Nouvelles de frère Timothy Radcliffe o.p., ancien Maître de l’Ordre

Le 30 août 2021
Bonjour,
Le frère Jean-Jacques nous donne des nouvelles. Continuons de prier le Christ pour lui et pour tous les malades. Puisse l’intercession du père Lagrange, dominicain, fondateur de l’Ecole biblique de Jérusalem, attirer sur eux la grâce de la foi et de la guérison.
Fr. Manuel
Chers frères et soeurs,
Je vous ai écrit le 15 août dernier, veille de l’opération chirurgicale du fr. Timothy Radcliffe et viens vous donner des nouvelles que je vous invite à faire circuler largement.
Le fr. Timothy a donc été opéré le lundi 16 août à Oxford : très lourde opération, mais qui s’est bien passée. Après une journée en soins intensifs, il est maintenant dans un service spécialisé dans la chirurgie maxillo-faciale. Je reçois un bulletin de santé par semaine et ai pu ce matin échanger avec un frère ami du couvent d’Oxford qui lui rend visite. Le fr. Timothy récupère normalement, commence à pouvoir parler quelques minutes, à pouvoir avaler un peu d’eau, mais est très vite fatigué. Il est nourri par sonde nasale.
Les frères d’Oxford peuvent lui faire une très brève visite. Cela a permis de lui dire combien de frères, de soeurs et d’amis prient pour lui demandant l’intercession du P. Lagrange pour sa guérison (cf. texte joint). Le pape François, informé le 17 août, a immédiatement envoyé un petit message manuscrit pour assurer le fr. Timothy de sa prière et de son soutien. Votre prière à tous et toutes lui est aussi évidemment très précieux. Continuons à demander au Seigneur que ce frère dont la voix parle de l’Evangile à tant de nos contemporains puisse continuer à se faire entendre. Mais le chirurgien avait parlé de 18 mois de récupération. On verra.
fraternellement
fr. Jean Jacques, op
Le mar. 17 août 2021 à 12:41, Jean Jacques Pérennès a écrit :
Chères sœurs moniales,
Chers frères
L’opération du fr. Timothy s’est bien passée et il devrait sortir aujourd’hui des soins intensifs.
Merci de faire suivre l’information et de continuer la neuvaine au père Lagrange.
Je vous tiendrai informé régulièrement.
Fraternellement
Fr. Jean Jacques
 
Merci, cher frère Jean-Jacques, pour ces nouvelles que j’attendais avec beaucoup d’autres personnes dans la prière au Christ, en confiant notre frère Timothy à l’intercession du père Marie-Joseph Lagrange O.P..
Fr. Manuel

Prière pour frère Timothy Radcliffe o.p.

Chers frères, Chères soeurs, Chères amies, Chers amis,

Fr. Jean-Jacques Pérennès, directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, nous informe avoir eu une longue conversation zoom avec frère Timothy Radcliffe, ancien Maître de l’Ordre. Fr. Timothy doit subir lundi prochain, 16 août, une très grave opération car son cancer à la joue d’il y a quelques années s’est maintenant diffusé dans sa mâchoire qu’il va falloir enlever et remplacer des os prélevés dans la jambe + greffe de peau, etc. Une très grosse opération qui doit durer la journée et pourrait le laisser plusieurs mois sans pouvoir parler, ni peut-être manger. Le chirurgien a parlé de 18 mois de récupération. Le fr. Timothy est serein mais grave aussi, car nul ne sait comment tout cela va évoluer.

Fr. Jean-Jacques Pérennès lui a dit que nous allions intercéder auprès du P. Lagrange qui a besoin d’un miracle pour être béatifié. Inscrivons dans notre prière cette intention particulière pour frère Timothy.

Fraternellement,

Fr. Manuel Rivero o.p.

Écho de notre page Facebook : août 2021

 

30 août 2021
Prédication de Jésus à Nazareth (Luc 4, 16-22 commenté par le père Lagrange o.p.)

Jésus entra donc dans la synagogue, selon son habitude, dit saint Luc, car il avait certainement toujours été assidu à ces offices religieux. On connaissait sa piété. On savait que, loin d’être illettré, il employait à l’occasion les textes sacrés pour édifier ses parents et ses connaissances. Lorsqu’il se présenta pour lire, le serviteur ne fit aucune difficulté de lui remettre le rouleau sacré des Écritures, qui est encore aujourd’hui le trésor de chaque synagogue. Il le déroula avec respect, et s’arrêta comme par hasard à un passage du prophète Isaïe :

L’Esprit du Seigneur est sur moi,
parce qu’il m’a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ;
il m’a envoyé proclamer aux captifs la délivrance
et aux aveugles une vue claire,
renvoyer libres les opprimés,
proclamer une année de grâce du Seigneur.

Saint Luc a cité d’après la traduction grecque. Jésus a dû lire en hébreu, et traduire ensuite le passage dans le dialecte araméen de Galilée. C’était la proclamation d’une bonne nouvelle. Dieu allait intervenir ; une sorte de jubilé commençait. Le prophète pensait moins au retour de Babylone qu’au bonheur promis au peuple à l’époque messianique, empruntant ses images aux souffrances endurées de son temps : pauvreté, captivité, cécité, surtout morale, oppression par des vainqueurs ou des maîtres impitoyables. Jésus expliquait comment cette Écriture était désormais accomplie, laissant entendre avec délicatesse que c’était bien lui qui était le messager de cette grâce.
Il en paraissait si digne que « tous lui rendaient hommage et admiraient les paroles remplies de grâce sorties de sa bouche ».

(Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, éd. Artège-Lethielleux, 2017, p. 136)

Illustration :  L’Esprit du Seigneur est sur moi, source Passionnistes de Polynésie.

30 août 2021

Bonjour,
Le frère Jean-Jacques nous donne des nouvelles. Continuons de prier le Christ pour lui et pour tous les malades. Puisse l’intercession du père Lagrange, dominicain, fondateur de l’Ecole biblique de Jérusalem, attirer sur eux la grâce de la foi et de la guérison.
Fr. Manuel
Chers frères et soeurs,
Je vous ai écrit le 15 août dernier, veille de l’opération chirurgicale du fr. Timothy Radcliffe et viens vous donner des nouvelles que je vous invite à faire circuler largement.
Le fr. Timothy a donc été opéré le lundi 16 août à Oxford : très lourde opération, mais qui s’est bien passée. Après une journée en soins intensifs, il est maintenant dans un service spécialisé dans la chirurgie maxillo-faciale. Je reçois un bulletin de santé par semaine et ai pu ce matin échanger avec un frère ami du couvent d’Oxford qui lui rend visite. Le fr. Timothy récupère normalement, commence à pouvoir parler quelques minutes, à pouvoir avaler un peu d’eau, mais est très vite fatigué. Il est nourri par sonde nasale.
Les frères d’Oxford peuvent lui faire une très brève visite. Cela a permis de lui dire combien de frères, de soeurs et d’amis prient pour lui demandant l’intercession du P. Lagrange pour sa guérison (cf. texte joint). Le pape François, informé le 17 août, a immédiatement envoyé un petit message manuscrit pour assurer le fr. Timothy de sa prière et de son soutien. Votre prière à tous et toutes lui est aussi évidemment très précieux. Continuons à demander au Seigneur que ce frère dont la voix parle de l’Evangile à tant de nos contemporains puisse continuer à se faire entendre. Mais le chirurgien avait parlé de 18 mois de récupération. On verra.
fraternellement
fr. Jean Jacques, op

13 août 2021
Prière pour frère Timothy Radcliffe o.p., ancien Maître de l’Ordre

Chers frères, Chères sœurs, Chères amies, Chers amis,

Fr. Jean-Jacques Pérennès, directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, nous informe avoir eu une longue conversation zoom avec frère Timothy Radcliffe, ancien Maître de l’Ordre. Fr. Timothy doit subir lundi prochain, 16 août, une très grave opération car son cancer à la joue d’il y a quelques années s’est maintenant diffusé dans sa mâchoire qu’il va falloir enlever et remplacer des os prélevés dans la jambe + greffe de peau, etc. Une très grosse opération qui doit durer la journée et pourrait le laisser plusieurs mois sans pouvoir parler, ni peut-être manger. Le chirurgien a parlé de 18 mois de récupération. Le fr. Timothy est serein mais grave aussi, car nul ne sait comment tout cela va évoluer.

Fr. Jean-Jacques Pérennès lui a dit que nous allions intercéder auprès du P. Lagrange qui a besoin d’un miracle pour être béatifié. Inscrivons dans notre prière cette intention particulière pour frère Timothy.

Fraternellement,

Fr. Manuel Rivero o.p.

 

15 août 2021

 

Magnificat !
L’Assomption de la Vierge Marie et son Couronnement
« Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles »

Magnificat ! Tout y coule de source, et l’Église admirera toujours le sentiment religieux de l’humble servante qui ne voit que Dieu dans la gloire qui l’attend ; Elle a compris la bonté de Dieu pour les petits, et sa compassion pour les pauvres. Ce seront les sentiments de Jésus.

(Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile selon saint Luc, Lecoffre-Gabalda, 1941, p. 54.)

Illustration : Le Couronnement de la Vierge Marie (détail) par Fra Angelico

 

10 août – Jour-anniversaire de la naissance au Ciel du père Lagrange
Il y a 83 ans, le 10 mars 1938, le père Lagrange « est entré dans la joie de son MaîtreEt, plus que jamais, nous comptons sur lui ». (F. M. Braun. L’Œuvre du père Lagrange – Étude et bibliographie. Imprimerie St-Paul Fribourg. 1943.)

En union de prières avec fr. Manuel Rivero o.p., président de l’association des amis du père Lagrange, qui célèbre la messe de ce jour aux intentions de ceux qui se confient à l’intercession du père Marie-Joseph Lagrange o.p. et pour la béatification de ce grand Serviteur de Dieu dont le dossier se trouve actuellement déposé à la Congrégation pour la cause des saints à Rome. (Voir la prière site internet : www.mj-lagrange.org)

Aujourd’hui, nous partageons la prière de tous ceux qui ont connu le père Olivier Maire, prêtre montfortain, diocèse de Luçon, apôtre des pauvres, assassiné le 9 août. Que le Seigneur l’accueille en sa lumière ! Prions pour son assassin dont le parcours de vie l’a certainement amené à accomplir cet acte horrible et imprévisible.

Illustration
Notre-Dame des Douleurs.
Cardinal R. Sarah : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance, il n’est même pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence. » Paul Claudel

 

8 août 2021
Révélation de l’eucharistie

« Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra à jamais, et le pain que je donnerai est ma chair [livrée] pour la vie du monde. » (Jean 6,51)

Ce que Jésus avait dit à la troisième personne, il se l’attribue ouvertement : […] parce que Jésus est descendu du ciel ; ne pas mourir est expliqué positivement de la vie spirituelle, germe d’immortalité bienheureuse. […] C’est qu’en effet la manducation du pain de vie, considérée jusqu’à présent d’une façon abstraite, est présentée maintenant comme un don formellement promis pour l’avenir. L’allusion à l’eucharistie est évidente, et ne peut être méconnue par personne. […] Le texte étant ce qu’il est, le second sens en découle naturellement. Jean a exprimé la vie à chacun, c’est l’immolation de la chair qui donne la vie au monde […]. « L’idée de la passion et celle de l’eucharistie sont aussi étroitement associées dans notre évangile que dans Paul (1 Cor. 11, 24-25) et dans les relations synoptiques de la dernière cène.

(Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile selon saint Jean, Lecoffre-Gabalda, 1936, p. 183.)

 

6 août 2021
À l’occasion du 800e anniversaire du retour à Dieu de Notre Père Saint Dominique, nous prions pour la famille dominicaine.

« Ô Jésus, augmentez mon amour. Marie, ma Mère, Je suis à vous « addictus ». Que tous mes frères vous aiment autant que vous aimait notre bienheureux père saint Dominique. Journal spirituel, Marie Joseph Lagrange o.p.

« Autour de Dominique se tissait une zone de lumière ; il ne s’agit pas ici de l’astre qui a brillé sur son front, nimbe céleste de sa future sainteté, mais de cette source étonnante de rayons spirituels génératrice des foyers de la foi, de ce reflet de la « lumière »du Christ qui fascinait et suscitait conversions et vocations. L’étoile de Dominique, prodigieux novateur, réformateur, réalisateur, révolutionnaire, a projeté à travers les âges une telle clarté qu’elle est devenue par ses Fils innombrables la véritable Voie lactée de la chrétienté. » (Jean Girou, Saint Dominique, Révolutionnaire de Dieu, Albin Michel, 1959.)

Une œuvre remarquable magistralement décrite par Fr. Gianni Festa o.p., Postulateur général de l’Ordre

La “Tavola della Mascarella” est ainsi appelée parce qu’elle a toujours été conservée à Bologne dans l’église de Santa Maria della Mascarella, qui fut le premier lieu où Saint Dominique et ses compagnons, arrivés à Bologne pendant l’hiver 1218, ont vécu pendant quelques mois.

La Tavola été peinte à la détrempe sur un panneau de 43 × 572 cm, peu après la canonisation de Dominique (juillet 1234) et, selon nos connaissances actuelles, c’est la plus ancienne représentation du saint et de ses frères. Elle a été peinte par un maître de l’Italie du Nord vers 1235-1240 et représente saint Dominique avec une auréole au centre, et à ses côtés, sont représentés, par paires dans des niches, ses frères prêcheurs (24 : 12 + 12), tous assis à une table pleine de pains. Les frères, dans la représentation des visages par le peintre anonyme, semblent provenir de diverses régions d’Europe : peut-être le peintre les avait-il vus lors d’un chapitre général (à cette époque, les chapitres généraux de l’Ordre se tenaient alternativement à Bologne et à Paris). La signification du tableau est inspirée du Prologue de la légende de Pietro Ferrandi (inspiré de la Bulle de canonisation du Saint) :

« Une fois Dieu, invitant en divers lieux et de bien des façons ses élus à un banquet éternel, dans les derniers jours, c’est-à-dire à la onzième heure, a envoyé son serviteur pour dire à ses invités de venir, car tout était désormais prêt. Selon l’interprétation de Saint Grégoire le Grand, ce serviteur est un Ordre de prêcheurs, qui doit être envoyé, dans les derniers temps, pour avertir les âmes des hommes de la venue imminente du Juge. En fait, l’Écriture a prédit qu’il y aurait un nouvel Ordre des prêcheurs, et a clairement indiqué qu’il devrait être envoyé au bout du monde, en affirmant : « Il envoya son serviteur à l’heure du souper. L’heure du souper est la fin du monde, nous sommes ceux pour qui la fin des temps est arrivée. Un nouvel ordre a donc été envoyé à l’heure du souper, c’est-à-dire dans les derniers jours. […] Ce sont les Prêcheurs : la Providence divine a prévu leur Ordre pour les dangers de ces derniers temps, afin que, alors qu’approche le jugement de celui pour qui, dans l’humiliation, le jugement a été refusé, le nombre des témoins augmente ». »

Nous nous trouvons donc devant la plus ancienne image de ce qui était, au moment de la canonisation de saint Dominique, la compréhension de sa mission au sein de l’Église.

Fr. Gianni Festa, OP
Illustration : La Tavola della Mascarella

 

4 août 2021
Saint Jean-Marie Vianney, dit le Curé d’Ars

L’influence du saint curé d’Ars (1786-1859) dans la vie et dans l’œuvre du père Lagrange

Dès sa tendre enfance, la vie d’Albert Lagrange a été marquée par le curé d’Ars, comme il le raconte dans son Journal spirituel. Sa mère, Élisabeth, qui avait déjà perdu deux bébés, craignant pour la vie de son fils l’avait conduit à Ars : « Je suis né le 7 mars, jour de la Saint-Thomas ; j’ai été baptisé le 12, fête de saint Grégoire et, selon l’usage, sans doute consacré à Marie à l’autel de la Vierge noire. Je me trouvais donc, dès le début sous la protection de saint Joseph. Ma mère m’a mis en vœu pendant trois ans, me faisant porter le bleu et le blanc en l’honneur de Marie. Quelle douce pensée, et n’est-ce pas l’origine de sa tendresse pour moi !  Mes parents m’ont amené en pèlerinage à Ars, le saint curé m’a béni, et peut-être guéri d’une fatigue d’entrailles. »

Selon le frère L.-H. Vincent o.p., disciple, confident et ami du frère Lagrange pendant quarante-cinq ans, le curé d’Ars aurait dit à sa maman : « L’enfant ne mourra pas, il deviendra un jour une lumière pour l’Église. » La sœur du frère Lagrange, Thérèse Lagrange, affirmait tenir ces paroles de sa mère peu avant la mort de celle-ci.

Au cours de l’été 1879, avant d’entrer dans l’ordre de saint Dominique, Albert Lagrange, alors séminariste à Issy-les-Moulineaux, avait fait avec sa mère un pèlerinage à Ars pour demander au saint curé Jean-Marie Vianney la grâce du discernement : « Pendant les vacances, j’allai à Ars avec ma mère, et je fus bien touché. »

Au couvent de Saint-Maximin, le frère Marie-Joseph Lagrange, novice, se confie à l’intercession du curé d’Ars afin d’obtenir l’humilité. Lors de la pose de la première pierre de l’École biblique de Jérusalem, le 5 juin 1891, le frère Lagrange y déposa un fragment de la soutane du curé d’Ars.

Tout au long de sa vie, le frère Lagrange œuvra pour le salut des âmes par l’interprétation de la Parole de Dieu. À la suite du curé d’Ars, il travailla à la sanctification du Peuple de Dieu. Les frères dominicains qui ont vécu avec lui témoignent de sa disponibilité quand il s’agissait d’écouter la confession d’un prêtre alors que le portier du couvent craignait de déranger ce frère si occupé par ses recherches et ses publications. À l’exemple du curé d’Ars, le père Lagrange aimait profondément le sacerdoce et les prêtres.

_____

Le 25 mars 1992, en la fête de l’Annonciation du Seigneur, Monseigneur Guy Bagnard, évêque de Belley-Ars, a demandé la béatification du père Lagrange au pape Jean-Paul II :

« Très Saint Père,

Les évêques français de la Région Apostolique Centre-Est se trouvent réunis auprès de Votre Sainteté pour leur visite ad limina. Ils en profitent pour vous soumettre un désir qu’ils partagent unanimement. Avec les frères de l’ordre de saint Dominique, ils seraient particulièrement heureux de la béatification et de la canonisation du frère Marie-Joseph Lagrange, o.p. Ce religieux est bien connu dans notre Région puisqu’il est né et a passé toute sa jeunesse à Bourg-en-Bresse, dans le diocèse de Belley-Ars.

Les évêques se réjouiraient de voir reconnue officiellement sa sainteté. En effet, dans sa vie sacerdotale et religieuse, il a su allier, avec un rare équilibre, la vigueur intellectuelle et la vie évangélique. Il a contribué au renouveau des études bibliques dans le monde catholique, publiant des œuvres dont la valeur scientifique est, de nos jours encore, universellement reconnue. Il a donné aussi un exemple magnifique de liberté et d’humilité dans la recherche de la vérité ; il a laissé enfin un témoignage héroïque d’obéissance à l’Église qui en a été constituée la gardienne.

Ceux qui l’ont connu ont souligné, particulièrement, l’attachement que le père Lagrange portait à la Parole de Dieu, aussi bien dans sa vie que dans son enseignement. On peut dire qu’à force de l’étudier et de la prier, elle était devenue la lumière de sa vie. Nous pensons que son exemple mérite d’être proposé dans l’Église d’aujourd’hui. Sa béatification inciterait certainement de nombreux chrétiens à se nourrir plus largement de la Parole biblique, à la recevoir dans l’esprit de l’Église et à la faire fructifier dans l’actualité de leur existence.

Heureux par avance de la faveur qui pourrait leur être ainsi accordée, au bénéfice de leur mission apostolique, les évêques vous expriment, Très Saint Père, leur vive gratitude avec leur plus profond respect.

Père Guy Bagnard
Évêque de Belley-Ars
En accord avec les évêques de la région Centre-Est. »

Confions au saint curé d’Ars et au père Lagrange les vocations religieuses et sacerdotales dont l’Église a besoin ainsi que les fruits du Synode des évêques sur la Parole de Dieu qui a eu lieu à Rome en octobre 2008.

Fr. Manuel Rivero o.p.
Vice-postulateur de la cause de béatification du père Lagrange
Courriel : manuel.rivero@free.fr

Illustration : Le Saint Curé d’Ars offrant son coeur à la Vierge Marie (détail)
Basilique Saint-Sixte-Ars-sur-Formans (Ain)

Texte extrait de la Revue du Rosaire, n° 211, avril 2019
Article publié à l’occasion du 150e anniversaire de la mort du curé d’Ars (1859-2009)
Site Internet du diocèse de Belley-Ars : www.arsnet.org

 

3 août 2021
Jésus marche sur les eaux et aborde au pays de Gennésareth

« Seigneur, si c’est toi, ordonne-moi d’aller vers toi sur les eaux. » Jésus dit : « Viens ! » Et Pierre, descendu de la barque, marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais voyant le vent violent, il eut peur… Et commencer à enfoncer, il poussa un cri, disant : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt Jésus, ayant étendu la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi ! pourquoi as-tu douté ? »
Et lorsqu’ils furent montés dans la barque, le vent s’abattit. Or ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui en disant : « Vraiment, tu es Fils de Dieu ! » (Matthieu 14, 28-33)

Souvent au commencement du printemps, après une journée de sirocco, un vent violent se lève au sud-ouest. Il surprit les disciples qui firent force de rames. La lutte fut longue, la barque n’avançait pas ; il était près de trois heures du matin quand Jésus les vit de loin, épuisés. N’était-ce pas par un sentiment de compassion qu’il venait à eux en marchant sur les eaux ? Cependant, pour les éprouver, il fit mine de passer outre. De la barque il paraissait un fantôme : on le voyait, on avait peur, on criait. Alors lui : « Courage, c’est moi, ne craignez pas ». Pierre, impressionnable comme toujours, prompt à se jeter dans la mêlée, se croyant sûr de son courage : « Si c’est vous, Seigneur, ordonnez-moi de venir à vous sur les eaux. » Et sur ce mot : « Viens ». Il s’élance vers son Maître. Mais le vent redouble, Pierre tremble et s’enfonce. Il s’écrie : « Sauvez-moi ! » Et Jésus le prend par la main, le fait entrer dans la barque. Le vent cesse.

(Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique)

Illustration : Jésus au secours de Pierre de la noyade, Lorenzio Veneziano, 1370, Staatliche_Museen, Berlin

1er août 2021
« Je suis le pain de la vie » (Jean 6, 35)

Il est pain parce qu’en venant à lui on apaise la faim qui cherche Dieu, c‘est-à-dire la faim spirituelle, et il [Jésus]commente cette démarche par l’acte de foi, tandis que la soif vient naturellement comme un besoin parallèle (Isaïe 49, 10 : Ils n’auront plus faim ni soif, ils ne seront en butte au vent brûlant ni au soleil. Car celui qui les prend en pitié les guidera et les conduira vers les eaux bouillonnantes.). C’est donc, par le détour du pain occasionné par leur objection, un retour à l’affirmation du verset 29 : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ». La fin de la réponse répond au début de la demande : il sera inutile de donner sans cesse de ce pain, puisqu’on le possédera toujours par la foi, de manière à n’avoir jamais faim ni soif. Sans doute le désir de posséder Dieu davantage ira toujours en augmentant (cf. sur 4, 13 : Jésus répondit et lui dit : « Quiconque boit de cette eau aura soif encore » ; mais du moins l’âme aura conscience d’entrer en contact avec lui et de le posséder par la foi).

(Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile selon saint Jean, Lecoffre-Gabalda, 1936, p. 176.)

Illustration : Saint Pierre consacre saint Étienne, diacre, (détail). Chapelle Niccolina, Palazzi Pontifici, Vatican.

Qui est sainte Marie-Madeleine ? par frère Manuel Rivero o.p.

Belle fête de sainte Marie-Madeleine avec ma prière au Vivant.
Fr. Manuel

Qui est sainte Marie-Madeleine ?
Disciple-missionnaire

Fr. Manuel Rivero O.P.

Les évangiles présentent sainte Marie-Madeleine comme disciple-missionnaire de Jésus-Christ.

Possédée par sept démons, libérée du mal par Jésus, Marie-Madeleine fait partie de la communauté apostolique formée par Jésus (cf. Lc 8).

Modèle de foi, d’amour et d’espérance, saint Thomas d’Aquin (+1274) l’appelle «la femme nouvelle », « la nouvelle Ève ». Dans le jardin de la résurrection, Jésus, « le Nouvel Adam », et Marie-Madeleine, « la nouvelle Ève », symbolisent la rencontre du Christ et de l’Église dans la joie pascale. Les pleurs de tristesse se changeront en larmes de joie quand Jésus l’appellera par son prénom « Marie ». En peu de mots, elle exprimera sa foi et son attachement au Maître : « Rabbouni ! » (Jn 20, 16). « Plus l’amour est grand et plus le langage se fait court », disait le père Lacordaire O.P..

Pour le père Marie-Joseph Lagrange O.P., fondateur de l’École biblique de Jérusalem,  « Marie Magdeleine était consacrée l’apôtre des apôtres [1]» par Jésus. Consacrée prophète par l’appel et l’envoi divins : « Va trouver mes frères pour leur dire aux je monte vers mon Père et votre Père » (Jn 20, 17), Marie-Madeleine accomplit sa mission en annonçant la résurrection du Seigneur aux apôtres sceptiques. En réponse à son témoignage « J’ai vu le Seigneur », les apôtres parleront de « radotage » (Lc 24, 11) et « ils ne la crurent pas ».

Marie et Marie-Madeleine

Le peintre Fra Angelico O.P. (+1455), le patron des artistes, a uni sur le Calvaire Marie, la mère de Jésus, la toute sainte, et Marie-Madeleine, l’ancienne pécheresse. Alors qu’une épée traverse l’âme de Marie en contemplant son Fils Jésus mis en croix, Marie-Madeleine, à genoux, étreint le corps virginal de la Mère de Dieu, pour qu’elle demeure debout dans la douleur.

La Vierge Marie n’a pas reçu le charisme apostolique mais la grâce de la maternité divine et de la maternité spirituelle. Avant de mourir, pour achever l’œuvre de la Rédemption, Jésus a donné Marie, sa mère, comme mère spirituelle à son disciple bien-aimé, Jean, figure de la communauté croyante. Et le disciple la prit « chez lui » (Jn 19,27). La Vierge Marie agit en mère spirituelle par son intercession et sa présence toute proche, pleine de miséricorde. Chacun connaît la profondeur et la puissance des pensées et des actions d’une mère.

Sainte Marie-Madeleine a reçu la grâce prophétique, apostolique, pour annoncer le mystère pascal. Par la résurrection de Jésus, le Père Jésus devient le Père des fidèles. Jésus appelle ses disciples « ses frères » et non les frères de Marie-Madeleine. Le mystère pascal transforme les relations avec Dieu et entre les hommes. Une nouvelle création a surgi du tombeau. Une nouvelle fraternité apparaît sur la terre.

Marie-Madeleine fait partie du peuple de Dieu « sacerdotal, royal et saint » (I Pierre 2,9). Les trois vertus théologales brillent en elle. Par son amour, Marie-Madeleine s’est levée dans la nuit pour honorer la dépouille de celui que son âme aimait (cf. Ct 3) ; par sa foi, elle a obéi à son maître en annonçant la joie pascale ; par son espérance, elle s’est tournée vers le Père de Jésus devenu son Père.

Grandeur et plénitude de la vocation chrétienne

L’exemple de sainte Marie-Madeleine met en lumière la vocation baptismale et les charismes communs aux disciples-missionnaires de Jésus. Il ne convient pas de présenter la vocation religieuse ou presbytérale comme « un plus » mais plutôt comme un « comment » pour accomplir la volonté de Dieu, chacun selon son appel. Les baptisés risqueraient de se démobiliser en sous-estimant leur mission et leur charisme. Saint Augustin prêchait à ses fidèles que son titre de gloire et son salut se trouvaient dans son baptême tandis que son épiscopat représentait une charge et un service. Les charismes sont interdépendants et complémentaires dans l’Église, Corps du Christ.

Saint-Denis (La Réunion), le 22 juillet 2021.

 

Illustration : Sainte Marie-Madeleine (portrait) par Louis Brea 

 

 

 

[1] Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, p. 631-632.

 

Marie-Joseph Lagrange (1855-1938) par J.-J. Pérennès, directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem

https://heritage.bnf.fr/bibliothequesorient/fr/marie-joseph-lagrange

Le dominicain Marie-Joseph Lagrange, fondateur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, est considéré comme un des principaux fondateurs de l’exégèse catholique moderne. Son œuvre a eu le mérite de rendre à la pensée catholique sur la Bible droit de cité dans le monde savant et fait qu’il est encore respecté très au-delà des milieux chrétiens.

Au XIXe siècle, la foi au défi des sciences modernes

Comme souvent dans les grandes œuvres, tout commence par un défi. Né à Bourg-en-Bresse en 1855, Lagrange fait d’abord des études classiques à Autun avant de préparer à Paris un doctorat en droit. Issu d’un milieu catholique, il entre chez les Dominicains après un bref passage au séminaire d’Issy-les-Moulineaux. L’essentiel de sa formation religieuse se passe à Salamanque en Espagne, où il reçoit une solide formation thomiste. Il y montre un goût particulier pour la Bible et les langues anciennes. Cela lui vaut d’être envoyé à Vienne en 1888 pour des études en langues sémitiques (syriaque, assyrien, égyptien hiéroglyphique et hiératique).

Il y prend conscience de l’énorme défi que représentent les progrès faits par les sciences historiques modernes. Depuis le déchiffrement de la langue égyptienne antique par Champollion en 1822 et la découverte au milieu du XIXe siècle de la civilisation et des langues mésopotamiennes, on ne peut plus se contenter d’une lecture naïve et littérale de la Bible, dont la chronologie est mise en cause de manière assez radicale. On est alors en plein positivisme et la tentation est grande, surtout chez les protestants, fondateurs de l’archéologie biblique, de chercher à vérifier in situ si la Bible dit vrai ou non. La remise en cause est radicale et va conduire des savants comme Ernest Renan (1823-1892), professeur d’hébreu au Collège de France, à rejeter dans sa Vie de Jésus (1863) l’enseignement catholique traditionnel. Cette remise en cause, portée par le protestantisme libéral, va toucher les milieux catholiques comme le montre le cas de l’abbé Alfred Loisy (1857-1940) professeur à l’Institut catholique de Paris, entraînant un véritable séisme que l’on nommera la « crise moderniste ».

 

L’intuition fondatrice : rapprocher le document et le monument

Dans ce contexte troublé, Lagrange est envoyé à Jérusalem par ses supérieurs dominicains, en accord avec le pape Léon XIII, pour fonder une École pratique d’études bibliques, sur le modèle de l’École pratique des hautes études, fondée à Paris en 1868 par Victor Duruy. Il n’a pas les moyens de fonder une véritable université. En revanche, il souhaite constituer une équipe de chercheurs, passionnés comme lui par la Bible et prêts à affronter les questions nouvelles qui sont posées par la science.

Profitant de la présence à Jérusalem de jeunes religieux français qui étudient à l’étranger pour échapper à la conscription après la loi Freycinet de 1889, dite « loi curé sac à dos », qui avait supprimé les exemptions du service militaire pour les ecclésiastiques, Lagrange peut très vite choisir et former un groupe de jeunes religieux dans les diverses sciences à même d’éclairer la compréhension de la Bible : histoire et archéologie du Proche-Orient ancien (Louis-Hugues Vincent), géographie de la Palestine (Félix Abel), épigraphie (Raphaël Savignac), langues et civilisations des sociétés du Moyen-Orient (Antonin Jaussen). D’autres comme l’assyriologue Édouard Dhorme le rejoindront plus tard. Il relève donc le défi de prendre au sérieux les acquis de la science, estimant que « la foi ne doit pas avoir peur de la vérité ».

 

Une approche nouvelle de l’exégèse : la méthode historique

Avec cette première génération de spécialistes, Lagrange va parcourir les divers pays de la Bible, très au-delà de la Palestine : la

Fr. Marie-Joseph Lagrange lors d’une expédition en 1890.

Transjordanie, le Sinaï et l’Égypte, les confins de l’Arabie, le Croissant fertile (Syrie, Iraq). Les larges frontières de l’Empire ottoman et l’intrépidité de cette première génération permettent d’organiser de vastes tournées, à cheval ou à dos de chameau, pour identifier des sites bibliques, chercher des traces archéologiques, faire des relevés de bâtiments anciens ou des estampages d’inscriptions. Très vite, ils adoptent la photographie pour documenter et rendre compte de leurs trouvailles. On les trouve un jour à Pétra, l’autre à Palmyre, prêts à affronter les rigueurs du climat et le risque de se faire détrousser par des pillards. Leur ardeur et leur compétence attire très vite l’attention des savants. Parmi les entreprises les plus audacieuses de cette époque, on signalera l’expédition archéologique en Arabie du Nord, menée par Jaussen et Savignac avant la Première Guerre mondiale.

 

Un rude combat au sein du monde catholique

Lagrange définit très vite sa méthode, qu’il rend publique dans des conférences et un ouvrage de 1904 intitulé La méthode historique. Il y souligne que la Bible procède par genres littéraires et ne prétend donc pas relater des faits de manière littérale. Cela n’empêche pas que ces textes sacrés soient des textes inspirés, Dieu passant par des médiations humaines pour faire passer un message. Enfin, certaines convictions anciennes comme l’attribution à Moïse de la rédaction du Pentateuque peuvent être remises en cause, car elles ne font pas partie du dépôt de la foi. Ces audaces, qui ouvraient la voie de l’exégèse moderne, lui valurent de vives oppositions des milieux catholiques conservateurs et certaines remontrances romaines. Le Saint-Siège lui demanda, par exemple, de renoncer à la publication de son Commentaire de la Genèse, dont un premier volume était prêt en 1905, et de renoncer à étudier l’Ancien Testament, trop problématique, au profit du Nouveau Testament. Lagrange se soumit, dans un grand esprit d’obéissance à l’Église catholique qu’il aimait, mais il en souffrit beaucoup. Les travaux de son équipe se poursuivirent malgré tout, diffusés par la Revue biblique qu’il avait fondée en 1892.

 

Une reconnaissance tardive.

En 1920, la valeur des travaux de Lagrange et de l’École biblique fut officiellement reconnue par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres qui demanda à l’École de Jérusalem de devenir la quatrième École archéologique française à l’étranger, après celles d’Athènes (1846), de Rome (1875) et d’Extrême-Orient (1898). Pour Lagrange, c’est une immense consolation après les épreuves endurées mais aussi une confirmation de la qualité scientifique des travaux de son École désormais appelée École biblique et archéologique française de Jérusalem. La reconnaissance ecclésiastique viendra plus tard, avec l’Encyclique de Pie XII Divino afflante spiritu de 1943 qui officialise les thèses de Lagrange sur les genres littéraires et l’inspiration des Écritures et plus encore par la Constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum de Vatican II (1965).

Marie-Joseph Lagrange laisse une œuvre scientifique immense. Il mourut en 1938. Son œuvre se poursuit. L’Église catholique instruit actuellement son procès en béatification.

Écho de notre page Facebook : juillet 2021

29 juillet 2021
Le repas chez Marthe et Marie
« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes de beaucoup de choses et tu te troubles pour bien des choses. » (Luc 10, 41)

Le Seigneur parle-t-il du pain qui suffit à lui seul pour un repas, ou de la Parole, aliment substantiel de l’âme ? « Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. » Cette bonne part, la meilleure, c’est de se rapprocher très près de Jésus pour l’entendre parler au cœur. Et telle est l’autorité de la moindre parole du Sauveur, qu’à la simple pratique des bonnes œuvres, l’Église a toujours préféré la vie qui écoute la parole de Dieu par la lecture, la méditation et la prière. Elle a surtout compris que la vie d’œuvres devait avoir pour principe l’union à Dieu dans la prière ; alors tout est dans l’ordre. Aussi bien la supériorité d’un genre de vie n’implique pas la plus grande sainteté de tous ceux qui s’y engagent ; le plus aimé est celui qui aime le plus.

(Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile de Jésus avec la synopse évangélique, Artège, 2017, p. 354.)
Illustration : Le repas chez Marthe et Marie par Jean Jouvenet (1689), Musée du Louvre.

 

27 juillet 2021
L’espérance irréalisable de l’extirpation totale du mal.

41 Le Fils de l’homme enverra ses anges. Et ils enlèveront de son Royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité,42 et les jetteront dans la fournaise du feu : c’est là qu’il y aura les pleurs et grincements de dents ! 43 Alors les justes seront brillants comme le soleil, dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles, entende ! » (Matthieu 13, 41-43)

Jésus n’était pas venu pour annoncer un cataclysme inévitable et définitif, mais pour améliorer les hommes en les amenant à Dieu : c’était cela le règne. La vertu s’exercerait à combattre le mal, sans prétendre le supprimer totalement, tentative impossible. Le semeur n’avait pas entendu paralyser l’effort en affirmant la vertu intrinsèque du règne de Dieu. Il ne prescrivait pas non plus l’indifférence en présence du mal, et la lutte contre le mal suppose des précautions contre l’influence des méchants. Il mettait seulement ses disciples en garde contre cette espérance irréalisable d’une extirpation totale du mal. La patience est bonne, même envers le mal qui vit en nous, et nous oblige à crier vers le Père.

(Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège, 2017, p. 204-205.)

Illustration : Le bon grain et l’ivraie

 

22 juillet 2021
Jésus apparaît à sainte Marie-Magdeleine, apôtre des apôtres (Jean 20, 16-18)

« Alors la voix qui va au cœur et dessille les yeux, le nom familier dans la langue maternelle : « Mariam ! » Aussitôt le cri « Rabbouni », mon maître, et déjà la Magdeleine était aux pieds de Jésus, pleurante encore, mais de joie. Elle est à sa place, elle y veut demeurer, prolonger les effusions de son amour. Mais ce n’est plus le temps des larmes de la pécheresse répandues sur les pieds du Sauveur. Jésus appartient au monde d’en haut. S’il n’est pas encore remonté vers son Père, il ne tardera pas, et il lui incombe d’en avertir ses disciples. C’est, semble-t-il le sens de cette parole : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore remonté vers le Père, mais va vers mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, et mon Dieu et votre Dieu. »

De ce moment Marie Magdeleine était consacrée l’apôtre des apôtres. Elle obéit, comme font ceux qui s’arrachent à la conversation avec leur Maître pour aller porter la bonne nouvelle : « J’ai vu le Seigneur ! » Mais on ne la crut pas. »

L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique par Marie-Joseph Lagrange o.p. Artège Lethielleux, 2017, p. 631-632.

Illustration : Girolamo da Santa Croce (1490-1556) : Noli me tangere : Apparition du Christ à Marie Magdeleine (Bristol Museum and Art Gallery, UK)

 

20 juillet 2021
« Voici ma mère et mes frères » (Matthieu 12, 48-50)

Pénétrer auprès de Jésus était impossible. On le fait prier de venir. Quelqu’un lui dit : « Voici dehors ta mère et tes frères qui te cherchent. » Lui : « Qui sont ma mère et mes frères ? » Et il dit : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère » La parenté spirituelle était fondée, la grande fraternité qui comprend, comme dit Luc, tous « ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique ».

Cette réponse contient donc un point essentiel de la doctrine ; elle indique le caractère de la prédication de Jésus, l’appel le plus cordial aux bonnes volontés, avec l’assurance de rencontrer en échange dans son Cœur ce que les affections humaines ont de plus tendre.

Cela est mis en pleine lumière. D’autres considérations demeurent dans l’ombre. Les devoirs sacrés de la famille ne sont pas niés. Jésus ne renie pas sa Mère. On voit seulement qu’il attache plus de prix à ses sentiments envers Dieu qu’aux soins dont elle a bercé son enfance. L’Église, en mettant Marie à la tête de la nouvelle famille spirituelle de Jésus, très haut au-dessus de tous les saints, a interprété sa pensée.

(Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, p. 192-193.)

 

16 juillet 2021
Notre-Dame du Mont Carmel

 

Retraite aux carmélites, fin septembre ; sentiment de l’aes sonans aut cymbalum tinniens [airain qui résonne et cymbale qui retentit (1 Corinthiens 13, 1)]… : prêcher les vérités les plus sublimes sans être touché, à peine convaincu. Dieu se mêle du monde ! quoique nous ne comprenions guère mieux son action que sa nature… Est-ce étonnant ? Plus j’y pense, plus il me semble que l’acte de foi renferme éminemment un acte de confiance au Père : puisqu’il faut affirmer sans comprendre, n’est-ce pas par confiance dans la Vérité et la Bonté ?

Emitte lucem tuam et veritatem tuam [Répands sur moi ta lumière et ta vérité (Psaume 42, 3)] Elles me baignent et je ne vois pas en moi.

(Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel)

Illustration : Merveilleuse icône de la Sainte Famille par sœur Marie Paul (1930-2019), bénédictine au Monastère de Notre-Dame du Mont Carmel  à Jérusalem Mont des Oliviers https://www.benedictines-ndc.com/actualite-detail-408/soeur-marie-paul.html

 

14-15 juillet 2021
La révélation du Père et du Fils adressée aux petits (Matthieu 11, 25-30)

C’est la perle la plus précieuse de Matthieu. Le logion (Parole du Seigneur) se divise en trois parties : L’action de grâces au Père (25-28) ; II, point central sur la connaissance du Fils et du Père (27) ; III, appel aux âmes (28-30)

I. Dans ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, pour avoir caché ces choses aux sages et aux habiles, et pour les avoir révélées aux petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir.

II. « Tout m’a été transmis par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père, comme personne ne connaît le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudrait le révéler. »

III. Appel aux dociles : « Venez à moi, vous tous qui êtes las et trop chargés, et je vous donnerai le repos. » [Dans l’esprit de l’Évangile] Jésus s’adresse à ceux qui sont fatigués de porter le joug de la Loi et les invite à recevoir de lui une doctrine qui les repose, et un joug suave.

Tout le programme est expliqué par les versets suivants. « Prenez sur vous mon joug, et recevez mes leçons, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes ; car mon joug est bénin, et mon fardeau léger. »

C’est auprès de Jésus que ceux qui sont fatigués [des observances pharisaïques] trouveront le repos. Ce qui est nouveau ici, c’est que le joug est celui de Jésus, législateur qui a offert aux pauvres, aux affligés la perfection de la loi. En effet le Christ a l’intention non pas de se donner en exemple, mais de dire pourquoi on doit s’en rapporter à lui. C’est qu’il est un maître doux et humble. De toute façon, directement ou indirectement, Jésus nous révèle ici le secret de son Cœur ; il est doux et il est humble : homme de condition modeste ; mais s’il en est ainsi par le cœur, c’est donc qu’il aime cet abaissement, par opposition à l’orgueilleux. Son enseignement sera la douceur et l’humilité. Le résultat est la paix de l’âme, avec Dieu, avec le prochain, avec soi-même.

« Car mon joug est bénin, et mon fardeau léger. »

Jésus reprend, pour les appliquer expressément à sa doctrine, les deux métaphores du joug et du fardeau […] bien conditionné, qui n’écorche par le cou, par conséquent doux au toucher.

Extraits de L’Évangile selon saint Matthieu par Marie-Joseph Lagrange des Frères prêcheurs, Lecoffre-Gabalda, 1941.)

Illustration : Ce que tu as caché aux  … (Diocèse de Poitiers)

 

10 juillet 2021
En ce jour-anniversaire de la naissance au ciel (10 mars 1938) de fr. Marie-Joseph Lagrange o.p. notre prière se joint à celle de fr. Manuel Rivero o.p., président de l’association des amis du père Lagrange o.p. Fr. Manuel célèbre sa messe aujourd’hui pour ceux qui se confient à l’intercession du père Marie-Joseph Lagrange o.p. et pour la prochaine béatification de ce grand serviteur de Dieu, dont la cause a été ouverte en 1986.

 

« Seigneur, entends ma prière : que mon cri parvienne jusqu’à toi ! » (Ps 101.102)

 

« Ô bienheureuse Mère, donnez-moi je vous prie un humble sentiment de moi-même, plus d’amour de Dieu : je garderai le silence et parlerai, mais, avec vous et Jésus. » (Journal spirituel du P. Lagrange)

9 juillet 2021
Saint Matthieu (10, 16-23)

Voilà un évangile dur à entendre !

 

« Cet Évangile sera celui de Jésus, non seulement parce qu’il reproduira ses paroles, mais aussi parce qu’il annoncera le salut en lui ; les disciples seront persécutés à cause de son nom, parce qu’ils rendront témoignage à Jésus.

Alors ils n’auront pas à préparer leur défense à la manière des scribes, ruminant les décisions déduites de l’Écriture. Ils ne parleront même pas selon leur esprit propre, c’est l’Esprit Saint qui parlera pour eux. […] Mais celui qui persévèrera jusqu’à la fin sera sauvé, c’est-à-dire que celui qui tiendra jusqu’au bout obtiendra le salut de son âme, ce salut dont Jésus a dit plus d’une fois que les trésors du monde entier ne le valent pas. » (Marie-Joseph Lagrange dans L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, p. 520.)

 

4 juillet 2021
Jésus à Nazareth (Mc 6, 1-6)

C’est donc bien Jésus qui est nommé le charpentier, et le fils de Marie, comme le fils unique d’une veuve. Quant aux frères de Jésus ? Quiconque fait la volonté de Dieu est son frère et sa sœur et sa mère. Ici la sœur devait être nommée parce qu’il y avait sûrement des femmes dans l’assistance. Les compatriotes de Jésus, d’abord étonnés et saisis, se renferment dans une attitude moqueuse. Tout ce qu’on a dit de Jésus et même ce qu’ils ont constaté ne prouve pas sa mission divine, parce qu’ils connaissent ses parents ! Ils refusent de croire en lui.

Ce sentiment naît de la jalousie, si ordinaire dans les petits endroits, et de la familiarité. Il s’explique spécialement au point de vue messianique ; il n’y avait rien dans les humbles débuts de Jésus, connus de tous à Nazareth, qu’il pût se concilier avec l’attente d’un Messie survenant en gloire. Il est cependant étonnant que Jésus, qui vient d’être rejeté par les Géraséniens puisse dire si absolument qu’un prophète n’est reçu sans honneur que dans son pays.

Faire la volonté de Dieu, c’est, d’après les mystiques, la racine et le sommet de la perfection. Si Jésus choisit ce signe, c’est peut-être aussi parce qu’en ce moment il est occupé à faire la volonté de son Père. Cette impuissance à faire des miracles (ce jour-là), n’a d’ailleurs rien de choquant. Marc ne croit pas que Jésus cesse d’avoir le pouvoir de faire des miracles, mais ce pouvoir ne s’exerce, comme le prouve l’exemple de l’hémorroïsse, que lorsqu’il rencontre de la foi.

Jésus, rejeté de Nazareth, n’en continue pas moins de prêcher dans les bourgs, de façon à former un cercle, et par conséquent à revenir à son point départ, aux environs du lac. C’est là qu’il a choisi les apôtres ; c’est de là qu’il va les envoyer.

(P. Marie-Joseph Lagrange O. P., L’Évangile selon saint Marc, Lecoffre-Gabalda, 1911.)

Nouvelles de l’association et appel de cotisations

Fr. Manuel RIVERO o.p.
Président de l’Association des amis du père Lagrange
Dominicains. Cure de la cathédrale
22 Avenue de la Victoire
97400 SAINT DENIS LA RÉUNION

https://www.mj-lagrange.org
Facebook : Marie-Joseph Lagrange, dominicain
Courriel : manuel.rivero@free.fr
Tél. 0692801150 ou depuis l’étranger : 00 262 6 92 80 11 50

Saint-Denis (La Réunion), le 10 juin 2021.

Chers amis adhérents,

Nous espérons que vous avez traversé, le mieux possible, la période difficile que nous avons vécue depuis plusieurs mois.

Je suis assigné à La Réunion depuis 2014, c’est la raison pour laquelle nous n’avons pu tenir nos assemblées générales annuelles. La dernière a eu lieu le 23 janvier 2017. L’éloignement et la pandémie, début 2020, n’ont pas facilité une assemblée générale qui se trouve ainsi reportée de date en date.

Le seul lien que nous ayons avec quelques-uns d’entre vous se fait par l’intermédiaire des réseaux sociaux. L’association continue de fonctionner.

Sur le site internet, et sur Facebook, nous émettons régulièrement des écrits du père Lagrange, des extraits de ses commentaires sur les Écritures, permettant ainsi d’approfondir la Parole.

Le 10 de chaque mois, nous sommes réunis, par la prière lors de la messe-anniversaire (10 mars, jour de la mort du P. Lagrange) célébrée à vos intentions particulières et pour la béatification du père Lagrange.

Où en est la cause de béatification du père Lagrange ?

De 2008 à 2012, en collaboration avec fr. Bernard Montagnes : corrections orthographiques et modifications des textes du Summarium et Informatio et envoi des documents au postulateur, le 14 mai 2012.

En 2013, la Congrégation pour les causes des saints faisait paraître des nouvelles orientations. Le dossier du P. Lagrange (Positio) constitué par le regretté P. Bernard Montagnes o.p., décédé le 17 février 2018, après vingt années de travail, a été repris pour suivre la structure schématique, les vertus et la réputation de sainteté. En 2016, cet important travail a été repris par le nouveau postulateur, fr. Gianni Festa o.p., aidé par sa collaboratrice, Mme Deriu, historienne. Les frères Augustin Laffay o.p., historien, et Renaud Silly o.p., exégète, collaborent actuellement avec le frère postulateur de l’Ordre, en vue du formatage et de l’actualisation de la cause à faire approuver par la Congrégation pour la cause des saints.

En juin 2019, au chapitre international, qui s’est déroulé à Bien Hôa au Vietnam, j’ai pu distribuer des images du père Lagrange avec la prière en plusieurs langues, français, anglais, espagnol. Ce chapitre général a mis en lumière l’exemple de travail intellectuel en équipe mené à bien par le père Lagrange avec ses disciples et collaborateurs. « Synergie » était l’un des mots-clés de ce chapitre général.

Des conférences, des publications sont réalisées. Fr. Augustin Laffay dans la revue Nova et Vetera, octobre-novembre-décembre 2020, n° 4, a écrit un article édifiant sur « Le père Marie-Joseph Lagrange : les secrets d’une vie chrétienne.

Le 23 avril 2021, Frère Thomas-Marie Gillet o.p., a fait une très belle conférence sur Radio-Maria France, reprise par le diocèse de Monaco ainsi que sur notre site internet et Facebook.

Le Journal spirituel du P. Lagrange, édition 2014, étant épuisé, les éditions du Cerf prévoient de sortir une nouvelle édition. À la demande de plusieurs lecteurs, et, pour en faciliter la lecture, les notes figureront en bas de chaque page au lieu de les trouver en fin de livre

L’abbé Pascal Champion, aumônier du lycée militaire d’Autun, ancien petit séminaire fréquenté par le père Lagrange, a pris la décision de dédier la salle de l’aumônerie du collège au père Lagrange, en y plaçant une plaque qui devrait être bénie par l’évêque aux armées le 15 juin 2021.

Pour régulariser la situation de l’association, une assemblée générale pourra se tenir par internet et par correspondance. Vous recevrez les documents nécessaires pour vous permettre de voter les résolutions qui vous seront présentées. Ne pourront voter que les adhérents à jour de leur cotisation 2021.

En annexe, le formulaire de renouvellement ou d’adhésion 2021. Merci à ceux qui sont à jour de leur versement.Nous comptons sur votre fidélité.

Bien fraternellement dans le Christ avec ma prière quotidienne pour vous.

Fr. Manuel Rivero O.P.

 

ADHÉSION 2021 doc

Écho de notre page Facebook : juin 2021

29 juin 2021
Saint Pierre et saint Paul

Il leur dit : « Mais vous, qui dites-vous que je suis ? » Répondant, Simon-Pierre dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Répondant, Jésus lui dit : « Tu es bienheureux, Simon Barionas, car ce n’est ni la chair ni le sang qui te [l’] ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux, et ce que tu délieras sur la terre, sera délié dans les cieux. » (Matthieu 16, 14-19.)

  • La félicitation du Sauveur rehausse grandement le rôle de Pierre. Il ne dit pas, au nom des autres, une vérité à laquelle ils seraient parvenus par le raisonnement, comme cela pourrait être le cas de la simple dignité messianique de Jésus, en s’appuyant, bien entendu, sur les données de la foi traditionnelle, les prophéties, les miracles etc. Non, Pierre a reçu du Père, directement, une révélation qui dépasse en importance privilégiée toutes celles qui sont contenues dans l’Écriture. Car l’unité de Dieu eût pu être atteinte par le raisonnement, mais il fallait une confidence du Père pour savoir que Jésus était son Fils.
  • […] La situation de Pierre dans l’Église est celle du rocher sur lequel est bâti un édifice ; grâce à ce fondement l’édifice tiendra bon ; grâce à ce chef, la communauté sera bien conduite. […] L’ampleur [de l’Église] devait se manifester dans l’avenir, comme pour le grain de sénevé. Si Jésus dit « mon groupe », c’est qu’il connaît les dispositions des chefs du peuple, qui l’ont réprouvé et qui essaieront d’anéantir sa doctrine. Sans doute l’Église sera l’Église de Dieu, mais elle ne sera pas seulement au Christ, elle sera le corps du Christ (Eph v, 23 ss., 29. 32 ; Col I, 18. 24). La déduction mystique de Paul suppose le lien manifeste entre le Maître et les disciples.
  • […] Prendre les portes, c’est avoir vaincu l’adversaire (Genèse XXIV, 60). Il ne fallait qu’un pas de plus pour les traiter comme des puissances ; c’est ce qui a lieu dans notre texte où les portes entrent en scène et agissent. Elles représentent donc une puissance, et cette puissance est celle de l’Hadès. Or, au temps de Jésus, les Juifs ne regardaient plus la région souterraine et obscure comme l’asile de tous les morts. À mesure que l’idée d’une vie bienheureuse auprès de Dieu gagnait dans les âmes, le séjour des ténèbres devenait un lieu de perdition. […] Les portes de l’Hadès doivent donc être prises d’abord dans leur sens naturel de portes du palais infernal devenu le séjour des réprouvés. Ces portes sont représentées en action, et en action contre l’Église. C’est donc la lutte d’un édifice qui est l’empire du mal, contre l’Église qui est la maison du Christ.
  • […] Le don des clefs est donc l’investiture du pouvoir sur toute la maison ; le maître garde son pouvoir souverain, mais il en délègue l’exercice à un majordome, cf. Isaïe XXII, 22 : « Je mettrai sur son épaule la clef de la Maison de David ; et s’il ouvre, nul ne fermera, et s’il ferme, nul n’ouvrira… 24. À lui sera suspendue toute la gloire de la maison de son père » … Ce passage est appliqué par Apocalypse III, 7 à Jésus lui-même. Jésus est le fondement, et Pierre est le fondement ; Jésus a la clef de David, et Pierre à les clefs : l’autorité de Pierre est donc celle de Jésus. (Extraits de L’Évangile selon saint Matthieu par le P. Marie-Joseph Lagrange o.p., Lecoffre-Gabalda, 1941.)

Illustration : Saint Pierre et saint Paul, Brea (16e)

 

25 juin 2021
Saint Cyrille d’Alexandrie (378-444), Docteur de l’Église, approuva que l’on appelle « Marie, Mère de Dieu.

Si Marie est la mère de Jésus, elle est aussi la mère de l’Église. Étant la mère de la Tête du Corps elle demeure aussi la mère du reste du Corps, les membres unis au Christ par la foi et le baptême. S’il n’est pas possible de séparer la Tête du Corps, il n’est pas possible non plus de séparer la maternité divine de Marie de sa maternité spirituelle envers le Corps de son Fils Jésus, l’Église.

Vénérer la Vierge Marie
Plus récemment, le père Marie-Joseph Lagrange (1855-1938), dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem, notait dans son Journal spirituel au cours de son noviciat au couvent royal de Saint-Maximin :

« La bienheureuse Vierge Marie a détruit dans sa personne toutes les hérésies : elle est Mère de Dieu, donc, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, n’est qu’une seule personne, et il a deux natures puisqu’il est aussi vraiment son Fils, né de sa substance ».

L’histoire de l’Église montre aussi comment la fréquentation de la Vierge Marie dans la prière loin d’éloigner les fidèles du Christ les a rapprochés avec justesse de son mystère.

(Extrait de l’article de Fr. Manuel Rivero o.p. « La Vierge Marie, Mère de l’Église, Mère de Dieu ».)
Illustration : Vierge aux anges (détail) par Pere Serra (1380) Musée National des Arts de Catalogne, Barcelone.

24 juin 2021
La nativité de saint Jean Baptiste

Éloge de saint Jean Baptiste
La perfection est communicative : il faut, par charité pour les autres, avoir un grand désir de les édifier. Cependant il faut distinguer : il ne faut pas agir pour les hommes, ne pas faire ses bonnes œuvres, pour être loué par les hommes : mais on peut réaliser les mêmes œuvres, par des vues élevées, ut glorificentur Deum (afin qu’ils glorifient Dieu). Nous subissons tous l’empire de l’exemple. Éloge de saint Jean Baptiste : ille erat lucerna ardens et lucens… Jean était la lampe qui brûle et qui luit…
(Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, 29 mai 1879)

Bonne fête à tous ceux qui se prénomment « Jean »

19 juin 2021
Bienheureuse Vierge Marie

 

N’est-ce pas Marie tout d’abord qui a appris à Jésus à lire dans le prophète (Isaïe) comment une fleur devait s’épanouir sur la tige de Jessé ? N’a-t-elle jamais exprimé son désir du salut par ces paroles enflammées :

Regarde du haut du ciel, et vois, /de ta demeure sainte et glorieuse : /Où est ton zèle et ta grande puissance, /l’émotion de tes entrailles et ta pitié ? /Ah ! ne te fais pas insensible ! /Car tu es notre Père ! /Abraham ne nous connaît pas, /et Israël ne nous reconnaît pas. /Toi, Iahvé, tu es notre père, /notre Rédempteur, c’est ton nom en tout temps… /Oh, Si, déchirant les cieux, tu descendais ! (Is 63, 15-19 ; trad. Condamin.)

Marie-Joseph Lagrange o.p. « Marie de Nazareth » L’Écriture en Église, Cerf, 1990, p.154.

Illustration : Vierge Marie et Jésus enfant par Fra Angelico

 

18 juin 2021
« Là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur. » (Matthieu 6, 21)

 

Vous donc qui ne renoncez pas aux biens de la terre, travaillez pour acquérir, mais sans sollicitude excessive, puisque « à chaque jour suffit son mal ». Mais vous avez consenti à suivre Jésus pour prêcher ensuite le règne de Dieu, « vendez ce que vous avez et faites l’aumône ». Tous, dégagez vos âmes de l’affection à des biens périssables, amassez-vous des trésors dans le ciel : « car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur ».

(Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Jésus-Christ)

 

 

12 juin 2021
« Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous ! »

 

 

« C’est parce qu’elle a eu « le cœur brisé » que le Cœur Immaculé de Marie aime les âmes. » (Marie-Joseph Lagrange. Journal spirituel.)

 

 

 

 

 

11 juin 2021
Solennité du Sacré Cœur de Jésus

Le 25 mai 1899, dans l’Encyclique Annum Sacrum, Léon XIII ordonne la consécration du genre humain au Sacré-Cœur pour le 11 juin suivant.

En 1881, dans sa prière personnelle, le frère Marie-Joseph Lagrange, étudiant à Salamanque, se confie à l’intercession de la Vierge Marie, sa « très douce Reine », lui demandant de le conduire à Jésus : « Conduisez-moi au Cœur-Sacré de Jésus ». Au début de la même année, il avait choisi comme patron de l’année le Sacré-Cœur de Jésus en citant saint Bernard : « Enlevez la volonté propre et il n’y aura plus d’enfer ». Jérusalem, en la fête du Sacré-Cœur de Jésus, 27 juin 1924 »

En 1924, au moment de rédiger son avant-propos à la traduction et au commentaire de l’Évangile selon saint Jean, le père Lagrange dédicace son ouvrage à ses confrères en choisissant la fête symbolique du Sacré-Cœur, dans la communion de l’amour de Jésus si bien transmis par le disciple bien-aimé : « Je prie mes collaborateurs de l’École biblique d’agréer l’hommage cordial et fraternel de cet ouvrage, en souvenir d’une vie dominicaine commune qui nous fut toujours douce. (…). Demandons tout simplement à Notre-Seigneur la grâce de mettre en pratique son commandement promulgué par saint Jean : Aimons-nous les uns les autres. Jérusalem, en la fête du Sacré-Cœur de Jésus, 27 juin 1924. »

(extrait de l’article de Fr. Manuel Rivero o.p. La dévotion du P. Lagrange au Sacré Cœur de Jésus.)

Illustration : Voici ce coeur qui a tant aimé ! (Bétharram)

10 juin 2021
Réunis par la prière en ce jour, date importante pour notre association, à l’occasion de la messe célébrée par Fr. Manuel Rivero o.p. pour la béatification du Serviteur de Dieu, Marie-Joseph Lagrange o.p. et aux intentions des membres de l’association.

« Sauvez-moi, ma bonne Mère : on dira qu’elle a été bonne et compatissante de sauver ce pauvre misérable en l’amenant à son Fils… Oui, menez-moi à ses pieds, confus, repentant, désirant l’aimer, le faire connaître, le faire aimer. » (Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel.)

Illustration : Vierge Marie, menez-moi à Jésus !

 

6 juin 2021
Le Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Le repas touchait à sa fin. Jésus alors prit du pain, le bénit, le rompit, suivant l’usage consacré, et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Ce fut le dernier acte de ce repas, car aussitôt après, selon toute apparence, il prit une coupe, celle qu’on buvait en signe d’action de grâce après le repas, le troisième selon le rite juif. Il la leur donna, et ils en burent tous, et il leur dit : «Ceci est mon sang, de l’alliance, répandu pour un grand nombre. » Le rite pascal étant terminé, peut-être les Juifs pratiquaient-ils alors, du moins à leur gré, l’usage de passer à tous la même coupe. Ainsi Jésus n’aurait pas dérogé à l’usage. De toute façon il voulut faire de cette coupe un signe d’union entre les siens. Tous burent au même vase le sang répandu pour eux et pour ce grand nombre qu’est la collectivité humaine (Marie-Joseph Lagrange. L’Évangile de Jésus-Christ. Institution de l’Eucharistie [Luc 22, 19-20 ; Marc 14, 22-23 ; Mt 26, 26-27])

Jésus nous laisse l’Eucharistie comme mémoire quotidienne de l’Église qui nous introduit toujours plus dans la Pâque (Luc 22, 19). (…) L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles (Pape François, La joie de l’Évangile).

Illustration : Détail d’un tableau de La Cène. Peintre inconnu.

 

3 juin 2021

Durant ma première année, j’ai reçu une grande révélation sur ma vocation mais d’une manière passive : je dois garder mes convictions et elles doivent être la règle de ma vie. Je n’ai pas le choix entre la sanctification ou la science, la vie monastique ou le zèle des âmes, au contraire, je me sanctifierai par la science, et je me préparerai à sauver les âmes par la perfection de l’esprit monastique. Ô Jésus, je t’aime ! Ô Marie daigne être ma Mère, ma Reine, mon Guide !

In my first year I have received a great light on my vocatio but in a passive manner: I myst have find convictions to be the rule of my life: I have not the choice between sanctity or science, monastical life or zeal of the souls, but I must sanctify myself by science, and prepare myself, to save the souls by a perfect monasticat spirit. O Jesus, I love thee ! o Mary daign to be my Mother, my Queen, my Guide.

(Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, le 3 juin 1882.)

Deux prières pour préparer les coeurs au témoignage et à l’animation liturgique des assemblées de prière ou des temps de formation par Fr. Manuel Rivero o.p.

Prière avant le ministère

Préparons-nous à témoigner de l’amour de Dieu pour chacun, en partageant la prière de Jésus à son Père dans sa prière dite sacerdotale : « Père, l’heure est venue glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie » (Jn 17, 1).

Seigneur Jésus, tu as glorifié ton Père en accomplissant sa volonté jusqu’à la mort et dans la prédication de ta résurrection aux apôtres.

Maintenant, tu nous donnes de te glorifier et de glorifier ton Père saint par la louange, la prédication et l’adoration.

Père, sanctifie dans l’amour et la vérité de ton Fils Jésus tous ceux qui vont se rassembler ce soir. « Ta Parole est vérité » (Jn 17, 17).

« Nous ne te prions pas de les enlever du monde mais de les garder du Mauvais » (Jn 17, 15).

Que l’archange Gabriel, qui a révélé le mystère du Salut à la Vierge Marie, nous accompagne dans l’annonce de ta Bonne Nouvelle.

Que l’archange Raphaël qui a guidé et guéri Tobie guide et guérisse ceux qui souffrent dans leur âme et dans leur corps (cf. Tobie 12). 

Que l’archange Michel qui a combattu et vaincu le Diable soutienne notre action contre le séducteur du monde (cf. Ap 12,7).

Viens Esprit Saint, purifier et illuminer nos cœurs !

Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, intercède pour nous maintenant et à l’heure de notre témoignage, afin que la sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit soient glorifiés en nous et par nous

Que tous soient un ! Que l’amour et la joie de l’Esprit Saint renouvellent les cœurs désorientés et assoiffés de pardon.

Illustration : Icône de l’archange Gabriel

Prière après le ministère

 

Dans l’action de grâces, faisons nôtre la prière de Jésus : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché les mystères de ton Royaume aux sages et aux intelligents et de les avoir révélés aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. » (Mt 11, 25-26).

Merci, Seigneur, pour toutes les grâces répandues ce soir dans les cœurs. Que la Parole semée pousse maintenant jour et nuit dans une bonne terre.

Si notre mission a été occasion d’énervement, colère, jalousie ou envie, accorde-nous ton pardon. Délivre-nous du mal et du malin, qui se déguise en ange de lumière pour nous faire tomber dans l’orgueil.

Viens Esprit Saint sur tous ceux qui ont entendu la Parole de Dieu ! Esprit de sagesse et de force, de paix et de joie !

Avec la Vierge Marie, qui gardait dans son cœur les paroles et les événements de la vie de son Fils, nous te prions, Seigneur Jésus, pour tous les membres de l’assemblée que tu as attirés à Toi par l’Esprit Saint. Comme aux noces de Cana, où l’eau fut changée en vin, que la tristesse du péché soit changée dans la beauté et l’allégresse de la grâce pascale. Que grandissent en chacun la connaissance et la sainteté du Christ glorieux.

Viens Esprit Saint, Esprit de communion ! Que tous soient un comme le Père et le Fils sont un ! Et que le monde reconnaisse que Jésus-Christ est l’envoyé du Père !

Bénis-nous, Seigneur, que nous soyons source de bénédiction pour les autres, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen !

Illustration : Sans l’Esprit Saint l’Église aurait disparue depuis longtemps.
La Vierge Marie et l’enfant-Jésus-Moines du Verbe Incarné.

Les vingt mystères du Rosaire pour être délivrés de la pandémie par Manuel Rivero o.p.

10 mai 2021

En ce mois de mai 2021, à la demande du pape François, nous prions le rosaire pour la santé de l’humanité, pour les malades et le corps médical à leur service.

Comment prier le chapelet : http://www.vatican.va/special/rosary/documents/misteri_fr.html

MYSTÈRES JOYEUX
L’Annonciation
« Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1,14).

Le Fils de Dieu a pris notre nature humaine. Il est devenu une personne humaine comme nous. Son corps a éprouvé de la douleur au cours de sa Passion.
Seigneur Jésus, délivre nos corps de la pandémie du Covid-19.

La Visitation
« Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda » (Lc 1,39).

Marie, enceinte de Jésus, traverse les montagnes pour aider sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean le Baptiste.
Il y a la souffrance physique des malades ; il y a aussi la souffrance morale de se sentir oublié et abandonné, sans aucun soutien.
Puissions-nous, à l’exemple de la Vierge Marie, nous mettre en route pour rencontrer nos frères et nos sœurs malades, leur apportant la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu et la joie de l’amitié.

La Naissance de Jésus à Bethléem
« Marie enfanta son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’ils manquaient de place dans la salle » (Lc 2,8).

Celui qui crée l’espace ne trouve pas de place pour sa naissance.
Prions pour les malades à la rue, sans soins, faute de moyens financiers pour leur prise en charge.

La Présentation de Jésus au Temple et la Purification de Marie
« Maintenant, ô Maître Souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix ; car mes yeux ont vu le salut » (Lc 2, 29).
Cette prière de Syméon au moment d’accueillir l’enfant Jésus dans ses bras illumine l’approche de la mort. La mort ne sera qu’un passage vers la lumière du Christ ressuscité.
Que la Vierge Marie et saint Joseph, patron de la bonne mort, intercèdent pour nous « à l’heure de la mort » comme nous le prions dans l’Ave Maria.

Jésus parmi les docteurs de la Loi au Temple de Jérusalem
Marie et Joseph ne comprirent pas la parole de Jésus : « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2,49-50).
Si Marie et Joseph n’ont pas tout compris et s’ils ont marché dans la foi, tout chrétien, à la suite du Christ doit aussi avancer dans la foi, s’appuyant sur la Parole de Dieu.
Élevons nos cœurs vers Dieu et demandons pour nous-mêmes et pour tous la grâce de la foi en Jésus, tourné vers son Père.

 

MYSTÈRES LUMINEUX
Le Baptême de Jésus
« Une voix vint des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur » (Mc 1,11).

Cette voix du Père résonne aussi dans le cœur de tous les baptisés qui ne font qu’un avec le Fils bien-aimé du Père, Jésus.
Pourquoi ne pas reprendre au cours de nos journées et dans nos déplacements cette parole de Dieu notre Père pour chacun d’entre nous : « Tu es mon fils bien-aimé, ma fille bien-aimée, en Jésus » ?

Les Noces de Cana
« Mon heure n’est pas encore arrivée » (Jn 2, 4),

a dit Jésus en réponse à la demande de sa mère : « Ils n’ont pas de vin ». Grâce à l’intercession de Marie, l’heure de Jésus s’est manifestée. L’eau a été changée en vin, la peur a laissé place à la paix, la tristesse a disparu et la joie a éclaté.
Dieu ne nous laisse pas sans sa grâce dans la maladie.
Mettons notre confiance en l’intercession de la Vierge Marie et la gloire de Dieu brillera dans nos cœurs.

Jésus dans la synagogue de Nazareth
Jésus a lu un passage du prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi » (Lc 4, 18).

La prophétie de l’Ancien Testament s’est réalisée : « Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Écriture », avait déclaré Jésus.
Aujourd’hui, l’Esprit Saint est répandu dans nos cœurs par le saint-chrême reçu au baptême, à la Confirmation et dans le sacrement de l’onction des malades. Aujourd’hui s’accomplit en nous l’annonce faite au prophète Isaïe.
Les chrétiens sont ainsi envoyés annoncer la Bonne Nouvelle aux malades qui seront guéris dans leur âme par le pardon et dans leur corps par la guérison et la résurrection.

La Transfiguration de Jésus
« Il advint comme Jésus priait, que l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement, d’une blancheur fulgurante » (Lc 9,29).

Jésus a été transfiguré devant Pierre, Jacques et Jean alors qu’il priait. La prière apparaît comme le lieu de la transfiguration. Derrière le voile de sa chair se cache la lumière de sa divinité.
Puissions-nous vivre le cœur à cœur avec Jésus dans la prière pour contempler sa lumière divine qui resplendira dans nos cœurs.

La Cène
« Je suis le pain de vie » (Jn 6,34), déclare Jésus.

Aux malades, l’Église apporte le sacrement de l’onction des malades qui donne la force de l’Esprit Saint pour combattre le mal et le malin. À ceux qui s’approchent de la mort, l’Église donne le viatique, « le pain vivant descendu du Ciel », pain de la vie éternelle, le Corps du Christ.

 

MYSTÈRES DOULOUREUX
L’Agonie à Gethsémani
La veille de sa Passion, dans le Jardin des Oliviers, Jésus a prié : « Abba (Père) ! tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Mc 14,36).
La sueur de Jésus devint alors « comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre » (Lc 22,44).
Le disciple n’est pas supérieur au maître. Tout chrétien partage un jour ou l’autre l’agonie de Jésus à Gethsémani.
Agonie veut dire « combat ». Jésus combat avec nous dans la maladie. Nous ne sommes pas seuls.

La Flagellation de Jésus
« Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié » (Mc 15,15).

Contenter la foule, contenter les électeurs, contenter les puissants.
Seigneur Jésus, accorde-nous de n’adorer que toi par-dessus tout, « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6) et délivre-nous de la peur des autres et de la lâcheté.

Le Couronnement d’épines
« Les soldats se mirent à saluer Jésus : ‘ Salut, roi des Juifs ! ‘. Ils lui frappaient la tête avec un roseau. Ils lui crachaient dessus » (Mc 15, 18-19).
Seigneur Jésus, délivre-nous de l’aveuglement et de l’abus de pouvoir.

Le Portement de la croix
« Les soldats requièrent pour porter la croix de Jésus, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus ; qui passait par là, en revenant des champs » (Mc 16,21).

Simon de Cyrène rentrait du travail, fatigué. Il n’était pas tout jeune. L’Évangile cite ses deux fils connus. Au contact du corps douloureux de Jésus, la corvée s’est transformée en torrent de grâce.
Seigneur Jésus, puissions-nous accepter de rendre service alors que nous sommes déjà fatigués ; ce faisant nous toucherons aussi ton divin corps, car ce que nous faisons aux malades c’est à toi que nous le faisons (cf. Mt 25, 43).

La mort de Jésus
Sur la croix, Jésus s’est exclamé : « Tout est accompli » (Jn 19, 30).

Sans la foi en Dieu, la mort apparaît comme une dégringolade finale, tragique et absurde.
Pour Jésus, la mort représente un sommet de gloire, car don absolu de lui-même dans l’amour pour le salut des hommes.
Pour les disciples de Jésus, la mort est aussi accomplissement, car acte de foi total.
Nous te prions pour les défunts, et en particulier pour ceux qui sont morts aujourd’hui.

 

MYSTÈRES GLORIEUX
La Résurrection de Jésus
« Je suis avec vous pour toujours » (Mt 28,20), a déclaré Jésus, ressuscité, à ses onze disciples.
Dans la vie et dans la mort, dans la maladie et les épreuves, Jésus est avec nous et il ne nous laisse pas sans sa grâce.

L’Ascension de Jésus
À Béthanie, Jésus ressuscité bénit les apôtres avant de monter vers son Père (cf. Lc 24,50).
Seigneur Jésus, bénis-nous !

La Pentecôte
« Dans la chambre haute de Jérusalem, les apôtres et Marie, mère de Jésus, priaient tous d’un même cœur » (cf. Ac 1, 14).
Viens, Esprit Saint, rassemble-nous dans la ferveur de la prière et la communion de la foi en Jésus.

L’Assomption de la Vierge Marie au Ciel et son Couronnement comme Reine de la création.
À l’exemple de la reine Esther qui intercédait auprès du roi pour son peuple juif menacé de mort, la Vierge Marie glorifiée dans son corps et dans son âme intercède pour nous auprès de son Fils Jésus, roi de l’univers.

Le Jugement dernier
Puissions-nous entendre au jour de notre mort comme le serviteur de la parabole des talents qui avait fait fructifier les dons reçus : « C’est bien, serviteur bon et fidèle, en peu de choses tu as été fidèle, entre dans la joie de ton Seigneur. » (Mt 25,21).

Illustration : Le Saint Rosaire. Comment prier le chapelet : http://www.vatican.va/special/rosary/documents/misteri_fr.html

 

Actualités – Écho de notre page Facebook : mai 2021

30 mai 2021
Bonne fête à toutes nos mamans de la terre et du ciel !

L’exemple d’une maman chrétienne

Ma mère m’avait inspirée tant de sa flamme spirituelle.
C’est à son bureau, à côté de l’étagère qui lui servait d’oratoire, en lisant ses livres, que je suis revenu à Dieu. (P. Lagrange. Journal spirituel.)

Illustration Vierge Marie et l’enfant Jésus Icône Vatican

 

La Sainte Trinité

Père très saint, Dieu éternel et tout puissant, avec ton Fils unique et le Saint-Esprit, tu es un seul Dieu, tu es un seul Seigneur, dans la trinité des personnes et l’unité de leur nature. Ce que nous croyons de ta gloire, parce que tu l’as révélé, nous le croyons pareillement et, de ton Fils et du Saint-Esprit ; et quand nous proclamons notre foi au Dieu éternel et véritable, nous adorons en même temps chacune des personnes, leur unique nature, leur égale majesté.

(Préface de la Trinité)

Illustration : La Sainte Trinité Vatican

26 mai 2021

 

D’après l’exemple de Jésus, l’autorité doit être un service (Marc 41-45)
Parmi les disciples du Christ, celui qui disposera de l’autorité devra se faire le serviteur de tous. Admirable notion du pouvoir qui pénètre, quoique lentement, même dans les sociétés humaines. (Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile selon saint Marc, éd. Lecoffre-Gabalda, 1935, p. 108.)

 

Illustration : Pape François à genoux pour la paix au Sud Soudan : bel exemple d’humilité.

 

24 mai 2021
Départ pour le Père de Madame Soucila ALIKARA, amie de la Famille dominicaine et de l’association des amis du père Lagrange.

En ce 24 mai 2021, fête de la translation des reliques de saint Dominique et fête de la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, elle est partie vers son Seigneur.

Musulmane, pratiquante catholique depuis son enfance chez les religieuses à Majunga (Madagascar), elle n’a jamais demandé le baptême.

Samedi dernier, le 22 mai, je suis passé la voir, elle ne parlait plus mais au terme de la bénédiction au nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, elle a répondu « Amen ».

Merci, Seigneur, pour tout ce qu’elle a apporté à tant de personnes et aux enfants pauvres. Pardon pour ses péchés. A-Dieu miséricordieux qui connaît les profondeurs du cœur.

Fr. Manuel.

Photos : Soucila à Rome à l’occasion du colloque sur le père Lagrange en 2015

 

23 mai 2021
Le rôle du Saint-Esprit.
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire que vous n’êtes pas en état maintenant de porter ; mais, quand il sera venu, lui, l’Esprit de la vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière » (Jean 16, 12-13).

L’Esprit ayant été promis pour assister les Apôtres, et aussi pour les consoler du départ du Christ, l’Église a entendu son nom de Paraclet, littéralement Assistant ou Défenseur, dans le sens voisin de Consolateur de tous comme l’hôte très suave de chaque âme :

« Viens, Esprit Saint, et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos, dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.
O lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.
A tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient, donne tes sept dons sacrés. 
Donne mérite et vertu, donne le salut final donne la joie éternelle. Amen » (Prose incomparable de la Pentecôte).
Tout ce que Jésus venait de dire avait sa portée dans la perspective indéfinie entre son départ et le moment de la réunion dans l’éternité.

(Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique,Artège-Lethielleux, 2017, p. 564).

Illustration : La Pentecôte, huile sur bois, peinture réalisée par la Communauté du Cénacle de Laxou.

 

19 mai 2021
« Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (Jean 17, 11).

La charité fraternelle qui est l’union de tous les membres du Christ entre eux et avec lui, comme il est uni à Dieu le Père. Pratique : voir Jésus-Christ en eux ; non pas précisément comme le représentant, c’est-à-dire agissant comme il eût agi, mais comme le contenant très réellement, unis à lui très intimement, demandant à grandir en eux. Cela supprimera deux choses fâcheuses : les jugements même légers et bienveillants, – les plaisanteries et taquineries qui peuvent mener ou aux petits froissements ou à l’attachement trop humain. S’humilier devant eux intérieurement.

(Marie-Joseph Lagrange o.p. Journal spirituel, Cerf, 2014.)

Illustration : Qu’ils soient un

 

13 mai 2021
Belle Fête de L’Ascension du Seigneur

« Or le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s’est assis à la droite de Dieu, et eux s’en allèrent prêcher partout, le Seigneur les assistant » (Marc 16, 19-20).

La session à la droite du Père est naturellement une expression métaphorique ; c’est une vérité de foi qui n’a pu être constatée par des témoins, non plus d’ailleurs que le terme de l’Ascension de Jésus. L’auteur n’écrit plus ici comme historien. Il constate au nom de la foi l’accomplissement d’une partie de ce que Jésus avait annoncé aux sanhédrites : « Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la Puissance, et venant avec les nuées du ciel » (Mc 14, 62).

L’auteur représente la prédication de l’Évangile à vol d’oiseau. Il n’a pas dit où étaient les apôtres, il ne dit pas d’où ils sortent. On doit penser à Jérusalem, puisque rien n’indique qu’on s’en soit éloigné. Il n’est question ni de la descente du Saint-Esprit, ni de la fondation de l’Église de Jérusalem. On dirait simplement la réalisation de l’ancienne prophétie : « Des peuples nombreux s’y rendront et diront : « Venez, montons à la montagne de Yahvé, allons au Temple du Dieu de Jacob, pour qu’il nous enseigne ses voies et que nous suivions ses sentiers. Car de Sion viendra la Loi et de Jérusalem l’oracle de Yahvé » (Isaïe 2, 3). Cette vue schématique n’exclut évidemment pas les modalités de l’histoire qu’elle néglige de raconter. […] La tâche est immense mais quoi de plus consolant que cette assistance de Jésus ressuscité ? Il travaille avec ses Apôtres, et comme Dieu garantit le succès – comme le vendeur qui garantit l’acheteur de toute éviction, et qui assure la qualité de la marchandise. Jésus montre par les effets qui accompagnent la parole que c’est bien la parole de vérité. Le caractère divin de cette garantie […], c’est tout ce qui prouve la vérité et la sainteté de la doctrine évangélique. (Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile selon saint Marc, Lecoffre-Gabalda, Paris, 1911

Illustration :
L’Ascension du Seigneur. Icône russe.
Saint Pierre prêchant à Jérusalem par Charles Poërson (1642). Notre-Dame de Paris.

 

10 mai 2021

LES VINGT MYSTÈRES POUR ÊTRE DÉLIVRÉS DE LA PANDÉMIE
Fr. Manuel Rivero O.P.

En ce mois de mai 2021, à la demande du pape François, nous prions le rosaire pour la santé de l’humanité, pour les malades et le corps médical à leur service.

Comment prier le chapelet : http://www.vatican.va/special/rosary/documents/misteri_fr.html

 

MYSTÈRES JOYEUX
L’Annonciation
« Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1,14).

Le Fils de Dieu a pris notre nature humaine. Il est devenu une personne humaine comme nous. Son corps a éprouvé de la douleur au cours de sa Passion.
Seigneur Jésus, délivre nos corps de la pandémie du Covid-19.

La Visitation
« Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda » (Lc 1,39).

Marie, enceinte de Jésus, traverse les montagnes pour aider sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean le Baptiste.
Il y a la souffrance physique des malades ; il y a aussi la souffrance morale de se sentir oublié et abandonné, sans aucun soutien.
Puissions-nous, à l’exemple de la Vierge Marie, nous mettre en route pour rencontrer nos frères et nos sœurs malades, leur apportant la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu et la joie de l’amitié.

La Naissance de Jésus à Bethléem
« Marie enfanta son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’ils manquaient de place dans la salle » (Lc 2,8).

Celui qui crée l’espace ne trouve pas de place pour sa naissance.
Prions pour les malades à la rue, sans soins, faute de moyens financiers pour leur prise en charge.

La Présentation de Jésus au Temple et la Purification de Marie
« Maintenant, ô Maître Souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix ; car mes yeux ont vu le salut » (Lc 2, 29).
Cette prière de Syméon au moment d’accueillir l’enfant Jésus dans ses bras illumine l’approche de la mort. La mort ne sera qu’un passage vers la lumière du Christ ressuscité.
Que la Vierge Marie et saint Joseph, patron de la bonne mort, intercèdent pour nous « à l’heure de la mort » comme nous le prions dans l’Ave Maria.

Jésus parmi les docteurs de la Loi au Temple de Jérusalem
Marie et Joseph ne comprirent pas la parole de Jésus : « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2,49-50).
Si Marie et Joseph n’ont pas tout compris et s’ils ont marché dans la foi, tout chrétien, à la suite du Christ doit aussi avancer dans la foi, s’appuyant sur la Parole de Dieu.
Élevons nos cœurs vers Dieu et demandons pour nous-mêmes et pour tous la grâce de la foi en Jésus, tourné vers son Père.

 

MYSTÈRES LUMINEUX
Le Baptême de Jésus
« Une voix vint des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur » (Mc 1,11).

Cette voix du Père résonne aussi dans le cœur de tous les baptisés qui ne font qu’un avec le Fils bien-aimé du Père, Jésus.
Pourquoi ne pas reprendre au cours de nos journées et dans nos déplacements cette parole de Dieu notre Père pour chacun d’entre nous : « Tu es mon fils bien-aimé, ma fille bien-aimée, en Jésus » ?

Les Noces de Cana
« Mon heure n’est pas encore arrivée » (Jn 2, 4),

a dit Jésus en réponse à la demande de sa mère : « Ils n’ont pas de vin ». Grâce à l’intercession de Marie, l’heure de Jésus s’est manifestée. L’eau a été changée en vin, la peur a laissé place à la paix, la tristesse a disparu et la joie a éclaté.
Dieu ne nous laisse pas sans sa grâce dans la maladie.
Mettons notre confiance en l’intercession de la Vierge Marie et la gloire de Dieu brillera dans nos cœurs.

Jésus dans la synagogue de Nazareth
Jésus a lu un passage du prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi » (Lc 4, 18).

La prophétie de l’Ancien Testament s’est réalisée : « Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Écriture », avait déclaré Jésus.
Aujourd’hui, l’Esprit Saint est répandu dans nos cœurs par le saint-chrême reçu au baptême, à la Confirmation et dans le sacrement de l’onction des malades. Aujourd’hui s’accomplit en nous l’annonce faite au prophète Isaïe.
Les chrétiens sont ainsi envoyés annoncer la Bonne Nouvelle aux malades qui seront guéris dans leur âme par le pardon et dans leur corps par la guérison et la résurrection.

La Transfiguration de Jésus
« Il advint comme Jésus priait, que l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement, d’une blancheur fulgurante » (Lc 9,29).

Jésus a été transfiguré devant Pierre, Jacques et Jean alors qu’il priait. La prière apparaît comme le lieu de la transfiguration. Derrière le voile de sa chair se cache la lumière de sa divinité.
Puissions-nous vivre le cœur à cœur avec Jésus dans la prière pour contempler sa lumière divine qui resplendira dans nos cœurs.

La Cène
« Je suis le pain de vie » (Jn 6,34), déclare Jésus.

Aux malades, l’Église apporte le sacrement de l’onction des malades qui donne la force de l’Esprit Saint pour combattre le mal et le malin. À ceux qui s’approchent de la mort, l’Église donne le viatique, « le pain vivant descendu du Ciel », pain de la vie éternelle, le Corps du Christ.

 

MYSTÈRES DOULOUREUX
L’Agonie à Gethsémani
La veille de sa Passion, dans le Jardin des Oliviers, Jésus a prié : « Abba (Père) ! tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Mc 14,36).
La sueur de Jésus devint alors « comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre » (Lc 22,44).
Le disciple n’est pas supérieur au maître. Tout chrétien partage un jour ou l’autre l’agonie de Jésus à Gethsémani.
Agonie veut dire « combat ». Jésus combat avec nous dans la maladie. Nous ne sommes pas seuls.

La Flagellation de Jésus
« Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié » (Mc 15,15).

Contenter la foule, contenter les électeurs, contenter les puissants.
Seigneur Jésus, accorde-nous de n’adorer que toi par-dessus tout, « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6) et délivre-nous de la peur des autres et de la lâcheté.

Le Couronnement d’épines
« Les soldats se mirent à saluer Jésus : ‘ Salut, roi des Juifs ! ‘. Ils lui frappaient la tête avec un roseau. Ils lui crachaient dessus » (Mc 15, 18-19).
Seigneur Jésus, délivre-nous de l’aveuglement et de l’abus de pouvoir.

Le Portement de la croix
« Les soldats requièrent pour porter la croix de Jésus, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus ; qui passait par là, en revenant des champs » (Mc 16,21).

Simon de Cyrène rentrait du travail, fatigué. Il n’était pas tout jeune. L’Évangile cite ses deux fils connus. Au contact du corps douloureux de Jésus, la corvée s’est transformée en torrent de grâce.
Seigneur Jésus, puissions-nous accepter de rendre service alors que nous sommes déjà fatigués ; ce faisant nous toucherons aussi ton divin corps, car ce que nous faisons aux malades c’est à toi que nous le faisons (cf. Mt 25, 43).

La mort de Jésus
Sur la croix, Jésus s’est exclamé : « Tout est accompli » (Jn 19, 30).

Sans la foi en Dieu, la mort apparaît comme une dégringolade finale, tragique et absurde.
Pour Jésus, la mort représente un sommet de gloire, car don absolu de lui-même dans l’amour pour le salut des hommes.
Pour les disciples de Jésus, la mort est aussi accomplissement, car acte de foi total.
Nous te prions pour les défunts, et en particulier pour ceux qui sont morts aujourd’hui.

 

MYSTÈRES GLORIEUX
La Résurrection de Jésus
« Je suis avec vous pour toujours » (Mt 28,20), a déclaré Jésus, ressuscité, à ses onze disciples.
Dans la vie et dans la mort, dans la maladie et les épreuves, Jésus est avec nous et il ne nous laisse pas sans sa grâce.

L’Ascension de Jésus
À Béthanie, Jésus ressuscité bénit les apôtres avant de monter vers son Père (cf. Lc 24,50).
Seigneur Jésus, bénis-nous !

La Pentecôte
« Dans la chambre haute de Jérusalem, les apôtres et Marie, mère de Jésus, priaient tous d’un même cœur » (cf. Ac 1, 14).
Viens, Esprit Saint, rassemble-nous dans la ferveur de la prière et la communion de la foi en Jésus.

L’Assomption de la Vierge Marie au Ciel et son Couronnement comme Reine de la création
À l’exemple de la reine Esther qui intercédait auprès du roi pour son peuple juif menacé de mort, la Vierge Marie glorifiée dans son corps et dans son âme intercède pour nous auprès de son Fils Jésus, roi de l’univers.

Le Jugement dernier
Puissions-nous entendre au jour de notre mort comme le serviteur de la parabole des talents qui avait fait fructifier les dons reçus : « C’est bien, serviteur bon et fidèle, en peu de choses tu as été fidèle, entre dans la joie de ton Seigneur. » (Mt 25,21).

Illustration : Le Saint Rosaire. Comment prier le chapelet : http://www.vatican.va/special/rosary/documents/misteri_fr.html

 

10 mai 2021 – Messe-anniversaire mensuelle

 

L’intention particulière confiée au cours de la messe-anniversaire de ce jour, célébrée par fr. Manuel Rivero o.p., est pour notre chère Soucila, première adhérente de l’Association, qui lutte depuis plusieurs mois contre la maladie et la souffrance. Nous confions notre prière à l’intercession du P. Lagrange et exprimons à Soucila toute notre affection.

 

 

9 mai 2021
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez en mon amour » (Jean 15, 9).

Dès lors, le Fils avait à accomplir les commandements du Père pour lui témoigner son amour. Et c’est de la même façon que Jésus a aimé ses disciples, qui eux aussi lui témoigneront leur amour en observant ses commandements. Ils sont aimés ! Que leur cœur tressaille de joie à ce mot que nul autre n’égale ! C’est une grande joie du christianisme que rien ne peut altérer. Il prêche la discipline, l’abnégation, l’acceptation des souffrances, mais de tout cela c’est l’abandon de celui qui se sait aimé, et la tristesse est absorbée dans la joie. L’amour descendu du Père va plus loin que chaque disciple : il faut qu’il rayonne entre eux. Et ce n’est pas un amour pour rire (sainte Angèle de Foligno), c’est un don de soi qui va en Jésus jusqu’au sacrifice de la vie, il le leur rappelle discrètement, et aucun amour ne peut aller plus loin. […] Ce ne sont que quelques paroles. Mais elles renferment le secret de la vie spirituelle, le principe de tout apostolat. Les amis de Jésus vivront désormais de sa vie, et feront son œuvre. Ils sont en Dieu par la charité, et cette charité est un amour d’amitié, et le commandement par excellence. C’est toute la théologie de la grâce, dont les développements sont admirables, mais qu’elle est claire et savoureuse à sa source !

(Marie-Joseph Lagrange o.p. L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège, 2017, p. 559.)

3 mai 2021
Dans la maladie, le père Lagrange priait toujours la Vierge Marie.
Aujourd’hui, le pape François a lancé un marathon de la prière pour mettre fin à la pandémie :

Prière à Marie

« Sous ta protection nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu ».

Dans la présente situation dramatique, chargée de souffrances et d’angoisses qui frappent le monde entier, nous recourons à Toi, Mère de Dieu et notre Mère, et nous cherchons refuge sous ta protection.

O Vierge Marie, tourne vers nous tes yeux miséricordieux dans cette pandémie du coronavirus, et réconforte ceux qui sont perdus et qui pleurent leurs proches qui sont morts, enterrés parfois d’une manière qui blesse l’âme. Soutiens ceux qui sont angoissés pour les personnes malades auprès desquelles, pour empêcher la contagion, ils ne peuvent être proches. Suscite la confiance en celui qui est inquiet pour l’avenir incertain et pour les conséquences sur l’économie et sur le travail.

Mère de Dieu et notre Mère, implore pour nous de Dieu, Père de miséricorde, que cette dure épreuve finisse et que revienne un horizon d’espérance et de paix. Comme à Cana, interviens auprès de ton Divin Fils, en lui demandant de réconforter les familles des malades et des victimes, et d’ouvrir leur cœur à la confiance.

Protège les médecins, les infirmiers et les infirmières, le personnel sanitaire, les volontaires qui, en cette période d’urgence, sont en première ligne et risquent leur vie pour sauver d’autres vies. Accompagne leur fatigue héroïque et donne-leur force, bonté et santé.

Sois aux côtés de ceux qui, nuit et jour, assistent les malades ainsi que des prêtres qui, avec sollicitude pastorale et engagement évangélique, cherchent à aider et à soutenir chacun.

Vierge Sainte, éclaire l’esprit des hommes et des femmes de science, pour qu’ils trouvent de justes solutions pour vaincre ce virus.

Assiste les Responsables des Nations, pour qu’ils œuvrent avec sagesse, sollicitude et générosité, en secourant ceux qui manquent du nécessaire pour vivre, en programmant des solutions sociales et économiques avec clairvoyance et avec esprit de solidarité.

Marie très Sainte, touche les consciences pour que les sommes considérables utilisées pour accroître et perfectionner les armements soient au contraire destinées à promouvoir des études adéquates pour prévenir de semblables catastrophes dans l’avenir.

Mère très aimée, fais grandir dans le monde le sens d’appartenance à une seule grande famille, dans la conscience du lien qui nous unit tous, pour que nous venions en aide aux nombreuses pauvretés et situations de misère avec un esprit fraternel et solidaire. Encourage la fermeté dans la foi, la persévérance dans le service, la constance dans la prière.

O Marie, Consolatrice des affligés, embrasse tous tes enfants dans la tribulation et obtiens que Dieu intervienne de sa main toute puissante pour nous libérer de cette terrible épidémie, afin que la vie puisse reprendre dans la sérénité son cours normal.

Nous nous confions à Toi, toi qui resplendis sur notre chemin comme signe de salut et d’espérance, o clémente, o miséricordieuse, o douce Vierge Marie. Amen.

Un «marathon de prière» au mois de mai pour la fin de la pandémie

Les fidèles sont invités à prier assidument le chapelet durant ce mois traditionnellement consacré à la Vierge Marie. De nombreux sanctuaires se joignent à cette initiative voulue par le Pape François.

L’initiative est née d’un «vif désir du Saint-Père», précise un communiqué du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Ce «marathon» de prière qui doit couvrir tout le mois de mai sera centré sur le thème suivant: «l’Église priait Dieu avec insistance» (Actes 12,5).

Il impliquera de manière particulière tous les sanctuaires du monde, invités à promouvoir auprès des fidèles, des familles et des communautés la récitation du rosaire, pour invoquer la fin de la pandémie de Covid.

Trente sanctuaires du monde entier guideront à tour de rôle la prière mariale, chaque jour à 18h, en direct sur les médias officiels du Saint-Siège. Le Pape François ouvrira ce mois de prière le 1er mai et le clôturera le 31.

L’année dernière déjà, le Souverain Pontife avait écrit aux fidèles une lettre, dans laquelle il les invitait à «redécouvrir la beauté du chapelet chez soi» durant le mois de mai. Il y joignait deux prières rédigées de sa main pour invoquer de la reine du Ciel la fin de la pandémie.

 

1er mai 2021
Saint Joseph, ouvrier. Saint patron de tous les travailleurs.

« Ô glorieux et très bon saint Joseph, je suis honteux de vous invoquer si peu souvent. Du moins, très indulgent père nourricier de Jésus, daignez présenter à votre Épouse Immaculée les misérables prières que je lui adresse, et les faire agréer d’elle. En la priant, j’ai toujours recours à vous qu’elle m’a donné pour patron. Le 8 mai [1881] Patronage de St Joseph. »

(Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, Cerf, 2004.)

Le P. Lagrange dans son Journal spirituel invoque au moins une cinquante de fois saint Joseph, Sa prière montre son grand attachement à l’époux de la Vierge Marie et père adoptif de Jésus.

Dans le cadre de l’« Année saint Joseph » promulguée par le pape François, fr. Manuel Rivero o.p. a écrit une réflexion sur ce grand silencieux que fut l’époux de la Vierge Marie :

Saint Joseph ouvrier, antidote d’« un catholicisme zombie ».
Fr. Manuel Rivero O.P.[1]

Le 1er mai, saint Joseph, le père adoptif de Jésus, est célébré dans sa facette de professionnel responsable et compétent, au service de sa famille et du bien commun.

L’Évangile l’appelle homme « juste« [2], c’est-à-dire un homme juif qui connaissait la Loi de Moïse et qui la mettait en pratique. En unissant la foi et la science, la prière et le travail, saint Joseph a goûté l’union à Dieu en partageant les expériences heureuses et douloureuses d’Israël. Chaque samedi, il se rendait à la synagogue de Nazareth pour célébrer la Loi proclamée en hébreu et commentée en langue araméenne, sa langue maternelle. Combien de fois, Jésus, adolescent, l’a écouté avec un cœur brûlant.

Sanctifier la famille

Homme d’action, saint Joseph accomplit la volonté de Dieu. Silencieux, il médite dans la lumière de la foi les paroles de l’Ange du Seigneur qui l’exhorte à assumer sa responsabilité d’époux et de père adoptif de l’enfant que Marie porte en son sein par l’action de l’Esprit Saint. Homme fort, orienté vers l’avenir, il change son projet initial en réponse à la révélation de l’Ange. La mission que Dieu lui confie dépasse celle des prophètes et des chefs de son Peuple. Il doit accompagner, protéger et éduquer Jésus « qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,21).

Avec son épouse, Marie, Joseph s’engage dans le service du salut de l’humanité par l’Incarnation du Verbe. Gardien du mystère de la maternité divine de Marie, partageant la même foi, Joseph fait preuve d’amour, de prudence et d’endurance.

En cette « Année de la famille », commencée le 19 mars en la fête de saint Joseph, le père adoptif de Jésus met en lumière la grandeur de la vie ordinaire. Le concile Vatican II a souligné l’appel universel à la sainteté dans l’Église[3]. Les chrétiens ont pour vocation la sanctification de la famille, du travail, de l’économie et de la politique.

La demande de la prière du Notre Père « que ton Nom soit sanctifié » correspond à cette sanctification de toutes les dimensions de la personne et de la vie sociale. Habité par la grâce de l’Esprit Saint, saint Joseph a veillé sur son épouse, Marie. À l’image du grand-prêtre de l’Ancien Testament qui veillait sur le Temple, saint Joseph a trouvé Dieu en aimant Marie, « nouvelle arche d’Alliance »[4], demeure de Dieu. L’Arche de l’Alliance contenait la manne et les tables de la Loi[5]. Marie portait en son sein Jésus, le Verbe fait chair, Loi nouvelle d’amour et Pain de Vie descendu du Ciel[6]. Dans un beau sermon, saint Bernard (+1153) a mis en parallèle le patriarche Joseph, fils de Jacob, et Joseph, époux de Marie. Si dans l’Ancien Testament, Joseph, intendant de Pharaon, avait mis les blés en réserve pour tout le peuple d’Égypte et non pour lui-même ; dans le Nouveau Testament, Joseph, père adoptif de Jésus « reçut le Pain vivant du ciel afin de le conserver aussi bien pour lui que pour le monde entier[7]. »

Pour le père Marie-Joseph Lagrange (+1938), fondateur de l’École biblique de Jérusalem, «Dieu le Père avait encore versé beaucoup de joie dans l’âme de Jésus par l’amour de sa Mère[8] ». Il me semble que les chrétiens peuvent en dire la même chose au sujet de saint Joseph. Par l’amour de son père adoptif, l’âme de Jésus a été imprégnée de la joie de Dieu le Père.

Sanctifier le travail, se sanctifier dans le travail, témoigner par le travail

Artisan charpentier-maçon, saint Joseph s’est sanctifié dans son atelier au service des clients qui avaient besoin d’une maison, d’une armoire, d’une table ou d’une chaise. Ses journées comportaient des hauts et des bas, des réussites commerciales et des heures de soucis économiques pour nourrir sa famille. Il a sanctifié la création l’imprégnant de son intelligence, de son amour et de sa prière. Ceux qui le fréquentaient dans les relations professionnelles ont été attirés vers Dieu par son témoignage.

Saint Josemaría Escrivá de Balaguer (+1975) a excellé dans la mise en valeur de la sainteté vécue au travail quotidien : « « Dieu vous appelle à le servir dans et à partir des tâches civiles, matérielles, séculières de la vie humaine : c’est dans un laboratoire, dans la salle d’opération d’un hôpital, dans une chaire d’université, à l’usine, à l’atelier, aux champs, dans le foyer familial et au sein de l’immense panorama du travail. C’est là que Dieu nous attend chaque jour : il y a quelque chose de divin qui se cache dans les situations les plus ordinaires et c’est à chacun d’entre vous qu’il appartient de le découvrir »[9] ».

Le primat de la personne sur le capital

Le philosophe chrétien Emmanuel Mounier (+1950) a développé une philosophie du personnalisme communautaire avec le primat de la personne sur le capital, le primat du spirituel sur le matériel, à l’opposé de l’individualisme. Il arrive souvent que la foi en Dieu soit remplacée non pas par l’athéisme mais par l’idolâtrie où le marché devient « dieu », la finance « une déesse » et le bien-être « un veau d’or ». La pensée de Mounier a inspiré l’enseignement du saint Pape Jean-Paul II sur le travail dans l’encyclique Laborens exercens du 14 septembre 1981 qui proclame le primat du travail sur le capital et de la personne sur la propriété privée. « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde », clame la Jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C.).

La destination universelle des biens

Le pape François évoque les trois T nécessaires pour la vie : un toit, une terre et un travail.

La doctrine sociale de l’Église enseigne la destination universelle des biens : La terre est à tous et Dieu en est le propriétaire ; les hommes n’étant que ses gestionnaires. C’est pourquoi, en cas d’extrême besoin, le principe de la propriété privée de biens s’efface au profit de la vie de l’homme. La propriété privée ne figure pas dans le Credo. Elle n’est pas sacrée. En revanche, la vie de tout homme porte au plus profond d’elle-même une dignité et une vocation sacrées : « La gloire de Dieu est l’homme vivant et la vie de l’homme est de voir Dieu », enseigne saint Irénée de Lyon. C’est en ce sens que le pape François plaide pour un revenu universel qui garantisse à chacun sa dignité humaine sans déchoir dans la misère[10].

La foi vivante de saint Joseph représente un antidote contre « un catholicisme zombie[11] » qui n’aurait qu’une influence indirecte et vague sur les réalités familiales, économiques et politiques.

L’exemple de saint Joseph invite à commencer par la conversion personnelle avant de vouloir changer le monde, car la tentation est grande pour chacun d’aspirer à transformer la société mais sans vouloir se mettre en cause.

Saint Joseph a accepté de changer son projet de vie pour faire la volonté de Dieu. Il l’a fait avec réalisme, de manière intégrale, spirituelle et matérielle. Son travail et la transmission de son savoir-faire font partie du Salut de l’humanité par Jésus le Christ, ouvrier lui-même.

Saint-Denis (La Réunion), le 27 avril 2021.

Illustration : Joan de JOANES: San José con el niño Jesús (segunda mitad del siglo XVI, Berlín: Gemäldegalerie)

[1] Doyen de la Faculté des sciences sociales à DOMUNI Universitas (https://www.domuni.eu/fr/).

[2] Évangile selon saint Matthieu 1, 19.

[3] Voir Lumen gentium chapitre V.

[4] Voir Litanies de Lorette.

[5] Voir Épître aux Hébreux 9, 1-5.

[6] Voir Évangile selon saint Jean 6, 33-35.

[7] Saint Bernard, Homélie sur le « Missus est », 2, 16, PL 183, col. 55. Voir Jean-René Bouchet, Lectionnaire pour les dimanches et pour les fêtes, Lectionnaire patristique dominicain, Paris, Les éditions du Cerf, 1994, p. 403, pour la fête de saint Joseph, le 19 mars.

[8] L’Évangile de Jésus-Christ, par le P. Marie-Joseph Lagrange, O.P., avec la synopse évangélique traduite par le père Ceslas Lavergne, O.P. Préface de Jean-Michel Poffet, O.P. et présentation de Manuel Rivero, O.P., Paris, Artège-Lethielleux, 2017. P. 609.

[9] Entretiens, point 114.

[10] Cf. Pape François, Un temps pour changer. Conversations avec Austen Ivereigh, Paris. Éditions de Noyelles, 2020, p.195.

[11] Voir l’étude d’Hervé Le Bras et d’Emmanuel Todd dans Le Mystère français (2013) qui évoquent un « catholicisme zombie » qui continuerait de marquer les relations sociales à l’image des zombies qui ont cessé d’exister.