La sainteté de Dominique, lumière pour l’Ordre des Prêcheurs par fr. Bruno Cadoré, Maître de l’Ordre des Prêcheurs

Le témoignage de sainteté du frère Marie-Joseph Lagrange

bientôt proposé.

 

Lire la lettre de fr. Bruno Cadoré o.p.,

Maître de l’Ordre des Prêcheurs

La sainteté de Dominique, lumière pour l’Ordre des Prêcheurs

(lien ci-dessous)

http://www.op.org/fr/content/la-saintete-de-dominique-lumiere-pour-lordre-des-precheurs-0

 

Santo Domingo de Guzmán
Berruguete, Pedro
Copyright de la imagen ©Museo Nacional del Prado

 

La vie et l’œuvre du serviteur de Dieu, le frère Marie-Joseph Lagrange (1855-1938), fondateur de l’École biblique de Jérusalem, peuvent devenir une lumière et une référence à l’heure où l’Église catholique s’évertue à renouveler son élan missionnaire, ses méthodes et son langage en célébrant le synode de la Nouvelle Évangélisation[1] et l’Année de la Foi.

(1) Voir : Synode des évêques, XIIIe Assemblée ordinaire, La Nouvelle Évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne, Instrumentum laboris, Cité du Vatican 2012. En rigueur de termes, la foi est une grâce divine dont les hommes peuvent témoigner par l’exemple et la parole.

 

 

 

Serviteur de Dieu, le père Marie-Joseph Lagrange, o.p. par Elisabetta Deriu

14 décembre 2017 – Elisabetta Deriu – Ordre des Prêcheurs – Marie-Joseph Lagrange

http://www.ebaf.edu/2017/12/serviteur-de-dieu-le-pere-marie-joseph-lagrange-o-p/

« Le lundi 27 novembre 2017, la Postulation Générale de l’Ordre des Prêcheurs (fr. Gianni Festa, Postulateur général, et fr. Llewellyn Muscat, Secrétaire de la Postulation) a convié la famille des Dominicains, les religieux des autres ordres ainsi que le grand public autour d’une table ronde internationale organisée à la Pontificia Università San Tommaso d’Aquino (PUST), à l’occasion d’une nouvelle édition de l’ouvrage du père Lagrange, L’Évangile de Jésus-Christ (1).

De 15h30 à 18h00, l’Aula minor de l’Université a vu se succéder les interventions des organisateurs et de quatre personnalités scientifiques qui, à différents titres, ont examiné les multiples facettes de la vie et de l’œuvre du Serviteur de Dieu, fin exégète et fondateur, en 1890, de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem (Ébaf).

Les participants ont été accueillis par deux représentants de l’Ordre des Prêcheurs à Rome (fr. Bruno Cadoré, Maître général et fr. Gianni Festa, Postulateur général) et par le recteur de la PUST, le père Michel Paluch o.p.

Le secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Monseigneur Giacomo Morandi, a ouvert la série des interventions en illustrant « La figure du père Marie-Joseph Lagrange entre vocation aux études biblico-théologiques et appel à la sainteté ». Monseigneur Morandi a mis en exergue les qualités de Lagrange en tant que « scientifique et homme profondément ecclésial, dans les fibres de ce tissu connectif qu’est l’Église », donnant vie à « une synthèse harmonieuse et accomplie de différentes parties ». Ainsi, ce qui caractérise le croyant, l’homme religieux authentiquement dévot, et le chercheur, se trouve réuni chez le père Lagrange, dans « l’appartenance au Seigneur en fils de saint Dominique », sous le signe d’une « surabondance de cœur » et d’une obéissance « forte, vivante », à toute épreuve.

Ensuite, le père Maurice Gilbert, s.j. (Pontificio Istituto Biblico, Rome) s’est penché sur « Les vertus évangéliques de l’exégète Lagrange ». Maurice Gilbert en a tout particulièrement souligné le « double engagement » : « l’honneur de l’Église » et « le bien des âmes », sans jamais perdre de vue l’unité des chrétiens. Un engagement qui se renouvelle constamment grâce à l’amour (à la fois pour la Vérité, l’Église, le Saint Père, les textes bibliques étudiés et médités), dans un esprit d’obéissance, et par la prière.

Le directeur de l’École biblique, le père Jean-Jacques Pérennès, a proposé une réflexion sur « L’héritage du père Marie-Joseph Lagrange dans l’École biblique de Jérusalem aujourd’hui ». Le « coup de cœur » pour Jérusalem caractérise toute la vie et l’œuvre du père Lagrange qui, pour comprendre les textes sacrés, s’applique tout d’abord à « comprendre le pays et son histoire si complexe ». Ainsi, le Serviteur de Dieu se familiarise-t-il avec le terrain, qu’il explore jusqu’à en acquérir une connaissance profonde, et inégalée. Le « processus structurant » de l’École biblique est, pour le frère, une mission à accomplir pour l’Église ; pourtant, sa démarche répond aux critères scientifiques les plus rigoureux. Dans la recherche de la Vérité, il adopte donc une « perspective théologique » tout en se dotant d’une équipe de spécialistes de premier plan ; il privilégie la mise en dialogue de différents domaines et des méthodes qui leur sont propres, favorisant ainsi une « autonomisation progressive des savoirs ». La qualité des travaux du père Lagrange est telle qu’ils éveillent rapidement l’intérêt des chercheurs et des étudiants étrangers non chrétiens. Toujours actuelle, son œuvre aide à faire le point sur l’état de la recherche, notamment en ce qui concerne la compréhension des textes sacrés dans leur littéralité.

Le père Augustin Laffay (Institut Historique Dominicain, Toulouse) a clos la table ronde avec une intervention sur « Le père Marie-Joseph Lagrange : un itinéraire spirituel ». En tant qu’historien, le père Laffay propose une histoire intime du Serviteur de Dieu à partir des « figures fondatrices », des rencontres et des lieux qui ont forgé son identité spirituelle. In primis, dès son plus jeune âge, Marie-Joseph « vit en proximité avec la Vierge et de nombreux saints », avec une ferveur qui s’alimente au sein d’une famille de grande foi. La figure de Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, est tout aussi marquante de l’histoire intime du frère Lagrange, et à l’origine d’un pèlerinage in situ, constellée d’actions de grâce. Ensuite, au séminaire de Saint-Sulpice le jeune Lagrange « découvre un amour passionné pour la Parole de Dieu ». La croissance du père Lagrange est peuplé d’autres figures (par exemple, Sainte Marie-Madeleine, Sainte Thérèse d’Avila), et d’autres lieux (par exemple le Couvent Royal de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume) tout aussi déterminants. Encore, l’influence du père Cormier est d’importance cruciale pour le jeune Lagrange : c’est elle qui lui inspire, entre autres, la « charité de Dieu » et « l’amour de Saint Dominique ».

Cette dernière intervention a annoncé l’ouverture de l’exposition historique et documentaire sur le même thème, organisée en marge de la table ronde par l’Institut Historique Dominicain : « Le père Marie-Joseph Lagrange. Son itinéraire spirituel à travers les documents et les photographies », un ensemble de témoignages précieux et touchants, comprenant entre autres plusieurs manuscrits autographes, des reliques et la montre de gousset du père.

La Pontificia Università abrite jusqu’à Noël une série de panneaux situés en libre accès dans le couloir à proximité de l’Aula minor : « Father Marie-Joseph Lagrange (1855-1938) », avec des photos et des textes en anglais. Six panneaux pour autant d’étapes marquantes de la vie du Serviteur de Dieu : « La Foi en héritage », « En suivant Jésus », « Au service de la Parole », « La Terre Sainte », « L’École biblique », « Monstra te esse Matrem ».

12 décembre 2017 – Elisabetta Deriu, Collaboratrice externe de la Postulation Générale de l’Ordre des Prêcheurs »

Article du site de l’Ordre des Prêcheurs, le site général de l’ordre dominicain.

(1) Artège Lethielleux, Perpignan, 2017 (préfation de père Jean-Michel Poffet, directeur émérite de l’École Biblique et archéologique française de Jérusalem ; présentation de père Manuel Rivero, président de l’Association des amis du père Lagrange.

Recension : « Deux points qui intéressent la discipline orientale : La primauté de saint Pierre et le divorce dans le Nouveau Testament d’après les commentaires du P. Lagrange » par L. Serraz

Deux points qui intéressent la discipline orientale : La Primauté de saint Pierre et le divorce dans le NT d’après les commentaires du P. Lagrange

 

In Échos d’Orient.1926. Volume 25. Numéro 142. pp. 244-248.

 

M.-J. Lagrange, o.p. :

– Saint Paul, Épître aux Galates, LXXXIV – 175 pages, Paris, V. Lecoffre, 1918.
– Évangile selon saint Marc, 3eédition, CLI – 30* – 446 pages. Même librairie, 1920.
– Évangile selon saint Luc, 2° édition, CLXVII – 631 pages. Même librairie, 1921.
– Épitre aux Romains, 2° édition, LXXII – 21* – 395 pages. Même librairie, 1922.
– Saint Matthieu, CLXXXVIII – 560 pages. Même librairie, 1923.

 

Nous sommes vraiment en retard pour dire notre admiration devant le somptueux monument d’exégèse qu’édifie le R. P. Lagrange à la gloire du Nouveau Testament, œuvre splendide d’ampleur et de force qui fait le plus grand honneur à l’exégèse catholique. La traduction procède par traits lumineux qui éclairent tout un texte ; d’une ligne sobre et riche, elle est assurée de ne pas vieillir : aereperennius. Le commentaire y gagne netteté et vigueur. Une longue introduction fouille et met au point bien des questions qui se posent sur chacun des livres inspirés. Diverses tables placées à la fin du volume aident les recherches. La bibliographie est abondante et il faut remercier l’auteur d’avoir joint parfois une courte appréciation à l’ouvrage indiqué. Sa compétence lui en donne bien le droit.

Dans l’impossibilité où nous sommes d’analyser une matière si riche, nous nous bornerons à souligner pour nos lecteurs la manière dont le savant exégète a commenté le texte sacré sur deux points qui intéressent la doctrine et la discipline orientale, à savoir : la primauté de saint Pierre et le divorce.

Le premier se présente dans saint Matthieu, saint Luc, l’Épître aux Galates. Suivons l’ordre du Nouveau Testament.

Dans saint Matthieu, 16, 16-19, la confession de saint Pierre concerne sûrement la divinité de Jésus-Christ. « Tandis que ceux qui étaient dans la barque (14, 33), dit le P. Lagrange, avaient vu seulement en Jésus un être surnaturel. Pierre, en ajoutant l’article et la qualification de Fils du Dieu vivant, professe, aussi clairement qu’il pouvait le faire, l’origine divine de Jésus, possédant la nature de l’Être infini qui a la vie et peut la transmettre, ό Θεός ό ζώνne se trouve dans le Nouveau Testament que dans Mt 26, 63, formule très solennelle, et dans l’Ancien Testament, Ps. 41 (42), 3. Quand Pierre a-t-il eu cette connaissance ? Elle est contenue dans 21, 2.5 sq., mais encore fallait-il une grâce spéciale pour la pénétrer et la proclamer avec l’énergie de Pierre. » (P. 322.) Plus loin, l’exégète est encore plus catégorique. C’est à propos de la réponse de Jésus à Pierre : « La félicitation du Sauveur rehausse grandement le rôle de Pierre. Il ne dit pas, au nom des autres, une vérité à laquelle il serait parvenu par le raisonnement, comme cela pourrait être le cas de la simple dignité messianique de Jésus, en s’appuyant, bien entendu, sur les vérités de la foi traditionnelle, les prophéties, les miracles, etc. Non, Pierre a reçu du Père, directement, une révélation qui dépasse en importance privilégiée toutes celles qui sont contenues dans l’Écriture. Car l’unité de Dieu eût pu être atteinte par le raisonnement, mais il fallait une confidence du Père pour savoir que Jésus était son Fils. » (P. 323.) La récompense de l’apôtre est proportionnée à sa confession. Transcrivons les quelques lignes sur le début du verset 18 : « κάγωou bien : sicut Pater meus tibi manifestavit divinitatem meam. ita et ego tibi notam facio excellentiam tuam(S. Léon.), ou bien : quia tu mihi dixisti(Hier. Mald.), sens préférable, parce que le Christ ne s’en tient pas à une révélation sur Pierre, mais il lui fait une déclaration et une promesse qui sont sa réponse à la confession de l’apôtre. » Et notre exégète, embrassant d’un coup d’œil l’histoire de l’Église, d’ajouter : « Ce dialogue a continué dans la suite des temps. Le siège de Pierre a toujours confessé la divinité de Jésus, et chacune de ces confessions a mieux manifesté combien était véridique la parole du Fils de Dieu à son égard dans la personne de Pierre. » (P. 323.) Au sujet de : Tu es Pierre, notons : « Matthieu ne dit pas : « Tu t’appelleras Pierre », mais « tu es Pierre », le bien-nommé, car… » (P. 324.) La chicane principale des protestants porte sur : επί ταύτη τη πέτρα. En quelques traits de bon sens, le P. Lagrange en fait pleine justice : « καΐ έπΐ ταύτη τη πέτραne peut s’entendre que de Pierre, autrement toute la pointe de la phrase disparaît. Jésus a été nommé la pierre angulaire, mais il ne pouvait se désigner lui-même à ce moment. Osons dire que ce serait une mauvaise plaisanterie : Tu es Pierre, mais je bâtirai sur une autre Pierre ! Mc Neile cherche à revenir indirectement à cette interprétation surannée du protestantisme en faisant de cette pierre la foi de Pierre en le messianisme du Seigneur. C’est bien la foi de Pierre qui introduit la promesse, mais la promesse s’entend de la personne dont la foi vient de se manifester. » (P. 324.) Nous omettons les notes philologiques sur les « clés » et les « portes de l’enfer » pour terminer par ces lignes de l’auteur sur la prophétie de Jésus concernant son Église : « II faut convenir que cette prophétie est plus claire pour nous qu’elle ne le fut d’abord. Jésus n’avait rien affirmé sur le temps que durerait son Église. Mais tant qu’elle durerait, elle devait avoir le même fondement, c’est-à-dire que d’autres hommes, la même Église, auraient un autre chef, le même aussi, le chef comme le groupe constituant une unité morale dans chaque ligne, les deux lignes demeurant unies. Cette unité successive dans le chef suppose une perpétuité de l’autorité dans une certaine lignée, dynastique ou autre. La succession d’un évêque à un autre évêque comme pasteur suprême répond très bien à cette donnée. Il restait à Jésus de pourvoir à ce que ses pasteurs aient toujours la qualité requise pour un fondement de l’Église, une foi semblable à celle de Pierre. Ce fut le rôle et le privilège de l’Église romaine de définir cette foi sans jamais dévier. De sorte que la parole de Jésus à Césarée est si manifestement une prophétie réalisée qu’elle est un puissant argument de crédibilité. » (P. 827.)

La promesse de la foi indéfectible était inclue dans la primauté conférée à saint Pierre dans saint Matthieu, 16, 18-19. Elle est explicitement énoncée dans saint Luc, 22, 32. Satan a demandé de cribler tous les apôtres, et Jésus promet à Pierre, seul, l’indéfectibilité de la foi avec la charge de confirmer ses frères. « II y a parallélisme, écrit ici le P. Lagrange, entre έγώ δέ et καί συ, le rôle du Seigneur et celui de Pierre. Jésus a prié pour tous les apôtres (Joan,17, 9) ; s’il a prié spécialement pour Pierre, ce n’est pas simplement parce que sa foi était plus exposée, mais parce qu’elle importait au salut des autres… La foi de Pierre c’est sa conviction dans le caractère surnaturel de Jésus. Elle n’a pas défailli, car, s’il a nié avoir connu Jésus, il n’a pas nié qu’il fût le Messie et le Fils de Dieu. Sa faiblesse de caractère n’entraînait pas l’abandon de sa conviction, demeurée assez vivante pour déterminer l’explosion de son repentir. » (P. 553-554.) L’exégète clôt son commentaire sur ce texte par cette déclaration : « Le concile du Vatican a cité ce texte pour établir le dogme de l’infaillibilité pontificale. Et, en effet, si les apôtres pour lesquels Jésus a prié avaient besoin d’être fortifiés dans la foi par Pierre, les successeurs des apôtres doivent être dans le même rapport avec le successeur de Pierre, puisque ce dernier est établi à jamais comme fondement de l’Église. » (P. 554.)

Venons-en maintenant à l’Épître aux Galates.Deux passages sont spécialement à considérer : 1, 18, et 2, 11-14. Les apologistes ont depuis longtemps remarqué la valeur de 1, 18 pour indiquer le rang spécial et l’autorité que saint Paul reconnaissait à saint Pierre parmi les apôtres… Le prix du témoignage est dans la démarche de saint Paul. Notre commentateur le rehausse encore en notant la force du terme employé par l’apôtre. « Ίστορήσαίne veut pas dire « s’informer auprès d’une personne », mais, c’est plus que « voir » ; c’est faire la connaissance d’une personne importante. On cite dans ce sens Jos. Bell. VI, 1, 8 et les HoméliesClém. VIII, 1 passim. Le terme vient probablement des visites rendues aux lieux et villes illustres, qui avaient le caractère d’un hommage. Paul rend donc hommage à l’autorité que Pierre exerçait dans la primitive Église, sans lui faire honneur de sa propre connaissance de l’Évangile. » (P. 17.)

Protestants et orthodoxes nous renvoient plus volontiers à 2, 11-14 qui raconte l’incident d’Antioche. Mais cet incident est lui-même une preuve de l’autorité de Pierre. « Son importance dans l’Église primitive, dit le P. Lagrange, ressort nettement du récit qui est si peu obligeant pour lui. » (P. 41.) Paul « résiste à Pierre, ce qui suppose que celui-ci était revêtu de l’autorité et passait dans l’opinion des fidèles pour lui être supérieur, et il résiste en face, sans s’arrêter à l’ascendant qui devait lui imposer plus de déférence ou même d’obéissance. S’il est, pour ainsi dire, sorti de ses gonds, prenant vis-à-vis de Pierre une attitude anormale, c’est que Pierre était coupable ». (P. 41-42.) En quoi consistait la faute de Pierre ? En ceci que, sous l’influence des judéo-chrétiens venus de Jérusalem à Antioche, il « se retirait dans les occasions où il eût été exposé à manger avec les Gentils, et même se mettait à l’écart ouvertement si l’occasion ne pouvait être évitée d’avance. Il le faisait par crainte de ceux qui étaient originaires de la circoncision… (II) redouta leurs réclamations, dénonciations, indignations, clameurs. C’est que, s’il a été éclairé sur le fond des choses par la vision relative au centurion Corneille, il ne paraît pas avoir cessé, étant à Jérusalem, de pratiquer la Loi. Sa nouvelle attitude devait susciter des commentaires. Estime-t-il donc, depuis qu’il est à Antioche, qu’elle ne lie plus les Juifs, ou agit-il contre sa conscience ? Pierre évita de s’expliquer et crut devoir éviter la lutte en se retirant. Mais un Pierre ne pouvait se retirer sans bruit ». (P. 43.) Cette faute de saint Pierre, le P. Lagrange prend soin de le relever, n’était pas une erreur de doctrine, mais une faiblesse de conduite. « II se croyait affranchi de la Loi puisqu’il mangeait avec les Gentils, et saint Paul ne suppose pas un instant qu’il l’a fait contre sa conscience. Il avait donc pris parti, et il n’a pas le courage de se défendre. Si maintenant il se retire, il donne à croire qu’il n’a pas agi délibérément, il se rétracte en fait, et la conclusion était naturellement soulignée par les judéo-chrétiens stricts, qui n’ont pas cessé, sans aucun doute, de contribuer au revirement, en alléguant auprès des retardataires l’autorité de Pierre. » (Ρ. 44.) C’est cette autorité, en effet, qui donne à l’exemple de saint Pierre un tel ascendant et une valeur de contrainte morale, jusqu’à entraîner Barnabé lui-même, le compagnon de Paul, et jusqu’à déconcerter même les Gentils convertis et les obliger en quelque sorte aux pratiques de la Loi. C’est le sens du mot άναγκάζεις. « C’était un fait que Pierre obligeait les Gentils à judaïser, puisque ceux-ci étaient en train de se soumettre aux observances pour ne pas se séparer de Pierre, le prince des apôtres, l’ami de Jésus, qui depuis la Résurrection avait tout dirigé dans l’Église. Le terme άναγκάζειςpourrait paraître exagéré, si l’exemple, venu de si haut, n’avait une vertu singulière pour entraîner. » (P. 45.)

Ainsi, loin d’infirmer l’autorité de Pierre dans la primitive Église, l’incident d’Antioche la proclame, et même est inexplicable sans elle.

L’autre point sur lequel les orthodoxes sont en sérieuse divergence avec les catholiques, c’est le divorce. Personne n’ignore qu’aux yeux de l’Église orientale dissidente, le mariage n’est pas considéré comme indissoluble, et que le divorce peut être prononcé par l’autorité ecclésiastique. Pour justifier ce sentiment et cette pratique, on en appelle au texte de saint Matthieu 5, 32, où l’on interprète παρεκτος λόγου πορνείαςde la façon suivante : « si ce n’est quand on allègue le motif d’adultère ». Le P. Lagrange relève l’inconséquence de cette traduction qui heurte le contexte. « Cette traduction, en apparence naturelle, aboutirait à dire : La Loi a permis la répudiation pour une cause quelconque, mais moi je ne la permets que pour cause d’adultère. Si Jésus avait raisonné ainsi, il aurait mal allégué la Loi, si c’est la Loi elle-même qu’il visait, ou omis de distinguer les deux écoles. De plus, et sans le dire, il aurait simplement pris parti pour l’école la plus sévère, ce qui est contre tout l’esprit du discours. Il faut donc constater avant tout que le Maître ne traite pas la question des motifssuffisants pour la répudiation, mais des effetsde la répudiation. L’ancienne Loi admettait purement et simplement que la répudiation ouvrait les voies à un second mariage pour la femme. Jésus refuse d’accepter cette conséquence et par conséquent refuse au mari le droit de répudier sa femme : celui qui la répudie la conduit à l’adultère, celui qui épouserait une répudiée commettrait l’adultère. Le principe même de la répudiation étant aboli, il n’y avait pas à se demander dans quel cas elle est légitime, et c’est pour cela que Jésus pouvait citer la Loi sans y faire entrer la restriction qu’elle mettait à son exercice ». Quant à l’incise : παρεκτὸς λόγου πορνείας, le sens est : « mis à part le cas d’adultère ». « Ce cas, en effet, dit notre exégète, entraînait des conséquences spéciales. Le mari avait le droit, sinon le devoir, de dénoncer sa femme, de provoquer sa punition. Régulièrement, l’adultère était mis à mort. De plus, il serait plus que bizarre de dire qu’un mari qui renvoie sa femme adultère l’expose à l’adultère. Ne pas permettre au mari de renvoyer sa femme en pareil cas, c’était, selon la jurisprudence qui ne connaissait que la répudiation, l’obliger à la garder, ce qui eût été trop dur. Enfin il fallait éviter de paraître indifférent à une transgression aussi coupable. On comprend donc très bien que Jésus ait réservé le cas d’adultère. »

Si quelque obscurité demeure avec ces explications, elle doit disparaître à la lumière du texte très clair de Marc 10, 5. À la question des pharisiens : Est-il permis à un homme de répudier sa femme ? Jésus avait répondu en rétablissant la loi primitive : Qu’un homme ne sépare point ce que Dieu a uni. À la maison, les disciples interrogent le Maître. Ils « se demandaient peut-être s’il n’y avait vraiment aucune exception à la nouvelle règle, si elle était assez formelle pour que l’époux remarié fût coupable d’adultère… Non seulement la répudiation est interdite, mais encore le mariage qui la suivrait serait positivement un adultère ». (P. 244.) Saint Luc est tout aussi clair, 16, 18 : Quiconque renvoie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et celui qui épouse une femme renvoyée par son mari commet un adultère. « Quoi qu’il en soit du contexte, la parole du Seigneur se présente comme une condamnation très nette du mariage qui suivrait la séparation des époux. L’homme ne peut se remarier, ni la femme, c’est ainsi que Marc 10, 11, 12, présente la solution, en traitant le cas directement pour chacun des époux. C’est la même solution dans Luc, mais envisagée les deux fois comme réglant l’acte d’un homme ; il ne doit ni se remarier ni épouser une femme répudiée. » (P. 441.)

Pour en revenir à saint Matthieu, il faut de toute nécessité que son sens coïncide avec celui des autres évangélistes. L’interprétation catholique, du reste, est la seule qui soit conforme à un autre passage du même apôtre, 19, 7-11, touchant le billet de répudiation, la seule aussi qui rende possible l’étonnement des apôtres, traduit par cette parole : « Si telle est la condition de l’homme avec sa femme, mieux vaut ne pas se marier. » « Les apôtres, dit le P. Lagrange, ne pouvaient déclarer que la doctrine de Chammaï, doctrine officielle du judaïsme postérieur, rendait le mariage impossible. Il faut donc qu’ils aient eu conscience que le Christ venait de poser une loi beaucoup plus sévère ; le mariage est indissoluble, et si le mari a le droit de répudier sa femme pour cause d’adultère, il ne peut plus en prendre une autre. Que les apôtres aient trouvé cette loi sévère, on ne peut s’en étonner quand on assiste aux protestations qu’elle soulève encore et qui ont abouti dans tant de législations modernes à l’abandon néfaste de la loi chrétienne. » (P. 370.) Au sujet de la sentence du Christ : « Tous ne comprennent pas cette parole, mais ceux auxquels cela a été donné », le commentateur fait cette réflexion pénétrante : « II serait vrai de dire que cette indissolubilité n’est comprise que de ceux auxquels Dieu en fait la grâce par la profession du catholicisme puisqu’il est le seul à la maintenir. » (P. 371.)

Ces deux points que nous avons choisis dans les commentaires du P. Lagrange peuvent donner une idée de l’ensemble. Partout l’on jouit du même génie clair, du même bon sens, de la même sobriété de style que la sublimité du su et emporte parfois jusqu’à l’éloquence, et l’on se prend à souhaiter que l’auteur puisse, dans la maîtrise de sa pensée mûre et de sa profonde érudition, achever le cycle des commentaires du Nouveau Testament si brillamment commencé.

L. SERRAZ

www.mj-lagrange.org

Écho de notre page Facebook : septembre 2018

30 septembre 2018

Saint Jérôme dans l’oeuvre du père Lagrange o.p.

Saint Jérôme-autel Basilique St-Etienne. Jerusalem

Le père Lagrange avait un cahier de notes scientifiques prises en 1905 afin de préparer un livre sur le Royaume de Dieu … Voilà une échappée révélant à quelle source le père Lagrange puisait son inspiration. De façon moins personnelle, dans les Conseils pour l’étude, qu’il adressait aux jeunes dominicains venus dès 1890-1891 faire leur théologie à Jérusalem, sans doute alléguait-il, à travers des citations de saint Jérôme et de saint Augustin, sa propre expérience chrétienne.

Contemplation : « Je te le demande, frère très cher, vivre au milieu de ces textes sacrés, les méditer, ne rien connaître, ne rien chercher d’autre, ne crois-tu pas que c’est déjà, dès ici-bas, habiter le royaume céleste ? » (Jérôme, au prêtre Paulin, LIII, 10)

Prédication : « Un homme parle avec d’autant plus ou d’autant moins de sagesse qu’il a fait plus ou moins de progrès dans la science des saintes Écritures. » (Note de cours, ASEJ, fonds Lagrange).

 

Note : Saint Jérôme et le lion ?

La légende dorée raconte l’histoire de la rencontre du saint et du lion. Se promenant dans le désert saint Jérôme se retrouve en face d’un lion qui, au lieu de l’attaquer, se lèche la patte d’un air malheureux.

Saint Jérôme, plein de pitié, retire l’épine qui le blessait. Accompagné du lion reconnaissant, il rejoint son monastère où le fauve jette d’abord l’effroi et la crainte. Mais devant sa douceur et son affection pour le saint, les moines se prennent d’amitié pour le lion et le chargent de garder l’âne du monastère. Mais un jour, le lion revient seul car des bédouins avaient enlevé l’âne. Accusé de l’avoir mangé, le lion subit avec patience et humilité la pénitence qui lui fut infligée, puis disparut. Il retrouva les voleurs, les mit en fuite puis ramena l’âne au monastère mais, épuisé par ses recherches, il expira aux pieds de saint Jérôme.

 

27 septembre 2018

Saint Vincent de Paul par Simon François de Tours (17e)

Saint Vincent de Paul, le père Marie-Joseph Lagrange o.p. et la charité

Saint Vincent de Paul, patron des œuvres charitables

En ce jour de fête de ce grand saint, nous pouvons relire cette pensée  du père Marie-Joseph Lagrange sur la charité, toujours actuelle aujourd’hui, :

« Parmi les moyens les plus efficaces pour toucher le cœur des enfants, lutter contre leur égoïsme, contre l’attrait du plaisir, avant bien des instructions publiques ou privées, je pense encore qu’il faut placer la visite des pauvres à domicile, à leur propre foyer. Il existait au petit séminaire une conférence de Saint-Vincent-de-Paul, très assidue à cet office, et c’était un honneur d’en faire partie. »

15 septembre 2018

Notre-Dame des Sept-Douleurs, extrait d’un article de fr. Réginald o.p.

Vierge affligée-Soeur Plautilla Nelli, dominicaine (16e)

Le P. Lagrange en créant l’École biblique de Jérusalem, puis deux ans après une Revue trimestrielle, la célèbre Revue biblique et un peu plus tard une collection de livres : Les Études bibliques, faisait remporter à l’Église la victoire sur le terrain même de la science. « Madame Sainte Marie a donné la victoire à son chevalier. » (P. Lagrange)

Une victoire suppose un combat, un combat, à son tour, des armes. Quelles étaient celles du P. Lagrange ? Un travail assidu, et le Rosaire, diront tous ceux qui l’on connu, et en réalité, elles ne faisaient qu’un. Cette victoire … ce fut au prix de sa souffrance que le P. Lagrange l’acheta, et bien peu ont communié aussi réellement que lui au Mystère de Notre-Dame des Sept-Douleurs.

(extrait d’un texte du fr. Marie-Réginald Loew, o.p., disciple du père Lagrange, paru dans la Revue du Rosaire, n° 10-11, octobre-novembre 1939.)

14 septembre 2018

Croix libanaise

L’Exaltation de la Sainte Croix ou la fête de la Crois Glorieuse, par Marie-Joseph Lagrange o.p.

« Ô Croix, dressez-vous dans mon âme, pour m’unir à Jésus : surtout réformer les passions et résister aux tentations.

Abandonner sa volonté, se livrer à Dieu ! » (Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, 14 septembre 1883.)

 

 

12 septembre 2018

Le Saint Nom de Marie dans les écrits du père Lagrange o.p.

Pour le nom de Marie, une multitude de livres et d’articles ont vu le jour à la recherche de la bonne explication.
Le père Lagrange retient celle de « dame » ou « princesse » en harmonie avec la pratique de l’Église qui se confie à l’intercession de la Vierge Marie sous le vocable de « Notre-Dame ». (Manuel Rivero, o.p. Le père Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du Rosaire, Cerf, 2012.)

Dans ses écrits le P. Lagrange invoque sans cesse la Vierge Marie, et particulièrement dans son Journal spirituel :

Madonna (détail)-P. Perugino-15e-Madonna in trono col Bambino tra i Santi Giovanni Battista e Sebastiano

Ave Maria !

Ô Marie, Immaculée Conception,
Marie, Mère de Jésus,
Vierge Marie, ma Dame Mère, Reine et Maîtresse,
Marie, Mère pleine de grâces,
Marie, ma Mère,
Marie, Mère du Verbe, Patronne des Prêcheurs,
Marie, modèle de l’amour pur,
Marie Immaculée, Mère de Dieu,
Ô Marie, ma Dame, mon Avocate, ma Patronne, mon Guide, ma Reine, ma Mère !
Notre-Dame Marie Immaculée,
Marie Immaculée, Reine du Rosaire,
Marie, ma Mère,
Sainte Marie,
Marie, Miséricorde,
Marie, Confiance,
Marie, Médiatrice,
Marie, Réparatrice,
Marie, Rose mystique,
Marie très pure,
Marie, la première frappée,
Marie, Reine des cieux, Reine de ma vie,
Marie, Reine de la Vérité, la Lumière,

Priez pour nous !

 

10 septembre 2018

Messe-anniversaire mensuelle pour la béatification du père Marie-Joseph Lagrange o.p., par Manuel Rivero o.p.

Ce 10 septembre 2018, comme chaque mois à la même date, nous sommes en union de prières avec fr. Manuel Rivero, o.p., qui célèbre la messe aux intentions particulières des amis de l’association du père Lagrange et pour sa prochaine béatification.

Prière pour la glorification du Serviteur de Dieu Marie-Joseph Lagrange, dominicain.

Père saint, tu as mis en ton serviteur le frère Marie-Joseph Lagrange, le désir de la vérité et un goût passionné pour la Parole de Dieu.

À la lumière de la Loi de Moïse, des Prophètes et des Psaumes, il a scruté le mystère de Jésus Christ et son coeur est devenu brûlant.

Avec la Vierge Marie, il a médité l’Évangile dans la prière du rosaire.

Il a voué son existence à l’étude scientifique de la Bible dans l’harmonie évangélique de la foi et de la raison afin de sauver les âmes perturbées par la critique scientifique.

Ceux qui l’ont connu ont témoigné de sa foi rayonnante et de son exemplaire obéissance dans les épreuves.

Nous te prions, Père, de hâter le jour où l’Église reconnaîtra publiquement la sainteté de sa vie, afin que son exemple bienfaisant entraîne nos frères à croire en la Parole de Dieu.

Que l’intercession du frère Marie-Joseph Lagrange nous obtienne les grâces dont avons besoin, et en particulier : (préciser laquelle)…..

Nous te le demandons, Père, au nom de ton Fils Jésus Christ dans la communion du Saint-Esprit, un seul Dieu vivant pour les siècles des siècles. Amen.

La prière pour demander la béatification du P. Lagrange est aussi une prière pour obtenir des grâces par son intercession. Les personnes ayant obtenu des grâces sont invitées à le faire savoir à fr. Manuel Rivero, o.p. : pere.marie.joseph.lagrange@gmail.com, ou bien par courrier à l’association des amis du père Lagrange – Dominicains – 9 rue Saint-François-de-Paule-06357 Nice Cedex 4 – France.

8 septembre 2018

Naissance de la Vierge Marie-Enluminure-Don Silvestro de Gherarducci (14e)

Nativité de la Vierge Marie : « Je remets tout entre les mains de ma Maîtresse et Mère, par le père Lagrange o.p.

La suite des travaux scientifiques [du P. Lagrange], et jusqu’à leur objet, est confié de la même façon à Marie :
« Donc le 8 septembre, je me remets de nouveau entre les mains de ma Maîtresse et Mère : c’est pour cela que je ne fais aucune démarche ; l’initiative doit venir d’elle. J’ai beaucoup hésité si je ne ferais pas un manuel de critique textuelle. J’y renonce. Il me semble qu’il vaut mieux aborder la question des origines du mysticisme. […] Le mysticisme, manqué dans Platon, exterminé par Aristote, était en germe dans l’A.T. avec l’amour de Dieu : il se développe in Christo Jesu. »
« À vos pieds, Mère tendrement aimée, Maîtresse à laquelle je veux obéir. »

(Bernard Montagnes o.p., Marie Joseph Lagrange. Une biographie critique, Cerf, 2004, p. 564.), Cerf, 2014, p. 564.) (Journal spirituel, 8 septembre 1928, Cerf, 2014, pp. 444-445.)

4 septembre 2018

Marie et l’Enfant par Barnaba da Modena (14e)

Marie et le mystère du Christ et de l’Église par Manuel Rivero o.p.

Pour le frère Lagrange, Marie est à situer dans le mystère du Christ et de l’Église comme le dira plus tard le concile Vatican II dans sa Constitution Lumen gentium au chapitre VIII. Il va à Jésus par Marie et à Marie par Jésus : « Rien qui ne soit pour Jésus ; mais aussi rien qui ne soit offert à Marie pour Jésus. Prier Jésus, toujours, par Marie, toujours : ne les isoler jamais. Jésus dans les bras de Marie. » (Journal spirituel, 21 avril 1881.)(Manuel Rivero o.p. – Le père Lagrange et la Vierge Marie, Cerf, 2012.)

 

 

3 septembre 2018

Saint Grégoire le Grand, pape et docteur de l’Église, † 604

Le père Lagrange au service de la vérité.

Les exigences de cette forme de service de la vérité, le père Lagrange les a d’autant mieux mesurées qu’il se les est d’abord appliquées à lui-même, en acquérant la compétence scientifique la plus rigoureuse, la plus capable de s’imposer au monde savant. À propos du P. Vincent Scheil, futur déchiffreur de la stèle d’Hammourabi, qui de Mossoul était venu à Jérusalem en 1890 ou 1891, le P. Lagrange écrit [dans une lettre à MGillet, le 12 juillet 1931] : « Lorsque le P. Scheil est venu à Jérusalem, il y a quarante ans, il me disait qu’on le priait d’éditer en arabe des textes de saint Grégoire le Grand : « ce serait plus conforme à sa vocation ». Je me suis permis de lui dire : « Devenez le premier assyriologue de France, ce sera encore plus conforme à votre vocation ». » C’est ainsi que le P. Lagrange a accompli intégralement sa vocation dominicaine.

(Bernard Montagnes o.p., Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique, Cerf, 2004, pp. 554-555.)

http://www.ebaf.edu/archeologie/figures-archeologiques/

 

Le bienheureux Jean-Baptiste Fouque et le père Marie-Joseph Lagrange o.p. par Manuel Rivero o.p.

Le bienheureux Jean Baptiste FOUQUE

et le père Marie Joseph LAGRANGE o.p.

par Manuel Rivero o.p.

C’est malade à l’hôpital Saint-Joseph de Marseille, fondé par l’abbé FOUQUE de sainte mémoire, que le père LAGRANGE formule en 1926 le vœu de rédiger une Vie de Jésus s’il retrouve ses forces et sa santé[1].

 

Le père Louis-Hugues VINCENT O.P., frère dominicain de l’École biblique de Jérusalem, accompagne le 6 novembre le père Lagrange à l’hôpital Saint-Joseph, où il restera jusqu’au 6 janvier 1927. Dans son Journal spirituel, le père Lagrange note de manière sobre mais cela lui semble important : « Vu le chanoine FOUQUE avant sa mort »[2].

Il commence la rédaction le 22 juillet, en la fête de sainte Marie-Madeleine, et ses commentaires évangéliques avancent à grands pas dans un climat de prière.

Il tourne ses yeux et son cœur vers la Vierge Marie, Notre-Dame des commencements[3], en implorant son intercession : « Très douce Mère, Marie Immaculée, Reine du très Saint Rosaire, c’est pour vous plaire que je commence, et par vous à votre Fils : aidez-moi. Faites-le moi mieux connaître, donnez-moi de l’aimer et étant devenu uni à ses sentiments, d’avoir pour vous son amour, sa tendresse, et comme étant aussi votre esclave, la docilité et le dévouement d’un bon serviteur … Suppléez à tout ! S. Joseph, priez pour moi, S. Dominique, aidez votre enfant. Ave Maria ! »[4].

Dans sa déclaration du 22 septembre 1936 au couvent de Saint-Maximin (Var. France), à ouvrir après son décès, le père Lagrange déclare : « La petite croix du P. FOUQUE de Marseille, que je porte sur moi, serait pour le Père VINCENT. »[5]

Le père Lagrange n’évoque pas l’origine de cette croix à laquelle il tient au point de la porter sur lui. L’a-t-il reçu directement de l’abbé FOUQUE ? S’agit-il d’un souvenir-relique offert au père LAGRANGE par les sœurs dominicaines qui travaillent comme infirmières à l’hôpital Saint-Joseph ? Peu importe. Cette petite croix marque bien le lien spirituel entre le « Vincent de Paul marseillais » et le fondateur de l’École biblique de Jérusalem.

Dans son adolescence, le père Lagrange faisait partie d’une conférence de Saint-Vincent-de-Paul à Autun où il servait les pauvres à domicile. Il écrivait dans ses Souvenirs personnels : « Parmi les moyens les plus efficaces pour toucher le cœur des enfants, lutter contre leur égoïsme, contre l’attrait du plaisir, avant bien des instructions publiques ou privées, je pense encore qu’il faut placer la visite des pauvres à domicile, à leur propre foyer. Il existait au petit séminaire une conférence de Saint-Vincent-de-Paul, très assidue à cet office, et c’était un honneur d’en faire partie. »[6]

L’abbé Jean-Baptiste FOUQUE qui sera béatifié à Marseille le 30 septembre 2018 et le père Marie-Joseph LAGRANGE, dont la cause de béatification est en cours, se sont rencontrés non seulement dans les locaux de l’hôpital Saint-Joseph de Marseille mais surtout ils se sont retrouvés et reconnus dans la même passion pour le salut des âmes. L’abbé FOUQUE en innovant dans le domaine social et en créant des institutions qui se sont développés dans le temps ; le père Lagrange en innovant dans l’exégèse biblique et en créant l’École pratique d’études bibliques à Jérusalem au service de l’intelligence de la foi en la Parole de Dieu.

L’abbé FOUQUE s’est investi dans les milieux populaires marseillais où il a apporté soutien matériel, soins médicaux et éducation chrétienne. Le père Lagrange a tenu à vulgariser ses recherches scientifiques en publiant « L’Évangile de Jésus-Christ avec la synopse évangélique»[7]qu’il voulait accessible aux ouvriers.

L’Église a reconnu la sainteté de l’abbé FOUQUE. L’Église par le biais des papes a mis en lumière aussi le labeur du père LAGRANGE pour nourrir la foi des fidèles.

Le père Lagrange avait dédicacé en 1928 « L’Évangile de Jésus-Christ » au pape Léon XIII, apôtre du Rosaire. Plus tard, le 25 mars 1930, le cardinal Pacelli, secrétaire d’État du pape Pie XI, futur pape Pie XII, remercia chaleureusement le père Lagrange pour « le beau travail » en lui accordant au nom du pape Pie XI une Bénédiction apostolique particulière.

Le bienheureux pape Paul VI et le saint pape Jean-Paul II ont mis en lumière l’œuvre du père Lagrange, pionnier de l’exégèse catholique, dans le contexte difficile du modernisme qui privait la Bible de sa dimension surnaturelle en tant que révélation divine dans l’Histoire.

La Commission biblique pontificale dans son document, publié le 21 septembre 1993, « L’interprétation de la Bible dans l’Église », préfacée par le cardinal J. Ratzinger, devenu ultérieurement le pape Benoît XVI, a rendu hommage à l’œuvre du père Lagrange le citant comme un bibliste de référence dans l’histoire de l’exégèse catholique à la suite d’Origène et de saint Jérôme. D’ailleurs, le père Lagrange a souvent été appelé « le nouveau saint Jérôme » à tel point qu’il apparaît comme un docteur dans l’interprétation fidèle, scientifique et innovante des Saintes Écritures.

L’abbé FOUQUE et le père LAGRANGE représentent deux modèles de sainteté, fondées sur l’amour de Dieu et du prochain, et unis dans l’attachement à Jésus-Christ, leur unique Seigneur. Toujours d’actualité, toujours jeunes de la jeunesse de la charité qui ne passe pas.

Fr. Manuel Rivero O.P.

Président de l’Association des amis du père Lagrange

https://www.mj-lagrange.org/
Facebook : Marie-Joseph Lagrange, dominicain

 

[1]LAGRANGE, (M.-J) (2014), des frères prêcheurs, Journal spirituel 1879-1932. Paris. Éditions du Cerf. P. 439.

 [2]LAGRANGE, (M.-J) (2014), des frères prêcheurs, Journal spirituel 1879-1932. Paris. Éditions du Cerf. P. 438.

[3]Voir RIVERO, (M.) (2012), Le père Lagrange et la Vierge Marie, méditations des mystères du Rosaire. Paris. Cerf.

[4]LAGRANGE, (M.-J) (2014), des frères prêcheurs, Journal spirituel 1879-1932. Paris. Éditions du Cerf. P. 440.

[5]MONTAGNES (B.) (2004), Marie-Joseph LAGRANGE, une biographie critique. Paris. Éditions du Cerf. P. 520.

[6]Le Père Lagrange au service de la Bible. Souvenirs personnels. Paris. Éditions du Cerf. 1967. P. 254.

[7]LAGRANGE (M.-J), (2017), L’Évangile de Jésus-Christ avec la synopse évangélique, traduite par le père Ceslas LAVERGNE O.P.. Préface de Jean-Michel POFFET, O.P. ; Présentation de Manuel RIVERO O.P.. Paris. Éditions Artège-Lethielleux. 2017.

Recension et témoignage, en portugais, par le P. A.C. Seganfredo de Marie-Joseph Lagrange. Une biographique critique par B. Montagnes

Mon cher père,

Il y a environ huit ans, j’ai écrit une Recension du livre de Bernard Montagnes sur le père Lagrange (de la traduction italienne) et je l’ai publié dans le magazine de l’Institute où j’enseigne le Nouveau Testament à São Paulo (Brésil). En fait, j’ai beaucoup d’admiration et de dévouement au Père Lagrange e j’ai eu aussi la grande joie de vivre à l’Ecole Biblique de Jérusalem en 2013-2014, obtenant le diplôme d’Élève Titulaire. J’envoie en attaché la Recension, en portugais, vous demandant si vous pouvez l’ajouter dans le site dédié au père Lagrange dans la section des Recensions. Ça serait la première en portugais.

Merci  en avance pour votre attention. Je continue aussi à prier pour que le Seigneur si daigne d’élever à la gloire des autels son fidèle serviteur!

Père Antonio César Seganfredo (missionnaire scalabrinien), le 21 août 2018.

Écho de notre page Facebook : août 2018

31 août 2018
Le père Lagrange un saint esclave de Marie par Bernard Montagnes o.p.

Beatae Mariae servus et filius

Saint Dominique recevant le Rosaire (détail)-Bologna

L’attitude [du P. Lagrange] envers Marie est celle du saint esclavage (il ne semble pas en avoir pris l’inspiration chez Grignion de Montfort).

« Beatae Mariae servus et filius », se proclame-t-il le 22 octobre 1927.

« Demeurons un petit serviteur de Marie, humble et caché… (22 septembre 1921). »

« Vous m’avez racheté, ô Marie ! Je suis donc votre libéré, votre serviteur, votre enfant (24 septembre 1921). »

« J’ai mis spécialement dans les mains de ma Mère le reste de ma vie… Je crois qu’elle a accepté… Nouvelle raison de ne faire aucun acte de disposition propre (3 avril 1926). »

« Très douce Vierge Marie, je renouvelle mon abdication et mon servage entre vos mains. Mais : « Monstra te esse matrem servi tui » (14 octobre 1929). »

(Bernard Montagnes, o.p., Marie-Joseph Lagrange, Biographie critique, Cerf, 2004, pp. 563-564.

 

27 août 2018 : Saint Augustin, évêque d’Hippone (aujourd’hui Annaba-Algérie) et docteur de l’Église, † 430

Le père Lagrange, religieux de parfaite régularité par Bernard Montagnes, o.p

[Le père Lagrange] religieux de parfaite régularité, en tout irréprochable, faisait de l’obéissance un absolu, mais jusque dans l’obéissance il se comportait en homme libre. Il suivait en cela l’exhortation de la règle de saint Augustin (sous laquelle saint Dominique a placé ses fils) à se comporter « non sicut servi sub lege, sed sicut liberi sub gratia constituti » [non comme des esclaves sous le régime de la loi, mais en hommes libres sous le régime de la grâce]. Appelé avant 1914 à exercer des responsabilités à la tête du couvent [Saint-Étienne à Jérusalem], soit comme vicaire (1891), soit comme prieur (1892-1895, 1907-1910, 1910-1912), soit comme sous-prieur (en des temps où les prieurs étaient souvent en voyage), il a eu à faire respecter la régularité moins en imposant sa propre autorité qu’en stimulant la responsabilité de chacun. « Dominicains et donc théologiens », les frères de l’École biblique, à la suite du P. Lagrange, ne se proposent pas de devenir de simples orientalistes ni de purs archéologues. L’orientation personnelle du labeur exégétique du P. Lagrange se définit clairement : « Les études bibliques doivent être avant tout théologiques. » – Dans l’Ordre de Saint-Dominique, l’érudition n’a jamais été la satisfaction d’une curiosité oiseuse, mais a toujours dû être coordonnée à la plus solide théologie. » À cette condition le frère prêcheur remplira le ministère des docteurs au service de l’Église, ministère qui leur vaut, à eux aussi, l’auréole, explique le P. Lagrange, « parce que leur ardente recherche de la vérité se terminait en Dieu, et que ce n’était point une spéculation abstraite, mais une amoureuse contemplation ».
(B. Montagnes, Marie-Joseph Lagrange, Une biographie critique, Cerf, 2004, pp. 553-554.)

 

23 août 2018 : Sainte Rose de Lima o.p.

Sainte Rose of Lima with Child Jesus Anonymous Cusco School

Albert Lagrange et sainte Rose de Lima o.p.

Ce fut un jour de Sainte Rose de Lima ou la veille qu’Albert Lagrange annonça à ses parents sa vocation. Il l’exprime ainsi dans son Journal spirituel :
« Mais il fallait avertir ma mère : elle pressentait quelque chose. Quand je lui fis ma confidence, elle fut si bouleversée que je dus la soutenir dans mes bras… mon père fut plus calme, mais saisi, et moi je croyais que mon cœur allait se rompre. Quels liens, car mon amour pour ces êtres chéris était passionné, profond ; cette tendresse qu’ils avaient pour moi, je l’avais toujours considérée comme mon bien le plus précieux. Rien ne m’aurait éloigné de ces chers parents, aucune considération de fortune ou d’ambition… Les quitter ! »

Isabel Flores de Oliva, dite Rose de Lima (1586-1671), sainte, tertiaire dominicaine espagnole.

 

20 août 2018

Saint Pie X et le père Lagrange par Bernard Montagnes, o.p.

Mosaïque de saint Pie X
à l’entrée de la crypte. Lourdes.

Pie X (élu le 4 août 1903, † 20 août 1914)

Extrait d’un l’article du fr. Bernard Montagnes o.p. « Les papes du père Lagrange ».

En matière d’études bibliques, l’urgence devient celle du contrôle et même de la répression. Aussi le projet d’une institution romaine vouée à la science biblique tombe en sommeil, comme le déplore le père Lagrange, le 29 octobre 1903, dans une lettre au père Ambroise Gardeil : « Le Saint-Père n’est évidemment pas entré dans la pensée de Léon XIII et n’y entrera probablement pas. Ceux qui veulent démolir se passent de permission… et nous en sommes là. On travaille beaucoup ici… pour l’avenir. »

Par le père Cormier, Maître général, familier de Pie X, le père Lagrange sait ce que le pape pense de l’École biblique. « Le Saint-Père me dit : « En cette matière, soyez dur ; vous pouvez être assuré de l’appui du Saint-Siège » » (10 septembre 1906). « Il ne pense pas qu’à Jérusalem on soit bien enchanté de ce qu’il fait et bien empressé à la seconder efficacement con amore. Un de nos Pères […] lui a dit que les études philosophiques et théologiques souffraient de la prépondérance donnée au reste » (22 avril 1908). « L’opinion s’est répandue chez certains de nos Pères que des professeurs ont pour tactique de se taire, attendant des jours meilleurs, et prévoyant que, s’ils avaient le malheur de risquer des opinions peu agréées, le pape frapperait comme un sourd, quod est inconveniens[1]» (18 juin 1909).

Non seulement le père Lagrange est empêché en 1907 de publier quoi que ce soit sur l’Ancien Testament, mais après son Évangile selon saint Marc (1911), la Congrégation romaine responsable des séminaires jette en 1912 un blâme public sur ses publications. C’est alors que le père Lagrange adresse au pape une admirable lettre de soumission, dans laquelle il proteste de son intention de servir l’Église et non de la subvertir, lettre qui émut Pie X. Le père Cormier en avertit aussitôt le père Lagrange le 5 septembre 1912 : « J’ai eu hier l’audience du Saint-Père, qui spontanément m’a exprimé sa grande et pleine satisfaction de votre lettre, m’encourageant à la publier. J’ai ajouté que vous aviez été peiné que certains vous attribuassent d’être rationaliste et insoumis. Votre désir était, au contraire, de sauvegarder la véracité, même historique de l’Ancien Testament et vos écrits dans ce sens sont de beaucoup antérieurs aux récentes décisions. » La bienveillance de Pie X se maintient ensuite puisqu’en mars 1913, comme le père Lagrange le raconte à Tisserant, il a reçu une bénédiction spéciale du Saint-Père par un de ses anciens amis, camérier de cape et d’épée.

Dans ses Souvenirs personnels, écrits en 1926, le père Lagrange revient sur cet épisode : « Quand je pense à l’accueil plein de bonté que fit Pie X à ma soumission de 1912, je me dis que si je lui avais écrit alors [en 1909] une lettre filiale, pour lui ouvrir mon cœur plus complètement que je ne l’avais fait jusqu’alors, ses soupçons se seraient peut-être évanouis. Je me suis trop condamné à ne rien faire qui parût être une captatio benevolentiae.[2]Et que pouvait une lettre contre les attaques sans cesse renouvelées auprès de Sa Sainteté ? » (p. 184).

[1]Ce qui ne convient pas.

[2]La captatio benevolentiae est un procédé rhétorique qui consiste à s’assurer d’entrée de jeu de la sympathie de l’interlocuteur.

 

15 août 2018

L’Assomption de la Vierge Marie par
Charles Le Brun (17e)

L’Assomption de Marie au Ciel par le père Marie-Joseph Lagrange o.p.

La piété des enfants de l’Église tient pour assuré que le Christ ressuscité apparut d’abord à sa très sainte Mère. Elle l’a nourri de son lait, elle a guidé son enfance, elle l’a comme présenté au monde aux noces de Cana, pour ne reparaître guère qu’auprès de sa croix. Mais Jésus a consacré à elle seule avec Joseph trente ans de sa vie cachée : comment n’aurait-elle pas eu pour elle seule le premier instant de sa vie cachée en Dieu ? Cela n’intéressait pas la promulgation de l’Évangile ; Marie appartient à un ordre transcendant où elle est associée comme Mère à la Paternité du Père sur Jésus. (M.-J. Lagrange, o.p. L’Évangile de Jésus Christ avec la Synopse évangélique, trad. P. Ceslas Lavergne, o.p.)

L’instant de l’Assomption comme celui de la Résurrection de Jésus sont deux événements qui appartiennent au secret de Dieu. (Manuel Rivero, o.p., Le père Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du Rosaire.)

Assomption : le mot latin assumptio vient du verbe ad-sumere « prendre pour soi », « tirer à soi ». La Solennité de l’Assomption de Marie célèbre la glorification de la Mère de Dieu. Les Écritures canoniques ne parlent pas de ce mystère, mais très vite la foi de l’Église en a témoigné : dès la fin du Vsiècle, on enregistre des allusions à une fête de la « dormition » ou du « passage » de Marie. Le 1er novembre 1950, Pie XII a défini solennellement le dogme de l’Assomption de Notre-Dame, dans les termes suivants : « Marie, l’Immaculée Mère de Dieu, toujours Vierge, à la fin de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire du ciel ». Le mystère de l’Assomption est le privilège marial qui répond au privilège de l’Immaculée Conception : si Marie est la toute-pure, devenue la Mère de Dieu, associée à l’œuvre rédemptrice de son Fils, il convenait que Dieu l’élevât à la Gloire du Christ ressuscité et monté au ciel. Après l’Ascension du Seigneur, l’Assomption de Notre-Dame est pour nous le gage de notre appel à la Gloire : à côté de l’humanité du Christ, une personne humaine est entrée dans la vie des Trois et ne cesse, avec Jésus, d’intercéder pour que nous soyons là où elle est. (Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie© Editions CLD, tous droits réservés.)

 

10 août 2018

Jour-anniversaire de la « naissance au Ciel » du père Lagrange

Aujourd’hui jour-anniversaire : 10 mars 1938-10 août 2018, en communion de prière avec fr. Manuel Rivero o.p., qui célèbre la messe de ce jour aux intentions des Amis de l’Association du père Lagrange et pour la béatification du père Lagrange.

« Père saint, tu as mis en ton serviteur le frère Marie-Joseph Lagrange, le désir de la vérité et un goût passionné pour la Parole de Dieu. À la lumière de la Loi de Moïse, des Prophètes et des Psaumes, il a scruté le mystère de Jésus Christ et son cœur est devenu brûlant. Avec la Vierge Marie, il a médité l’Évangile dans la prière du Rosaire. Il a voué son existence à l’étude scientifique de la Bible dans l’harmonie évangélique de la foi et de la raison afin de sauver les âmes perturbées par la critique scientifique. Ceux qui l’ont connu ont témoigné de sa foi rayonnante et de son exemplaire obéissance dans les épreuves. Nous te prions, Père, de hâter le jour où l’Église reconnaîtra publiquement la sainteté de sa vie, afin que son exemple bienfaisant entraîne nos frères à croire en la Parole de Dieu. Que l’intercession du frère Marie-Joseph Lagrange nous obtienne les grâces dont nous avons besoin, et en particulier : (préciser laquelle)………………………………. Nous te le demandons, Père, au nom de ton Fils Jésus Christ, dans la communion du Saint-Esprit, un seul Dieu vivant pour les siècles des siècles. Amen. »

Important : Pour les grâces reçues, nous écrire : pere.marie.joseph.lagrange@gmail.com
ou Association des amis du père Lagrange – Dominicains – 9 rue St-François-de-Paule-FR-06357 Nice Cedex 4.

 

8 août 2018

Saint Dominique et le frère Marie-Joseph Lagrange o.p.

Saint Dominique
par Joseph Aubert (19e). Basilique St-Étienne. Jérusalem

La sainteté consiste dans l’imitation de Notre Seigneur. Mais personne ne peut reproduire entièrement toutes les perfections de ce divin modèle. Il m’a bien fait comprendre ce matin que je devais m’appliquer surtout à retracer en moi les traits de notre Père Saint Dominique. De même que Marie est pour tous les chrétiens l’océan des grâces, le seul réservoir qui nous les distribue, saint Dominique est le fleuve qui nous les apporte. Or il eut surtout, en particulier, l’esprit de prière, de pénitence, de dévotion envers la Sainte Vierge par le Rosaire, le zèle des âmes : la contemplation dans la vie active. J’ai cru comprendre aussi comment la vie apostolique avait peut-être moins de danger d’orgueil que la vie érémitique. Demander bien assidûment l’esprit de saint Dominique.

« Ô mon Père, saint Dominique, vous savez que je vous aime ! Je suis entré dans votre Ordre avec l’espérance qu’un jour je serai reçu par vous à la porte du Ciel et conduit par vous aux pieds de Notre-Dame Marie Immaculée. – Accordez-moi cette grâce, à moi et à tous mes parents d’arriver au ciel sous votre bannière., … Je vous demande encore une abondante effusion de votre Esprit dans tout l’Ordre et le noviciat. Fiat spiritus tuus in me duplex [2 R 2,9]. [Que me revienne une double part de ton esprit !] »

(Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, Cerf, 2014)

6 août 2018

Transfiguration du Seigneur à la lumière des écrits du père Lagrange o.p.

Transfiguration of the Lord – Icône

Lors de la Transfiguration, Jésus dévoile la lumière de sa divinité aux trois disciples bien-aimés (Pierre, Jacques et Jean) car en lui habite corporellement la plénitude de la divinité, s’exclamera plus tard saint Paul (Colossiens 2,9.)

[…] La Transfiguration est l’opposé de la Passion.

À Gethsémani, Jésus transpirait de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre.

À la Transfiguration, Jésus rayonne la gloire de Dieu qui rend heureux ses disciples.

[…] La Transfiguration prépare ainsi les apôtres à affronter le scandale de la Croix.

Prions pour tous ceux qui cherchent Dieu dans les ténèbres.

Prions pour ceux qui dans leur souffrance ne croient plus au bonheur que Dieu donne. (Manuel Rivero, o. p., Le Père Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du Rosaire.)

 

2 août 2018

La Vierge aux rochers (détail)
Leonardo da Vinci (16e)

La dévotion du père Lagrange à la Vierge Marie

Mais enfin comment se fait-il que vous n’ayez pas été condamné ? », me disait le P. Lehu. Dans mon intérieur, j’en remerciais Marie, ma Mère, c’est ce qu’il faut toujours faire. Magnificat, moins pour moi, auquel l’humiliation aurait été salutaire, que pour ceux auxquels elle aurait fait mal… » (Marie-Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel. 22 octobre 1925.)

 

Écho de notre page Facebook : juillet 2018

Prière des anges (détail) Gaudenzio Ferrari (16e)

Prière des anges (détail)
Gaudenzio Ferrari (16e)

30 juillet 2018

La dévotion du père Lagrange o.p. à la Vierge Marie

« J’ai relu mes notes de noviciat : quelle décadence constante ! Alors quelle application, quelle ferveur ! Y revenir, je ne puis. Mais peut-être je connais mieux ma faiblesse, je suis plus abandonné à la miséricorde de Dieu. Il pourrait m’abandonner, c’est sûr, mais il ne le fera pas… ô bon Jésus, abandonner un enfant de Marie… » (Journal spirituel. 17 octobre 1925.)

 

26 juillet 2018

La dévotion du père Lagrange à la Vierge Marie

« Sauvez-moi, ma bonne Mère : on dira qu’elle a été bonne et compatissante de sauver ce pauvre misérable en l’amenant à son Fils… Oui, menez-moi à ses pieds, confus, repentant, désirant l’aimer, le faire connaître, le faire aimer. »
(Marie Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel, 1er octobre 1924, Cerf, 2014.)

 

 

 

 

25 juillet 2018

Saint Jacques le Majeur
par Jusepe de Ribera (17e)

Saint Jacques le Majeur par Marie-Joseph Lagrange O.P.

« [Lors de l’appel des Douze,] les deux fils de Zébédée passent ensuite, car ils seront seuls associés à Pierre dans trois graves circonstances : la résurrection de la fille de Jaïre, la Transfiguration, et l’Agonie au Jardin des Oliviers. Jésus leur donne un nom araméen [Boanergès (cf. Marc 3,17)], que Marc interprète « fils du tonnerre » sûrement à cause du zèle ardent mis en relief par un épisode de Luc 9,54. »

(Marie-Joseph Lagrange O.P. Évangile selon saint Marc, Lecoffre, 1935).

 

 

 

24 juillet 2018

Saint Jean l’évangéliste
Enluminure de Bellemare Noël (16e)

La dévotion du père Lagrange à la Vierge Marie

« … Lors de mon baptême, le 12 mai 1855, on m’a conduit à l’autel de Marie, on a lu, en mettant l’étole au-dessus de moi, l’évangile In principio… [Au commencement]. Si, dès lors, vous m’aviez imposé ce travail [le père Lagrange commençait le commentaire de saint Jean], fait cet honneur, car vous savez que je m’en juge indigne. » (Marie-Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel, 15 juillet 1922, Cerf, 2014.)

 

 

 

 

 

22 juillet 2018

Sainte Marie-Madeleine (détail)
Fra Angelico

C’est le 22 juillet 1927, en la fête de sainte Marie-Madeleine que le père Lagrange commença l’Évangile de Jésus Christ

Au printemps de 1926, malade à l’hôpital Saint-Joseph de Marseille, fondé par l’abbé Fouque de sainte mémoire, le père Lagrange formule le vœu de rédiger une vie de Jésus s’il retrouve ses forces et sa santé .

Il en commence la rédaction le 22 juillet, en la fête de sainte Marie-Madeleine, et ses commentaires évangéliques avancent à grands pas dans un climat de prière.

 

lire la suite sur le lien ci-dessous :

http://www.op.org/fr/content/marie-joseph-lagrange-op-levangile-de-jesus-christ-avec-la-synopse-evangelique

 

20 juillet 2018

L’Assomption de la Vierge Marie
Charles Le Brun (17e)

La dévotion du père Lagrange à la Vierge Marie

« Vous m’avez racheté, ô Marie ! Je suis donc votre libéré, votre serviteur, votre enfant. »

(Marie-Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel. 24 septembre 1921, Cerf, 2014.)

 

 

 

19 juillet 2018

Quand deux saints se rencontrent… le chanoine Fouque et le père Lagrange

Le Père Lagrange, malade, était hospitalisé à l’hôpital Saint-Joseph à Marseille. Il écrit dans son Journal spirituel : « Transporté à l’hôpital S.-Joseph le 6 novembre (1926) par le P. Vincent jusqu’au 6 janvier. Vu le chanoine Fouque avant sa mort. » https://fr.zenit.org/articles/beatification-de-labbe-fouque-un-exemple-offert-non-seulement-aux-chretiens/

Béatification de l’abbé Fouque : « un exemple offert non seulement aux chrétiens ».

La vie de l’abbé Jean-Baptiste Fouque (1851-1926) « marquée par la bonté, la charité, les valeurs de l’Évangile » est « un exemple offert non seulement aux chrétiens, mais à tous les Marseillais, croyants et non croyants », a déclaré le p. Pierre Brunet, vicaire général du diocèse de Marseille : « Notre désir est que tous les Marseillais puissent s’approprier son message. »

C’est ce qu’il a dit au cours de la présentation, le 21 juin dernier, de la béatification de l’abbé Fouque qui aura lieu le dimanche 30 septembre 2018 en la cathédrale de La Major à Marseille (France), indique un article dans le numéro de juillet-août de la revue du diocèse de Marseille « Église à Marseille » signé par Dominique Paquier-Galliard. À la présentation sont aussi intervenus : Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, Mgr Bernard Ardura, postulateur de la cause de béatification, Mared Gimenez, adjointe en pastorale à la Direction diocésaine de l’enseignement catholique.

L’archevêché de Marseille organise une grande campagne de solidarité, « car la béatification n’a pas seulement pour objectif de mettre en valeur l’abbé Fouque, mais aussi de donner un modèle à imiter », explique le p. Brunet. Un modèle à imiter « pour le découvrir plus en profondeur : on va proposer à tous les Marseillais de l’imiter avec la campagne #FAISTABA. L’objectif est, dans un premier temps, de faire connaître sa vie et ce qu’il a réalisé, avec un site dédié www.jbfaitsabea.com.Puis, pendant les dix jours précédant la béatification, du 21 au 30 septembre, une campagne va inviter tous les Marseillais à faire une BA. »

« L’appel est lancé aux personnes, groupes, paroisses, mouvements, écoles, associations, entreprises, poursuit le vicaire général. L’idée est de susciter un élan de solidarité, de s’encourager les uns les autres à être plus généreux, en partageant les bonnes actions sur Instagram et Facebook. »

Une campagne de financement participatif, avec une tombola numérique, a aussi été lancée à Marseille. Dès la rentrée, les écoles catholiques vont également se mobiliser, car « le bien, ça se propage, et le partager fait grandir, explique Mared Gimenez, adjointe en pastorale à la Direction diocésaine de l’enseignement catholique. L’abbé Fouque s’est donné aux jeunes, donc les jeunes doivent faire quelque chose pour lui et tenter de l’imiter ».

Aujourd’hui, à Marseille, le défi est le même qu’au temps de l’abbé Fouque, souligne Mgr Pontier : « C’est de bâtir la fraternité : que le regard bienveillant que nous portons sur les autres suscite des gestes de solidarité. »

Au cours de la présentation, Mgr Bernard Ardura, postulateur de la cause en béatification, a retracé la vie de l’abbé Fouque, de Sainte-Marguerite à La Palud, en passant par Auriol et La Major. La Palud, c’était « son port d’attache », où il restait vicaire pendant trente-huit ans, explique-t-il. De ce quartier général, il a piloté « ses œuvres pour les jeunes filles, les orphelins, les adolescents délinquants, les personnes âgées, les malades…». Un homme d’action, donc, « mais avant tout un prêtre, un père spirituel apprécié qui passait des heures au confessionnal ». (Marina Droujinina.)

 

13 juillet 2018

Prière solitaire et secrète
par Sergei Gribkov (19e)

La dévotion du père Lagrange à la Vierge Marie
« Être un petit serviteur de Marie » 

« Demeurons un petit serviteur de Marie, humble et caché. »

(Marie-Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel, 22 septembre 1921, Cerf, 2014.)

 

 

 

10 juillet 2018 : Jour-anniversaire

En ce jour anniversaire (10 mars 1938-10 juillet 2018), nous nous retrouvons en union de prières avec fr. Manuel Rivero o. p., qui célèbre la messe du jour aux intentions des membres de l’association ainsi que pour la béatification du père Lagrange. N’hésitons pas à confier nos intentions à l’intercession du père Lagrange avec la prière sur le site : http://www.mj-lagrange.org

 

8 juillet 2018

La Vierge Noire (14e)
église Notre-Dame de Bourg-en-Bresse (Ain)

La dévotion du père Lagrange à la Vierge Marie

 

« Terminant une retraite (1892), je revins dire adieu à mes parents : ils étaient tristes ; mon père était déjà en proie à une sourde persécution comme clérical… Je confiai tout à la Vierge Noire, au Cœur Immaculé de Marie, dans mon dernier passage furtif à l’église. »

(Marie-Joseph Lagrange O.P., Journal spirituel, Cerf, 2014).

 

 

 

 

 

3 juillet 2018

Fra Angelico
Bambino Gesù (détail) Madonna delle ombre, couvent Saint-Marc, Florence, Italie.

La dévotion du père Lagrange à la Vierge Marie

« Vers Noël (1877), j’étais aux pieds de Jésus enfant, le priant de m’enseigner à faire sa volonté. Tout en moi cherchait cette vocation, dont je demandais le secret à Marie.)

(Bernard Montagnes, O.P. Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique, Cerf, 2004.)

 

 

 

 

1er juillet 2018

La dévotion du père Lagrange à la Vierge Marie

Vierge à l’Enfant
église St-Sulpice-Issy-les-Moulineaux

Or il arriva, au mois de mai de cette année 1877, que Dieu me toucha le cœur… Un jour que j’étais aux courses de Longchamp, un ami me dit qu’il y avait chez moi une dépêche… Je rentrai aussitôt : cette dépêche m’annonçait de mauvaises nouvelles de ma famille… Désolé, j’entrai à Saint-Sulpice, jusqu’au fond, aux pieds de Marie… Que se passa-t-il ? [Je priai longtemps avec ardeur. En sortant, je n’étais plus le même (Souvenirs personnels)]. Quelques jours après, j’achetai un chapelet, puis je rentrai à Bourg. (Bernard Montagnes, O.P. Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique, Cerf, 2004.)

 

 

Écho de notre page Facebook : juin 2018

29 juin 2018

Saints Pierre et Paul (1465)
Schwabach-Stadtkirche-Katharinenalta

Saints Pierre et Paul par Marie-Joseph Lagrange o.p.

Je demande à :

Saint Paul, la connaissance de l’Écriture sainte.

Saint Pierre, confirmez-moi dans la foi.

(Marie-Joseph Lagrange o.p., Journal spirituel, 1er Janvier 1880, Cerf, 2014.)

 

 

 

24 juin 2018

Naissance de saint Jean le Baptiste par Giovanni di Paolo (1454)

Nativité de saint Jean-Baptiste par Fr. Marie-Joseph Lagrange o.p.

Nous subissons tous l’empire de l’exemple. Éloge de Saint Jean Baptiste : ille erat lucerna ardens et lucens [Jean était la lampe qui brûle et qui luit] (Jean, 5, 35). (Journal spirituel, Cerf, 2014).

 

 

 

 

21 juin 2018

La dévotion d’Albert Lagrange à la Vierge Marie

Premier germe d’un attrait pour le service de Dieu, qui se fera plus insistant :

 

 

« En seconde, le jour de l’Annonciation [25 mars 1870], j’avais eu la révélation que j’entrerais dans l’Ordre de Saint-Dominique. » (Bernard Montagnes o.p. Marie-Joseph Lagrange o.p. Une biographie critique, Cerf, 2004.)

 

 

 

 

17 juin 2018

En 1935, P. Lagrange reconnu maître en théologie dans sa province de Toulouse

« Le chapitre provincial [de Toulouse] effectue cette démarche en termes particulièrement élogieux :

« Nous postulons que le T. R. P. M.-J. Lagrange soit reconnu maître en théologie dans la province où il est déjà désiré et accepté, lui dont la louange résonne non seulement dans l’Ordre mais aussi dans l’Église entière. Il serait vain et inutile d’apprécier ses mérites, sa vie toute religieuse, son labeur énergique et persévérant, sa science stupéfiante ; ou encore d’énumérer les nombreux écrits qu’il a consacrés avec un zèle inlassable pendant plus de quarante ans aux évangiles et à saint Paul. De notre temps, il brille comme une lumière éclatante non seulement pour les chrétiens qui l’approuvent, mais également pour les incroyants qui l’admirent. Joyeuse et reconnaissante, la province de Toulouse, qui se glorifie à bon droit d’un tel fils, demande à le compter au nombre des pères de province. »

(Bernard Montagnes, o.p., Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique, Cerf, 2004, p. 487.)

 

9 juin 2018

Le Coeur Immaculé de Marie

 

Le Cœur Immaculé de Marie, si cher à la dévotion du père Lagrange, brille comme le lieu de la rencontre de Dieu et de l’humanité, lieu fécond d’où sortira le salut du monde.

(Fr. Manuel Rivero, o. p. Le Père Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du Rosaire, Cerf, 2012.)

 

8 juin 2018

Sacré-Coeur de Jésus

« Je promets au Cœur Sacré de Jésus, par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, plus d’application à la prière continuelle et je m’offre à souffrir quelque chose pour obtenir des vocations que j’ai en vue, ou d’autres plus agréables à Marie. » (Marie-Joseph Lagrange, o.p., Journal spirituel, Cerf, 2014.)

 

3 juin 2018

Solennité du Corps et du Sang du Christ

 

« Ô mon Jésus, […] Cachez-moi dans votre Très Saint-Sacrement,

faites-moi vivre de votre vie cachée d’adoration, d’action invisible. »

(Marie-Joseph Lagrange, o.p., Journal spirituel, Cerf, 2014, p. 291.)

 

 

 

Le père Lagrange à Salamanque (1880-1886) – Le contexte politique, ecclésial et dominicain de son séjour en Espagne par fr. Manuel Rivero, O.P.

Le père Lagrange à Salamanque (1880 1886) Le contexte politique, ecclésial et dominicain par fr. Manuel Rivero O.P.

 

Couvent de San Esteban (1880)

 

Merci cher Manu pour ce très bel article.
Je te dis toute mon amitié.
fr. JeanMichel POFFET OP, le 25 juin 2018.

Cher Manu,
Passionnant. Tu réponds à beaucoup de questions qui restaient pour moi sans réponses.
Muchisimas gracias. Un abrazo fraterno.
Michel Van Aerde OP, le 25 juin 2018.