chez Mme Galichon-Sargenton.
21 janvier. Paris. Le président du conseil Édouard Herriot, dans un débat à la Chambre, demande la suppression de l’ambassade de France auprès du Vatican.
28 janvier. Jérusalem. M.-J. L. de retour. Le lendemain, syncope. Repos forcé.
2 mai. Rome. Mort du maître de l’ordre Louis Theissling.
Août. Jérusalem : Le P. Savignac élu prieur.
18 octobre. Jérusalem. Première pierre du Biblicum. Le prieur Savignac y assiste seul, à cause de la retraite conventuelle à Saint-Étienne. Compte rendu publié dans la Croix du 5 novembre.
26 novembre. Rome. J.-B. Frey, spiritain, nommé secrétaire de la Commission biblique et E. Ruffini, consulteur.

 

1926 : 29 janvier. Jérusalem. À l’issue de la messe, M.-J. L. a une crise cardiaque. Il va se reposer à la Trappe de Latroun. « Je suis au repos absolu », écrit-il le 4 février.
7 février : Il est de retour à Saint-Étienne.
3 mars : De nouveau à Latroun jusqu’au 7 mars.
31 mars. Jérusalem. E. Tisserant à Saint-Étienne jusqu’au 5 avril.
Mars-avril : M.-J. L. rédige ses Souvenirs personnels (publiés 41 ans plus tard).
20 avril. Jérusalem. Il envoie un article sur Aristote à la Revue thomiste.
22 mai : Le chapitre général élit Bonaventure Garcia Paredes, maître de l’ordre.
Mai : M.-J. L. se repose en France. Il passe la majeure partie du mois de juin à Saint-Maximin, où, le 8 juillet, les lecteurs demandent que Pègues, régent, soit remplacé par Lagrange. Refus catégorique du provincial Tapie.
Août : M.-J. L. à Roybon.
Début septembre : À Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, chez sa cousine Falsan.
Mi-septembre : À Montpellier, où du 20 au 30 septembre, il prêche la retraite aux sœurs de Sainte-Marie-des-Tourelles. La nuit du 29 au 30, crise et hospitalisation.
1er novembre : Une nouvelle crise à Marseille rend impossible l’embarquement prévu le 3 novembre. Le 6 novembre, il est hospitalisé à l’hôpital Saint-Joseph.
Mi-novembre. Marseille. Sur son lit d’hôpital, il décide d’écrire L’Évangile de J.-C.
24 décembre. Marseille. Il est encore à l’hôpital, d’où il espère sortir dans une quinzaine de jours.

 

1927 : Janvier. Convalescence à Hyères.
Février-avril : M.-J. L. à Saint-Maximin, où il prépare la 3édition du S. Jean.
28-29 avril : À Marseille, pour embarquer vers Jérusalem, « dernière étape de ma vie de Bédouin nomade », « ma dernière étape en ce monde ».
4 mai : De retour à Jérusalem, après onze mois et demi d’absence.
28-29 juin : M.-J. L. docteur honoris causa de la faculté de théologie de Louvain (pour le 5centenaire de l’université), en même temps que Batiffol, Mercati, Schmidt,
Juillet : Le doctorat de M.-J. L. dénoncé à Rome.
22 juillet. Jérusalem. M.-J. L. commence à rédiger L’Évangile de J.-C.
7 septembre : Le P. Pègues écarté de Saint-Maximin par décision de Pie XI.
Décembre. Jérusalem : Retour des troubles cardiaques de M.-J. L. Repos forcé.

 

1928 : Mi-février. Manuscrit de L’Évangile de J.-Cterminé et envoyé à Rome pour examen.
Mars : « Confidences » sur les années de séminaire à Autun, dans la revue des anciens élèves Hier et aujourd’hui.
24 avril : M.-J. L. va se soigner à l’hôpital de Jaffa (jaunisse).
4 mai : Il revient à Jérusalem, un peu remis.
Mai : La Vie spirituelle (fondée par le P. Bernadot à Saint-Maximin) rattachée à la province de Paris, où Bernadot et Lajeunie vont pour fonder la Vie intellectuelle.
23 juin. Rome. L’Évangile de J.-C. est en cours d’examen. Des plaintes sont parvenues au Saint-Office contre M.-J. L. pour sa préface au livre du P. Mac Nabb.
12 août : L’Évangile de J.-Cdédié à Léon XIII (« Je ne suis guère à la page, avec mon attachement pour Léon XIII, mais la reconnaissance n’est pas interdite aux religieux » à E. Tisserant, 2.12.1928).
6 décembre. Paris. P. Batiffol, présentant L’Évangile de J.-Cdans la Croixévoque ses souvenirs communs du temps du séminaire d’Issy.

 

1929 : Mi-janvier. Jérusalem : M.-J. L. apprend le décès de son ami Batiffol († 13.1.1929) ; choc très rude ; recrudescence des crises cardiaques.
20 mars : Il s’embarque pour la France. Il doit réorganiser les études d’Écriture sainte au studium de Saint-Maximin, où il reste d’avril à juin et où il donne des cours d’introduction historique au Nouveau Testament.
12 avril. Saint-Maximin. Visite d’E. Tisserant, de Mme Sargenton, du chanoine Tellier de Poncheville ; du P. Vincent, le 13.
8 juin : M.-J. L. délégué par le provincial Bonhomme pour représenter l’ordre au VIIcentenaire de l’université de Toulouse.
Après le 10 juillet. Roybon. M.-J. L. met en chantier son manuel de critique textuelle du Nouveau Testament.
29 juillet : De Roybon, le prieur de Saint-Étienne, Savignac, demande au vicaire de l’ordre que M.-J. L. retourne à Jérusalem, tandis que, de Marseille, le provincial de Toulouse, Bonhomme, lui, réclame que M.-J. L. soit assigné à Saint-Maximin. M.-J. L. demeure à la disposition du vicaire de l’ordre pour lui obéir.
5 août. Rome. Décision prise par le vicaire de l’ordre, M.-J. L. doit rester à Jérusalem.
19 août. Culoz. M.-J. L. chez son cousin Albert Férier. Puis à Roybon, où, le dimanche matin 1er septembre, il a une crise cardiaque.
10 septembre. Marseille : Pour s’embarquer le 12.
17 septembre. Jérusalem : Il est de retour.
22 septembre : Le provincial de Paris, Martin Gillet, élu maître de l’ordre (charge vacante depuis la démission forcée de Paredes le 30 mars 1929).
7 novembre. Jérusalem : Crise cardiaque de M.-J. L.
9-13 novembre : Au repos à Jaffa.

 

1930 : 9 janvier. Nouvelle crise cardiaque, à la suite de laquelle M.-J. L. est envoyé au vicariat du Caire.
1ermars : Il est de retour à Jérusalem.
25 mars. Rome. Lettre du cardinal Pacelli, secrétaire d’État, remerciant M.-J. L. au nom du pape pour L’Évangile de J.-C.
24 avril. Jérusalem. M.-J. L. remercie le maître de l’ordre pour la lettre du cardinal.
6 juillet. Rome : Augustin Bea, S. J., nommé président de l’Institut biblique à Rome.
29 juillet. Jérusalem. Entretien d’Albert Gélin avec M.-J. L. Le 31 juillet, ils sont ensemble à Bethléem.
7 septembre. Jérusalem. Crise cardiaque.
5-6 octobre. Jérusalem. Fête de famille pour le 50anniversaire de la profession de M.-J. L.
7 octobre : Malgré la retraite conventuelle, M.-J. L. va prendre quelques jours de repos à l’hôpital de Jaffa, jusqu’au 15 octobre.
8-15 octobre : À Jaffa, il rédige les « Notes sur ma vie » (publiées dans les Souvenirs personnels).

 

1931 : 20 janvier. Il part faire un séjour en Égypte, d’où il retournera le 19 février.
Février : Il reçoit la visite au Caire de Maurice Pernot (Débats, 13.3.1938).
27 février. Jérusalem. M.-J. L. accompagné de Vincent et de Carrière, visite le musée du Biblicum.
2 juillet : De Huissen (Hollande), le P. Gillet annonce au prieur de Saint-Étienne que Dhorme ne retournera pas à Jérusalem. Lettre reçue à Jérusalem le 9 juillet.
12 juillet. Jérusalem. M.-J. L. au P. Gillet au sujet du « départ » de Dhorme.
29 juillet et 6 août. Paris. Dhorme explique au P. Gillet ses raisons de quitter l’ordre.
16 août : M.-J. L. au repos à Abey (Liban).
Septembre : Lettres où s’exprime la détresse de M.-J. L. devant la défection de Dhorme.
13-21 octobre. Jérusalem. Visite du P. Lemonnyer, vicaire du P. Gillet, pour réorganiser l’École biblique.
3 novembre. Rome. M.-J. L. nommé régent, Savignac bachelier, Abel maître des étudiants.
13 novembre. Paris. L’Académie des inscriptions et belles-lettres nomme M.-J. L. directeur de l’École, à la place de Dhorme.
28 novembre. Jérusalem. B. Carrière élu prieur (sa confirmation arrive le 13 décembre).
10 décembre. Jérusalem. Arrivée du P. Festugière.
23 décembre : Enthousiasme pour M.-J. L. au séminaire de Fano. Le recteur, inquiet, consulte la congrégation des Séminaires.

 

1932 : 6 janvier. M.-J. L. se rend à Suez (voir le commandant C. Bourdon). Il est accueilli par le P. Athanase, O.F.M., curé de la paroisse latine de Port-Tewfiq. De là, il va se reposer au Caire.
23 janvier. Rome. Encyclique du P. Gillet sur les études. Le maître de l’ordre tente d’obtenir que l’École biblique de Jérusalem devienne la faculté d’études bibliques de l’Angelicum.
11 février. Jérusalem. M.-J. L. hospitalisé à l’hôpital français jusqu’au 27 février.
12 mai. Jérusalem : Le journal hébreu Haaretz annonce que Paul Dhorme a quitté l’ordre dominicain et l’Église catholique.
29 mai : M.-J. L. à Ismaïlia, en route pour la France.
5 juin – 12 juin : À Saint-Maximin, où il fait deux conférences.
15 juin : Au couvent de Montpellier durant plusieurs jours.
Fin juin : À Paris, le provincial Padé et le régent Chenu lui cèdent le P. Benoit et lui promettent le P. de Vaux en 1933. Reçu très cordialement par le cardinal Verdier, par le nonce Maglione (très satisfait du livre M. Loisy et le modernisme). Il rencontre aussi E. Tisserant.
Août : Chez François Ferrier à Culoz.
11 août : À Saint-Cyr-au-Mont-d’Or.
Début septembre : À Roybon, d’où il part le 5.
7 septembre. Marseille : Il s’embarque pour Jérusalem, où il arrive le 15.
1er décembre. Jérusalem. Arrivée du P. Gillet, accompagné du P. Garde, pour la visite canonique, qui sera clôturée le 8. Le P. Gillet se fait remettre par M.-J. L. une copie dactylographiée de ses Souvenirs personnels.
12 décembre : Le P. Gillet et le P. Garde partent pour Beyrouth.

 

1933 : Janvier. Rome : Rapport du P. Gillet à Pie XI après la visite canonique de Saint-Étienne.
4 février : M.-J. L. part pour l’Égypte, où il reste jusqu’au 28 février.
16 février : Conférence de M.-J. L. à l’inauguration du Cercle thomiste du Caire.
9 avril. Jérusalem. Visite à Saint-Étienne du roi Albert de Belgique et de la reine Élisabeth.
11 avril : Épreuves de l’article « L’inspiration des livres saints à propos d’un ouvrage récent », dont la censure romaine n’autorisera pas la publication.
12 mai. Jérusalem. Le P. Vincent, directeur de la RB, proteste contre le refus que les censeurs de Rome ont opposé à l’article de M.-J. L.
27 mai. Rome. Le P. Raymond Louis explique au P. Vincent pourquoi l’article de M.-J. L. était inopportun.
5 juin. Jérusalem. M.-J. L. insiste pour obtenir le P. de Vaux à l’automne.
27 juillet. Jérusalem. M.-J. Lagrange reçoit la décoration de l’ordre de Léopold.
7 août : Il part pour Abey (Liban), où il va passer trois semaines chez les capucins.
4 novembre. Jérusalem. Arrivée du P. de Vaux.
15 décembre. Jérusalem. Réponse (négative) de M.-J. L. à Antoine Malvy, S. J., qui lui avait suggéré de se porter candidat au fauteuil de Bremond à l’Académie.
24 décembre. Jérusalem. Jubilé d’ordination (pour lequel M.-J. L. a reçu la bénédiction apostolique) fêté dans l’intimité.
25 décembre : Le P. Mallon, S. J., supérieur du Biblicum, envoie une lettre de félicitations.

 

1934 : Le 18 janvier. M.-J. L. va passer trois semaines en Égypte. La photographie « officielle » (reproduite dans la RB de 1938), exécutée par un photographe du Caire, date sans doute de ce moment-là.
15 mars. Jérusalem : Conférence de Massignon à Saint-Étienne sur le P. de Foucauld.
Été : M.-J. L. en France. 6 juillet à Saint-Maximin ; 19 juillet, 30 juillet, à Roybon ; 11 août, il rencontre le P. Gillet à Aix-les-Bains ; 20 août, à Saint-Cyr ; 21 août, il rencontre à Vienne l’abbé Venard ; 6 septembre, à Roybon.
11 septembre. Marseille. Entretien avec le P. Genevois sur le P. Cormier. Il s’embarque le 12 et sera de retour à Jérusalem le 18. Sur le bateau rencontre avec Bernard d’Orgeval.
30 septembre, fête de saint Jérôme. Jérusalem : Le P. Bea, S. J., (venu installer le P. Lobignac supérieur du Biblicum) invite M.-J. L. à déjeuner. « Notre conversation a été extrêmement courtoise » (à Gillet, 6.11.1934).
15 octobre. Jérusalem. M.-J. L. constitue un dossier d’archives de 122 pièces sur l’École et sur la question biblique.
19 décembre. Jérusalem. Le P. Vincent Hermel élu prieur de Saint-Étienne.

 

1935 : 26 janvier. Jérusalem. Arrivée du prieur Hermel. Arrivée de Jean Guitton (qui restera jusqu’au 15 mars).
29 janvier. Jérusalem. Si Saint-Étienne doit être rattaché à la province de Paris, M.-J. L. demande à être rendu à sa province de Toulouse.
6 mars. Jérusalem. Arrivée du « Cahier de la Nouvelle Journée », 28 : L’œuvre exégétique et historique du P. Lagrange.
7 mars. Jérusalem. Fête dans l’intimité des 80 ans de M.-J. L. jubilaire ; Thellier de Poncheville le harangue (Compte rendu dans l’Année dominicaine, avril 1935, p. 124-125). Photographie de la communauté.
Avril : M.-J. L. au Caire. Au retour, le P. Lavaud voyage avec lui du Caire à Jérusalem, où il vient fêter Pâques (21 avril).
14 mai. Jérusalem. M.-J. L. adresse à Rome, pour la cause de béatification, les lettres reçues du P. Cormier.
16 mai. Rome : Article de l’Osservatore romano pour le jubilé de M.-J. L., « nouveau fondateur de la science biblique ». Reproduit dans la Croix du 3 juillet.
27 juillet. Jérusalem. Pour raison de santé, M.-J. L. va devoir quitter Jérusalem.
4 août. Jérusalem. Dispositions relatives à ses papiers personnels. Le reste du mois d’août, malade, il se repose à Abey (Liban).
10 septembre. Jérusalem. Les médecins jugent nécessaire son départ en Europe.
21 septembre. Rome. Patente d’assignation de M.-J. L. à la province de Toulouse signée par le P. Gillet.
29 septembre. Rome. Le chapitre général fait l’éloge de l’École biblique (discours du P. Gillet, Acta p. 32 ; Actan° 89) et rend hommage à M.-J. L. jubilaire (Acta n° 22).
2 octobre. Jérusalem : lettre de remerciement de M.-J. L. au P. Gillet.
6 octobre, fête du Rosaire : M.-J. L. quitte Jérusalem, après des adieux discrets.
12 octobre : Il débarque à Marseille et arrive, le soir même, à Saint-Maximin.
6 décembre : Le provincial Vayssière désire que M.-J. L. soit accepté comme maître en théologie dans la province (et devienne de droit membre du conseil provincial et du chapitre provincial).

 

1936 : 12 janvier. Saint-Maximin. M.-J. L. s’apprête à aller déposer pour la cause du P. Cormier. Il attend la visite de Mgr Tisserant.
Février. Saint-Maximin : Il reçoit la visite de Joseph Chaine.
27 février : Il achève un séjour de convalescence à l’Institut héliothérapique de Cannes.
27 février : Il dépose à Marseille pour la cause du P. Cormier. « J’aurais été peiné de mourir sans lui avoir payé ma dette de reconnaissance. »
1er mars : À Montpellier (jusqu’au 25 mars), sollicité par les sœurs des Tourelles.
4 avril, veille des Rameaux. Saint-Maximin : Paul Claudel rencontre M.-J. L.
4 mai : Conférence à Aix-en-Provence sur la Vie de Jésus de Mauriac. Répétée à Lyon le 20 mai, à un groupe d’universitaires catholiques. (« Si j’avais su que [Mauriac] souffre d’un cancer ou de tuberculose à la gorge, avant de commencer cette campagne, probablement je ne l’aurais pas entreprise. Ce mal cruel explique assez son pessimisme ! » écrit-il le 1er juin.)
19 juin. Rome. Tisserant et Mercati nommés à la Commission biblique.
Juillet : M.-J. L. à la Sainte-Baume. Doit-il retourner à Jérusalem comme le P. Benoit le demande ?
21-30 juillet : Chapitre provincial à la Sainte-Baume, auquel participe M.-J. L., entendu particulièrement sur la question des études. Éloge que le chapitre fait de lui : Acta, Postulationes n° 1.
Août : M.-J. L. à Roybon.
Septembre : Retraite à Saint-Maximin.
22 septembre. Saint-Maximin. Il rédige ses dispositions ultimes.
6 octobre. Saint-Maximin : E. Tisserant est venu le visiter ; M.-J. L., malade, l’a reçu au lit.
Octobre : Supplique adressée au Vatican, sur initiative de Joseph Chaine et de Jean Guitton, « Remarques sur la situation faite aux savants catholiques de France en ce qui concerne les études bibliques ».
18 novembre. Saint-Maximin. Promenade de la communauté à La Rouvière. M.-J. L. lit un poème à l’adresse du prieur Thomas Lacrampe.
2 décembre. Montpellier : Conférence sur le retour à la Bible. Le 7 et le 14, conférences à la salle des œuvres sur l’Orphisme et le Christianisme. Instructions aux sœurs des Tourelles.
18 décembre. Toulouse. Conférence sur le retour de la Bible. Le lendemain, conférence aux séminaristes de l’Institut catholique sur le prologue de Jean.

 

1937 : Janvier. Les sœurs des Tourelles donnent à M.-J. L. une photographie de la Vierge d’Autun. « J’ai fait mes études au petit séminaire de cette ville ; c’est pourquoi je suis très dévot à cette image de Marie » (5 janvier). « Elle préside à ma table de travail » (22 février).
20 avril : Conférence à Aix sur la véracité des récits évangéliques.
Mai. Saint-Maximin : M.-J. L. rédige ses « Souvenirs de Salamanque », publiés dans La Vie dominicaine.
Juillet : À Roybon, où, le 5 août, il rédige son testament. Le 12, il notifie à Jean Gabalda les dispositions prises le 5 relativement à sa succession.
10-25 août : À Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, chez Mlle Falsan.
Du 25 août – 1er septembre : À Chadefaud, par Barrèges (Puy-de-Dôme), session chez Marcel Légaut. Le P. René d’Ouince, S. J., nouveau directeur des Études, se trouve parmi les auditeurs (Un prophète en procèsParis, 1970, t. I, p. 86-87). Gérard Soulages a aussi évoqué ses souvenirs (Fidélité et ouverture, mai 1992, p. 42-43).
4 septembre : M.-J. L. arrive à Montpellier, où il espère voir Guillaumont et Daumas. Il en repart le 7 septembre.
19 septembre. Saint-Maximin : Il rédige une « Note pour les droits d’auteur après ma mort » afin que ses droits reviennent à l’École biblique.
19 septembre : Il demande à Rome s’il peut se remettre à la Genèse.
Octobre : Il accepte de donner deux cours réguliers aux étudiants dominicains, un sur la Genèse, un sur le Nouveau Testament.
4 octobre. Rome. L’article sur « les Patriarches » (composé à l’imprimerie le 28 septembre) est interdit de publication.
21 octobre. Le P. Hugues Vincent vient passer deux semaines à Saint-Maximin, d’où il repart pour Jérusalem le 2 novembre.
20 décembre. Épreuves de l’article sur Dhorme, L’évolution religieuse d’Israël (cet article est daté du 21 novembre). Ne sera pas autorisé non plus par la censure de Rome.
31 décembre : Conférence à Toulon, à ses instituteurs.
Décembre : Joseph Chaine et Jean Guitton à Rome effectuent des démarches afin d’obtenir que la Genèse de M.-J. L. puisse paraître.

 

1938 : Le 2 janvier. Saint-Maximin. M.-J. L. reçoit J. Chaine et J. Guitton, à leur retour de Rome.
3 janvier : Il adresse un appel au P. Cordovani, maître du Sacré Palais.
12 janvier. Rome. L’interdiction de l’article sur Dhorme est maintenue.
16 janvier. Jérusalem : Le P. Vincent, mécontent des embarras créés par la censure romaine, transmet la direction de la RB au P. de Vaux.
30 janvier : Réunion à Toulon avec les instituteurs.
20 février : Le manuscrit de Genèse I-XI remis aux dominicaines des Tourelles pour dactylographie.
24 février – 1er mars. Montpellier. M.-J. L. donne une conférence aux séminaristes, à la demande de l’évêque. Causeries diverses (aux Tourelles, chez Mme Reynès-Monlaur, dans des groupes d’étudiants). Guitton lui communique le dernier livre de Loisy. Excursion à Saint-Guilhem-du-Désert en compagnie de quelques amis.
1ermars : De retour à Saint-Maximin.
2 mars : Visite du P. F.-M. Braun, O. P.
3 mars : M.-J. L. écrit au P. Vincent que la semaine de Montpellier avait « secoué [sa] torpeur intellectuelle ».
4 mars : Cours sur la Passion dans S. Jean et dans les synoptiques.
5 mars : Correction des épreuves pour la RB « L’authenticité mosaïque de la Genèse et la théorie des documents ».
8 mars : M.-J. L. « grippé » ; très forte fièvre ; congestion pulmonaire.
9 mars : Évolution brutale de la maladie. M.-J. L. remercie le médecin, reçoit l’extrême-onction. « Je m’abandonne à Dieu ». Dans la nuit, celui qui le veille entend un murmure : « Jérusalem… Jérusalem… »
10 mars : M.-J. L. s’éteint vers 9 heures, entouré de la prière des frères.
12 mars : Obsèques présidées par Mgr Simeone, évêque de Fréjus-Toulon. Inhumation dans le cimetière conventuel.
17 mars : Service funèbre en la basilique de Saint-Étienne à Jérusalem.

201901